Il y a des pavés que l'on dévore sans s'en apercevoir, et il y a ceux qui n'en finissent pas.
Avec ces 748 pages, je croyais ne pas venir à bout de celui-ci. Dès le début, j'ai trouvé que l'on se perdait souvent dans de trop nombreuses digressions pour un récit pas très clair. Alors que j'aurais dû abandonner ma lecture à ce moment-là, j'ai quand même persisté et, passé un certain cap, je ne voulais plus laisser tomber... plus opiniâtre qu'enthousiaste.
J'imaginais la recette d'une saga familiale assez traditionnelle, qui se passerait surtout au Québec, mais j'ai l'impression que l'auteur a jeté dans une marmite un échantillon de styles d'écriture, un peu d'irréel, beaucoup de pays, très souvent en Allemagne, un peu d'Histoire et trop d'histoires tirées par les cheveux.
Bref... je n'ai pas apprécié le ragoût et j'espère le prochain pavé plus digeste.
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Une imposante saga québécoise, sur plusieurs générations, un pavé qui va dans toutes les directions : de la religion aux concours d'hommes forts, en passant par l'Allemagne nazie, l'opéra et l'alimentation.
C'est l'histoire de la famille Lamontagne, où on porte le nom de Madeleine d'une génération à l'autre. Une famille où on trouve aussi un homme fort, tellement qu'on lui a donné le surnom de « Cheval ». Mais il n'est pas réputé que pour sa carrure, c'est aussi un très bel homme, un séducteur qui sème les bâtards partout où il passe, de Rivière-du-Loup aux États-Unis et jusqu'en Europe où la guerre l'amène.
Après bien des péripéties, sa fille Madeleine deviendra une femme d'affaires prospère et la mère de deux garçons, l'un est chanteur d'opéra, tandis que l'autre enseigne dans une école à Toronto, avant d'aller aussi à Berlin pour suivre une femme dont il est amoureux. Ce Gabriel est un séducteur comme son père et il possède une bibliothèque diversifiée, composée des livres qu'il vole à chacune de ses conquêtes.
Une écriture agréable et une galerie de personnages hauts en couleur : la tante religieuse, la grand-mère morte-vivante, la compagne de Madeleine qui adore les motos au point où on la surnomme Suzuki, la vieille Est-Allemande nostalgique du régime, le prêtre amoureux, le médecin avorteur new-yorkais, etc.
Un gros plaisir de lecture, un grand nombre de pages, mais qui en valent la peine.
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Incroyable ce roman!! Je l'ai lu m'y sentant un peu obligée pour répondre aux attentes de ma mère qui voulait pouvoir partager sa lecture..C'est tout de même 919 pages et dans un premier temps j'ai crains que même par amour je ne puisse pas y arriver! Il y a des longueurs...c'est vrai.Mais le reste fait oublié ce petit défaut.quelle imagination! et si ça ce n'est pas de l'Esprit Romanesque c'est que ça n'existe pas! Je me suis passionnée pour la vie,les secrets,les rencontres improbables de cette famille sur trois générations.Tout y est,l'amour, la peur, l'aventure, de l'Histoire ,des voyages et même sans que cela soit dérangeant en quoique ce soit,du paranormal! L'écriture est dynamique comme ses personnages, les situations cocasses alternent avec des épisodes tragiques, on voyage entre le Quebec, Berlin, Rome...on s'instruit, on s'étonne, on rit , on veut absolument le finir pour savoir le fin mot de...l'histoire"! et finalement, on regrette de quitter les Lamontagnes! le roman monte en puissance et se termine en apothéose! Merci maman!!
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Le roman-monstre du Québécois Eric Dupont fait un carton dans son pays. Il arrive en France.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Une littérature positive, pleine de réconfort, toute affranchie de pesanteur malgré son imposant format. Glissez-vous y sans crainte.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Les gens hésitent toujours à se débarrasser de leurs livres, ils entretiennent avec eux une étrange relation. Une fois qu'ils ont lu un livre, ils le laissent encombrer leur petit appartement pendant des années jusqu'à ce qu'ils se rendent compte, au jour du déménagement, que le papier est lourd. Et ils pestent en descendant les cartons dans les escaliers, maudissent Simone de Beauvoir, envoient Thomas Bernhardt au diable. Mais arrivés à leur nouvelle adresse, ils remontent patiemment leur bibliothèque, souvent en plaçant les livres par ordre alphabétique, comme le castor reconstruit son barrage après une inondation.
Ensuite, il y eut les simulations d'attaques aériennes. Juste comme je voulais m'inscrire à la faculté de médecine. Merci, Mein Führer ! Ludwig revenait à Berlin pour des permissions de temps en temps, mais moi, je dus partir en août 1940, dès que les premières bombes plurent sur Berlin. Maman était terrifiée. Elle sortait rarement en 1940, mais le lendemain du premier bombardement, elle m'emmena voir une maison détruite à Moabit, c'était devenu presque une attraction pour les Berlinois d'aller voir les premières maisons détruites par les bombes. Ils n'auraient bientôt plus à se déplacer pour se divertir. Le spectacle serait offert dans leur cuisine, leur chambre à coucher et leur salon.
Voilà, et de loin, le meilleur roman qui m’ait été offert de lire cet été ! Je me suis délectée des 800 pages de ce formidable récit en seulement 2 semaines ! Il s’agit de l’histoire d’une famille québécoise au fil des générations. Cette famille a la particularité de compter une Madeleine par génération, sur décision d’une grand-mère éponyme. Alors prenez deux semaines de RTT, courez acheter ce pavé, et voilà ce qui vous y trouverez : des échanges épistolaires, une revenante, une pelleté de chanteurs lyriques, une tarte au citron, une vieille allemande, des voyages en Europe et un vieux travesti. Un cocktail détonant qui vous enchantera de la première à la dernière page.
Éric Dupont est une découverte pour moi. Auteur québécois, son style est charmant, simple mais percutant ; l’humour est omniprésent et les tournures merveilleusement bien trouvées. Ce sera probablement le meilleur roman que j’aurais acheté cette année (en double exemplaire pour une amie), donc je ne peux que vous le recommander !
Plus la nouvelle descendait la pente, plus elle se déformait. Encore à l'état presque pur à la hauteur du couvent, c'est-à-dire clamée ainsi : " Le petit Luc Lamontagne a été retrouvé mort asphyxié dans un cercueil ", elle était devenue à mi-pente : "Marc Lamontagne a enfermé son petit frère Luc dans un cercueil, où il est mort asphyxié. " Au bas de la pente, l'information distordue, méconnaissable et torturée voyageait encore plus vite. On en était à : " Marc Lamontagne a étranglé de ses mains le petit Luc et a essayé de masquer son crime à l'aide d'un cercueil " et à " Marc Lamontagne descend la rue Lafontaine armé d'une hache, cachez vos enfants ! " Et la nouvelle se déversa finalement dans l'eau du Saint-Laurent, qui en garda pour toujours à cette hauteur une couleur verdâtre, la couleur de la calomnie.
Elle veut dire que le plus important (...) ce serait de faire comprendre à votre public que nous sommes tous Scarpia, que nous sommes tous Tosca et que nous sommes tous Cavaradossi. Oui, c'est ça. Celui qui opprime, l'innocent et celui qui se lève pour dire non.
LA CHRONIQUE DE GÉRARD COLLARD - COFFRET ROMANS HISTORIQUES POCHE