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Femmes de dictateur tome 1 sur 2
EAN : 9782262034917
356 pages
Perrin (13/01/2011)
  Existe en édition audio
3.49/5   460 notes
Résumé :
Elles s'appellent Inessa, Clara, Nadia, Magda, Felismina, Jiang Qing, Elena, Catherine... Ils s'appellent Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Salazar, Mao, Ceausescu, Bokassa. Qu'elles soient filles de noce ou grandes bourgeoises intellectuelles, simple passade ou amour passionné, ils les violentent et les adulent, mais se tournent invariablement vers elles.

Epouses, compagnes, égéries, admiratrices, elles ont en commun d'être à la fois triomphantes,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (82) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 460 notes
La démarche est alléchante, pertinente, prometteuse ; l'auteur, jusqu'alors inconnue du grand public, présente patte blanche : historienne, chercheuse, son sérieux ne fait pas l'ombre d'un doute. Elle propose de refaire le tour des dictateurs les plus connus du XXème siècle à travers les femmes qui les ont marqués.

Par trop narratif, le livre de Diane DUCRET en devient parfois ennuyeux car, pour la plupart de ces dictateurs, nous les connaissons, nous connaissons les grandes lignes de leur vie et il n'y a aucun suspens quant à leur fin. Même, le choix narratif fait par Ducret en devient dangereux puisqu'elle est forcée à de nombreuses reprises, à passer sous silence ou à bâcler certains faits historiques : la marche sur Rome ou l'annexion de l'Ethiopie par Mussolini, sont à peine esquissées, les belles demoiselles n'ayant pas joué le moindre rôle dans ces événements.

Néanmoins, la galerie de personnages proposée par l'auteur n'en est pas moins intéressante ! D'un Mussolini-gigolo à un Salazar-couguar, en passant par un Staline incestueux et un Hitler-poète, les portraits offrent un regard parfois inattendu sur ces monstres sacrés qui ont fait trembler l'Europe et ont été adulés par des peuples entiers. Mais la démarche s'essouffle bien vite et se réduit, durant le troisième portrait à une succession de galeries de femmes, se bornant aux événements historiques et aux éléments biographiques les plus basiques. Plus encore, en n'y prenant pas garde, on en viendrait presque à souffrir d'une certaine empathie pour un vieux Salazar esseulé ou un Staline dévoré par le chagrin à la mort de sa belle Nadia… perplexe, je suis parfois restée étonnée devant ces tableaux de beaux poètes qui cachaient des mares de sang.

Il y avait, pourtant, matière à rester analytique car les dictateurs en question présentent de bien nombreux points communs : des hommes souvent élevés dans un univers féminin, une égérie de jeunesse qui marque à jamais la suite de leurs relations avec les femmes, une boulimie sexuelle, une attirance parfois honteuse pour les jeunes filles, des relations empreintes de violence…

Plusieurs passages ont su, pourtant, me toucher assez profondément : le couple Ceausescu est édifiant (je pense que le fait d'avoir vécu presqu'en direct la fin de ces deux dictateurs m'a marquée à jamais) et l'auteur a su mettre en valeur la personnalité dérangée et insoupçonnée de Madame ; par ailleurs, lorsqu'on découvre qu'Hitler a été par deux fois au bord du suicide pour une histoire d'amour... il y a des anecdotes, tout de même, qui laissent songeur, voire rêveur.

Enfin, à observer, de loin, confortablement installée dans la paix de mon pays, des ascensions toutes plus improbables les unes que les autres, je me range à la voix de l'Europe entière qui, aujourd'hui encore, en est à se demander comment cela a pu être possible.

