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EAN : 9782072733031
104 pages
Gallimard (08/03/2018)
3.05/5   47 notes
Résumé :
Une femme, Miriàm. Un homme, Iosèf. Un jeune couple d’amoureux. Ils se sont rencontrés en Galilée, au nord d’Israël, et vont se marier à Nazareth. Quand Miriàm annonce à son fiancé qu’elle attend un enfant dont il n’est pas le père, Iosèf ne la dénonce pas aux autorités, comme la loi le prescrit. Il croit en sa parole. Il croit qu’elle est enceinte d’une annonce, il croit à une vérité invraisemblable. «C’est l’hiver en Galilée, mais entre eux deux, c’est le solstice... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Etonnant récit que nous fait Erri de Luca dans ce livre. En 3 récits nous suivons le questionnement d'un père ( de rechange) Iosèf et Miriam qui se posent des questions sur leur métier de parents. Pas facile lorsqu'on a un fils qui s'appelle Ieshu.
Une pièce dans la cabane. Une pièce dans Jérusalem. Sur le sommet du Golghota.
Voici les trois moments. Golghota est le plus court des textes.
Tout est dit dans ce court récit ( 70 pages sans l'appendice) pour une histoire connue, on se rend compte ainsi comment les années cathé nous imprègnent tout de même, car je n'ai rien découvert. Mais je me suis laissée bercer par la ferveur de Marie, par les interrogations et le désarroi de Joseph.
C'est un joli texte, puissant. Certes mystique mais pas inintéressant.
J'aimerai trouvé un tel texte pour Mahomet qui est beaucoup plus mystérieux pour moi ...
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Déception totale en regard de mon immense admiration pour Erri de Luca.
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La Feuille Volante n° 1395– Octobre 2019.
Une tête de nuage - Erri de Luca - Gallimard.
Traduit de l'italien par Daniel Valin.
Erri de Luca, en attentif lecteur de la Bible, reprend à son compte l'histoire de Joseph et de Marie, enceinte d'un autre homme avant le mariage mais que ce dernier épouse quand même bravant la loi, la coutume et la médisance. L'enfant naîtra mais à Bethléem d'où est originaire Joseph puisque les Romains ont décidé un recensement et Joseph le fera enregistré comme son propre fils, ce qui le met dans la lignée du roi David (et donc d'Abraham) par son père. Pourtant, avec le temps et dans l'intimité de la famille, il se sent un étranger pour cet enfant. Évidemment, tout y est, l'étable où est né Jésus, fils unique du couple, les bergers, les rois mages et leurs présents, la circoncision à Jérusalem, le massacre des enfants décidé par le roi Hérode, la fuite en Égypte pour y échapper. L'auteur s'approprie en l'enjolivant, cette histoire qu'on nous rabâche depuis plus de 2000 ans.
il s'agit d'un dialogue un peu naïf quand même entre Marie et Joseph, qu'un narrateur commente et illustre notamment de précisions historiques et sémantiques sur les Écritures, sur la symbolique de la langue hébraïque. L'auteur en profite pour parler, à travers cette histoire et notamment de cette fuite en Égypte, du problème très actuel des émigrés qui lui tient à coeur. Il est question d'un long et dangereux parcours, de l'exil, de poste-frontière, de permis de séjour, demande d'asile politique et des débats que cela engendre, de main-d'oeuvre indispensable, de visa.... A travers ce texte De Luca réaffirme que les hommes sont tous frères et à ce titre se doivent aide et assistance.
Il soulève de problème de la ressemblance de Jésus avec son vrai père puisque Joseph n'est pas son géniteur. Il le résout par la voix de l'enfant lui-même lors de sa visite au temple de Jérusalem 12 ans plus tard puisqu'il se dit lui-même fils de Joseph et de Marie et qu'il n'y avait pas lieu de lui attribuer une filiation avec un savant des générations passées. C'est là une façon poétique de détourner la question (allusion à Jésus qui aurait "une tête de nuage", changeante comme eux, concept abandonné par lui-même quand il se proclame fils de l'humanité), mais peu importe. Jésus vit avec ses parents mais Joseph prophétise son départ, sa mort prochaine. L'auteur évoque rapidement des épisodes de l'Évangile, qu'Il est capable de faire des miracles, qu'Il est le fils de Dieu, capable de donner la répliques aux vieux docteurs de la loi parce qu'Il la connaissait sans jamais l'avoir apprise, de chasser les marchands du temple, ce qui a été interprété par les Romains comme le début d'une insurrection. Un parcours de trois ans, une pérégrination un peu bohème, avec des fortunes diverses, à travers la Palestine, en évitant soigneusement l'occupant, ses parents regrettant de le voir partir, comme tous les parents du monde, qui se déroule conformément aux Écritures et se termine en haut du Golgotha. La mort et bien sûr évoquée, celle que Jésus a bravée par la résurrection qu'Il promet à ses fidèles et qui transcende la vie terrestre et sa volonté de puissance et l'auteur y va de son exégèse de certaines paroles divines un peu obscures mais éclairées par les prophètes. Sa parole fut mal comprise dans un pays occupé, Il ne fut pas agressif pour l'occupant mais Il fut adulé pour le bien qu'il faisait.
