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EAN : 9782081281066
94 pages
Flammarion (13/06/2012)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Une belle villa au bord de la mer ... les retrouvailles entre Clotilde et son amant promettent d'être délicieuses ! Pourtant, au fil des jours, la jeune femme se révèle de moins en moins tendre avec son compagnon. Les héroïnes de ce recueil sont toutes à son image, Jeanne est une jolie blonde qui, ses noces à peine terminées, se renferme mystérieusement en elle-même, au grand dam de son époux.Quant à Laure, elle sombre doucement dans la folie, s'obstinant malgré les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette courte nouvelle est pleine de tensions par ses changements de tons et de genres, passant quasiment de l'idylle au burlesque puis au thriller psychologique en passant par le mélodrame.
Lors de la publication et dans une lecture classique, ce texte a pu faire rire - et peut encore faire rire : après tout, une femme qui porte la culotte, qui domine son mari, c'est un ressort comique assez classique. Sauf que... nous ne sommes pas chez des paysans de Molière ou de petits bourgeois. Nous sommes chez un homme à l'âme d'artiste, qui épouse une sublime femme qu'il aime avec passion, alors qu'elle ne ressent ni plaisir sensuel, ni plaisir esthétique. Elle aime l'ordre, les comptes, l'ordre froid et désincarné.
Avec le recul, cette femme - jamais nommée - est une perverse narcissique : elle coupe son mari de ses amis, de ses anciennes relations, le dénigre, l'empêche de s'adonner à ses centres d'intérêt... Il y a une sorte de retournement des genres dans le couple : la sensibilité, les émotions et l'amour du beau sont du côté de l'homme, la froideur, le calcul, la raison, du côté de la femme.
Un texte bien plus profond que la farce burlesque qu'il peut sembler être à première vue.
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Octave Mirbeau est l'auteur du Journal d'une femme de chambre et pourtant le film qui en est tiré, avec Jeanne Moreau comme inoubliable héroïne, est bien plus célèbre que le livre et que son auteur. A travers ce livre, j'ai donc découvert, l'auteur et son écriture. Même si selon la 4e de couverture, Mirbeau fut "salué par les plus grands, de TolstoÏ à Apollinaire, en passant par Zola", les quatre nouvelles qui composent ce recueil ne m'ont pas vraiment convaincue :


"Mémoire pour un avocat" est la plus longue des quatre nouvelles (une cinquantaine de pages), elle se présente comme un "mémoire" envoyé par le narrateur à son avocat afin de l'aider à plaider sa cause dans son divorce. Ce qu'il reproche à son épouse, ce n'est pas une infidélité. En réalité, "sa conduite fut toujours parfaite". Ce qu'il lui reproche c'est au fond d'avoir cessé du jour au lendemain, dès leur mariage, de correspondre à son idéal féminin de la femme semblable à lui-même en tous points par ses goûts, ses habitudes : "nous aimions les mêmes poètes, les mêmes paysages, la même musique, les mêmes pauvres". Dès leur départ en voyage de noces, Jeanne est devenue insensible, froide, dominatrice, calculatrice, avare et lui-même, a toujours été incapable de lui résister, "car j'abdiquai, tout de suite entre les mains de ma femme", dit-il. Plusieurs mois de fiançailles ne lui avaient pas laissé imaginer le calvaire que serait pour lui une vie conjugale avec Jeanne, il n'avait vu alors que sa beauté et la femme idéale dont il projetait l'image en elle.
Dans "Clothilde et moi" le narrateur est encore le protagoniste principal. Pour profiter de trois mois en tête à tête avec Clothilde, la femme qu'il aime en cachette à Paris dans une relation adultère, il loue une "belle villa" sur la côte anglaise. Clothilde et lui attendent avec enthousiasme ces mois de liberté où ils seraient parfaitement libres de s'aimer. Pourtant, le moment venu, Clothilde arrive avec deux semaines de retard et "trente-trois grosses malles". Elle passe alors tout son temps à installer ses nombreuses toilettes dans la villa qu'elle envahit et qu'elle trouve trop petite et incommode, tant et si bien qu'elle finit par demander à celui qui n'a d'yeux que pour elle de sortir car elle manque de place.
Dans "Le Pont", le narrateur vient d'épouser "une petite femme rose et blonde, très singulière, vive et charmante petite bestiole qui sautait, de-ci, de-là comme un chevrau dans la luzerne, et babillait, comme un oiseau dans les bois au printemps."Laure était sa "sixième épouse": des cinq autres deux étaient mortes on ne sait pourquoi, trois l'avaient quitté, on ne sait pourquoi. A la fin d'une promenade, Laure propose de prendre un raccourcis et de descendre vers la rivière pour regagner leur maison sur l'autre rive. le narrateur a beau lui dire que c'est impossible car il n'y a pas de pont, elle s'entête et quand arrivée à la rivière, elle doit se rendre à l'évidence, elle rebrousse chemin, épuisée et fachée, irrémédiablement fachée. "Mon Dieu ! [pense le narrateur, ...], encore une qui m'échappe... Et Pourquoi ? ... Et que se passe-t-il en elle? [...] Déjà Clémence m'avait quitté, parce qu'un soir, en sortant du bal, il avait plu et que sa toilette fut perdue..."
"Veuve" est la dernière nouvelle du recueil : le narrateur est l'ami d'un couple très uni, Lucien et Lucienne. Un jour, il reçoit une lettre de Lucienne qui lui dit "Lucien est mort. Venez tout de suite." Il se précipite, persuadé qu'il y a une erreur, que c'est impossible, il trouve Lucienne en pleurs, Lucien est bien mort. Lucienne est éplorée, si éplorée, qu'elle... tombe dans ses bras.
Ces quatre nouvelles me paraissent finalement très datées : les narrateurs, sans doute très proches de l'auteur, semblent tous souffrir d'une méconnaissance des femmes ce qui les mène tous à la désillusion. Certains sans doute pourraient les taxer de misogynie mais cela me paraît excessif car ces narrateurs sont des êtres falots, sans caractère, prisonniers de leurs a priori. Quant à l'écriture, elle est très dépouillée mais manque un peu de relief à mon goût.
Publié dans la nouvelle collection étonnantiss!me de Flammarion, ce recueil est conçu pour la lecture cursive en 1e. Il est en effet très facile à lire en lecture cursive.