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« Je ne savais pas que dans le bouquet de roses qu'est la vie, on aurait laissé tant d'épines. »
Ces mots d'Henri Bataille dits à Salazar par l'une de ses nombreuses maîtresses, expriment parfaitement ce qu'a été la vie des femmes de dictateurs. Une vie faite de désir, d'attente, de jalousie, de déception et pour finir de mort tragique.
Pour la plupart d'entre elles pourtant, ce sont elles seules qui ont transformé leur vie, non pas en un bouquet de roses mais en bouquet d'épines, en s'éprenant des hommes les plus tyranniques et égoïstes qu'ait compté le vingtième siècle.
Ils s'appelaient Mussolini, Lénine, Staline, Salazar, Bokassa, Mao, Ceausescu et Hitler. Ils ont jeté sur leurs pays et sur le monde l'ombre noire de la dictature, du racisme, de la haine et de la violence. Ils ont été des monstres et la mémoire collective s'en souviendra ainsi.
Dans l'intimité pourtant, ils ont été avant tout des hommes. Des hommes épris, amoureux, ardents, poétiques, attentionnés…des hommes avec des sentiments, des désirs, des amours. Certes, leur coeur pétri d'égoïsme a bien souvent rendu leurs compagnes malheureuses et les espoirs du début ont inlassablement fait place à l'amertume et la désillusion. Mais leur pouvoir de séduction était tel, qu'ils ont su faire chavirer des femmes de tous rangs, de la bourgeoise à la ménagère, de l'intellectuelle à la campagnarde, de la starlette à la journaliste.
Clara, Nadia, Elena, Eva, Catherine et biens d'autres encore ont pénétré la sphère privée de ces dictateurs. Certaines y ont été contraintes et forcées comme Catherine, kidnappée par Bokassa, ou Nadia, violée puis épousée par Staline. D'autres ont succombé à la puissance d'un regard magnétique, à la voix orgasmique d'un orateur, au charisme d'un politicien…
« Chaque jour je suis obligée de penser à vous, chaque heure, chaque minute. Quoi qu'il advienne, ma vie vous appartient ». Ce genre de lettres d'admiratrices éperdues, les dictateurs en ont reçu des centaines de milliers tout au long de leur ascension au sommet de l'état.
Très tôt, ces grands séducteurs avides de conquêtes féminines comme de victoires politiques, ont su que leur accession au pouvoir ne pourrait se faire sans la femme. Elles ont donc joué un rôle capital dans leur existence et le développement de leur personnalité, sachant les conseiller, les amadouer, les guider, les inspirer, les adoucir aussi…parfois.
Certaines se sont révélées aussi impitoyables, opiniâtres et tyranniques que les tyrans eux-mêmes ! Jiang Qing, la dernière femme de Mao s'illustra dans des exactions abominables, tandis qu'en Roumanie, Elena Ceausescu s'afficha comme l'égale politique de son mari, gouvernant avec lui pendant près de 22 ans.

Avec « Femmes de dictateur », la journaliste, philosophe et historienne Diane Ducret nous raconte les destinées de ces oubliées de l'histoire, compagnes, épouses, maîtresses de ces despotes du vingtième siècle.
Elle y recense les rencontres, analyse les rapports amoureux et brosse les portraits fascinants de femmes aux statuts et conditions complètement différents mais qui ont ce point commun d'avoir vécu leurs liaisons amoureuses avec une intensité, une passion et une détermination sans faille.
« L'amour est aveugle » dit-on… au gré des amours malheureuses d'héroïnes dignes des tragédies grecques, Diane Ducret démontre cet adage dans un document très intéressant qui se lit avec le plaisir d'un roman.
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Bilan mitigé en refermant ce livre. Pourtant avant de l'ouvrir j'etais certaine que j'allais avoir un gros coup de coeur car j'adore l'histoire et la politique m'intéresse.

Mais commençons plutôt par les points forts du livre : il est très bien écrit, style fluide il se lit très facilement. Il est très riche en documentation de diverses sources et puis le cahier central nous montre des photos (mettre un visage sur un nom c'est toujours bien).

Côté point faible, je dirais que le concept est un peu répétitif, je me suis un peu lassée à la longue de toutes ses femmes. Et puis comme je le disais les livres est très documentée est fait référence à d'autres sources et il faut sans cesse aller voir a la fin du livre pour voir la note.

Malgré ça je trouve le concept intéressant et cela nous permet de voir une autre part de l'Histoire.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Comme son nom l'indique, Femmes de dictateur de Diane Ducret, raconte l'histoire de ces femmes, toutes particulières, qui ont marqué la vie de ces dictateurs, et aussi le rapport de ces derniers à la femme.

Les vies amoureuses de Mussolini, Lénine, Staline, Salazar, Bokassa, Mao, Ceausescu et Hitler sont passées au peigne fin. Ces dictateurs ont en commun leur cruauté, les femmes de leur vie ont en commun la passion et une certaine violence dans leurs sentiments. Toutes sont de grandes passionnées et toutes vont d'une manière qui leur est propre, au sens propre comme au figuré, sacrifier leur vie à ces hommes.