J'ai lu attentivement ce texte notamment pour le confronter à ce qu'on m'a appris. Sur le plan des mots, je n'ai pas retrouvé la poésie familière dans les romans de de Luca, même si son style est toujours aussi agréable à lire. J'ai plutôt ressenti cela comme une forme de prosélytisme que je ne condamne évidemment pas puisque c'est bien le droit de l'auteur, grand lecteur de la Bible, de faire partager ses convictions, comme d'autres l'ont fait avant lui. Cet enseignement est parfaitement respectable même s'il a été contesté souvent avec force. Il ne m'a cependant pas convaincu puisque, en fonction de sa foi, de ses croyances ou du simple appel à la raison,chacun peut faire une lecture différente des mêmes faits. Il profite également de ce texte pour attirer l'attention sur le sort des émigrés qui lui tient à coeur (voir son récit "Se i delfini venissero in aiuto"), ce qui est parfaitement son droit. Au moins m'a-t-il intéressé par l'étendue de son érudition.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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C'est mon premier livre de Erri de Luca.
Il s'agit d'une réécriture sous forme de pièce de théâtre de plusieurs moments de la vie de Josèf et Myriàm, parents du petit Ièshu. Suivi d'un appendice qui présente trois moments des jours entourant la Crucifixion.
Une vision personnelle mais éclairante de ces évènements à la base de notre civilisation. La portée universelle de ces faits est soulignée par des éléments actuels ( visites des bergers, passage de la frontière lors de la fuite en Egypte).

J'ignorais que Erri de Luca connaissait l'Hébreu et s'intéressait à l'histoire racontée dans la Bible, mais il semble que plusieurs de ses oeuvres y fassent référence. Sans doute y reviendrais-je.
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Erri de Luca raconte l'histoire de Iosèf et Miriàm et de leur fils Iéshu, essentiellement sous forme d'un dialogue entre les deux époux.
Bon, ça se lit, c'est court, mais je ne sais vraiment pas où il veut nous emmener, quel est son but.
Je suis peut-être passée à côté de quelque chose, mais à côté de quoi ?
Heureusement, comme toujours, il écrit bien, mais là, j'ai vraiment apprécié qu'il n'y ait que 95 pages.
Mon intérêt ne s'est pas éveillé.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La beauté est un don qui se conserve longtemps s'il est gardé dans l'étui de la pudeur.
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Le premier (mage) : Paix à la demeure. Oui, c'est lui, le calcul du gradient indique le sens dans lequel nous le trouverions, les pieds au sud. Nous nous sommes attardés, nous cherchions un palais, nous avons refait les comptes, mais nous avions tort de chercher une demeure royale. Les rois peuvent naître dans des cabanes. J'ai apporté pour lui de l'encens, une résine très pure d'Arabie, mais je vois que c'est déjà parfumé ici, et avec une essence que je ne connais pas. C'est mieux ainsi, je vous laisse le présent, vous en tirerez un bon prix.
Le deuxième : Me voici arrivé jusqu'à vous, votre majesté qui vient de naître. Je me présente devant vous après un long voyage, vêtu de beaux habits alors que vous êtes couché sur une paillasse dans une cabane. J'apprends la leçon : au ciel les voies sont à l'envers de celles de la terre. L'or que j'apporte en présent a besoin de lumière pour briller, mais ici, chez vous, il y a tant de lumière qu'on plisse les yeux et que l'or pâlit. Ici, déborde une fontaine de lumière. Je dois m'en retourner, mais je voudrais rester jusqu'à la nuit pour la voir briller et repousser l'obscurité dans ses limites.
