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EAN : 9782234078031
216 pages
Stock (14/01/2015)
  Existe en édition audio
3.77/5   482 notes
Résumé :
MICHEL CYMES
HIPPOCRATE AUX ENFERS

«C'était là.
C'est là que tant de cobayes humains ont subi les sévices de ceux qui étaient appelés "docteurs", des docteurs que mes deux grands-pères, disparus dans ce sinistre camp, ont peut-être croisés.
Je suis à Auschwitz-Birkenau.
Il s'agit d'un voyage de mémoire, un pèlerinage personnel que j'ai maintes fois repoussé.
Là, devant ce bâtiment, mon cœur de médecin ne comprend pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (121) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 482 notes
Il faut remercier Michele Cymes d'avoir écrit ce livre, c'est un sujet « lourd » déjà abordé auparavant mais qui grace à la notoriété de l'auteur aura une « chance » d'être lu par le plus grand nombre.
Le plus terrible dans tout cela c'est après la guerre ou l'on apprend que bons nombres de « scientifiques » ont été « repris » dans les services des alliés.
Les questions de l'éthique et la médecine sont au centre du livre. L'éthique en toute chose doit être une nécessité. Après avoir lu ce livre on se dit que décidément l'humanité engendre le pire et que cela ne se reproduira plus si on est vigilant... peine perdue l'histoire nous montre qu'hélas on ne tient pas comptes des horreurs du passé.Toute idéologie poussée à son extrême est un poison mortel...
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C'est un sujet difficile qu'aborde Michel Cymes dans Hippocrate aux enfers : celui de l'expérimentation humaine effectuée par des médecins allemands dans les camps de concentration, durant la seconde guerre mondiale. On aimerait croire que tous ces actes de barbarie furent exécutés par des brutes perverses au QI d'imbéciles violents et sadiques qui se seraient auto-proclamés médecins ou scientifiques ; mais malheureusement, la réalité que nous présente Michel Cymes est bien différente. Il y a très peu de médecins ratés ou d'étudiants recalés dans les rangs de ces bourreaux. Beaucoup sont de brillants scientifiques promus à un bel avenir. Et un avenir, ils en ont eu un pour la plupart. Leurs victimes n'ont pas eu cette chance.

Nous pourrions penser que les libérateurs ont fait preuve d'une justice exemplaire. Naïve humanité ordinaire que nous sommes croyant encore à ce sacro-saint idéal… Non. Les alliés ont exfiltré ces scientifiques et profité de leurs savoirs et de leur intelligence pour mener à bien la conquête spatiale, pour ne donner qu'un exemple…

"Si l'homme a marché sur la Lune, c'est en prenant son élan depuis le charnier criminel des esclaves de Dora, le camp où est née l'aérospatiale et où sont morts des milliers d'hommes."

Beaucoup d'horreurs dans ce livre. Je ne veux pas m'appesantir, mais vous laisser les lire. Juste un mot : Michel Cymes les aborde avec beaucoup de pudeur et d'humanité. Il dit, sans atténuer ni masquer, mais sans cette insistance qui peut parfois donner cet effet de voyeurisme ; la réalité des faits est assez dérangeante pour le lecteur, sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter.

La question qui sous-tend son propos est simple : Comment en sont-ils arrivés là ? Comment ont-ils pu à ce point violer ce serment ultime et fondateur ? Qui, mieux qu'eux, pouvait ne pas ignorer la valeur d'une vie humaine ? Certes, nous savons tous que l'on peut être le plus intelligent des hommes et le plus fieffé des salauds. Cela n'a rien d'incompatible… mais ce qui est en jeu, surtout ici, c'est la manière de considérer l'autre. Si vous retirez à certains hommes (ou femmes) la qualité d'être humains, peu importe pour quelles raisons, qu'est-ce qui vous empêchera d'en arriver là ? En quoi cet individu que vous aurez soustrait de l'humanité vous semblera-t-il différent d'un animal de laboratoire voué à l'expérimentation ? d'un objet dont vous pourrez disposer à votre guise ?

A l'heure où les droits de l'homme et de la femme stagnent ou reculent dans bon nombre de pays, c'est une question qui fait sens.

