On peut dire que j'attendais cette lecture avec l'impatience d'un gosse un soir de Noël. Est-ce que me petits souliers ont été bien remplis ? Oh que oui ! Pour une fois, pas d'écart entre le plaisir ressenti durant l'attente et celui durant la lecture.
Les détectives du Yorkshire, ce sont des cosys mysteries qui ont un point commun avec Columbo : les lecteurs en savent toujours plus que les protagonistes !
Depuis le 1er tome, nous savons qui est le salopard d'enfoiré de sa mère, le criminel, le trafiquant, le type dont il faut se méfier… Et nous sommes les seuls à le savoir. Ce que nous ne savons pas, c'est quand et comment ils le découvriront.
Comme pour beaucoup de sales affaires qui se sont passées à Bruncliffe ou dans ses environs et que notre duo d'enquêteurs n'avaient toujours pas résolu, pensant, à tort, qu'il s'agissait d'un suicide, d'un accident…
Non, ça ne diminue pas le suspense, d'en savoir plus que les protagonistes, que du contraire, ça frustre encore plus. Combien de fois n'ai-je pas hurlé à Samson ou à Delilah, que le criminel leur faisait de belles courbettes, qu'il était face à eux ? Que ce n'était pas un suicide, mais un crime ? Mauvaise pour la tension, cette série !
Dans chacun des romans, on a une affaire plus importante et d'autres, qui semblent banales, comme la disparition de choux, le vol d'oeufs, de linge, de bisous manquant sur une carte postale… Bref, des petits faits dont on pense, à tort, qu'ils sont insignifiants. C'est une erreur !
Tels des petits ruisseaux se regroupant pour former un ruisseau, puis un fleuve, avant de rejoindre une mer ou un océan, toutes ces petits choses simples, ces détails, se rejoignent afin de former un tout, s'imbriquant dans l'immense toile d'araignée que l'autrice a tissé dans ses romans.
Tel un mécanisme d'horlogerie, tous les rouages tournent et les plus petits ont aussi leur importance, parce que sans eux, les plus grands tourneraient mal. Il serait amusant de les relire tous, l'un à la suite de l'autre, pour les revoir dans leur ensemble et se rendre compte que tout était bien huilé, bien préparé, bien pensé.
Chaque personnage aura son utilité, même la colporteuse de ragots, même un ne faisant pas partie des principaux, aura, un jour, son moment de gloire et je suis contente que dans celui-ci, l'autrice ait mis sous les lumières, George, le frère d'Ida Capstick et que cette dernière ait pris de l'importance au fil des tomes.
Dans cette série, les personnages ne sont pas trop manichéens, même si, Samson, Delilah et bien d'autres, sont des gentils, des gens avec lesquels on aurait envie d'aller boire une pinte, au pub du coin. Des gens normaux, des gens d'un village où la vie privée est un vain mot.
Oui, ils sont devenus des amis, même les plus bourrus, même les plus bourrins, ne sont pas des méchants, juste des gens des collines, un peu frustes, qui ne s'embarrassent pas du superflu, de diplomatie, d'hypocrisie. Cachant leurs sentiments sous des grognements.
Ce 8ᵉ tome était, une fois de plus, une réussite à bien des égards : du rythme, de l'action, des moments plus calmes, au départ, le temps que tout le monde reprenne ses esprits après leur dernière enquête et ne commencent à mettre un peu d'ordre dans les affaires que les gens leur ont confiées.
Le suspense monte crescendo et sur le final, il est haletant, on court partout, on a peur, même si on se doute que tout se terminera bien… du moins, on l'espère. Et puis, ce qui m'a fait plaisir, c'est que ce tome 8 clôture toutes les affaires, que tous les mystères levés dans les romans précédents, trouvent ici leur conclusion définitive.
Maintenant que les protagonistes des romans en savent autant que nous (mais sans avoir eu recours au narrateur omniscient, eux), j'espère que la série ne s'arrêtera pas là et que nous pourrons encore suivre leurs pérégrinations durant quelques tomes… Juste pour le plaisir.
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