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Brigitte Pérol (Traducteur)
EAN : 9782070737864
392 pages
Gallimard (16/05/2001)
4.15/5   13 notes
Résumé :

C'est dans toute la plénitude de leur présence que Pietro Citati fait surgir devant nous sainte Thérèse d'Avila, Jane Austen, Lou Andreas-Salomé, Virginia Woolf, Katherine Mansfield, Marina Tsvetaïeva, Karen Blixen, Simone Weil, Flannery O'Connor, Cristina Campo, Anna Maria Ortese, Ingeborg Bachmann... Dans nombre de ces vies de femmes, dans les livres écrits par ces femmes, la littérature a peut-être rejoint s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Choisi à L'Arbre à Lettres, 26 mai 2001- Relecture décembre 2022

Un ouvrage d'une belle qualité que j'ai près de moi depuis plus de 20 ans que je lis et relis au hasard...depuis tout ce temps, avec toujours autant de plaisir...!

Dans le présent, je pense qu'il serait sympathique de donner à ce très beau livre une seconde de vie , en le faisant voyager et en l'offrant à une amie, habitant loin de Paris... Une série de portraits d'écrivains-femmes qui ont toutes les chances de la subjuguer comme pour moi, depuis de nombreuses années !

Pietro Cicati nous offre les parcours de 12 femmes exceptionnelles comme femmes et comme artistes.Des talents hors normes, qui pour chacune, repose sur des socles de douleurs, de deuils, traumatismes puissants et d'un poids considérable.

Pietro Cicati nous propose 12 destins de créatrices hors du commun: des magiciennes des mots !

Parmi celles-ci:
- Sainte-Thérèse
- Jane Austen
- Lou Salomé
- Virginia Woolf
- Karen Blixen
- Marina Tsvetaïeva
- Simone Weil
- Anna Maria Ortese
- Christian Ocampo-
Ingeborg Bachmann
-Flannery O'Connor.
- Katherine Mansfield , etc

Chacun de ses portraits littéraires féminins exprime une singularité, un talent et une humanité hors des chemins balisés !

Au centre de ces 12 feux incandescents: la Poésie, l'Écriture et la Résilience par l'Art !

"Brève vie de Katherine Mansfield

Elle n'était heureuse que la plume à la main: voir l'encre couler sur la feuille de papier était, pour elle, comme sentir le sang couler dans ses veines. Quelqu'un lui avait assigné une tâche, et elle devait s'en acquitter jusqu'au bout-sans anxiété, sans hâte, en lui conférant toute la beauté possible. C'est ainsi devint une religion, cependant que la maladie l'emprisonnait toujours davantage. "Serai-je capable d'exprimer un jour tout mon amour pour mon travail- mon désir de devenir un meilleur écrivain, le voeu fervent d'un travail plus consciencieux ? de dire la passion que j'éprouve ? Elle me tient lieu de religion, car elle est ma religion; elle remplace la compagnie des autres, car elle me crée des compagnons, et la vie même, parce qu'elle est la vie
. (...) "

Curieusement ,de ce critique littéraire et écrivain- biographe...je n'ai lu que ce recueil d'essais biographiques....Il conclue ces portraits littéraires par une longue réflexion sur son " appréhension personnelle " de ces parcours créatifs qu'il a entrepris et nous a offert, à nous lecteurs....

Il y aurait mille choses à dire, encore, surtout que le choix des écrivaines fait par l'auteur correspond à beaucoup de mes préférences personnelles !


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Portraits de femmes est un recueil d'essais et de critiques littéraires parus dans la presse italienne et réunis en France en 2001.
Plus sensible aux textes relatifs à des autrices que j'apprécie, comme Virginia Woolf, Karen Blixen, Jane Austen ou Ingeborg Bachmann, je retrouve l'éblouissement éprouvé à la lecture de la mort du papillon sur les époux Fitzgerald et de Brève vie de Katherine Mansfield, repris dans ce recueil.
Pietro Citati me donne néanmoins très envie de lire Flannery O'Connor et Cristina Campo que je ne connais pas.

Dans le dernier texte du recueil, il nous offre un exposé passionnant sur la composition des portraits littéraires et il définit le rôle et le travail du portraitiste littéraire, à la fois fin limier à la recherche du moindre détail révélant l'essence d'un écrivain, et psychologue en quête des moindres mouvements de son âme.
Il établit un parallèle avec le métier de peintre, mais aussi avec celui de musicien, considérant que la critique littéraire est avant tout une question d'oreille qui peut révéler le texte caché et les non dits.
"Toute oeuvre littéraire véritable constitue un cosmos : un système atomique extrêmement minutieux, ou un immense système solaire dans lequel toutes les pages, les images, les personnages, le style, l'architecture, la ponctuation, les espaces blancs, les intentions déclarées ou secrètes, les allusions et les lapsus sont unis selon une loi d'airain."

