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Nos Ancêtres tome 2 sur 4

Juliette Bertrand (Autre)
EAN : 9782020055093
Seuil (01/04/1980)
4.02/5   2171 notes
Résumé :
Monté à douze ans dans les arbres, Côme, baron du Rondeau, décide de ne plus jamais en descendre. Nous sommes en 1770. Des années plus tard, toujours perché, il séduira une marquise fantasque et recevra Napoléon en grande pompe.

Autoportrait, conte philosophique, "Le Baron perché" est une éblouissante invention littéraire, où Côme circule au milieu des yeuses comme Calvino dans les lignes.

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Critiques, Analyses et Avis (144) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 2171 notes
Carrément perché c'est certain, le jeune baron du Rondeau se réfugia un jour parmi les branches d'un chêne du domaine familial, en guise de protestation contre les injonctions parentales. Puis les nuits succéderont aux jours, les ormes aux yeuses ou aux figuiers, et plus jamais le baron ne redescendra de son fabuleux territoire sylvestre.

Ainsi au fil des années suivrons-nous l'existence imaginaire et poétique de ce doux excentrique, peuplée de rencontres et de péripéties extravagantes, toujours perchée entre rêve et réalité.

Conte écolo avant la mode, roman d'évasion délicieusement burlesque, cette oeuvre originale en dit sans doute beaucoup sur son auteur et la distance particulière de son regard sur le monde.
« Eh bien… peut-être que je vis dans les arbres » admettait-il, un peu rêveur, lors d'un entretien* où on lui demandait s'il s'identifiait à son personnage...

Séduisante philosophie en effet que de s'affranchir de certaines contraintes sociales, s'en remettre à celles de la nature et prendre un peu de hauteur pour contempler le monde.

Allez, je file sur mon ginkgo biloba moi.


* https://www.ina.fr/video/I00018194


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Quand l'amour (qui comme chacun sait, donne des ailes) vous fait grimper aux arbres... et n'en redescendre que pour vous mettre (très momentanément) aux pieds de votre bien-aimée....
Entre conte philosophique et aventures à la Munchausen, ce livre admirablement écrit, se dévore d'un bout à l'autre. Sorte de Voltaire italien, Calvino met ici en valeur l'esprit des lumières, à travers l'histoire assez délirante d'un homme de la fin du XVIIIème qui, passé l'enfance, ne vivra plus que dans les arbres.
C'est d'ailleurs un très bel hommage aux arbres que ce livre ! On vole de branche en branche, de feuillage en feuillage, d'arbre en arbre, de saison en saison, et pour finir, on voit notre baron disparaître dans les airs, aussi mystérieusement que dans ses apparitions. Homme-oiseau, homme-mystère, héros quasi légendaire dans son pays, autant respecté que redouté, Côme finira comme il a vécu : au-dessus de la médiocrité et des pesanteurs terrestres.
Un très bon moment de lecture, aussi désopilant que suscitant des reflexions sur notre façon de vivre et sur notre rapport au monde.

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J'ai adoré ce livre, tout comme le Vicomte pourfendu. L'idée même du héros perché dans son arbre toute sa vie résume l'intention de ce conte philosophique, déroulé par Italo Calvino avec cette vive intelligence qui, sous des apparences rationnelles, interroge le sens des choses jusqu'à les pousser vers un absurde empreint de poésie.
Perché sur son arbre, le Baron prend de la hauteur et se rebelle, examine sous un autre angle les événements de son temps, ses conquêtes, ses amours, ses rencontres. Il y a du Petit Prince dans ce Baron perché. Notamment, un fort rapport à la nature et un questionnement humaniste. Dans ce pays imaginaire, miroir boisé d'une Italie septentrionale de la fin du XVIIIème Siècle, le Baron vit mille aventures et, décalé de ses contemporains, échange avec eux des mots sages et fous à la fois, comme Don Quichotte... L'écriture est vive, agréable, précise aussi ; cette oeuvre fait partie pour moi de ces livres qui continuent de nous parler après qu'on les ait refermés. A découvrir d'urgence.
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Ce livre se trouvait sur ma table de nuit depuis un petit moment. Exemplaire offert par l'éditeur et le cercle de l'enseignement. J'appréhendais un peu m'imaginant une lecture scolaire "obligatoire".

Ayant repris le chemin du boulot et donc le train train quotidien j'ai embarquée à bord de mon TER ce poche à la couverture artistique.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais finalement j'ai bien apprécié cette lecture.

