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EAN : 9782757812129
77 pages
Points (08/01/2009)
3.91/5   17 notes
Résumé :

" Je ne sais pas parler aux morts. Enfin, aux morts que je ne connais pas, que je n'ai jamais connu, que je ne pourrais jamais connaître. Parler aux anciens morts tous proches minaudant déjà loin, je sais. Autant qu'aux déjà presque morts. Mais aux corps étrangers, à ces osso-buco filandreux génétiques, à ceux qui ne m'ont jamais parlé, jamais parlé à moi, au moins une fois à moi toute ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les Juins ont tous la même peau, sous-titré "rapport sur #borisvian", est un livre hommage à l'auteur de L'Ecume des jours & Les Morts ont tous la même peau (dont il se fait ici l'écho) : « Je suis la maladie d'un mort à qui je voudrais dire merci. »
Hommage oui, mais pas que.

C'est un petit bijou de littérature contemporaine dans lequel la langue est taillée comme un métal brut. Parfois abrupte, le ton est caustique mais pose de vraies questions : sur le rapport à l'écriture – la sienne ou celle du maître à penser –, le désir de reconnaissance, et (thème central) l'identité.

Avec une syntaxe décalée – voire décousue, au premier abord – qui peut heurter la sensibilité des lecteurs trop habitués au clacissime, Chloé Delaume modèle ses phrases à coup de canif, les enlumine de fulgurances.
Il faut plonger dedans tête la première (le rapport au corps y étant bel et bien tangible), se laisser happer et accepter, pour un temps, d'abandonner ses repères. Ensuite, la magie opère. (Ou pas, après tout je ne suis pas là pour vous faire des promesses.)
Cet ouvrage s'adresse de sensibilité à sensibilité, d'autant plus parce que la matière y est dépouillée de tout apparat.

Delaume, c'est l'art de dire les choses de manière incisive, d'user de phrases choc desquelles se dégage une telle puissance qu'elles vous laissent sur le carreau ; frappé(e) par tant de justesse dans des images aussi crues, mais toujours cruellement poétiques et dans le Vrai.

Elle évoque ici sa "rencontre" avec Boris Vian, bien que séparée de lui par le gouffre infranchissable de la mort – cinquante-trois ans d'écart qu'elle déplore. Elle est lycéenne lorsqu'une amie lui prête L'Ecume des jours : « Boris Vian Boris, le Folio blanc fleur d'eau esseulée en son centre, ça ne te plaira pas a dit Alice, ça ne peut pas te plaire c'est tellement romantique […] » La lecture est une révélation qui la marque à tout jamais. À ce moment-là, Chloé n'est pas encore tout à fait Chloé Delaume, mais le nénuphar a pris place, tout ne fait que commencer...
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On découvre dans ce petit livre comment Boris Vian a fait Chloé Delaume, écrivain et comment Chloé Delaume s'en est débarrassée au terme de son enquête. Bien au-delà de l'hommage : un vrai livre de littérature!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'inscris de nombreux mots sur des feuilles volantes, exclusivement volantes pour qu'elle ne soient que paroles et ne puissent me tromper. Toujours se méfier de soi, c'est lui qui passe sa vie à nous grignoter le temps. Boris Vian il a dit : Le temps perdu c'est le temps pendant lequel on est à la merci des autres.
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Je dis infiniment souvent : je m'appelle Chloé Delaume, je suis un personnage de fiction et. Seulement je n'ajoute pas la vérité première et pourtant je le sais : je suis une maladie. Et pas une maladie de la mort, non, vraiment pas du tout. Je suis la maladie d'un mort. D'un mort extrêment précis à qui je voudrais bien parler. Un mort sans qui je ne serais pas, sans qui je ne serais pas très bien. Je ne serais pas Chloé Delaume, je serais peut-être Delaume, patronyme torrentiel giclé le septentrional, préservation seconde moitié, l'aume, Alice, l'oeuf blanc translucide du bardo, mais pas Chloé évidemment.
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A défaut de l'avoir, de pouvoir la toucher, la vie en forme de lui, j'aspirais à une mort qui elle saurait me dire les chiens noirs du Mexique et puis surtout leurs nuits démembrées de tout rêve, mes cauchemars si nombreux, fertiles, au garde-à-vous, me guettaient dès le lit avec application croque-mitaines fonctionnaires, le vide je le voulais parce que j'étais le jour plongée en solitude mais dès le crépuscule envahie à l'excès.
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J'étais à l'âge où on attend, voire on exige, qu'il se passe quelque chose. Et puis également à celui où les sujets atteints de psychose en découvrent les premiers symptômes. Tout est une affaire de point de vue.
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Videos de Chloé Delaume (67) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chloé Delaume
Qui sont les représentants en librairie ? Ces hommes et ces femmes de l'ombre, qui sillonnent les routes de France dans des voitures chargées de livres pour faire le lien entre les maisons d'édition et les librairies ? Elisabeth Segard, journaliste à Livres Hebdo, est allée à leur rencontre pour brosser le portrait robot de l'une des professions les plus discrètes et les plus influentes de la chaîne du livre. Dans la deuxième partie de l'épisode, Lauren Malka nous emmène au coeur de la Goutte d'or, à Paris, pour y découvrir la Régulière, une librairie-café présentée par sa fondatrice Alice et par l'écrivaine Chloé Delaume, au micro de Lauren, comme “une véritable oasis de culture”.Enfin, la clique critique de Livres Hebdo se réunit pour vous parler non seulement de ses coups de coeur de février, mais aussi de ce que ces livres dessinent dans le paysage éditorial de ce début d'année. Entre essais, BD et romans, les genres sont variés : Histoire de Jérusalem, de Vincent Lemire et Christophe Gaultier, publié aux Arènes ; Littérature et révolution, de Joseph Andras et Kaoutar Harchi, publié aux éditions Divergences ; Insula, de Caroline Caugant, publié au Seuil ; Les yeux de Mona, de Thomas Schlesser, publié chez Albin Michel ; Rousse, de Denis Infante, publié chez Tistram ; Abrégé de littérature-molotov, de Macko Dràgàn, publié chez Terres de feu. Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.Enregistrement : janvier 2024 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Voix des intertitres : Antoine KerninonProduction : Livres Hebdo
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