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Florence Bruzel Vercaemer (Traducteur)
EAN : 9782714304179
442 pages
José Corti (17/05/1991)
3.57/5   34 notes
Résumé :
Publié anonymement en 1778, le premier roman de Fanny Burney Evelina suscita aussitôt l’engouement du public anglais, puisqu’il connut en un an quatre éditions successives. La critique unanime (Burke et S. Johnson en particulier), salua en elle l’héritière de Richardson et de Fielding, et souligna surtout ses dons pour la comédie, la verve de ses dialogues et son aptitude à brosser une galerie de portraits d’excentriques au langage savoureusement contrasté : une ser... >Voir plus
Que lire après Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans le mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dans l'histoire de la littérature, ou, plus exactement, de l'évolution littéraire, cette Évelina de Frances Burney, surnommée Fanny, constitue certainement le lien entre les générations et les styles des Richardson et Fielding, d'une part, et Jane Austen, d'autre part. C'est épistolaire et enlevé comme Samuel Richardson, c'est alerte et volontiers drôle ou caustique comme Jane Austen.

Mais, mais, mais, car il y a un mais, selon moi, Évelina accuse des faiblesses que ne possèdent ni ses devanciers, ni ses successeurs. J'ai beaucoup lu, dans les commentaires des autres lecteurs, que ce que l'on reprochait au roman de Fanny Burney était le côté "un peu nunuche " de son héroïne.

Pour ma part, ce n'est pas tellement cela que je reproche à l'ouvrage, car je crois que l'auteure retranscrit réellement ce qu'étaient les sentiments et les réflexions d'une jeune fille des années 1770 dans ce milieu. Certes, ça peut nous paraître un brin couilluchon (terme non genré issu de la fusion des adjectifs épithètes couillon et nunuche) de nos jours, mais c'était comme ça, j'ai l'impression, à l'époque, et, en cela, cette oeuvre nous restitue bien quelque chose de son temps.

Non, ce qui me dérange plus, en ce qui me concerne, ce sont des lourdeurs, des insistances vraiment très insistantes quant au caractère de tel ou telle. le capitaine Mirvan est lourdingue à souhait, idem pour la grand-mère Madame Duval, idem encore pour toute la famille Branghton.

Les caractères très appuyés, très monolithiques, et donc, toujours selon moi, très lourdingues également, des autres personnages vont dans le même sens ; lord Orville, toujours preux chevalier, Willoughby, toujours goujat (un nom auquel Jane Austen donnera une descendance en le reprenant tel quel dans Raison et Sentiments), Mrs. Selwyn, toujours mordante, le révérend Villars, toujours sage, honnête et droit, etc., etc.

Et la nuance, ma chère Fanny Burney, et la nuance ? Alors certes, certes, vous étiez une toute jeune auteure de 26 ans lors de la publication du livre. Certes, certes, votre plume est combien enlevée, certes, certes, vous réussissez à merveille ce que Richardson avait inauguré avec succès, à savoir, donner à chaque personnage une expression qui lui soit propre et reconnaissable.

À cet égard, j'aimerais saluer la performance de traduction de Florence Bruzel Vercaemer pour les éditions Corti, qui parvient à restituer cela magistralement. le phrasé altéré de Mme Duval, les grossièretés du capitaine Mirvan, les tics de langage de lady Louisa, le ton compassé d'Arthur Villars, les fulgurances de la vieille Selwyn, etc. Tout cela est très réussi.

Au chapitre des faiblesses, j'ai encore à mentionner une construction méga téléphonée et des révélations de filiation opportunes, le tout, selon moi, un peu trop nombreuses et à propos pour être crédibles. Tout cela me gâche une impression de lecture qui n'était, pourtant, pas désagréable.

Bon, voilà, c'est dit, alors, qu'en est-il du synopsis ? On nous apprend qu'une orpheline, Évelina en l'espèce, fut élevée depuis sa naissance par le brave révérend Villars, qui fut pour elle mieux qu'un père. On apprend que l'infortunée maman de ladite Évelina, une lady première classe, soyez-en sûrs, est morte alors que cette dernière était toute marmotte.

On apprend encore que le père biologique, un infâme assurément, de la toute belle, toute tendre, toute naïve Évelina, l'aurait abandonnée bien que jouissant de titre et fortune. La mamie frenchie de la demoiselle, sorte de demi-mondaine sur le retour, s'en vient sur le continent afin que le sus-mentionné papa largueur finisse par reconnaître sa progéniture, dans le but de pouvoir faire entrer notre brave Évelina dans le monde.

