Excellent, très belle histoire comme je les aime. Alors qu'au début, la violence du récit était difficile puisqu'elle concerne la pauvre existence d'une petite de 4 ans, livrée à des parents adoptifs horribles. La vie de Cosette à côté était presqu'agréable...J'exagère à peine.
Bien entendu, cette petite évoluera et s'en sortira mais l'histoire nous tient en haleine car les personnages qui gravitent autour d'elle et qui vont l'aider de différentes manières sont attachants en bien des points.
Cette héroïne ne manquera pas de courage car ses adversaires sont abjects.
Elle réussira grâce à sa ténacité, son empathie, son intelligence.... chut, ne pas trop en dire car il faut vous laisser découvrir la jeunesse de Jeanne, sur ce fond de première guerre ( un clin d'oeil à " au revoir là-haut").
A lire sans hésiter par les amoureux de destins de femmes, les combattants, les sentimentaux ...
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Lorsque j'ai emprunté ce roman à la bibliothèque, je ne savais pas trop à quoi je devais m'attendre. La 4 ème de couverture ne m'évoquait pas vraiment de quel genre il s'agirait. Et je ne regrette pas du tout d'avoir tenter cette lecture car cela faisait longtemps que je voulais lire un roman dans lequel il y aurait quelque chose de l'ordre d'une enquête tout en évoquant une histoire de coeur.
A l'ombre de nos larmes se passe en Bretagne où Jeanne âgée de 4 ans a perdu ses parents dans l'incendie de leur maison sur l'île aux Moines auquel elle a réchappé mais choquée, elle est entrée dans un mutisme. Elle est confiée à son oncle et sa tante qu'elle ne connais pas et qui la maltraitent. Un journaliste envoyé par son directeur de presse fait une enquête sur cet événement qui ne lui semble pas accidentel. A 8 ans, Jeanne est recueillie par un docteur et sa femme qui l'adopteront et elle deviendra plus tard médecin. Nous suivons son évolution sur environ les trente premières années de sa vie.
J'ai beaucoup aimé ce roman. Ce n'est pas du tout le genre de roman que je lis d'habitude mais je ne me suis pas ennuyée une seconde et j'ai beaucoup apprécié la plume de cet auteur. Même si ce n'est pas policier, il s'agit d'une sorte d'enquête, informelle, sur plus de deux décennies interrompue par la première guerre mondiale. L'histoire est réaliste et les personnages très intéressants, notamment Jeanne dans sa psychologie et sa reconstruction grâce à l'amour qu'elle reçoit de ses parents adoptifs et d'une nourriture intellectuelle qui vient répondre à sa précocité.
Vous l'aurez compris cette lecture est un roman coup de coeur.
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À quatre ans, Jeanne perd ses parents dans l'incendie de leur maison de l'île aux Moines et se réfugie dans le silence. Seule la bienveillance du docteur Mérieux réussit à la sortir de son mutisme. Jeanne grandit et devient médecin à son tour. Installée à Loctudy, son humanité et ses compétences font merveille. Sa réputation s'étend jusqu'à Nantes. Un jour, elle est contactée par un journaliste : selon lui, la mort de ses parents ne serait pas accidentelle...
Une belle histoire qui retrace bien les difficultés de devenir médecin pour une femme dans un milieu d'hommes misogynes à souhait, à la fin du 19ème siècle.
Le portrait de Jeanne est bouleversant. Bref, un coup de coeur pour une lecture coup de coeur...
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J'ai été envoûtée par ce roman.
Il décrit l'histoire de vie d'une femme hors-normes, vivant en Bretagne et à Paris dans les années 1900. Hors-normes à cause peut-être ou grâce à l'histoire de son enfance. Elle devient médecin dans ce milieu à l'époque tellement misogyne.
Elle a l'esprit noble, est fière et humaine, supérieurement intelligente et fréquentant les humbles avec bonté, farouche et généreuse , n'a besoin de personne pour exister pleinement hors de toute convention sociale. Une personnalité d'exception.
