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EAN : 9782848655611
213 pages
Sarbacane (07/11/2012)
3.25/5   51 notes
Résumé :
Si tu dois t’en aller pour toujours, pars le matin, très tôt, comme Hansel et Gretel.

Avant de m’abandonner, papa m’a dit : «Tu seras partout chez toi !» Mais, à 9 ans, on n’est pas costaud, même quand on se croit dur comme fer. À 9 ans, le pays que l’on chérit a le visage de « mon amoureuse ».

Je le sais parce que j’ai 9 ans, et Yulia… Dieu que je l’aime ! Yulia, je la connais depuis le jour où on a coupé le cordon à mon nombril pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 51 notes
Seny vit en toute quiétude en Afrique, avec ses parents, entourés de ses jeunes copains et surtout au coude à coude avec Yulia qu'il chérit tendrement. Bercé par les contes et légendes de son pays, il ne réalise pas l'arrivée de la guerre et de la violence qu'elle suscite un peu partout. Afin de le protéger, ses parents le sortent un jour de son sommeil pour l'envoyer vivre chez son oncle « de l'autre côté de la terre », en France…
Mon avis : C'est par le biais de Babelio que j'ai rencontré ce roman et, pour la première fois depuis que j'y travaille, j'en ai fait l'acquisition pour la médiathèque pour des raisons purement personnelles. Cette silhouette d'enfant sur la première de couverture, elle m'a tellement fait penser à mon fils au même âge que toute la tendresse qui m'envahissait s'est reportée sur l'ouvrage en lui-même et sur un titre aux douces résonnances. J'ai été littéralement transportée par la première partie, la personnalité de Seny et sa souffrance m'ont beaucoup touchée et l'écriture d'Insa Sané me prenait aux tripes… et puis, je me suis laissée perdre par la fantasmagorie de la seconde partie, un peu comme lorsqu'on sort d'un rêve merveilleux qui nous laisse sur la touche du jour qui commence et qu'il faudra bien assumer dans sa réalité. Quelle étrange sensation de se voir abandonner une lecture avant la dernière page, alors que le coeur s'était ouvert tout entier et sans concession à son univers… l'abandonner pour ne garder que ce qu'on y a tant aimé… et pour finir, sommes toutes, sans la moindre frustration…
Public : à partir de quatorze – quinze ans
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Tu seras partout chez toi, une autre façon de dire que chez moi, c'est nulle part.
Pour le gamin en exil, expédié loin de son foyer par des parents qui sentent que la mort se rapproche, impossible de s'adapter à sa nouvelle vie.
Il commence par faire l'affreux jojo en espérant être tellement insupportable qu'on va le mettre dans le premier avion pour le renvoyer "là-bas". Mais la ruse est vite éventée. Pour échapper à la réalité, il reste la fugue et la fuite dans l'imaginaire.
C'est le choix de notre petit héros qui s'invente des aventures entre mythologie et comic strip pour se tirer d'affaire. Un petit mélange de Peter Pan, Tintin, Alice, au programme:" allons affronter les monstres et traversons les océans."
Le lecteur est d'abord séduit par la première partie, récit assez réaliste dans un style très frais.
Après, ça devient plus laborieux, on ne fait pas du Lewis Carroll, même remastérisé version 2012, comme on suivrait la recette des cupcakes au chocolat. La trame se relâche, le style est scolaire, les répétitions....se répètent, sans rien apporter à la qualité littéraire.
Au final, un auteur qui gaspille un peu son talent en tombant dans la facilité, alors que les premiers chapitres étaient prometteurs.
Merci aux éditions Sarbacane qui m'ont envoyé cet ouvrage qui fait partie de la sélection Masse Critique de novembre.

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Les parents de Seny, 9 ans, veulent le protéger de la guerre qui sévit tout autour d'eux. Ils l'envoient donc chez son oncle, "de l'autre côté de la terre", sans vraiment lui expliquer la raison de ce voyage. Sény a bien du mal à s'acclimater à sa nouvelle vie et tente par tous les moyens de rentrer chez lui...
Ce roman est vraiment particulier et je dois malheureusement avouer avoir eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout de ma lecture. Même si le premier chapitre semble assez réaliste, l'intrusion de ce jeune garçon dans un monde imaginaire truffé de personnages de contes et de références littéraires n'a pas réussit à me convaincre.
Une déception !
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"- Tu as quel âge ?!
Elle connaissait parfaitement la réponse. Je crois que quand les grandes personnes posent des questions aussi simples, c'est pour faire diversion, parce qu'ils n'ont plus la force de regarder l'enfant en face"