Ce faisant, Mrs Mirvan et sa fille, copies carbone l'une de l'autre — au même titre d'ailleurs qu'Évelina et sa défunte mère —, bonnes et secourables à souhait, se proposent de dégrossir un peu la jeune campagnarde en lui faisant découvrir Londres à l'occasion du retour du capitaine Mirvan, après plusieurs années d'absence en mer.

Ce faisant toujours, enchaînant bals et soirées diverses, la petite Évelina ne laisse pas la gent masculine indifférente, car très vite, par dizaines, tous les individus mâles du royaume se massent et lui reniflent le derrière, tels des bataillons de chiens errants derrière une caniche en chaleur.

Et va pour un lord Ceci, un baronnet Cela, un Mister Truc, un autre lord Bidule et un Monsieur Chose, qui lubrique, qui élégant, qui goujat, qui insistant, qui malséant, qui dandy, qui cavalier ou qui la grande classe s'enchaînent à vouloir toucher la main de la demoiselle.

Et c'est pile là qu'arrive, en plein bal, ... mais vous n'imaginez tout de même pas que je vais vous en révéler davantage ? D'ailleurs, ce que j'exprime ici bas n'est rien moins qu'une vulgaire interprétation subjective (doublée d'un trou en plein bal), c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ai-je assez béni le jour où, flânant sur le marché de Dieppe, par un beau jour d'escapade à la mer, j'ai déniché cette perle dans les bacs d'un bouquiniste planté au pied de la cathédrale ?

Attirée par la figure ô combien romantique de la 1ère de couverture, j'ai feuilleté quelques pages, découvrant un récit épistolaire, ce qui était loin de me déplaire. Et bien, je l'affirme bien fort : bonne pioche !

"Evelina" est un roman qui par sa forme et sa trame m'a totalement séduite. Dévoré en quelques heures, ce roman permet au lecteur de suivre les premiers pas dans le monde d'une jeune innocente, pupille d'un clergyman, à l'ascendance volontairement gardée dans l'ombre du mystère et aux espérances contrariés par le destin. Sa rencontre avec le noble lord d'Orville malmènera le pouls des lecteurs fans d'Austen et de la période géorgienne. Imaginez un instant une Catherine Morland rencontrant un Fitzwilliam Darcy... hum, j'en ai déjà trop dit ! Mais, ne serait-ce pas un certain Mr Willoughby que j'aperçois là-bas, jouant les indélicats auprès de notre belle ingénue ?
Pour le savoir, procurez-vous le livre et, à cet égard, je vous dis bon courage !
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Quel bonheur de replonger au 18ème siècle, en pleine Régence, à travers les écrits de Fanny Burney que je découvre ici avec Evelina !

Si Fanny Burney n'a ni l'humour ni le piquant de Jane Austen (à laquelle elle est souvent comparée), son oeuvre n'en reste pas moins passionnante ! Ce roman éponyme nous dépeint, par le biais de lettres, l'entrée dans le monde d'Evelina Anville, jeune fille élevée à la campagne par un homme bon et généreux -Arthur Villars- mais secrètement issue d'une lignée noble, les Belmont. Alors qu'elle effectue un séjour à Londres auprès des Mirvan, la beauté d'Evelina ne passe pas inaperçue et attire l'attention de bon nombre de gentlemen…

Comme l'on peut s'en douter, la panoplie de gentlemen présentés par Fanny Burney est intéressante par sa diversité. le lecteur croise ainsi Lord Orville, un Mr Darcy un peu plus fade ; Sir Clément Willoughby (assez fidèle à son patronyme austinien), Lord Melton, Mr Lovel ou encore Mr Coverley parmi ces monsieurs séduits par Evelina. Je dois dire que les personnages masculins ne sont pas particulièrement mis en valeur dans ce récit, hormis Arthur Villars, Mr. Macartney et Lord Orville (qui n'est cependant pas parfait). du côté des personnages féminins, Evelina occupe bien évidemment une place centrale : si elle est attachante par de nombreux aspects (dont la gentillesse, la douceur, la modestie), elle manque néanmoins de caractère et se montre souvent trop naïve, ce qui la conduit à des situations embarrassantes ! Mrs Mirvan et Miss Mirvan m'ont également plu par leur fidélité à Evelina.