L'histoire est celle d'un jeune homme de noble famille qui à la suite d'une dispute familiale décide de s'exiler sur les arbres. Il s'affranchit ainsi des règles instaurées par sa famille.

Côme de Rondeau devient ainsi le baron perché. Titre du livre le baron perché peut se lire de deux manières au propre comme au figuré. Ne dit-on pas de quelqu'un qu'il est perché quand celui-ci débloque un peu voir beaucoup !

L'histoire du baron est racontée par son petit frère. Celui-ci va nous relater la vie de son grand frère Côme. Il est le relai des anecdotes elles-mêmes contées par son frère et donc soumises à des fluctuations de véracité.

La nature est au coeur du choix de vie de Côme, il fait littéralement corps avec elle.

On voit dans ce livre une critique de la société. le baron perché n'a pas son pareil pour pointer ça et là les dysfonctionnements de la société. le baron prends de la hauteur et invente une société nouvelle avec ces propres règles, il fait partie également ne nombreuses associations, de celles qu'il trouve utiles à la vie en société.

Une chose qu'il ne maîtrisera pas et pour laquelle être sur les arbres lui sera difficile, son amour pour Violette. Cette fillette et cette jeune femme lui donneront mille tourments mais également mille bonheurs. C'est l'amour en somme.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de la nature tout en haut des arbres, j'ai aimé ce regard décalé sur la société et ses us et coutumes.

Le baron est certes fantasque mais il nous donne à apprendre, à nous élever. Il mets d'ailleurs dans ses arbres des bibliothèques et aime lire et aussi écrire.

Mon livre est parsemé de marque pages. Une lecture que j'appréhendais à tord, la classant dans les lectures "scolaires " !

Quant à vous n'hésitez pas,
perchez-vous avec le baron à la cime des arbres.
Et de là-haut j'en suis sure vous verrez plus loin.
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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En signe de rébellion, le jeune Côme Laverse de Rondeau quitte un jour la table familiale pour grimper dans le grand chêne du domaine familial. Il décide désormais de vivre dans les arbres et n'en descendra plus jamais. « Toutes les branches des arbres sont mon territoire. Dis donc qu'ils viennent m'y pendre, s'ils le peuvent. » (p. 38) Si le voisinage considère d'abord d'un drôle d'oeil ce fils de baron qui joue les acrobates, il s'habitue peu à peu à voir Côme sauter d'arbre en arbre, surveiller les alentours du duché d'Ombreuse et faire montre de mille excentricités. « Un gentilhomme est un gentilhomme, monsieur mon père, aussi bien au sommet des arbres que sur terre. [...] Tant qu'il se conduit avec rectitude. » (p. 111) le jeune noble grandit dans les futaies et les frondaisons et sa fugue arboricole devient finalement un mode de vie parfaitement réglé. Il étudie les iques et les nouveautés, correspond avec les grands philosophes de l'époque, entreprend des travaux d'aménagement et aime comme peut aimer un homme. S'il a confié la direction du duché d'Ombreuse à son frère cadet, Côme garde la prestance naturelle des maîtres. « Je sais que lorsque j'ai plus d'idées que les autres, je donne mes idées, pour peu qu'on les accepte. Voilà ce que j'appelle commander. » (p. 197)

