Line se retrouve veuve à 55 ans, propriétaire de l'escale, une belle demeure possédant surtout un beau jardin, un grand marronnier et la Maine qui coule au fond de la propriété. le problème est qu'elle n'a pas les moyens de payer les droits de succession. Sa fille choisi comme solution le co-living, proposant à 3 personnes à la recherche d'un logement, une chambre en location, laissant les communs accessibles à tous.
Line accepte et après quelques aménagements indispensables à l'accueil de locataires, la vie en communauté se met en place à l'escale. Bien entendu, tout cela ne se fera pas sans heurts mais aussi avec quelques bonheurs.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture douceur. Mon état d'esprit de ce week-end était tout à fait à l'unisson de celui de Line. Même âge, sensiblement même situation, propriétaire d'une maison à la campagne qui me coûte si cher que je n'arrive plus vraiment à l'entretenir et à en profiter sereinement …
Cette lecture m'a rappelé celle de "
et puis Paulette" de
Barbara Constantine, lu à sa sortie, il y a bien une dizaine d'années, et qui m'avait déjà interpellée sur l'idée de louer des pièces à différents co-locataires, histoire de renflouer un peu les caisses, de ne pas vivre seule, de partager des moments de détente tout en ayant un peu d'intimité dans une chambre à soi.
Et puis, une fois l'euphorie des moments positifs passée, viennent tous les doutes: et si on ne s'entend pas? Et si les locataires sont trop intrusifs? Et si je n'ai plus envie finalement de partager la maison, comment faire pour mettre fin à la co-location? Et les aspects légaux, les assurances, les domiciliations … et finalement, je ne fais rien, je me contente de lire des romans, de rêver et de me serrer la ceinture pour continuer à payer les frais que la maison engendre sans vraiment réussir à y vivre pleinement.
Vous me direz alors, comment, dans ce cadre là se dépayser? Et bien justement, en vivant l'expérience de Line qui s'avère finalement très positive, en m'imaginant rencontrer ses co-locataires, et surtout en me voyant confortablement installée sur un transat, sous mon cerisier, elle qui confie à Paul, son marronnier, ses espoirs et ses déboires.
A l'instar de
Christian Bobin, je dirais qu'il ne faut pas aller loin pour se dépayser, "le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles".
C'est ainsi que la lecture de ce livre de
Janine Boissard m'a vraiment fait du bien.