Je ne vois pas qui d'autre eût été mieux inspiré que
Pietro Citati pour portraiturer
Katherine Mansfield l'envoutante et sulfureuse néozélandaise qui s'est promenée dans le début 20 e avec autant d'insolence, joignant son âme d'artiste à sa beauté physique. On retrouve dans les textes de la belle une sensibilité et une puissance d'analyse que jalousait comme on sait
Virginia Woolf. Et quand un confrère comme
Pietro Citati vient à l'autre bout du siècle finissant de sa plume élégante, subtile et charnelle, toute aussi reb
elle, se pencher sur la vie courte mais dense de l'attachante Katherine, ça donne une oeuvre bouleversante, je dirais qu'on ne peut pas manquer quand on aime le grand frisson littéraire, la marque de ces grands écrivains qui ont jalonné le siècle passé. Je vais oser cette métaphore qui me tend les bras : Pietro a, à travers cette Brève vie de
Katherine Mansfield, fermé brillamment de sa plume un siècle si houleusement ouvert par le talent de Katherine.
Pietro s'en est allé sur la pointe des pieds en pleine covid, dans un quasi-mépris de la France qu'il aimait tant : je le regrette.