Ne jamais lire un auteur avec un a priori. Même en en étant totalement convaincu, l'on ne peut pas toujours s'empêcher de tomber dans le panneau. Pas d' a priori, ne pas le lire en ayant en tête ses précédentes productions. Sinon, on file droit dans un dead-end de lecture.
Quand on a aimé le "Daddy est mort…" de Insa Sané, on s'élance dans sa lecture de ce nouvel opus – Tu seras chez partout chez toi (édition Sarbacane - Exprim') – en anticipant flics et voyous, pétards et fêtards.
Puis, dix pages, trente pages, cent pages… rien.
En fait, pas rien. En fait, Sény. Sény, gamin de neuf ans que dont nous prenons les pas. Enfant de neuf ans que nous accompagnons dans ses jeux d'avec Adar, Dehiha, Soundjata, amis de coeur mais surtout Yulia, gamine de coeur.

"Dans un livre perché en haut de la bibliothèque de Papa, j'avais lu un jour qu'il ne faut jamais dire jamais. Eh bien, au milieu des nuées, j'ai repensé à tout ceux que j'aime : Papa, Maman, Adar, Déhiha, Soundjata et par-dessus tout... Yulia... Dieu que je l'aime ! Je crois que je l'ai aimée depuis le jour où l'homme en blouse blanche a coupé le cordon à mon nombril pour le lier à celui de..."

Pendant quarante pages nous sommes avec Sény dans cette atmosphère d'enfant, insouciant, dont le coeur entier est occupé par Yulia et, l'esprit, par la façon de regagner les faveurs de celle qui lui a annoncé un "je vais partir".

"Partir comme une hirondelle ou comme un l'oiseau bleu ? A-t-on le temps de ranger les souvenirs dans un sauve-qui-peut..."

Pendant quarante pages, nous sommes autant dans le brouillard que Sény. Cette atmosphère lourde autour des adultes, nous la percevons sans jamais la comprendre, et à l'image de Sény, nous ne nous y attardons pas. Même pas quand la nuit qui est déchirée par un éclair qui signifie le départ, en toute précipitation, de Sény, vers un ailleurs où il est censé se sentir, aussi, chez lui.

Là, le lecteur se dit “ok, maintenant ça va démarrer. Les bourre-pifs, les snifs enneigés et les taffe de bédos”. Que nenni.
Sény reste un enfant. Il reste un enfant de neuf ans qui ne comprend pas son arrivée dans une maison qui n'est pas la sienne, dans une famille dont il ne comprend pas le fonctionnement et un cousin – censé devenir son nouveau frère – qui semble à des années-lumière de ce qu'il est.

"Trop drôle ! le cousin, il peut rester des heures prisonnier derrière les barreaux de son ordinateur, au lieu d'envoyer son esprit rouler au grand air, à chasser les dragons en s'éclaboussant d'eau dans les flasques vaseuses des jardins de l'enfance !"

Nous avançons dans le livre, nous sommes toujours Sény, nous sommes un gamin révolté, nous sommes un enfant qui, de toutes les façons possibles, veut semer le trouve afin que, comme punition, l'oncle Chu-Jung le renvoi "chez lui".

"Carcasses de souris dans le sac à main : Ok !
Lettres d'amour d'un enseignant anonyme : oh, elle y a cru ?!
Messages cochons envoyés depuis son téléphone aux contacts de son répertoire : Fallait y penser"

Fin de la description de l'histoire. 3ème chapitre et le récit part en cacahuète. Toujours s'attendre au "pire" de la part d'un romancier.

L'on entre dans ce récit avec expectative, s'attendant à un certain type de lecture. Puis on avance dans les pas de ce gamin de neuf ans dans lesquels l'auteur réussi à nous scotcher.
Le verbe est chantant, le goût de Insa SANE pour la danse des – bons – mots, pour la ratatouille – gouteuse – des lettres en boutade est toujours présente. Parfois elle nous embrouille, parfois on s'emmêle le cerveau, mais nous tenons la rame ferme et l'auteur réussi à nous mener en bateau.
Un bateau, magnifiquement construit sur ce récit qui nous donne le sentiment de tarder à décoller. "C'est un peu lent tout ça !", même si, si joliment emballé.

