Encore une nouvelle auteure découverte grâce aux éditions 1115.
Sylvie Arnoux nous présente une novella qui fleure bon le Lyon de la fin du XIXe siècle. C'est entre autres un véritable guide touristique qui donne envie de découvrir la Croix-Rousse, la parc de la Tête d'Or, les traboules et le funiculaire surnommé « la ficelle ». L'auteure nous plonge dans une époque où les canuts – les ouvriers tisserands de la soie – oeuvrent dans un marché économique considérable ; une époque, aussi, où les anarchistes donnent de la voix explosive et où la presse empile les choux gras. Son Lyon est légèrement teinté de steampunk (ou gaslamp ? je ne suis pas spécialiste à ce point) avec ces multitudes de zeppelins publics ou privés et ces robots d'usine, mais c'est presque anecdotique, de quoi donner une couleur particulière à l'histoire.
L'histoire, justement, se veut policière dans la mesure où il y a des disparues, des morts retrouvés dans la Saône et une enquête menée par un journaliste. Cependant
Sylvie Arnoux renonce d'emblée à maintenir le mystère sur l'identité du meurtrier et les actes horribles qu'il réalise. Celui-ci a voix au chapitre, comme le journaliste. Il s'agit donc de découvrir comment ce dernier fera le lien, s'il y parvient.
C'est un peu dommage. le suspense est absent – en tout cas fortement réduit – du simple fait de ce choix de récit. C'est un levier d'accroche de lecteur qui est perdu, à mon sens.
Mais malgré cela, le décor, les personnages célèbres évoqués comme Joseph Vacher « le tueur de bergers » ou le professeur Lacassagne – qui a participé aux débuts de la médecine légale – et l'envie de savoir quelle direction allait prendre l'histoire ont assuré une lecture agréable. La fin est particulièrement surprenante, quoique c'est probablement parce que je ne fréquente pas beaucoup d'auteurs comme
Jean-Christophe Grangé ou
Maxime Chattam.
Sylvie Arnoux a écrit un autre récit aux éditions 1115. J'irai voir de quoi il retourne un de ces jours.