Une autre, tout aussi essentielle, est au coeur du débat : beaucoup réprouvent ces expérimentations humaines, mais vous brandissent avec force l'avancée considérable qu'elles auraient permise à la science. Les bras m'en sont souvent tombés. Comme si de cet enfer, pouvait ressortir quelque chose de positif, d'utile pour l'humanité. Je ne savais quoi argumenter en retour. Tant cela me semblait abject. Merci Monsieur Cymes de pouvoir me donner de quoi affirmer que non ! Toutes ces horreurs n'ont pas eu les résultats escomptées et que le peu de résultats probants auraient pu être obtenus sans toute cette barbarie…

"Quoi qu'il en soit, de l'immense majorité de ces expériences, rien n'est sorti.
Rien d'autre que la souffrance et la mort.
Rien d'autre que des cris, des hurlements, des suppliques.
Ces cris, je les ai imaginés, je les ai presque entendus.
Ils me hantent encore aujourd'hui.
Qui peut dire qu'on ne les entendra plus ?"
Lien : http://page39.eklablog.com/h..
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Il n'est pas évident de faire une critique suite à la lecture de ce livre. Michel Cymes nous fait ici le portrait des médecins (les pires) qui ont expérimentés sur les hommes dans les camps de concentration durant la 2nde guerre mondiale.
Je ressors de cette lecture abasourdie.
Michel Cymes expose les faits, l'historique de chaque médecin, son parcours pour en arriver à faire ces expériences, au nom de la médecine, de la science, de la connaissance, pour sauver les soldats allemands... Y a t il une excuse à leurs actes ? Non...
Il n'entre pas dans les détails des tortures (car personnellement, j'appelle cela des tortures, et non pas des expérimentations !). Il explique ce que les médecins et leurs entourages cherchaient à prouver, cherchaient à découvrir.
Quelques témoignages nous font quand même imaginer l'horreur.
La fin du livre m'a encore plus abasourdie. Après la guerre, peu de personnes ayant été au plus près de ces tortures ont été "punies". Les peines encourrues sont courtes, voire inexistantes. Certains ont même été "embauchés" aux Etats-Unis, dans d'autres pays d'Europe, en Russie... Au prétexte de faire avancer la science, car ces médecins étaient des "spécialistes"... Et d'autres ont vécu leur fin de vie à l'abri !!
C'est honteux... Je n'en reviens pas... A partir du moment où un intérêt est en jeu, l'homme, quelque soit sa nationalité et L Histoire, fait passer ses intérêts avant tout...
Suite à la lecture de ce livre, je suis de plus en plus triste de l'attitude de l'Homme, que ce soit pendant ou après la guerre... Je ne suis même pas certaine que cela serve de leçon ! L'Homme est prêt à tout... (malheureusement)
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J'avais bien une idée des horreurs qui s'étaient passées dans les camps. La description des horreurs commises m'a finalement moins choquée que les motivations de ces médecins. Ce qui n'excuse évidemment aucunement les atrocités perpétrées.

Ce qui m'a réellement choqué, c'est l'hallucinante petitesse des peines encourues - quand il y en a eu - pour ces monstres.

Il n'est aucunement acceptable de vouloir faire "la paix" sur des évènements si impardonnables. Il y a des actes que l'on ne peut accepter d'oublier ou de pardonner.
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Bien que j'ai lu ce livre très rapidement – en deux jours, début janvier -, il m'a fallu du temps pour le « digérer » et me sentir en capacité de vous en parler.

Mais, même en ayant pris du temps, je sais que ce que je vais écrire risque de choquer certains d'entre vous, et que cela pourrait me valoir des commentaires outragés, voire haineux – j'en ai déjà fait l'expérience sur d'autres réseaux sociaux. Alors, avant de commencer, je vous demande d'essayer de ne pas réagir juste dans l'émotion, mais de prendre, vous aussi, le temps de la réflexion, et de ne pas caricaturer ou déformer mes propos.