Lien : http://aller-plus-loin.over-..
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"Mémoire pour un avocat" : désireux de divorcer, un homme rédige un mémoire pour son avocat, sous forme de récit qui part de ses fiançailles et arrive à son croissant mépris pour sa femme, en passant par les innombrables concessions qu'il fit à son insensibilité de coeur et de corps.
"Clotilde et moi" : un couple adultérin a convenu de faire un séjour dans un port britannique, avec vue sur la mer, option baudelairienne luxe, calme et volupté ; la maîtresse arrive avec quinze jours de retard et trente-trois malles qu'elle entreprend de gérer à plein temps.
"Le Pont" : un époux irréprochable se demande comment il a pu indisposer ses six épouses en moins de trois mois chacune...
"Veuve" : un couple et un ami très cher vivaient heureux ; l'époux décède, l'épouse se désole, l'ami très cher fait acte de présence...

Ce recueil de quatre nouvelles nous offre un regard plein d'humour, parfois noir, sur la relation de couple. Bien avant Gray, Mirbeau estime que les Vénusiennes et les Martiens, même quand ils sont supposés pouvoir s'aimer vont très vite atteindre les limites de la communication, de leur désir et vivre côte à côte dans l'amertume.
Certaines nouvelles sont des petits chefs-d'oeuvre de mauvaise foi féminine (ou masculine : que penser de ces hommes qui se présentent comment toujours très - trop- accommodants, patients, soumis ? ces narrateurs disent-ils tout ?), presque toutes sont de redoutables casse-pieds, dominatrices et castratrices, mais Mirbeau tourne le plus souvent ces situations au burlesque... sauf peut-être dans "Mémoire pour un avocat", où la condition de vie des plus pauvres est peinte d'une manière qui dissuade de rire du manque de charité de l'épouse.
Cf. note sur mon blog pour la mise en page.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Dans les quatre nouvelles de ce petit recueil, Octave Mirbeau retrace les relations hommes-femmes dans un univers bourgeois ou l'ordre établi ne doit pas être effleuré, du moins en dehors du domicile. En dedans, tous est différent. Les quatre messieurs dépeints dans ces petits textes sont mariés ou amants de véritables harpies, autoritaires, avares, incultes, capricieuses. Seule, la dernière, Lucienne, est aimable mais le lecteur peut rapidement se douter qu'elle a sans doute tué son mari pour épouser le meilleur ami de celui-ci. Cette société, évoluant toujours théâtralement est parfaitement hypocrite et le destin des femmes, celui d'être soumises à leur mari et/ou totalement oisives les rend hystériques, au sens psychanalytique de cette époque. Ce recueil me donne envie de découvrir l'oeuvre d'Octave Mirbeau dont je ne connaissais jusqu'alors que le Journal d'une femme de chambre.
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La nouvelle mémoire pour un avocat a été écrite par Octave Mirbeau , il parle d'un avocat qui vient juste de se marier et qui découvre le vrai visage de sa femme , elle ne lit plus les poèmes , les romans qu'elle lisait avec son mari et devient étouffante , avare , calculatrice .

J'ai bien aimé cette nouvelle car elle fait très réaliste , en racontant un mariage qui tourne au désastre en quelques jours .
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
une petite femme rose et blonde, très singulière, vive et charmante petite bestiole qui sautait, de-ci, de-là comme un chevrau dans la luzerne, et babillait, comme un oiseau dans les bois au printemps
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Vidéo de Octave Mirbeau
Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_ecrivains_decadents_et_l_anarchisme_une_tentation_fin_de_siecle_alexandre_lecroart-9782336410142-78065.html ___________________________________________________________________________
La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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