L'histoire est quelque fois redondante (notamment à Londres, au cours des échanges verbaux entre le Capitaine Mirvan et Madame Duval), mais est intéressante, grâce à la multiplicité des lettres, la variété des cadres (Londres, Dorsetshire, Bath etc…), l'enjeu principal du récit (la reconnaissance d'Evelina en tant que Belmont, mais aussi l'intrigue amoureuse), tout en proposant un aperçu des us et coutumes de l'époque (bals, différences de classe, séjour balnéaire).

Evelina a ainsi été une belle lecture, dont j'ai apprécié la forme épistolaire et le sujet, mais aussi la narration !

A lire !
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Je suis toujours un peu rebutée par les romans épistolaires.
Mais celui-ci ressemble plus à un récit dynamique du fait de la longueur des lettres incluant de nombreux et longs dialogues.
On oublie souvent qu'il s'agit d'une succession de lettres tant tout est rapporté dans le moindre détail.
Les portraits des personnages sont parfaitement réalisés et savoureux. On les aime ou on les déteste, il n'y a pas de juste milieu tant les personnages sont peints avec passion.
A ce propos, j'ai peu apprécié (c'est peu de le dire) le personnage du capitaine Mirvan et les trop nombreux dialogues auxquels il participe.
Ces dialogues présents jusqu'aux dernières lettres ont un peu gâché le plaisir que j'ai eu à écouter ce roman (car plaisir il y a eu).
En livre audio gratuit :
https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/fanny-burney-evelina.html
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Evelina est à la fois une fusion (pas totalement satisfaisante) entre le roman de sensibilité à la Samuel Richardson et le roman picaresque à la Henry Fielding et une forme transitionnelle entre les oeuvres des pionniers susnommés et les romans encore à venir de Jane Austen. Mais Frances Burney n'a pas tout à fait, de mon point de vue en tout cas, la subtilité et le sens de la psychologie de Richardson, la verve et l'imagination de Fielding, la finesse et la grâce de Jane Austen (ni la virtuosité d'aucun des trois) et son roman a par conséquent quelque chose d'inabouti, d'un peu grossier. Frances Burney a voulu écrire une satire mais, à mettre en scène trop de personnages grotesques et à trop insister sur les querelles entre lesdits personnages (le capitaine Mirvan et Madame Duval), il me semble que sa satire tourne souvent à la farce bouffonne. Son roman aurait probablement beaucoup gagné si elle avait fait l'impasse sur le ridicule capitaine Mirvan ou si elle en avait fait un personnage nettement moins excessif (n'est pas Henry Fielding qui veut). Quant à ses autres personnages, sans être totalement inintéressants, ils sont pour la plupart assez caricaturaux et insipides. Si Evelina (qui semble ne pas évoluer du tout entre le début et la fin du roman) et Lord Orville préfigurent peu ou prou Elizabeth Bennett et Monsieur Darcy, les deux personnages principaux d'Orgueil et préjugés, ils sont loin d'en avoir la pétulance et le volume.

Je peux tout à fait comprendre que ce roman ait enchanté les lecteurs de 1778 mais, malgré son côté amusant (et sûrement irrévérencieux pour l'époque), il n'est pas pour moi pas à la hauteur des romans qui ont influencé son écriture et de ceux dont il influencera lui-même l'écriture : Paméla ou la Vertu récompensée, Histoire de Clarisse Harlove (Richardson), Joseph Andrews, Histoire de Tom Jones (Fielding), Orgueil et préjugés, Mansfield Park (Austen) sont des chefs d'oeuvre que le temps n'a pas altérés et n'altérera plus, Evelina ou l'entrée d'une jeune personne dans le monde, malgré ses indéniables qualités (roman épistolaire très bien structuré, belle langue) tient plus de la curiosité littéraire. J'en recommande cependant la lecture aux amoureux de la littérature anglaise des 18e et 19e siècles, notamment aux fans de Jane Austen, qui en reprendra l'idée pour en faire un bijou : comme dit plus haut, c'est un des chaînons manquants entre les oeuvres qui ont annoncé le roman moderne anglais et celles qui lui ont donné sa forme définitive.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Je suis charmé […] de rencontrer quelqu'un que l'habitude du monde n'a pas encore influencé au point de lui faire perdre l'usage de la raison ; car sous l'empire de la mode, les plus grandes absurdités passent sans être critiquées, et l'esprit s'accommode même des plus grotesques inconvenances si elles se reproduisent souvent.

Lettre LXV.
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LADY HOWARD AU RÉVÉREND M. VILLARS.

