AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

André Du Bouchet (Traducteur)
EAN : 9782070393138
288 pages
Gallimard (03/05/1995)
3.41/5   43 notes
Résumé :
Voici cinq nouvelles policières signées William Faulkner. Ces énigmes, traités par un grand écrivain, dépassent toutefois le genre policier. Ce n'est pas seulement l'exposé des déductions d'un détective, mais aussi et surtout des peintures de caractères criminels que meuvent la haine aussi bien que l'intérêt.
Le héros des cinq récits est Gavin Stevens, procureur de Jefferson, petite ville du Mississippi, qui est au centre de l'œuvre du romancier. Son ironie e... >Voir plus
Que lire après Le gambit du cavalierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Une main sur les eaux" 1939
Lonnie Grinnup, l'un des descendants des pionniers qui ont fondé le comté de Yoknapatawpha est retrouvé mort noyé au fond de la rivière. L'homme de loi Gavin Stevens enquête pour découvrir qui est responsable de la mort de cet homme titulaire d'une assurance vie de 5000$. Ses soupçons se portent rapidement sur le bénéficiaire.

"Monk" 1937
Monk, un jeune homme simple d'esprit est incarcéré pour le meurtre d'un homme qu'il n'a pas commis mais dont il s'accuse néanmoins avec force. Condamné à perpétuité, il est sur le point d'être relâché après les aveux faits par le véritable coupable sur son lit de mort lorsqu'il abat de sang froid un gardien de prison. Gavin Stevens cherche à comprendre ce qui a poussé Monk à commettre ce geste qui va l'envoyer au gibet.

"Sans relâche" 1940
Un homme tue quasiment en légitime défense un vaurien bagarreur qui était en train d'enlever sa fille alors qu'il était déjà marié. le procès ne devrait être qu'une formalité pour un acquittement mais l'un des jurés ne vote pas en ce sens. Gavin Stevens essaie de comprendre pourquoi et ce qui relie le juré à la victime.

"Une erreur de chimie" 1946
Un homme appelle la police pour avouer qu'il vient de tuer sa femme. Il se laisse emprisonné sans difficulté mais s'échappe rapidement de sa geôle. le shérif et Gavin Stevens s'étonnent de cela et se rendent chez le beau-père du meurtrier. L'homme, qui détestait son gendre, est en train de vendre sa ferme, ce qu'il avait toujours refusé de faire. Pourquoi ce revirement ?

"Le gambit du cavalier"
Gavin Stevens déjoue une machination visant à tuer un capitaine de cavalerie argentin exilé aux Etats-Unis et hébergé par une famille riche composée d'une veuve, de son fils et de sa fille qui sortent de l'adolescence.

Le prix Nobel de littérature 1949 nous offre avec ce recueil de nouvelles policières un nouvel aperçu de son grand talent. Les aventures de son héros, Gavin Stevens, le procureur de Jefferson dans le comté fictif de Yoknapatawpha, où Faulkner centre l'action de la majorité de ses oeuvres, tout comme celle de Sherlock Holmes, sont contées par un personnage proche du héros, en l'occurrence son neveu, narrateur émerveillé et subjugué par la force de raisonnement de son oncle. Pour autant ces cinq nouvelles ne mettent pas en avant les intrigues et les déductions des enquêteurs pour découvrir le coupable, dans bien des cas connu dès le début du récit, mais bien plutôt les motivations profondes des criminels qui transparaissent au travers des caractères des protagonistes parfaitement dépeints par l'auteur, qui par son style parfois tortueux et ses longues phrases nous montre sa parfaite connaissance de la nature humaine, complexe, torturée et vulnérable.
C'est pourquoi je ne classerai pas ce recueil dans ma bibliothèque réservée aux romans noir et policier entre Exbrayat et Goodis mais bien au côté de "Sanctuaire", "Le bruit et la fureur" et "Lumière d'août".
Commenter  J’apprécie          90
Le Gambit du cavalier se compose de six nouvelles "policières ", mettant en scène les enquêtes de l'avocat du comté, Gavin Stevens, accompagné de son neveu Charles, point focal de la narration, bien que, Faulkner oblige, ces récits ne proviennent pas de la voix de Charles mais d'un narrateur qui porterait sa voix. La dernière nouvelle éponyme est la plus longue du recueil et peut désorienter quelque peu le lecteur par un étrange finale où l'on comprend que l'oncle Stevens était amoureux de Mrs Harriss, riche veuve de Jefferson au centre de l'affaire qu'il est censé dénouer. On se perd un peu dans le temps, de 1919 à 1942, puis 1952. Mais (bien que traduit) c'est si bien écrit que l'on prend même plaisir à se perdre dans ce labyrinthe littéraire.
Commenter  J’apprécie          50
Recueil de nouvelles policières, le Gambit du cavalier n'est pas la plus illustre des oeuvres du grand Bill mais sa lecture ne laisse pas d'être agréable.

