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EAN : 9782876532243
180 pages
La Table ronde (01/09/1991)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Katherine Mansfield née en 1888 en Nouvelle-Zélande, morte en France en 1923, a écrit quelques-uns des plus beaux et des plus célèbres récits de ce siècle. Plus qu’un simple écrivain, elle est vite devenue comme Virginia Woolf ou Franz Kafka, un personnage fabuleux, une sorte de mythe moderne représentant exemplairement un destin de l’époque. Changeante, adorable, inquiète, fragile, têtue : voici une jeune fille soucieuse d’être belle, à la mode, amoureuse, qui s’en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comment ne pas aimer toujours plus Katherine Mansfield après avoir lu cette Brève Vie signée Pietro Citati, ouvrage qui fut pendant longtemps le portrait le plus beau et le plus réussi de cette écrivaine.
Un portrait dessiné par petites touches, entre impressionnisme, réalisme et pointillisme.
Où l'on peut voir que tout peut se lire sous l'angle de la beauté et de l'esthétisme, dans le fond comme dans la forme, dans l'univers, les écrits et la pensée de Mansfield (ce qui n'empêcha pas cette femme ultra-sensible de côtoyer l'abîme et de se fourvoyer aussi).
Tout eût été parfait si cette vie n'avait été brisée par la maladie et la triste expérience vécue avec Georges Gurdjieff, à Avon-Fontainebleau, une "thérapie" et une approche de l'ésotérisme qu'elle croyait bonnes pour elle, mais qui se révélèrent assez désastreuses.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010).
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Je ne vois pas qui d'autre eût été mieux inspiré que Pietro Citati pour portraiturer Katherine Mansfield l'envoutante et sulfureuse néozélandaise qui s'est promenée dans le début 20 e avec autant d'insolence, joignant son âme d'artiste à sa beauté physique. On retrouve dans les textes de la belle une sensibilité et une puissance d'analyse que jalousait comme on sait Virginia Woolf. Et quand un confrère comme Pietro Citati vient à l'autre bout du siècle finissant de sa plume élégante, subtile et charnelle, toute aussi rebelle, se pencher sur la vie courte mais dense de l'attachante Katherine, ça donne une oeuvre bouleversante, je dirais qu'on ne peut pas manquer quand on aime le grand frisson littéraire, la marque de ces grands écrivains qui ont jalonné le siècle passé. Je vais oser cette métaphore qui me tend les bras : Pietro a, à travers cette Brève vie de Katherine Mansfield, fermé brillamment de sa plume un siècle si houleusement ouvert par le talent de Katherine.

Pietro s'en est allé sur la pointe des pieds en pleine covid, dans un quasi-mépris de la France qu'il aimait tant : je le regrette.
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Il y a bien longtemps que j'ai lu les nouvelles de Katherine Mansfield, mais après avoir savouré ce très beau portrait de l'auteure par Pietro Citati, tout en délicatesse et poésie, étayé de citations des écrits de cette étonnante et fantasque jeune femme ( éternellement jeune aussi puisque disparue si tôt). Ce roman est aussi une peinture de ce début de XXème siècle, et de cette guerre avec laquelle il fallait vivre: privations, souffrances, disparitions, maladie et rencontres ... Chaque phrase de Katherine Mansfield souligne ses doutes, ses angoisses, sa furieuse envie de tout comprendre avant de mourir. Un très beau moment de lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"..En décembre 1914, il (Francis Carco) se mit à écrire à Katherine Mansfield. Il lui disait qu'il l'avait aimée dès qu'elle est arrivée à Paris et qu'il aurait voulu vivre avec elle dans une cabane au bout du monde ; que, loin d'elle, il éprouvait un épouvantable sentiment de vide.. (..) Ce flux désordonné de paroles attira la petite fille sentimentale qui se cachait dans le coeur de Katherine Mansfield : elle aimait son existence chaleureuse, riche de sensations ; elle se croyait proche de lui et pensait que vivre avec lui serait plus conforme à sa "véritable nature" que les trois ans passés avec Middleton Murry ..."

Eh ben il eut de la chance ce Francis Carco, écrivain de second ordre, qu'on pensât ça de lui ! Fût-ce son quart d'heure non pas de gloire mais de fierté ?
Ca me fait penser au compositeur Erik Satie qui fut tout émoustillé pour avoir passé une nuit avec Suzanne Valodon. Il eût bien aimé vivre avec elle plus que la durée d'une nuit ce cher musicien, il eût bien décoché les meilleures notes pour elle et cette séparation soudaine fut plutôt un crève coeur pour lui.. Il ne s'en remit pas tout de suite !
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Dans sa discrétion pleine d'ironie, Katherine Mansfield chercha à nous faire croire qu'elle ne représentait que des premiers plans. Sur cette superficie, pas une parole, pas un signe ne sont superflus, nous ne pouvons négliger le moindre détail : si nous effacions ou oubliions un seul élément, toute la frêle structure serait précipitée dans le néant. Bien que ces petits éléments se nouent et s'entrecroisent comme les mailles d'un tricot rose, nous n'en distinguions jamais les points d'intersection car l'auteur les a dissous dans la continuité indéfinie du tissu ; les couleurs en sont pâles et ténues : des touches extrêmement nettes, si menues qu'on les aperçoit à peine et qu'elles sont effacées par le tourbillon léger et infatigable des touches suivantes.

Ainsi, si réduite que soit la dimension de la nouvelle, nous n'avons jamais l'impression d'étouffer ou d'être à l'étroit : dans chacun de ces petits cristaux c'est la complexité même de l'existence entière qui se réfléchit de toute part.
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On éprouvait en l'apercevant ce léger tressaillement qui vous saisit lorsqu'en buvant du thé dans une porcelaine fragile et innocente , vous découvrez soudain au fond de le tasse une création minuscule, mi-femme mi-papillon qui vous salue d'un gracieux mouvement de manches
De Katherine Mansfield
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" Pourquoi tiens-tu à nier tes émotions, en as-tu honte?' demande quelqu'un à l'héroïne d'une de ses nouvelles.
Celle-ci répond:
"Pas du tout, mais je les garde dans un tiroir et ne les sors que rarement, comme une confiture très précieuse, lorsque les gens que j'aime viennent prendre le thé. "
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Pietro Citati : Portraits de femmes
Entre Paris et Venise, à bord du Venice Simplon Orient Express, Olivier BARROT présente le livre de Pietro CITATI "Portraits de femmes" publié dans la collection Folio. L'écrivain italien y fait le portrait de femmes célèbres comme Jane Austen, Lou Andréa Salomé, Virginia Woolf ou Katherine Mansfield.Ce sujet est illustré par des photographies de Pietro CITATI et de ses héroïnes.
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Que signifie ce ciel si haut et si serein qui soudain emplit l'esprit du prince André ? Que veut dire ce calme profond qui brusquement interrompt le tumulte de l'histoire et la marche du roman ? Que nous confie cette vision extatique d'un mystérieux au-delà ? Nous sommes en face de la plus grande des révélations religieuses qui illumine l'esprit du prince André : la seule à laquelle il puisse atteindre à travers son rationalisme mathématique exacerbé.

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