Et soudain… sans crier gare, Insa SANE se change en Amos TUTUOLA, le maitre es-ésotérisme du récit onirique Yuruba.
Et soudain… sans même klaxonner, Insa SANE vire à 90° dans l'ombre d'un Lewis CAROLL, roi des merveilles d'une Alice remplacée par un Sény en quête de son "chez lui"
Et soudain… sans que l'influx ne prévienne notre cerveau, nous voilà plongé dans un conte plein de non-sens apparents et qui nous parle du sentiment d'appartenance, de la recherche d'un foyer, d'un amour. Un voyage irréel fait de prince charmant, de combattants pour la liberté, de lady-amour, de monstres et de dragons.
Le pire, c'est qu'on y croit. On est déstabilisé par le récit, on se perd souvent dans le brouillard de "qu'est-ce que c'est ?!", mais on y croit à cette quête de son "chez lui"

"Chez moi" s'écrit en langage indigène, c'est ce lieu dit comme on est, alors d'abord "Chez moi" se crie avec le coeur ! "Chez moi", mon vieux René, c'est l'endroit où je suis sans avoir à penser, ma philo se fie à l'instinct animal heureux comme une bête. "Chez moi", c'est cet espace où je sais que l'on m'attend et où je me languis d'être, please, Seguin, dépêche-toi de m'y envoyer paître !"

Ce nouveau Insa SANE est surprenant. Il est tombé dans les mains d'un adorateur de Science-fiction, d'héroic-fantasy et de récits azimutés d'une façon générale. L'accueil lui est 90% favorable. Les 10% étant la réserve naturelle du sentiment que les choses ne se décantent pas assez vite.
La crainte ? La crainte est que certains lecteurs, moins avides d'aventures littéraires, refusent le voyage, sautent du train alors que la gare où crèche le Graal de la compréhension ne serait plus qu'à un parsec.
Tentez l'aventure Insa SANE et sentez-vous chez vous.

« Chez moi », il y a la famille que j'ai choisie.
"Chez moi", c'est un bol juste assez grand pour y faire tenir le monde. « Chez moi » se danse sur des airs de tra-la-li-la-lère, en tapant sur des bidons ou sur des peaux y a la poussière qui s'évapore.
« Chez moi », l'ennui à la lumière et à l'ombre de midi et quart attend que pousse la queue des lézards.