Les évènements se déroulent bien évidemment dans le Yoknapatawpha et Jefferson, à l'instar de St Mary Mead, a trouvé sa Miss Marple en la personne de Gavin Stevens, attorney du comté. Bien entendu les toddies ont remplacé les "cups of tea", mais le fond est le même : un armchair (ou presque) détective et une maxime christienne que Stevens pourrait faire sienne : "human nature is much the same everywhere". Les intrigues nous plongent dans le quotidien du Dixie et rassemblent un Caïn et son Abel, quelques idiots et de sombres bouseux, cupides et sournois. C'est mineur mais charmant.

La nouvelle éponyme, une novella plutôt, ne serait qu'une resucée d'un "Dynasty" au pays du coton (on s'attend à chaque page au débarquement d'Alexis et Krystle) si le style ne transcendait pas le tout. La première partie du Gambit est somptueuse qui entrelace les voix des rares témoins à celle d'un Faulkner démiurge pour exhumer l'histoire de la famille Harriss... le happy end final scelle une partie d'échec à l'aveugle dans laquelle Gavin, bien aidé par son neveu, le faussement naïf Charles Mallison, fait mat sans sacrifier de cavalier et emporte sa dame.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
Commenter  J’apprécie          70
LE GAMBIT DU CAVALIER de WILLIAM FAULKNER
Cinq nouvelles policières dont la dernière qui donne son nom au recueil. On retrouve Gavin Stevens, l'avocat du comté imaginé par Faulkner, en enquêteur, personnage croisé dans les Snopes, l'intrus, ou Requiem pour une nonne. Il raconte les histoires à son neveu Charles, rencontré régulièrement dans d'autres Faulkner. Au cours de l'élucidation des meurtres, on va croiser des idiots, des fermiers ignares et farouches, des nègres craintifs, et des étrangers yankees ou autres. C'est tout l'univers faulknerien que l'on retrouve, le racisme, la bêtise et l'appât du gain.
Ne vous attendez pas à du vrai polar, on est plutôt en mode Sherlock Holmes, réflexion devant un verre, avec le neveu en Watson, l'occasion de deviser sur la nature humaine.
Commenter  J’apprécie          10
En lisant ces cinq nouvelles "policières" ( il s'agit plus de déductions du personnage central, Gavin Stevens procureur dans la ville de Jefferson - Mississippi) mon plaisir a été decrescendo !
Si la 4ème de couv' annonce surtout une description de de caractères criminels, ils n'ont suscité aucun intérêt chez moi si ce n'est dans la première nouvelle.
Trop lent à mon goût, cette première lecture de Faulkner sera surement la dernière...
Commenter  J’apprécie          22

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
— C’était papa qui l’avait embauché. Mais quand j’ai appris d’où il venait, je savais qu’il travaillerait dur, parce que les gens de son pays, ils n’ont jamais eu le temps de faire autre chose que de travailler. Et je savais qu’il serait honnête, pour la même raison, parce que dans son pays, il n’y a rien qui vaille vraiment la peine qu’on le vole. Mais avec tout ça, je m’étais pas figuré qu’il allait tomber amoureux. Je m’étais sans doute figuré que, venant d’où il venait, il avait jamais su ce que c’était que l’amour, et toujours rapport à la même raison — qu’on avait même dû oublier ce que c’était que l’amour là-haut, qu’il n’y avait jamais eu personne pour le lui faire savoir, que ça c’était perdu au cours des générations, depuis que le premier d’entre eux avait dû choisir là-bas, une fois pour toutes, entre la poursuite de l’amour et la poursuite, simplement, de continuer à respirer.

("Sans relâche", p. 87)
Commenter  J’apprécie          50
Alors nous nous assîmes sous la véranda, devant la boutique déserte et fermée à clef, tandis que les cigales crépitaient et craquetaient dans les arbres et que les lucioles filaient en clignotant au-dessus de la route poussiéreuse, et Quick se mit à parler. Il était affalé sur le banc, face à l’oncle Gavin, comme si, tout désarticulé, il allait tomber en morceaux au moindre mouvement ; il parlait d’une voix paresseuse, un peu sardonique, comme si on avait toute la nuit devant nous, et qu’il allait prendre la nuit entière à raconter son histoire. Mais ce n’était pas aussi long que ça. Et même ce n’était pas très long, quand on pense à ce qu’il nous dit ce soir-là. Aussi l’oncle Gavin disait-il que peu de mots suffisent pour faire le compte de toute expérience humaine ; que tout avait déjà été résumé en neuf mots : il est né, il a souffert, il est mort.