Je ne sais pas s'il faut blâmer ces femmes ou alors compatir , mais en lisant leur histoire, on ne peut plus affirmer que l'amour rend aveugle mais plutôt qu'il abrutit. Car elles ont toutes en commun d'avoir eu pleinement conscience de ce qu'étaient leurs idoles, jusqu'à pour certaines d'entre elles jouer un rôle très actif dans la construction et le maintient de ces régimes. Dans tous les cas, je ne vois en aucune d'elles une victime de ces dictateurs à proprement parler, mais plutôt de leur amour, de leur attirance pour le pouvoir et l'argent, de leur aveuglement pour l'idéologie à laquelle elles adhéraient.

Mais pas de panique, il s'agit tout de même d'un livre agréable car entrer dans l'intimité de ces grands personnages conduit souvent à certaines anecdotes croustillantes et forts amusantes. On en apprend aussi davantage sur les rapports et les événements qui ont fait de ces hommes ce qu'ils sont devenu, et c'est très important. Et puis il est plaisant d'aborder l'histoire de ce point de vue original, féminin et qui finalement, humanise.
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Je remercie Les éditions Perrin et Babelio pour ce partenariat.

« En espérant que vous preniez plaisir à la lecture de cet ouvrage » m'indiquait le petit mot du service de presse de la maison d'édition. Ravie de cette attention, voici enfin ma réponse : un grand oui ! J'ai passé un très bon moment de lecture. D'autant que, ayant fait des études d'histoire, il me plaît de renouer de temps en temps avec ma passion et de troquer un roman contre la lecture d'un essai historique.

Le sujet de celui-ci est original : se concentrer sur le destin des épouses, compagnes, concubines ou simples conquêtes des dictateurs du 20ème siècle. Et elles furent nombreuses !

L'introduction m'a semblé une simple juxtaposition d'extraits de lettres à Hitler et Mussolini, sans plus d'intérêt que de planter le décor, passant d'un sentiment à un autre (admiration sans borne, fanatisme total, demande en mariage ou doléances). On y apprend toutefois qu'Hitler a reçu plus de lettres de « groupies » que les Beatles et Mick Jagger réunis !! Etonnant non ?

Les chapitres sont ensuite découpés par dictateurs : Mussolini, Hitler, Mao, Lénine, Salazar, Staline, Bokassa et Ceausescu. Evidemment, nous sommes surpris de constater qu'autant de femmes puissent avoir été charmées par ces tyrans. N'oublions pas que nous, nous savons la politique qu'ils menaient, alors que leurs épouses ou conquêtes, n'en avaient pas forcément conscience. On ne peut que s'émouvoir du destin de certaines, souvent tragiques. Comment par exemple, en temps que femme, peut-on ne pas être touchée malgré tout par celui d'Eva Braun, recluse dans la forêt (éloignée de la politique) qui n'a pas hésitée à rejoindre Hitler alors que tous savaient que la fin était proche. Epouse de la dernière heure au courage admirable. A l'inverse, comment ne pas être offusquée de constater que certaines étaient plus tyranniques que le tyran lui-même (et en particulier envers d'autres femmes dont elles étaient jalouses !).

Le chapitre consacré aux Ceausescu surprend. En effet, alors que les autres sont centrés sur les dictateurs et leurs « femmes », celui-ci tourne exclusivement sur madame Ceausescu. Au point de se demander qui était réellement le dictateur entre le mari et la femme. Ce chapitre m'a particulièrement intéressé. J'étais petite lorsque les évènements de 1989 se sont déroulés, mais je reste encore marquée par les images du procès de ce couple et de leur exécution.

Ce livre apporte une dimension nouvelle aux biographies des dictateurs que nous avons étudiés au lycée. En rentrant dans leur intimité, nous prenons conscience d'un pan différent de leur personnalité et d'un semblant d'« humanité » (relative tout de même). Certains se révèlent des amants romantiques (Mussolini est dépeint comme un Don Juan, attentif à ses admiratrices), des époux tyranniques (Mao, Staline, Bokassa), voire personnage dénué de sentiments apparent (Hitler).