Il faut également dire que ce livre est glaçant, terrifiant. Comment des êtres humains ont-ils pu imposer à d'autres êtres humains autant de violence, sans aucune trace d'humanité… C'est un livre que l'on ne peut pas mettre entre toutes les mains, sa lecture est éprouvante. Ces portraits de médecins nous prennent véritablement aux tripes. Michel Cymes nous relate, sur un ton chirurgical et une redoutable précision, les expériences, nous faisant quasiment ressentir le froid, la faim, la soif, l'odeur du sang…

Tout l'intérêt de ce livre aurait pu – et du – être de montrer une autre facette de la « machine » nazie. En effet, on voit assez clairement se dessiner deux groupes distincts parmi les médecins dont Michel Cymes nous dresse le portrait. D'un côté, il y a les pervers et les psychopathes. Souvent, ce sont des médecins médiocres, ayant péniblement obtenu leur diplôme, dont le moteur est la frustration et la violence. Ceux-là ont vu tout l'intérêt que le nazisme pouvait avoir pour eux, en les débarrassant des médecins juifs (ceux-ci, avant la guerre, représentaient presque 60% des médecins à Berlin) – et libérant autant de postes ; et, en plus, cela leur permet de laisser libre cours à leurs penchants pour la brutalité. de ceux-là, il n'y avait rien à attendre, et finalement peu à s'étonner de leurs agissements. Mais, d'un autre côté, il y a aussi des médecins renommés, parfois mondialement, avant la guerre, considérés comme brillants. Ceux-là se sont souvent défendus, lors du procès des médecins à Nuremberg (1946-1947), en insistant le fait que leur préoccupation initiale était de mener à bien leurs recherches, de faire progresser la science. Et, de ces médecins-là, il aurait été particulièrement intéressant de chercher à comprendre le cheminement. Mais cela aurait demandé de la finesse, de la nuance…

J'ai trouvé ce livre extrêmement décevant, et même profondément agaçant. Et, après avoir lu certaines des interviews de l'auteur autour de ce livre, cela me renforce dans mon impression. Sur le site LCI, il prétend être totalement factuel, mais non, il n'est pas factuel : il nous propose une lecture orientée par une émotion qui déborde. Traiter ces médecins de salauds, les insulter, cela soulage peut-être, mais en quoi cela fait-il avancer le débat ?

Il ne s'agit évidemment pas de trouver des circonstances atténuantes à ces médecins. Leurs agissement sont évidemment indéfendables, je le redis. Mais l'intérêt était d'essayer de profiter de l'exercice pour comprendre comment un tel enchaînement a pu se produire. Mais rien de tel ici : contrairement à ce qu'il annonce, Michel Cymes ne cherche pas à comprendre, il s'indigne, il invective, et même, parfois, il brode. Je pense ici à ce passage où il décrit une photo sur laquelle un nouveau-né, pris en photo avec son père – l'un des médecins – hurle. Des photos sur lesquels des nouveaux-nés hurlent, sans que personne ne puisse en connaître la raison, nous en avons tous en tête. À quoi servait donc de vouloir en tirer l'idée que le bébé hurle parce qu'il aurait, avant les autres, perçu la monstruosité de son père. C'est cela, « être factuel » ? Évidemment non !

J'attendais beaucoup de ce livre, j'attendais notamment une véritable réflexion sur ce qui a permis que tous ces médecins s'engagent ainsi aux côtés des nazis. Cela, pour moi, aurait répondu au devoir de mémoire. Mais ce livre se résume, pour moi, à l'étalage des états d'âme de Michel Cymes qui, tous respectables qu'ils soient, ne font pas oeuvre d'histoire.
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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critiques presse (1)
Bibliobs
12 mars 2015
Le livre (...) a l’intérêt de confronter le regard d’un médecin à des expériences aberrantes dont il démontre la sauvagerie autant que l’inanité.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Il existe d'importantes collections de crânes de presque toutes les races, et peuples. Cependant il n'existe que très peu de spécimens de crânes de la race juive permettant une étude et des conclusions précises. La guerre à l'Est nous fournit une occasion de remédier à cette absence. Nous avons l'occasion d'obtenir des preuves scientifiques et tangibles, en nous procurant des crânes de commissaires juifs bolcheviques qui personnifient une humanité inférieure, répugnante, mais caractéristique.
Le meilleur moyen d'obtenir rapidement cette collection de crânes sans difficultés consisterait à donner des instructions pour qu'à l'avenir la Wehrmacht remette vivants à la police du front tous les commissaires bolcheviques juifs. [...] Un jeune médecin devra prendre une série de photographies et des mesures anthropologiques.
Après la mort de ces Juifs, dont on aura pris soin de ne pas endommager la tête, il séparera la tête du tronc, et l'adressera à son point de destination dans un liquide conservateur.