Le troisième : J'apporte de la myrrhe pour oindre le corps et j'aurais mieux fait d'apporter de la laine et des peaux. Je sais que vous ne comprenez pas ma langue mais, arrivé au terme de mon voyage, je vous dis tout de même : ici je vois le temps qui se brise en deux , entre un avant et un après. Je suis présent à l'heure où se produit la fracture, nette maintenant sur le ciel et recouverte de secret sur terre. Sur le cercle du cadran solaire, l'heure zéro du temps est sans ombre. Moi seul peux répondre aujourd'hui à la plus banale des questions : quelle heure est-il ? L'heure qui n'a jamais existé avant.
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Il [Jospeh. NDLR] a dû arriver au poste-frontière et a dû demander un permis de séjour. Je tente de reconstituer le déroulement des formalités.
Le douanier : Comment vous appelez-vous et d'où venez-vous ?
Iosèf : Je m'appelle Iosèf, je viens d'Israël
(...)
Le douanier : Quel est le motif de votre voyage ?
Iosèf : Demande d'asile politique.
Le douanier : Qu'est-ce qui vous menace, quel danger vous y oblige ?
Iosèf : Le roi de mon pays s'est mis à tuer tous les nouveaux-nés.
Le douanier : Et alors ? Si nous devions accueillir toutes les familles avec des enfants en danger, on viderait le monde et l'Egypte s'effondrerait sous le poids. (...)
Narrateur : C'est un dialogue de ce genre qui a dû avoir lieu au poste-frontière. Nous savons pourtant que Iosèf et sa famille furent autorisés à passer. Alors la conversation s'est sans doute poursuivie de la sorte. Tandis que Iosèf expliquait son cas, un garde contrôlait ses bagages. Des outils de travail sortirent d'un bâlot.
Le douanier : Un moment, Iosèf, vous êtes un artisan ?
Iosèf : Pour vous servir, je peux réaliser n'importe quel travail de menuiserie.
Le douanier : Vous pouviez le dire tout de suite, au lieu de cette histoire de nouveau-né recherché par la police. L'Egypte a besoin de main-d'oeuvre qualifiée. Soyez le bienvenu, voici votre visa.
Narrateur : C'était une époque où un pays encourageait les flux migratoires de force de travail, qui augmentaient la production et la prospérité. Il n'existait aucun préjugé racial ni aucune discrimination sur la couleur de la peau. Les visages suspects pâles et blonds étaient accueillis eux aussi. (p. 18)
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À la naissance, les parents cherchent les ressemblances. Il vaudrait mieux discerner son caractère unique qui renouvelle le monde de toutes pièces. Il vaut mieux le voir affranchi d'un quelconque précédent.
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NARRATEUR C'était une époque où un pays encourageait les flux migratoires de force de travail, qui augmentaient la production et la productivité. Il n'existait aucun préjugé racial ni aucune discrimination sur la couleur de la peau. les visages suspects pâles et blonds étaient accueillis eux aussi.
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Vidéo de Erri De Luca
Rencontre animée par Olivia Gesbert
De la bibliothèque paternelle à l'ombre de laquelle il a grandi jusqu'aux chantiers où il a été ouvrier, Erri de Luca a noué avec la lecture, puis avec l'écriture un rapport particulier pour bâtir une oeuvre double, celle d'une fiction romanesque aux forts accents autobiographiques et celle d'une réflexion sur l'Écriture. Depuis trente ans, c'est une oeuvre foisonnante et protéiforme qu'il bâtit, caractérisée par un style limpide, poétique, épuré. Ponctués de pensées, de métaphores, d'aphorismes, ses récits endossent souvent la forme d'une fable, d'une parabole empreinte d'une touche de merveilleux, dans une langue unique. Pour cette édition Quarto, ont été retenus une dizaine de textes publiés auxquels s'adjoignent cinq textes inédits, qui portent en eux la puissance de l'écriture d'Erri de Luca dans des genres littéraires variés, sa réflexion sur l'appartenance et l'identité, le poids du passé et l'importance de l'histoire, sur la fragilité et l'importance des relations humaines.
« Nous apprenons des alphabets et nous ne savons pas lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont des psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie. » Trois chevaux, Erri de Luca
À lire – Erri de Luca, Itinéraires, Gallimard, coll. « Quarto », 2023.
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