L'oeuvre du sociologue Raymond Aron est toujours vivante et pertinente. Ses idées tranchaient à son époque. le philosophe a pensé la guerre et les relations internationales à un moment où ce n'était pas en vogue. Son oeuvre permet encore de penser et analyser les relations internationales et le conflit israélo-palestinien. Comment Raymond Aron percevait-il les prémices d'un conflit qui fait toujours l'actualité ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
- Perrine Simon-Nahum, docteure en histoire, directrice de recherches au CNRS et professeure attachée au département de philosophie de l'Ecole normale supérieure
- Jean-Vincent Holeindre, professeur de science politique à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas et directeur scientifique de l'IRSEM (Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire)
#guerre #hamas ##israel
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Raymond Aron
EAN : 9782869170001
Pocket (09/09/1998)
/5
5 notes
Pocket (09/09/1998)
Résumé :
Présentation de l'éditeur
A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend ... >Voir plus
A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Raymond Aron, cacique de l'agrégation de philosophie l'année où Sartre y a échoué, est connu pour ses ouvrages sociologiques ou politiques. Il a également contribué à la philosophie de l'histoire (sa thèse a d'ailleurs été publiée sous le titre Introduction à la philosophie de l'histoire dans la collection Tel)
Les dimensions de la conscience historique, dans un style châtié mais sans ornement superflu, rappelle la thèse centrale de Raymond Aron : les phénomènes historiques constituent un choix effectué à un moment et dans un contexte donné, et l'historien lui même effectue un choix quand il présente le résultat de ses travaux.
la thèse selon laquelle nul ne peut connaître à l'avance le futur est à nuancer selon lui : les phénomènes les plus proches dans la série temporelle ne sont pas forcément la vraie cause, la première guerre mondiale était devinable bien avant la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, le contexte de l'époque conduisant irrémédiablement au conflit général.
Mais comment deviner longtemps à l'avance le dégarnissement du front ouest la veille du miracle de la Marne de deux corps d'armées allemands partant à destination du front russe ? Peut on deviner que ce retrait de troupe, mais appoint de force à l'est, entrainera à terme la révolution russe et la division du monde en deux blocs durant la guerre froide ?
Pour autant, Aron énonce une conjecture : la guerre nucléaire ne peut résulter que d'un accident ou d'un malentendu.
L'historien lui même peut modeler les faits : Thucydide, dans l'histoire de la guerre du Péloponnèse colmate les failles de ses connaissances de la "vraie" histoire en imaginant ce qui lui parait vraisemblable. Aron, dans sa thèse, affirmait d'ailleurs que l'historien n'est pas sine ira sine studio.
Ce livre parait un peu décevant pour celui qui attend de grandes révélations métaphysiques. Mais il est honnête, bien écrit, plein de bon sens, et excède ce qu'on attend des livres de la plupart de nos philosophes contemporains.
Les dimensions de la conscience historique, dans un style châtié mais sans ornement superflu, rappelle la thèse centrale de Raymond Aron : les phénomènes historiques constituent un choix effectué à un moment et dans un contexte donné, et l'historien lui même effectue un choix quand il présente le résultat de ses travaux.
la thèse selon laquelle nul ne peut connaître à l'avance le futur est à nuancer selon lui : les phénomènes les plus proches dans la série temporelle ne sont pas forcément la vraie cause, la première guerre mondiale était devinable bien avant la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, le contexte de l'époque conduisant irrémédiablement au conflit général.
Mais comment deviner longtemps à l'avance le dégarnissement du front ouest la veille du miracle de la Marne de deux corps d'armées allemands partant à destination du front russe ? Peut on deviner que ce retrait de troupe, mais appoint de force à l'est, entrainera à terme la révolution russe et la division du monde en deux blocs durant la guerre froide ?
Pour autant, Aron énonce une conjecture : la guerre nucléaire ne peut résulter que d'un accident ou d'un malentendu.
L'historien lui même peut modeler les faits : Thucydide, dans l'histoire de la guerre du Péloponnèse colmate les failles de ses connaissances de la "vraie" histoire en imaginant ce qui lui parait vraisemblable. Aron, dans sa thèse, affirmait d'ailleurs que l'historien n'est pas sine ira sine studio.
Ce livre parait un peu décevant pour celui qui attend de grandes révélations métaphysiques. Mais il est honnête, bien écrit, plein de bon sens, et excède ce qu'on attend des livres de la plupart de nos philosophes contemporains.
Citations et extraits (2)
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La conscience du passé est constitutive de l'existence historique. L'homme n'a vraiment un passé que s'il a conscience d'en avoir un, car seule cette conscience introduit la possibilité du dialogue et du choix. Autrement, les individus et les sociétés portent en eux un passé qu'ils ignorent, qu'ils subissent passivement… Tant qu'ils n'ont pas conscience de ce qu'ils sont et de ce qu'ils furent, ils n'accèdent pas à la dimension propre de l'histoire. L'Homme est donc à la fois sujet et objet de la connaissance historique
La conscience du passé est constitutive de l’existence historique. L’homme n’a vraiment un passé que s’il a conscience d’en avoir un
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