J'ai acheté ce livre sans une grande attente mais j'ai tout de même eu la surprise d'être déçu.
Bien que le livre ne se veut pas être un récit précis des événements de la révolution, il pèche tout de même énormément de ce coté ci, laissant par moments le doute qu'il y ait eu un historien (même spécialiste de moyen-age allez comprendre la logique) ayant collaboré pour cette édition.
J'ai été surpris à plusieurs moment d'approximations, de sous entendu, d'anachronismes, d'anglicismes et des erreurs, même grossière qui ferait rire un collégien ; notamment l'erreur de Roi sur une lettre de cachet datant de 1765 (p21) attribué par le livre à
Louis XVI alors que nous sommes en plein règne de son grand-père
Louis XV.
D'autres éléments, qui sont plus, à mes yeux, un témoignage idéologique que des erreurs parcours le livre :
- Dans le livre on évoque que le Roi, lors de sa fuite, connu sous le nom de fuite à Varennes, avait l'intention de traverser le Rhin et rejoindre la contre révolution. Théorie longtemps apprise à l'école mais qui est aujourd'hui très discuté et même rejeté. le Marquis de Bouillé affirmera toujours que l'intention était de mettre le Roi en lieu sur à Montmédy, ensuite de là il avait la volonté de renégocier une constitution qu'il aurait accepter librement.
- Il évoque aussi la fameuse déclaration de Brunswick qui aurait rendu le Roi heureux, alors qu'à en croire la correspondance secrète qu'il tenait avec ses frères il aurait été plutôt sous le sentiment inverse, reprochant que cette déclaration allait faire exactement le contraire de ce qui était souhaité par l'intéressé.
- Pour continuer, dans l'ouvrage on nous dit encore une fois que le roi a déclaré la guerre « sans se faire prier » à l'Autriche, alors qu'à en croire l'historien
Jean-Christian Petitfils, il aurait freiné et fait durer le projet avant d'être obligé à déclarer la guerre et, non sans émotion, avec une « larme à l'oeil ».
- Pareillement pour ce qui concerne la fuite à Varennes, on nous affirme que la théorie officielle (enlèvement du Roi) aurait été faite après le retour du roi à Paris, alors qu'elle a été décidé le même jour que la découverte du départ du Roi pour Montmédy.
- Aucune mention de la terreur qui a régné autour des élections de septembre 1792 (Massacres de septembre par exemple), ni que l'élection n'a mobilisé qu'environ 10% des votants. Pour ensuite nous parler, de manière presque répétitive de peuple ou volonté du peuple. Une sacrée incohérence lorsque nous connaissons ce détail essentiel.
- Aucun mot sur les irrégularité pendant le procès du Roi dans le chapitre concerné, il faut tout de même attendre la fin du livre pour que ça l'évoque.
- Aucune mention des conditions de détention du jeune Roi
Louis XVII, ni que c'est à cause de celles ci qu'il est tombé malade et est mort à 10 ans complètement isolé, quasi aucun contact social et cloîtré dans une chambre sans pouvoir en sortir pendant environ six mois. (Les gardes qui étaient chargés de la surveillance et d'apporter sa nourriture avaient interdiction de lui parler sous peine de lourde sanction.)
- Dans la partie évoquant la journée du 10 août 1792 il est affirmé que « quand le peuple parisien envahit le palais (des tuileries), la famille royale s'enfuit par les jardins, monte quatre à quatre les marches […] et s'engouffrent dans la salle du manège […] » Sauf que le départ de la famille royale s'est passé avant l'arrivé et l'envahissement du palais. Il oublie aussi de dire qu'ils n'étaient 'qu'environ ' 2000 révolutionnaires et que si le Roi n'avait pas signé un ordre de cessé le feu les insurgés auraient été anéanti.
- Une autre croyance encore évoqué celles des sans culotte qui étaient de simple artisans et des commerçants, alors qu'en réalité c'était surtout des débauchés, sans emploi, vagabond. Mais ceci n'est aucunement énoncé.
- le livre se fait aussi écho des rumeurs lié au bal organisé en octobre 1789 à Versailles affirmant que des cocardes ont été piétiné. Cette version sort tout droit d'une feuille de propagande révolutionnaire d'Antoine Gorsas 'Le courrier de Versailles à Paris'. L'événement n'était en réalité qu'une fête organisé par des garnisons qui devaient assuré la sécurité du Château.
- Les journées d'octobre ont été la conséquence de cet (faux) événement nous apprend-on, mais certainement pas la faim qui avait motivé ces courageuses femmes à marcher jusqu'à Versailles.
Je pourrais encore continuer mais je vais simplement m'arrêter là. Vous l'aurez compris, le livre n'est au mieux pas sérieux, au pire partial.
Au delà de tout ça, le style d'écriture est par moment répétitif, trop concis et, impardonnable, a beaucoup d'anglicisme.
Conclusion : le livre, qui est de manière artistique très réussi avec des monuments ayant disparus et replacer au centre du Paris actuel laissant voir où ils se situeraient, a un intérêt pour ceux qui veulent découvrir le Paris à l'époque révolutionnaire ou même à ceux qui souhaitent visiter les monuments encore existant (ou les lieux pour ceux qui ne sont plus) et connaître l'histoire simplifié qu'ils renferment.
Il n'a, par contre, aucun intérêt pour ceux qui souhaitent en savoir plus, de manière sérieuse, sur la révolution.