Page 98
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Hirt n’était pas seulement un expert des gaz de combat, il s’intéressait aussi à l’anatomie et à l’anthropologie, l’anthropologie des « races ».

Un de ses rêves est de créer son propre musée de l’Homme, un musée dans lequel le visiteur pourrait observer non pas les différences anatomiques entre les préhumains et les humains, mais les caractéristiques des « sous-humains ». Pour ce faire, il lui faut des squelettes, des crânes de ceux qu’il considère comme ne faisant pas vraiment partie de l’espèce humaine : les Juifs.

La guerre va lui donner l’occasion de réaliser son rêve.

Convaincre Himmler ? Une formalité.

Dans une lettre-rapport adressée à son intermédiaire favori, Sievers, il explique :

« Il existe d’importantes collections de crânes de presque toutes les races, et peuples. Cependant il n’existe que très peu de spécimens de crânes de la race juive permettant une étude et des conclusions précises. La guerre à l’Est nous fournit une occasion de remédier à cette absence. Nous avons l’occasion d’obtenir des preuves scientifiques et tangibles, en nous procurant des crânes de commissaires juifs bolcheviques qui personnifient une humanité inférieure, répugnante, mais caractéristique.

Le meilleur moyen d’obtenir rapidement cette collection de crânes sans difficultés consisterait à donner des instructions pour qu’à l’avenir la Wehrmacht remette vivants à la police du front tous les commissaires bolcheviques juifs. […] Un jeune médecin devra prendre une série de photographies et des mesures anthropologiques.

Après la mort de ces Juifs, dont on aura pris soin de ne pas endommager la tête, il séparera la tête du tronc, et l’adressera à son point de destination dans un liquide conservateur. »

Le style est froidement descriptif et précis, du moins selon les critères nazis.
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(Chapitre 15 : Opération Paperclip)

[...] Pardon ou compromission ? Il est difficile de trancher, d'autant que les Etats-Unis n'ont pas été les seuls. Les Soviétiques en ont fait de même, France et Royaume-Uni n'ont guère tardé à suivre le mouvement. Il faut savoir qu'en France, une centaine de techniciens et ingénieurs allemands ont été "invités". Ils ont permis la mise au point des premiers moteurs à réaction de la chasse française (Snecma Atar), du premier Airbus et des premières fusées françaises. De même, le premier hélicoptère construit dans l'usine devenue plus tard Eurocopter à Marignane, le SNCASE SE. 3000, était une évolution d'un modèle récupéré en Allemagne, le Focke-Achgelis Fa 223 Drachen.


Page 204
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"Le 14 août, je fus moi même convoquée à l'hôpital avec huit de mes camarades; on me mit au lit, et on nous enferma après avoir fait une injection. Puis on me transporta à la salle d'opération; là, le Dr Schiedlausky et le Dr Rosenthal me donnèrent une deuxième injection intraveineuse. Je remarquai le Dr Fischer, qui avait des gants et je perdis connaissance. Lorsque je me réveillai, je vis que ma jambe était dans le plâtre, jusqu'au genou, et je ressentis une très forte douleur. Ma température était très élevée, et du liquide s'écoulait de ma jambe. [...]Deux semaines après, je vis ma jambe pour la première fois; l'incision était si profonde qu'on voyait l'os" P168/169.
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Un médecin de la Luftwaffe s'adresse à la quarantaine de Tziganes : "Vous êtes sélectionnés pour des expériences sur l'eau de mer. Vous allez commencer par recevoir de la bonne nourriture, comme vous n'en avez encore jamais vu, ensuite vous jeûnerez et vous boirez de l'eau de mer.
Savez-vous exactement ce qu'est la soif ? Vous allez devenir fous, vous allez croire que vous êtes dans le désert, vous essaierez de lécher le sable sur le sol."

Pages 58-59
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