Lien : http://www.loumeto.com/spip...
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Insa Sané est passé il y a quelques semaines en Haute Bretagne et P'tit Raton, mon grand fils, a eu la chance de le recevoir dans son collège, une rencontre qui, je crois, l'a beaucoup marqué. Il ne m'en a pas fallu beaucoup plus pour ouvrir un de ses livres et me plonger dedans.
Insa Sané est un jongleur de mots. Il les prend, les assemble, les tord, les dilate, bref il en fait ce qu'il veut pour exprimer tout ce qu'il a à dire. C'est presque trop par moment, tellement chaque phrase est une explosion de mots, d'expressions et de nouveauté. Mais c'est prenant et justement je me suis laissée prendre au jeu.
Et Insa Sané, qui écrit principalement des livres pour les jeunes, propose ici un livre très original sur un sujet pourtant rebattu. Il est question de guerre et d'exil. Un jour, un enfant qui n'a pas la langue dans sa poche ni ses deux pieds dans le même sabot, est mis par ses parents dans un avion, parce que la guerre gronde aux portes de la ville. Complètement déboussolé, le petit Seny refuse de se laisser faire. Cette trame classique évolue pourtant très vite vers un roman fantastique, un conte qui, par l'allégorie, décrit comment cet enfant de 9 ans finira par réussir à apprivoiser une réalité bien trop dure pour son âge et comment il pourra commencer à accepter de grandir.
C'est un livre qui, sous ses dehors de conte millénaire, est très sombre. C'est un livre qui, malgré son avalanche de mots lumineux, dit toute la noirceur possible. L'éditeur indique qu'il est destiné aux enfants à partir de 9 ans, je serais personnellement plus réservée. Certes, le héros a 9 ans, mais ce qui est dit est difficile, même si c'est bien dit. La luminosité de la prose ne masque pas la noirceur du contenu. Et ce livre peut tout à fait être lu par des adultes, qui seront d'ailleurs probablement les seuls à repérer quelques références culturelles que les plus jeunes n'ont pas (la valise en carton en est probablement l'exemple le plus évident).
Un livre qui m'a déroutée, d'abord par l'écriture puis par le traitement du sujet, un livre que j'ai apprécié de lire même s'il ne ressemble pas du tout à ce à quoi je m'attendais. La couverture est d'une grande douceur, de la douceur dans laquelle Seny, comme tous les enfants, mériteraient d'être enveloppés et bercés, mais ce livre nous rappelle que ce n'est pas le cas.
Une belle surprise, donc, et je ne manquerai pas d'emprunter dans la bibliothèque de mon P'tit Raton de fils d'autres livres de cet auteur, destinés à un public un peu plus âgé.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Mais ne t'en fais pas, Yulia ; puisque je dois te quitter ce jour, je le ferai avant que la nuit ne s'endorme .
Très tôt. On n'aura jamais à se dire adieu. TOI ? Ne te retourne pas. JAMAIS ! Va de l'avant. TOUJOURS ! Tant pis pour les larmes. Tant pis pour nous. Tant pis pour les espoirs fous d'un " Il était une fois " qui nous aura laissés sur le bas-côté. Tu m'aimeras plus loin. Je t'aimerai ailleurs. Ensemble, on tournera la page du plus beau des romans - sans tristesse ni rancœur. Demain sera heureux. Promis ! Juré ! Juré ! Craché ! En vérité, l'éternité est aussi éphémère qu'un " Je t'aime " suspendu entre la vie et la mort.
Ne t'en fais pas, Yulia, je t'aimerai toujours, parce qu'il ne faut jamais dire " J'aimais ".
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Brindille s'était effondrée. Elle reposait, les bras las, autour de ses cuisses à demi-enfoncées dans la boue. Elle ne tentait même plus de dissimuler sa frouillardise, et comme elle n'avait plus mon bras en guise de doudou, elle s'est mise à pleurer. Parfois, rarement, les filles, surtout les petits brins de fleur, osent pleurer à la face du monde. A vrai dire, moi aussi, j'aurais bien aimé pleurer des rivières, mais je n'avais pas su trouver le sentier des chagrins, ce ruisseau qui en se jetant dans le fleuve de nos peines éponge en quelques tourbillons les torrents de larmes ; alors, j'ai fait l'homme. Chacun agit avec ses armes, pas vrai ?
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Tata Belladone, elle est gentille, mais elle a le rire menteur d'un saule pleureur. Je le sais parce que ses yeux éteints sont un livre ouvert : très vite, je me suis aperçu qu'elle était très fatiguée. Tout le temps. Elle ne dort pas beaucoup, et à mon avis c'est à cause d'un petit pois caché sous son matelas. Mais personne ne me crois, alors... Plusieurs fois dans la journée, elle parle à son miroir - celui dans sa chambre -, et sans doute qu'elle lui demande qui est la plus belle. Faut pas être bien malin pour deviner que la réponse la rend chagrine. Et sans doute que tout ce chagrin, ça la fatigue. Quand elle est trop triste, la Belladone sort son flacon de haricots magiques. Les haricots, ça se croque comme la vie ! Pas vrai ? Toujours, la Belladone les avales avec un grand verre d'eau de source enchantée... et une petite grimace d'amertume.
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Si tu dois t'en aller pour toujours, pars avant l'aube ! Très tôt. Ne te retourne pas. JAMAIS ! Tant pis pour les larmes. Tant pis pour nous. Tu m'aimeras plus loin. Je t'aimerai ailleurs. On s'aimera toujours. Demain sera heureux. Promis ! Juré !
[.......]
Si tu dois t'en aller, mon amour, fais-le pendant que je dors... les oreilles étendues sur les rêves que l'on construit à deux. Abandonne cet endroit... ce lieu situé en un point quelconque d'un pétale de rose des vents. Quitte le " chez-moi " de madame tout le monde ou de monsieur n'importe qui ; ce " chez-moi " dont on se souvient comme on raconte les meilleurs épisodes d'une série en noir et blanc.
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C'est maintenant que tu arrives, Sény? a-t-elle lâché froidement.

A chaque fois qu'elle prononçait mon prénom dans une phrase, je devais soulever les roches pour y chercher les anguilles. Je suis resté planté comme un idiot devant elle, sans savoir que répondre. Je crois que tous les garçons rêvent de détenir le parchemin qui leur apprendrait à donner la réplique aux filles...
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