("Sans relâche", p. 86-87)
Commenter  J’apprécie          50
— Comme si rien n’était jamais arrivé, dit l’oncle Gavin. Comme si Flint, non seulement n’avait jamais été en prison, mais n’avait jamais existé. Et le triumvirat de l’assassin, de la victime et de celui qui porte son deuil — pas des êtres vivants en chair et en os, mais un mirage, des ombres chinoises sur un drap — ni hommes, ni femmes, ni jeunes, ni vieux, rien que trois étiquettes projetant deux ombres pour la simple et unique raison qu’il faut être au moins deux pour postuler les vérités de l’iniquité et de la douleur. C’est bien ça. Ils n’ont jamais projeté que deux ombres, malgré le fait qu’ils aient eu trois étiquettes, trois noms. On dirait que c’est seulement par sa mort que cette pauvre femme a jamais pu assumer assez de réalité, assez de substance pour projeter une ombre.

("Une erreur de chimie", p. 114)
Commenter  J’apprécie          40
— Il y a plusieurs choses que nous autres, qui sommes nés dans ce pays, dans le Sud, avons appris dès notre naissance à tenir pour essentielles. Une des premières — pas la meilleure ; simplement une des premières — c’est que seule une vie peut payer pour la vie qu’elle a supprimée ; qu’une seule mort n’est complète qu’à moitié. S’il en est ainsi, nous aurions pu sauver deux vies, en empêchant l’accusé de quitter sa maison ; nous aurions pu en sauver une au moins, même si c’était au prix de sa vie que nous l’en avions empêché. Seulement nous ne l’avons pas su à temps. Et c’est de cela que je veux vous parler — non pas du défunt, de son caractère ou de la moralité de l’acte auquel il se livrait ; non pas pour savoir s’il s’agit d’un cas de légitime défense, si l’accusé a eu raison ou tort de trancher le débat en supprimant une vie humaine — mais de nous-mêmes qui sommes encore en vie, de tout ce que nous ignorons — de nous tous qui sommes des êtres humains, qui, au fond de nous-mêmes, voulons tous agir pour le mieux, sans causer de tort à personne ; des êtres humains avec tout un amas complexe de passions, de croyances et de sentiments humains, qu’il n’est pas en notre pouvoir d’accepter ou de refuser, qui ne pouvons qu’essayer de les vaincre ou de les mettre à profit pour agir selon notre conscience…

("Sans relâche", p. 72)
Commenter  J’apprécie          20
« — (…) Naturellement, il n’allait pas voter pour qu’on relâche Bookwright.
— Moi, j’aurais pas hésité, dis-je. Je l’aurais fait relâcher. Parce que Buck Thorpe ne valait pas grand chose. Il…
— Non, toi non plus tu n’aurais pas fait ça », répondit l’oncle Gavin. Il me saisit le genou d’une main, bien que nous allions très vite ; la route était jaune et les phares projetaient au-dessus un faisceau de lumière jaune, les insectes tournoyaient dans le faisceau lumineux, puis s’envolaient comme des ballons. « Ce n’est pas de Buck Thorpe, de l’homme fait, de l’adulte, qu’il s’agissait. Il aurait tiré sur cet homme-là avec aussi peu d’hésitation que Bookwright, s’il avait été à la place de Bookwright. C’est seulement que dans cette chair déchue et abrutie que Bookwright avait assassinée, subsistait encore quelque part, non pas l’esprit sans doute, mais le souvenir de ce petit garçon, de ce Jackson et Longstreet Fentry, même si l’homme qu’était devenu ce petit garçon n’en savait rien et que Fentry était seul à le savoir. Toi non plus, tu ne l’aurais pas fait relâcher. Ne l’oublie jamais. Jamais. »

("Sans relâche", p. 95-96)
Commenter  J’apprécie          20

Videos de William Faulkner (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Faulkner
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
De quel écrivain génial André Malraux parlait-il quand il a dit : « C'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier » ?
« le Bruit et la fureur » de William Faulkner, c'est à lire en poche chez Folio.
autres livres classés : échecsVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (116) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des œuvres de William Faulkner

Quel est le titre correct ?

Le Bruit et l'Odeur
Le Bruit et la Peur
Le Bruit et la Fureur
Le Bruit et la Clameur

12 questions
173 lecteurs ont répondu
Thème : William FaulknerCréer un quiz sur ce livre

{* *}