Est-il rien de plus pénible, mon cher monsieur, pour un esprit bienveillant, que de devoir communiquer une nouvelle désagréable ? Il est parfois bien difficile de déterminer qui, de celui qui la donne ou de celui qui la reçoit, est le plus à plaindre.
Je viens de recevoir une lettre de Madame Duval. Elle ne sait plus du tout quelle attitude prendre. Elle semble désireuse de réparer les maux qu’elle a causés, et souhaite cependant que le monde la croit innocente. Elle rejetterait volontiers sur un autre la faute odieuse des malheurs dont elle doit seule répondre. Sa lettre est violente, quelquefois injurieuse, et cela envers vous ! – vous envers qui elle a des obligations plus grandes encore que ses torts : sa méchanceté impute à vos conseils tous les tourments de sa malheureuse fille, feue lady Belmont. Je vais vous rapporter l’essentiel de ce qu’elle m’écrit, car la lettre elle-même ne mérite pas votre attention.
Elle dit avoir toujours compté entreprendre un voyage en Angleterre, ce qui l’a empêchée de demander des informations sur ce triste sujet, puisqu’elle espérait l’éclaircir par ses propres recherches. Mais des affaires de famille l’ont retenue en France, d’où elle ne voit maintenant aucune chance de sortir. Elle a donc récemment mis tout en œuvre pour obtenir un récit fidèle de ce qui a trait à son imprudente fille. Le résultat lui donnant quelque raison de craindre que celle-ci n’ait laissé, sur son lit de mort, une orpheline en bas âge, elle ajoute fort gracieusement que si vous, chez qui, a-t-elle compris, l’enfant est placée, apportez des preuves authentiques de sa parenté, vous pouvez l’envoyer à Paris où il sera dignement pourvu à son entretien.
Nul doute que cette femme n’ait pris enfin conscience de sa conduite dénaturée. Son style prouve qu’elle est toujours aussi commune, aussi ignorante, que lorsque son premier mari, M. Evelyn, eut la faiblesse de l’épouser ; et elle ne s’excuse aucunement de s’adresser à moi, alors qu’elle ne s’est trouvée qu’une fois en ma présence.
Sa lettre a excité chez ma fille Mirvan un vif désir de connaître les motifs qui ont poussé Madame Duval à abandonner l’infortunée lady Belmont à un moment où la protection d’une mère était plus que jamais nécessaire à sa réputation et son repos. Bien que j’aie personnellement connu les parties concernées par cette affaire, le sujet m’a toujours paru trop délicat pour être abordé avec les intéressés. Je ne peux donc satisfaire Mrs. Mirvan qu’en recourant à vous.
En disant que vous pouvez envoyer l’enfant, Madame Duval cherche à vous rendre son obligé alors qu’elle est la vôtre. Je ne prétends pas vous donner des conseils : vous, l’unique et généreux soutien de cette malheureuse orpheline, êtes le seul et meilleur juge de ce qu’elle devrait faire. Mais je m’inquiète des ennuis et des difficultés que cette femme indigne pourrait vous créer.
Ma fille et ma petite-fille vous prient avec moi d’offrir mille affectueux souvenirs à cette charmante enfant, et de vous rappeler que la visite annuelle à Howard Grove que vous nous aviez jadis promise, a cessé depuis plus de quatre ans.
Je suis, monsieur, avec considération, votre très obéissante amie et servante,
M. HOWARD.
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Je ne puis m'empêcher de regretter de me trouver dans un monde si trompeur, où il faut suspecter ce qu'on voit, se méfier de ce qu'on entend, et douter même de ce qu'on sent.

Lettre LVIII.
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Ayez des attentions pour madame Duval ; mais fuyez autant que vous pourrez ses sociétés : les personnes qu’elle fréquente ne sont ni d’un rang, ni d’une éducation à vous faire honneur. Souvenez-vous, mon Évelina, qu’une bonne réputation est ce qu’une femme a de plus cher au monde ; mais aussi rien de plus délicat et de plus fragile ! la moindre tache suffit pour la flétrir.

Lettre 39
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Le sort de cet infortuné absorbe actuellement toute mon attention. Si malheureusement il persiste dans l’horrible dessein qu’il a formé, on l’en empêchera difficilement. Que ne puis-je approfondir la nature des maux auxquels il est livré ! Que ne puis-je apporter quelque soulagement à ses souffrances ! Je suis sûre, monsieur, que vous lui accorderez votre compassion. Que n’êtes-vous ici, vous trouveriez peut-être le moyen de le faire revenir de l’erreur qui l’aveugle, et de verser dans son ame affligée un rayon de paix et de consolation.

Lettre 43
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