La littérature italienne est une des lacunes que je désespère de combler. Mais avec ce premier texte d'Italo Calvino, je ne doute pas d'avoir envie de continuer ma découverture des belles lettres de la Botte ! Que ce texte est plaisant et rafraichissant ! C'est tout à la fois une bouffée verte digne des plus belles fables écologiques et une réflexion humaniste sur les liens entre les hommes. À la manière d'un conteur des Lumières, Italo Calvino propose un personnage excentrique au regard de son environnement, mais dont l'excentricité tend finalement à la normalité en mettant en regard les déviances des comportements communément acceptés. Sans attendre, je me mets en quête du Vicomte pourfendu et du Chevalier inexistant, les deux autres volets de la trilogie Nos ancêtres élaborée par Calvino. Andiamo !
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critiques presse (2)
BoDoi
18 juin 2021
Malgré un texte parfois abondant, la jeune autrice s’en sort admirablement bien, en prenant le temps et l’espace de dessiner la nature changeante dans cet univers à dix mètres du sol, et de faire évoluer son personnage au fil des pages et du temps.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeFigaro
02 juillet 2020
Entre conte et récit d?aventures, le volet central du triptyque Nos ancêtres narre la fugue du jeune Cosimo en mêlant fantaisie poétique et imaginaire ludique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (146) Voir plus Ajouter une citation
Le monde s'était transformé : il était fait de ponts étroits et incurvés tendus dans le vide, d'écorces où noeuds, écailles et rides semaient leurs rugosités ; il baignait dans une lumière verte qui changeait avec l'épaisseur et la consistance du rideau des feuilles tremblant au bout de leur pédoncule, sous le moindre souffle d'air, ou ondoyant comme une voile lorsque l'arbre s'inclinait. Notre monde à nous se nichait dans les bas-fonds, nous avions des silhouettes bizarres et ne connaissions assurément rien de ce qu'il percevait chaque nuit : le travail du bois qui gonfle de ses cellules les cercles marquant les années au coeur des troncs ; les moisissures qui dilatent leurs plaques au vent du nord ; le frisson des oiseaux endormis qui blottissent leur tête au plus doux de l'aile, l'éveil de la chenille et l'éclosion de la pie-grièche. Il est un moment où le silence de la campagne se forme, au creux de l'oreille, d'une menue poussée de fruits : un croassement, un glapissement, un froissement furtif dans les herbes, un clapotis dans l'eau, un piétinement entre terre et cailloux, et, dominant tout autre son, le crissement des cigales... Les bruits se mêlent l'un à l'autre, l'ouïe parvient parvient toujours à en discerner de nouveaux, comme, sous les doigts qui cardent un flocon de laine, chaque noeud se révèle fait de brins plus fins, plus impalpables encore. Les grenouilles ne cessent de coasser et cette basse continue ne trouble pas plus le fourmillement sonore que la continuelle palpitation des étoiles ne change la lumière de la nuit. Mais que s'élève ou que passe le vent, tous les bruits aussitôt se transforment et se renouvellent. Seul reste, au plus profond de l'oreille, l'ombre d'un mugissement ou d'un murmure - celui qui vient de la mer.
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La table était le seul endroit où nous rencontrions de grandes personnes. Pendant le reste de la journée, notre mère, retirée dans ses appartements, faisait de la dentelle et des broderies. La Générale ne savait s'occuper qu'à ses travaux traditionnellement féminins : mais sa passion guerrière s'y donnait libre cours. Guipures et broderies représentaient habituellement des cartes géographiques : tendues sur des coussins ou des tapisseries, elles étaient piquetées d'épingles et de petits drapeaux reproduisant les batailles de la Succession d'Autriche, que notre mère connaissait par coeur. D'autres fois, elle brodait des canons, avec les différentes trajectoires à partir de la bouche à feu, les dispersions et les angles de tir; notre mère était très compétente en balistique.
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En somme, il s'était laissé gagner par la fièvre des conteurs qui jamais ne savent quelles histoires sont les plus belles : celles qu'ils ont réellement vécues et dont l'évocation ramène tout un océan d'heures passées, de sentiments délicats - félicités, dégoûts, incertitudes, vanités, écoeurement de soi-même ; ou bien celles qu'on invente, qu'on taille à larges pans, où tout semble facile, mais qui, au fur et à mesure qu'on brode, ramènent - inexorablement - à ce qu'on a vécu ou rencontré.
Chapitre 16, p. 223
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A vrai dire, on nous avait déjà interdit de nous laisser glisser sur les rampes de marbre de l'escalier. Non de peur que nous nous cassions jambes ou bras - nos parents ne se soucièrent jamais de cela, si bien qu'effectivement nous ne nous cassâmes jamais rien - mais parce que, croissant en taille et en poids, nous risquions de renverser les statues d'ancêtres que notre père avait fait placer sur de petites colonnes surmontant les balustres, à chacun des paliers. Côme avait déjà fait dégringoler une fois un trisaïeul évêque, avec sa mitre et tout. Puni, il avait appris à freiner son élan un instant avant d'arriver au palier et à sauter en bas au moment précis où il allait cogner la statue.
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Il comprit que les associations renforcent l’homme, mettent en relief les dons de chacun et donnent une joie qu’on éprouve rarement à vivre pour son propre compte : celle de constater qu’il existe nombre de braves gens, honnêtes et capables, tout à fait dignes de confiance. (Lorsqu’on ne vit que pour soi, on voit le plus souvent les gens sous leur autre face, celle qui nous force à tenir constamment la main sur la garde de notre épée.)
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Vidéo de Italo Calvino
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#italocalvino #litterature #cultureprime
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