Une lecture pleine de découvertes, qui se lit aussi facilement qu'un roman, dont je ne regrette qu'une chose : il manque une conclusion de l'auteur (qui a fréquenté la même faculté que moi :) ) qui nous permettre de faire le lien sur ces destins uniques et de prendre un peu de recul.


Lu dans le cadre de l'opération Masse critique Babelio
Lien : http://mediatexte.blogspot.c..
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critiques presse (1)
LeDevoir
30 décembre 2013
L’auteure française Diane Ducret explore le phénomène dans ce livre consacré aux compagnes de dix dictateurs. Sa recherche de « cet élément féminin occulté dans l’histoire et peu souvent répertorié », elle l’a menée d’un point de vue historique et non psychanalytique, ce qui rend l’ouvrage accessible sans être léger.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Car dans la route pour la conquête du pouvoir, les dictateurs ont très vite compris qu’ils n’avanceraient guère sans gagner avant tout les femmes à leur cause, sans les unir à leur destin. Et pour conquérir le pouvoir et s’y installer, chacun d’eux va s’appuyer sur les femmes. Filles de noce ou grandes bourgeoises intellectuelles, simple passade ou amour passionné, elles sont omniprésentes dans la vie des dictateurs. Ils les violentent ou les adulent, mais se tournent systématiquement vers elles.
Elles s’appellent Magda, Clara, Nadia, Elena… Tour à tour épouses, compagnes, égéries, admiratrices, elles ont en commun d’avoir été dirigeantes en tout, officielles en rien, gouvernant même parfois sous l’égide de leur Pygmalion qu’elles accompagnent jusque dans la mort.
Ils sont cruels, violents, tyranniques et infidèles. Et pourtant, elles les aiment. Trompées avec d’innombrables rivales, sacrifiées à la dévorante passion de la politique, épiées, critiquées, enfermées, elles résistent. Parce qu’ils les fascinent. Parce qu’ils ont besoin d’elles.
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Malgré la fréquentation de nombreuses femmes, Lénine reste quelque peu méprisant envers les questions de sexualité et de vie conjugale. Ses conceptions ont été tranchées il y a bien longtemps, et il n’est pas question d’en changer. Lorsqu’on lui propose d’inclure ces problèmes à son programme, il dégaine instantanément ses plus lourds arguments :

« Je vous en prie, est-ce que c’est le moment d’entretenir pendant des mois les ouvrières de la question de savoir comment l’on aime et comment l’on doit être aimé ? Actuellement, toutes les pensées des camarades, des femmes du peuple travailleur doivent être dirigées vers la Révolution prolétarienne. Car seule elle crée les bases d’un véritable renouvellement des rapports sexuels. Actuellement, il y a des problèmes véritablement plus importants à résoudre que la question des formes du mariage chez les nègres de l’Australie ou celle du mariage consanguin dans l’antiquité. »

Les écrits d’un certain Sigmund Freud agitent, en ce début de siècle, bien des esprits. Mais certainement pas celui de Vladimir : « L’écrit le plus répandu en ce moment est la brochure d’une jeune camarade de Vienne sur la question sexuelle. C’est de la foutaise ! La discussion sur les hypothèses de Freud vous donne un air “cultivé” et même scientifique, mais ce n’est au fond qu’un vulgaire travail d’écolier. »

Les jeunes socialistes, intéressés au plus au point par ces nouvelles perspectives sexuelles, ne sauraient aller trop loin dans l’étude de l’inconscient sans subir les remontrances de Lénine :

« Le mouvement des jeunes est atteint, lui aussi, de “modernisme” dans son attitude vis-à-vis de la question sexuelle. Cette question l’occupe d’une façon exagérée. […] Cette erreur est particulièrement nuisible et dangereuse. Car elle peut facilement conduire chez certains camarades à une exagération du point de vue sexuel, et à la perte de la santé et de l’énergie. »

En instituteur russe de la fin du XIXe, Lénine prône – pour les autres – la maîtrise des passions, le refoulement intime :

