Me voici arrivée au bout de cette trilogie historique, 1500 pages, 5 siècles d'histoire, et beaucoup de bonheur à découvrir l'écriture de Diwo, les événements historiques se lissent dans la trame du bois des ébénistes, ce dernier tome se mêle aux poètes et écrivains du 19 iéme siècle.
Après une telle promenade dans le Faubourg, le regard sur le meuble et l'art s'aiguise, s''affine, s'anime...
Ce qui me poussa à une visite du musée des arts décoratifs au Louvre, livre en main, à la recherche de tous ces héros, et ce qui me mènera jusqu'au Faubourg St Antoine lors de ma prochaine halte sur Paris....
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Suite et fin de la grande saga de jean Diwo avec le 19ème siècle.
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On verra pour le reste, dit celui-ci, mais je suis sûr que tu es un bon compagnon. La scie ne trompe pas. Tu n'as pas essayé de forcer pour faire de l'effet au risque de dévier ou de blesser le bois. Ta lame chante bien, je sais ce que je dis.
La lutte qui s'est livrée la nuit dernière, sous la pluie, au Père-Lachaise, fut à la fois horrible et impie. Ce lieu de repos éternel, où s'étaient retranchés les derniers défenseurs de la Commune, a servi de champ de bataille durant de longues heures. On s'est battu avec acharnement, à l'arme blanche, entre les tombes. Imagines-tu l'hallucinant spectacle de fusiliers marins, l'uniforme dégoulinant de pluie, le visage noir de poudre et de sueur, sanglant parfois, poursuivant les communards dans les caveaux. Ces combats corps à corps dans le cimetière, ces égorgements sur les dalles mortuaires, cette furie aveugle dans dans la ville morte constitue l'acte le plus étrange de ce drame monstrueux.
Aussi violente et brève qu'un cyclone, la révolution de Juillet laissait les Parisiens stupéfaits. Après avoir compté leurs morts et leurs blessés, ils commençaient à se demander ce qu'ils avaient gagné dans cette bataille où ils s'étaient laissé entraîner par leur générosité et la magie des mots-symboles.
La garde nationale avec tous ces drapeaux, les corps de troupe casernés dans les environs de Paris entouraient la colonne de bronze mais le public n'avait d'yeux que pour le génie doré qui, là-haut, s'envolait pour la Liberté. On avait monté la statue de Dumont au sommet de la colonne dans le plus grand secret, puis on l'avait recouverte d'un grand drapeau tricolore. Le peuple de Paris et Elisabeth découvraient donc ce matin-là le génie de la Liberté qui se démenait à 52 mètres du sol. Tout le monde l'appelait déjà "le génie de la Bastille".
Depuis que Bertrand avait quitté la maison de la place d’Aligre pour accomplir son tour de France, une sorte de morosité pesait sur la famille.
Éthis lui-même avait perdu de son optimisme légendaire en même temps que l’exaltation créatrice qui avait permis à tous les siens de survivre aux tragiques épreuves de la Révolution et de l’Empire.
Finis pour lui les coups de cœur et les coups de gueule. Le jeune loup était devenu sage, trop sage au goût de Marie qui connaissait bien son « vainqueur de la Bastille », épousé en pleine tourmente.
"Chez Lipp" livre de Jean DIWO