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Pierre-Emmanuel Dauzat (Traducteur)Marc Ferro (Préfacier, etc.)
EAN : 9782207258392
1120 pages
Denoël (11/10/2007)
4.75/5   8 notes
Résumé :

Peu d'événements ont été étudiés d'aussi près que la Révolution russe, mais au temps de la guerre froide le domaine ressemblait à un champ de mines idéologique.

C'est pour cette raison que, dès sa parution en Grande-Bretagne en 1996, le livre d'Orlando Figes fut salué comme une contribution fondamentale, car il s'agissait de la première histoire sociale, non idéologique et post-soviétique de ce cataclysme historique majeur.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un livre qui fait un bien fou sur la réalité d'un système qui a été considéré comme une liberté pour l'homme, qui a été et l'est toujours vanté comme une chance pour l'humanité.
Un livre qui apporte un éclairage sur un des pires systèmes au monde, qu'une grande partie des intellectuels français ont défendu, défendent et justifient encore aujourd'hui, tout les hommes politiques.
Ce système totalitaire ( présenté tel quel par LENINE) est aussi criminel que le système nazi : dans ses conséquences sociales, économiques, politiques, ...une folie.
Ce livre apporte un éclairage sain, sur les dérives de la propagande qui a totalement mystifié la réalité de la russie de cette époque.
Un tsar non préparé, obnubilé par une volonté de maintenir un pays comme au début du règne des ROMANOV.
Une société ( noblesse, église, armée,...) qui vit dans cette même vision.
A l'inverse, des peuples ( paysans, soldats, ouvriers, qui sont à la limite de l'esclavage et n'ont qu'un sentiment : haine, vengeance,...)
Entre les deux : ???? rien ou presque.
Des réformateurs début février 1917, après l'abdication du Tsar qui opte pour faire évoluer une société ( et non faire la révolution). Ces hommes n'auront ni les moyens, ni la réelle volonté d'employer tous les outils pour conduire à cette réalité. Trop frileux, trop peu visionnaire, incapable de s'appuyer sur la population et donc d'associer sincèrement celle-ci à ce projet.
De l'autre, des professionnels de l'agitation ( LENINE, TROTSKY, …), qui auront tout rater au départ ( exil, arrestation, ….) et qui ne prendront le train qu'en marche, en tentant de fédérer tous les agitateurs locaux, pour leur objectif final personnel.
Ces BOLCHEVICKS ( minoritaires) sont des extrémistes des mouvements de gauches contestataires, qui ne veulent qu'une chose : la révolution, " piller les pillards". Dans ce programme tout est dit : faire crever les nobles, les bourgeois; bref l'ancien monde.
Cette vision ne souffre d'aucun accord : prendre le pouvoir ( peut importe la manière, mais par la violence et conserver ce pouvoir en exerçant violence, intimidation, menace).
Le mouvement BOLCHEVICK, n'est pas un mouvement libérateur, puisqu'il se fera contre les paysans, contre les éléments gauchistes qui ne partagent pas leur extrémisme, contre l'armée. C'est un groupuscule terroriste qui utilisera tous les extrêmes pour atteindre le pouvoir, qui fera tout pour le conserver : guerre civile, et qui éliminera à chaque étape ses membres qui ne sont plus dignes de faire partie de ce mouvement.
Ce livre apporte aussi un éclairage affligeant sur la vision des élites sur leur pays, leur société, la population. Noblesse, armée, église,...des fragments de pouvoir, qui n'ont en fait aucun appui populaire, qui n'ont aucune conscience de la réalité de la société.
Ce livre apporte aussi, une vision, sur ces réformateurs de début 1917, qui ont voulu, n'ont pas faire disparaitre le système, mais le faire évoluer. Cependant, combien ont ils été trop faibles, trop frileux, trop timides ( à la grande différence des bolcheviks), alors qu'ils disposaient des outils et des moyens pour le faire.
Cela conduira donc à l'arrivée des "rouges" au "pouvoir" en octobre 1917.

A cela s'ajoute, la problématique de la première guerre mondiale, qui mettra en avant la faiblesse de l'armée impériale ( déjà humiliée en 1905 par le japon) et posera la question du sentiment national et de celui des minorités.