« Quoique je sois rien moins qu’un ascète, cette prétendue “nouvelle vie sexuelle” de la jeunesse – et parfois aussi de l’âge mûr – m’apparaît comme purement bourgeoise, comme une extension du bordel bourgeois. […] Vous connaissez certainement cette fameuse théorie, selon laquelle la satisfaction des besoins sexuels sera, dans la société communiste, aussi simple et sans plus d’importance que le fait de boire un verre d’eau. Cette théorie du verre d’eau a rendu notre jeunesse complètement folle. »
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Après plusieurs années de cavale à travers l’Europe et autant de séjours en prison, Lénine s’est forgé une réputation auprès des militantes féminines de la cause communiste : celle d’un « véritable hypnotiseur », dont on ne peut se détacher, mais avec lequel mieux vaut garder ses distances. Rosa Luxemburg, la chef de file du socialisme allemand et du féminisme naissant, s’émerveille déjà en 1907, au congrès de la IIe Internationale à Stuttgart, de l’allure d’un militant encore anonyme : « Regarde bien celui-là, glisse-t-elle à l’oreille d’une amie qui l’accompagne, c’est Lénine. Vois ce crâne énergique. Un vrai crâne de paysan russe, avec quelques lignes légèrement asiatiques. Ce crâne a l’intention de renverser des murs. Peut-être qu’il sera brisé, mais il ne cédera pas. »

Depuis son enfance, Lénine sait s’attirer le soutien et l’assistance des femmes, nombreuses à s’affairer autour de lui. Lénine ne fait confiance qu’à elles. Il a besoin de s’entourer d’une intimité qui ne soit pas celle de rivaux politiques. Comprenant très tôt l’enjeu que peut représenter cette masse brimée, il se présentera comme un féministe : « Il ne peut y avoir de véritable mouvement de masse sans les femmes… Nous ne pouvons exercer la dictature du prolétariat sans avoir des millions de femmes de notre côté », dira-t-il. Pour Lénine, la femme doit se libérer en tant que travailleur ; en passant du champ à l’usine, s’entend. Ainsi son désir d’inclure les femmes dans le mouvement de libération prolétarienne va-t-il en faire le chouchou de ces dames, qui lui passent tout.

Pourtant, les idées de Lénine concernant la femme laissent peu de place à la fantaisie. Au point de nous faire douter de ses dons pour l’empathie féminine. L’exploitation d’un sexe par l’autre lui paraît être un problème bien futile, voire nocif :

« Je me méfie des théories sexuelles et de toute cette littérature spécialisée qui croît abondamment sur le fumier de la société bourgeoise. […] Je considère cette surabondance de théories sexuelles, qui sont pour la plupart des hypothèses, et souvent des hypothèses arbitraires, comme provenant d’un besoin personnel de justifier devant la morale bourgeoise sa propre vie anormale ou hypertrophique. » S’intéresser ainsi de trop près aux choses du sexe est à la limite d’être contre-révolutionnaire : « Cela peut paraître aussi subversif que l’on voudra, c’est, au fond, profondément bourgeois. C’est surtout une mode d’intellectuels. »
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Difficile d'imaginer le dictateur à la petite moustache dans la peau d'un sex-symbol. Dérangeant surtout. Pourtant, Adolf Hitler reçut plus de lettres de fans que Mick Jagger et les Beattles réunis.
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Pour l'heure, elle est la sibylline inspiratrice de poésies des plus inattendues chez ce strict religieux, ainsi "La fiancée du jardin":

C'est le printemps et l'amandier est en fleur.

Assurément la fiancée du jardin est l'amandier.

Vision qui délasse les yeux fatigués [...]

L'amandier est un message du créateur,

Qui vous dit: la beauté et la vie naissent

De la boue qui porte le masque mortuaire de l'hiver.

Insouciants et joyeux, jeunes et vieux se précipitent dans le jardin,

Croyant dans leur naïveté que les fleurs sont éternelles.

Au moment de son mariage, Ruhollah est un jeune homme de 27 ans, et Khadije lui offre le printemps de sa vie. L'amour terrestre qui est décrit n'est qu'une image de l'maour que Dieu lui inspire. La fleur de l'amandier, ou le temps des amours, n'est éternelle qu'en Dieu, et gare à celui qui croit que la saison durera toujours ! Khomeiny pressent déjà la vérité poétique de l' amour - il n'est qu"éphémère.

Soudain, le ciel s'assombrit, l'orage menace,

La pluie secoue l'amandier, éparpillant ses fleurs.

La fiancée du jardin se tient debout, nue et tremblante,

Comme une vieille mendiante chassée dans la rue.

Un moment d'oubli, un moment d'ingratitude,

Et Dieu chasse ceux qui oublient."
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