Le tout dans un style vif dans une intrigue bien menée.
Je n'ai pas lâché le livre avant la dernière ligne !
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Il n’aimait rien ni personne, excepté peut-être l’argent. Tout, sur la ferme, lui appartenait : Luce, Antoine, Baptiste, ses bêtes, ses outils agricoles, et Jeanne aussi. Il ne faisait entre eux aucune différence. Il ne jouissait que de ce sentiment de puissance à régner sans partage sur quelques arpents de terre. Et même s’il savait se montrer aimable à l’occasion, son affabilité n’était qu’hypocrisie. À ses yeux, la vie de sa femme valait sans doute moins que celle d’une bête vendue sur le marché, moins que celle des outils qu’il réparait l’hiver assis au coin de la cheminée en buvant du cidre de ses grosses lèvres asymétriques.
Il savait très bien pourquoi Élise appréciait Chateaubriand. Ce n’était pas seulement pour la beauté de son style. Toute sa vie, Chateaubriand avait traîné une sorte de neurasthénie latente. Il s’ennuyait. De Paris à Jérusalem, de Vérone à Prague, quels que fussent les détours de sa fortune, il lui avait fallu vivre avec une sorte d’implacable mélancolie qui rendait ses humeurs variables et son caractère incertain. Les ombres de son passé n’avaient jamais cessé de l’habiter, de hanter ses nuits à la manière de la sylphide de son enfance et Élise lui ressemblait.
Dans ses rêves éveillés lui revenaient alors des images d’une autre vie, plus douce, mais elle savait déjà que les rêves ne consolent pas de la réalité. Ce n’étaient que des images, belles ou terribles, qui défilaient devant ses yeux clos, toujours les mêmes : des rivages arides, une mer à l’étendue lointaine et infiniment grise, une maison petite mais confortable, une poupée aux yeux noirs, un minuscule cheval de bois, quelquefois même l’écho de voix entremêlées qui l’appelaient par son prénom : « Jeanne, ma petite Jeanne !… Rentre, tu vas prendre froid. »
Élise, elle, s’efforçait de le rassurer, de le convaincre qu’elle prenait toutes les précautions nécessaires, mais il se défiait de ses propos trop insistants, de sa voix trop calme, tout en se reprochant secrètement de douter de sa femme. Il l’avait déjà surprise plusieurs fois en flagrant délit de mensonges. Oh ! De petits mensonges bien ordinaires, mais qui étaient comme les signes avant-coureurs de trahisons plus grandes et de dangers plus imminents. Elle basculait lentement dans un univers onirique où les rêves se mêlaient à la réalité.
En êtes-vous si sûr? Il est souvent plus facile de s'en tenir à des principes rigides que de s'adapter constamment à des situations où la vie menace à chaque instant de vous engager dans une voie sans issue. Et d'ailleurs où voyez-vous que la morale gouverne cette société? Les politiciens, les hommes d'affaires, les ecclésiastiques, les écrivains, les directeurs de presse, les magistrats, nous autres avocats... Que croyez-vous que nous servons? La morale républicaine, celle de l'Eglise? Non, nous obéissons à tout ce qui est susceptible de protéger nos intérêts particuliers ou collectifs tant que nous y trouvons notre compte. Pour le reste, nous nous arrangeons tous avec nos petits problèmes de conscience.
Eric le Nabour
Jacques CHANCEL s'entretient avec
Eric LE NABOUR dans le cadre des radioscopies "Jeunes pour l'an 2000": il a 20 ans, considérations sur l'âge, le
mariage, ses écrits, le métier d'instituteur; l'éducation, le
chômage; son attachement à la cellule familiale;
Jacques CHANCEL s'étonne de ses positions réactionnaires.
Eric LE NABOUR : son opinion sur la
jeunesse, l'église, la
démographie;...