Enfin, ce livre met en avant la formidable faiblesse des " blancs", qui ont bénéficié au départ du soutien de l'occident ( armes et armées), puis d'un soutien moral. Ces russes, incapables de fédérer leurs différents mouvements, incapables de taire leurs divergences, incapables d'associer la population ( majoritairement opposée aux bolcheviks ), qui ont du se battre contre les minorités locales et contre les "rouges".
Un excellent livre, qui fait tomber toutes les légendes largement propagées comme étant un mouvement libérateur, alors qu'en fait c'était le début de l'émergence d'un des pires mouvements tortionnaires contre sa propre population, contre la liberté de tous les nationalismes, contre toutes les oppositions, contre toutes les libertés.
Un régime de fer qui s'est imposé par la terreur à une grande partie de l'Europe et du monde.
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La révolution comme si vous y étiez...
Et franchement à lire Orlando Figes, à moins d'être totalement masochiste, on n'a guère envie d'y être.
Un livre très fort et captivant malgré sa longueur. Certes le nombre d'heures pour en venir à bout se compte en dizaines...Mais c'est un effort que l'on ne regrettera pas. Orlando Figes est à la fois un brillant historien (jetez un coup d'oeil à la bibliographie pour vous en convaincre), mais surtout il mêle analyse nourrie de milliers de lectures et extraits de témoignages émanant parfois de célébrités (Gorki) mais aussi parfois d'anonymes. Et l'ensemble forme un livre d'histoire singulier, à la fois scientifique par sa richesse, et littéraire grâce aux témoignages et au talent de conteur d'Orlando Figes.
Un livre qui passionnera ceux qui s'intéressent à l'histoire tourmentée de la Russie. Pour couronner le tout l'édition originale constituait un livre très agréablement présenté et illustré.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les dirigeants du gouvernement provisoire comparaient la situation de la Russie à celle de la France à la veille de la guerre contre l'Autriche en 1795 : il leur semblait qu'une guerre révolutionnaire donnerait naissance à un nouveau patriotisme civique, tout comme la défense de la patrie avait inspiré l'appel aux armes des citoyens dans La Marseillaise.
Ils décidèrent que le lancement d'un offensive galvaniserait l'esprit combatif des troupes et prédisaient que les pertes russes seraient de 6 000 hommes : elles furent de 400 000 et le nombre de déserteurs plus grand encore...
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C'est en étranger que Lénine arriva en Russie en 1917.
Il avait passé les dix-sept années précédentes en exil. L'homme qui allait devenir le dictateur de la Russie n'avait aucune connaissance direct de la façon dont vivait le peuple. Il n'avait jamais eu d'emploi sauf deux ans avocat, vivait à l'écart de la société et ne connaissait pas les couches populaires.
Selon Gorki, c'est cette ignorance du travail quotidien et des souffrances qu'il impliquait, qui avait nourri chez Lénine une totale absence de pitié pour le petit peuple.
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Pour un Etat parti qui visait à contrôler toute la société, la bureaucratie soviétique gonfla de manière spectaculaire au cours des premières années du régime Bolchevik.
De 1917 à 1921, le nombre d'employés de l'Etat passa de 576 000 à 2 400 000.La Russie comptait deux fois plus de bureaucrates que d'ouvriers. Telle était la base sociale du régime : il ne s'agissait plus d'une dictature du prolétariat mais d'une dictature de la bureaucratie.
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Pour Lénine comme pour la plupart de ses partisans, la guerre civile était une étape vitale de toute révolution sociale et n'était jamais qu'une forme violente de lutte des classes.
Lénine avait toujours admis la nécessité d'employer la terreur pour "défendre la révolution". D'emblée, il avait prôné la terreur de masse des classes inférieures contre les riches et les privilégiés avec le slogan : "Piller les pillards".
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Il vivait hors du champ des lois de l'Etat. Des siècles de servage avaient nourri chez le paysan une profonde méfiance envers toute autorité hors de son village. Ce qu'il voulait, c'était la "volia", la vieille notion paysanne de liberté et d'autonomie sans contrainte exercées par quelque pouvoir que ce soit.

C'est dans cette subjectivité morale que s'enracinait l'anarchisme instinctif du paysan.
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