Après avoir étanché ma soif et ma curiosité dans les bars des bouts du monde en compagnie du journaliste
Jean-Pierre Perrin me voici partie pour découvrir les
Demeures de l'esprit Danemark Norvège guidée par
Renaud Camus. Une invitation que je n'ai pas refusée et qui m'a permis de m'imprégner de l'âme danoise et norvégienne en pénétrant dans les demeures successives (35 au total) afin de m'imprégner de leur esprit et surtout de l'histoire de leurs propriétaires, illustres, oubliés ou méconnus mais toujours représentatifs de l'art et de la culture de leur pays au 19ème et première moitié du 20ème siècle, qu'ils soient écrivains, poètes, musiciens ou peintres.
Des habitations colorées, souvent modestes qui témoignent de l'évolution de l'artiste (maison natale, familiale) dont les intérieurs révèlent l'intimité de leurs hôtes à travers des objets, tableaux et pour certaines des cadres idylliques pour l'inspiration et la contemplation lorsque celles-ci sont situées à l'écart des villes. Je pense notamment à l'«Astruptunet», un hameau composé de cabanes et de huttes du peintre Nicolaï Astrup devenue un Musée, surplombant le magnifique lac du Jolstravatnet en Norvège.
Des visites étayées par de nombreuses références littéraires mais aussi agrémentées de précisions historiques et d'anecdotes biographiques sur ces artistes telles les suppositions sur la maison natale de
Hans Christian Andersen à Odense.
Une escapade qui m'a permis de croiser quelques uns des artistes découverts lors d'une exposition temporaire, « De Lumière et de Silence Peintres scandinaves Fin XIXe – début XXe siècle», présentée au musée Toulouse-Lautrec d'Albi il y a quelques années, tels que Eilif Peterssen (1852-1928) , Sofie Werenskiold pour les norvégiens (1849-1926) et Vilhelm Hammershøi (1864-1916) pour les Danois.
Une recension subjective et non exhaustive comme l'explique l'auteur mais qui donne un panorama de ces Demeures de l'esprit. Un peu déçue de ne pas avoir retrouver le peintre Jens Erik Carl Rasmussen ni dans sa dernière demeure sur l'île danoise d'Ærø à Marstal (je suppose qu'elle n'existe plus ou qu'elle est privée) et ni dans l'index, mais je me suis consolée en découvrant celle de
Karen Blixen, d'
Arne Garborg, d'
Edvard Munch, de
Henrik Ibsen, de
Knut Hamsun ou de
Sigrid Undset.
Comme mon intérêt s'est d'abord porté sur le monde littéraire et ses maisons d'écrivains j'ai eu par la suite de belles surprises, aussi bien humaines qu'architecturales. Ainsi j'ai été séduite par Lyøsen, la maison du violoniste
et compositeur Ole Bull « une folie russo-mauresque, ottomano-norvégienne, dont le clou est la salle de récital en forme de mosquée de Cordoue (plus ou moins) ». Mais j'ai aussi découvert, entre autres, l'étonnant peintre et illustrateur
Theodor Kittelsen, « l'homme des trolls » et avec lui « la vallée des artistes », la vallée de Sigdal en Norvège.
Un essai que l'on peut appréhender de différentes manières et façons: un pèlerinage sur des lieux de création ou d'inspiration en fonction de ses centres d'intérêt (littérature, musique, peinture) ou bien comme une ballade en pays danois et norvégien et pourquoi pas comme de futures étapes pour un éventuel voyage. Enfin j'ajouterai que grâce à l'érudition de l'auteur le lecteur ressent le fourmillement de la vie artistique de cette époque avec l'évocation des divers courants et écoles ainsi que les nombreux chassés-croisés entre les artistes européens. Les descriptions précises de ces Demeures de l'esprit permettent une immersion dans l'univers de ces artistes et de saisir ou se rapprocher de l'âme danoise et norvégienne. de plus, on ne s'ennuie jamais car le ton de l'auteur parfois acerbe, ironique éloigne toute monotonie.
Je remercie l'ami qui a laissé sur son passage ces
Demeures de l'esprit Danemark Norvège et l'auteur, voyageur-photographe,
Renaud Camus qui m'en a donné les clés.
Un voyage nordique exotique.
En fin de volume, car j'ai appris que c'était une collection, «Demeures de l'esprit», une table détaillée des sites avec toutes les informations pratiques nécessaires.