Pietro Citati conjugue sensibilité, empathie extrêmes et travail acharné. Il parvient à pénétrer en profondeur les oeuvres des écrivains, à analyser minutieusement leurs techniques et styles littéraires et à les restituer de manière magistrale, en racontant des histoires, les histoires cachées des livres.
Je ne peux que saluer le travail de l'écrivain qui, en s'immergeant dans leurs écrits et dans leur vie, et par un processus d'identification, se met au service de grands écrivains, ou grandes écrivaines dans cet ouvrage.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Flannery O'Connor et le récit


Flannery O'Connor passa la plus grande partie de sa vie en Géorgie, dans la vieille demeure familiale qui appartenait déjà aux siens avant la guerre de Sécession. Là, tout lui parlait du temps : les commodes, les rideaux , le divan et la chaise avaient connu ses arrière-grands-parents, ses grands-parents, son oncle, et elle construisit là son monde, parmi les parfums et les saveurs de sa famille.
Elle avait été une petite fille pieuse et rebelle.Chaque jour, elle se retirait dans une pièce fermée à clé, où elle faisait de féroces grimaces, tournoyant sur elle-même , les poings fermés, pour mettre son ange gardien hors de combat.Elle écrivait et illustrait des livres sur les oiseaux de la basse-cour.Elle fabriquait des bandes dessinées. Plus tard, elle raconta qu'elle avait dans ces années accumulé tout le trésor de ses expériences (...)

( p.228)
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Il s'agit de ce que Virginia Woolf appellera "des moments d'être". Clarissa Dalloway est chez elle ou se promène dans les jardins de Londres. Tout à coup, elle a une révélation : elle sent le monde devenir proche, lourd d'une signification stupéfiante et incompréhensible ; la croute mince de l'existence quotidienne s'est ouverte ; et Clarissa éprouve une passion proche de l'extase. L'instant tombe comme une goutte ; il l'imbibe de lui ; ou bien elle-même s'immerge en son centre, qui lui dilate les nerfs et le coeur. A ce moment, qui lui parait un avant-goût d'éternité et pourrait peut-être la perdre, elle connaît à la fois toutes les polarités de l'existence : la vie et la mort, la lumière et les ténèbres, le bonheur et l'horreur.
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Flannery O'Connor et le récit

(...)" J'ai assez d'énergie pour écrire, et comme c'est là tout ce que je dois faire ici-bas, je peux me déclarer satisfaite."
Comme tout catholique, elle connaissait l'art chrétien du bon usage des maladies. " Je n'ai jamais visité d'autres pays, sinon celui de la maladie et,en un certain sens, c'est une expédition qui vous nourrit plus qu'un long voyage en Europe.Mais c'est le seul endroit où personne ne puisse vous accompagner.

(p.231)
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Brève vie de Katherine Mansfield

Elle n'était heureuse que la plume à la main: voir l'encre couler sur la feuille de papier était, pour elle, comme sentir le sang couler dans ses veines. Quelqu'un lui avait assigné une tâche, et elle devait s'en acquitter jusqu'au bout-sans anxiété, sans hâte, en lui conférant toute la beauté possible. C'est ainsi devint une religion, cependant que la maladie l'emprisonnait toujours davantage. "Serai-je capable d'exprimer un jour tout mon amour pour mon travail- mon désir de devenir un meilleur écrivain, le voeu fervent d'un travail plus consciencieux ? de dire la passion que j'éprouve ? Elle me tient lieu de religion, car elle est ma religion; elle remplace la compagnie des autres, car elle me crée des compagnons, et la vie même, parce qu'elle est la vie. (...) " (p.331)
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L'Iguane d'Anna Maria Ortese

Beaucoup d'oeuvres littéraires naissent de la solitude. Mais j'ai rarement vu une solitude aussi profonde, aussi désespérée, aussi absolue que celle qui détruit et protège Anne Maria Ortese. Ce n'est pas la solitude d'un être humain, mais la solitude sans geste et sans parole de l'animal condamné, qui s'enferme dans sa tanière et voudrait ne plus en sortir: la solitude de Kafka. Dieu sait quels rêves infinis, quelles pensées informes, quelles sensations vertigineuses, que l'homme n'oserait jamais concevoir, emplissent l'esprit de l'écrivain-animal. Il est là, enfermé, et il écrit. (p. 181)
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Video de Pietro Citati (1) Voir plusAjouter une vidéo

Pietro Citati : Portraits de femmes
Entre Paris et Venise, à bord du Venice Simplon Orient Express, Olivier BARROT présente le livre de Pietro CITATI "Portraits de femmes" publié dans la collection Folio. L'écrivain italien y fait le portrait de femmes célèbres comme Jane Austen, Lou Andréa Salomé, Virginia Woolf ou Katherine Mansfield.Ce sujet est illustré par des photographies de Pietro CITATI et de ses héroïnes.
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie des écrivains (238)
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Pietro Citati (1930-2022)

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