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EAN : SIE94154_8439
Librairie François Maspero (30/11/-1)
3.92/5   24 notes
Résumé :
Il est rare que, pour reconstruire l'ensemble d'une civilisation, l'historien ne dispose pour tout document que de deux poèmes. C'était pourtant le cas de Moses Finley lorsqu'il s'est lancé dans une entreprise que beaucoup jugeaient promise à l'échec : considérer l'Iliadeet l'Odysséenon pas seulement comme des oeuvres littéraires, mais comme les uniques témoignages laissés par un monde disparu. De cette démarche profondément nouvelle et originale est sorti un des ou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Historien antiquisant Moses I. Finley né aux Etats-Unis, est spécialiste sur la Grèce Antique comme en atteste sa nombreuse bibliographie : Les anciens grecs ; L'économie antique… Historien qui n'hésite pas à croiser les sciences humaines pour faire évoluer son domaine de recherche, pour l'écriture de son livre le monde d'Ulysse Moses I. Finley s'est inspiré d'après le site internet Anabase spécialisé sur le monde antique, des travaux des anthropologues Bronislaw Malinowki, Richard Thurnwald, et particulièrement de sa relation intellectuelle avec Karl Polanyi qui travaillait sur l'échange et la circulation des biens dans des sociétés non capitalistes.
Son rapport avec le socialiste Karl Polanyi qui lui valut un exil en Angleterre en pleine Guerre Froide, n'empêche cependant pas l'auteur de travailler à de nouveaux livres dont le monde d'Ulysse où ce dernier cherche à mettre en avant l'idée que l'Odyssée et l'Iliade raconte l'âge obscur avec quelques anachronismes. Ce livre possède toutefois une double fonction, puisqu'il cherche aussi à offrir aux étudiants et au grand public une approche de la société homérique selon l'auteur.
Publié en France en 1969, soit 15 ans après sa sortie américaine en 1954 grâce à des antiquisants et une maison d'édition très ouverte à gauche : les éditions Maspéro. Ce livre dédaigné par les Annales - peut-être parce qu'il est américain et que les Annales, dont Lucien Febvre, peuvent se montrer opposées à l'impérialisme intellectuel américain dans les années 50-60 -, a été depuis plusieurs fois réédité grâce à son succès et sa réflexion nouvelle sur l'approche des textes homériques.

Dans ce livre, Moses I. Finley cherche donc à démontrer que les textes homériques ne sont pas de l'époque mycénienne, mais sont de l'époque obscure qui s'étend du 12ème au 8ème siècle environ. Pour se faire, l'auteur est parti de l'idée que les tablettes en Linéaire B ne racontaient pas l'époque des combattants de Troie, mais l'époque antérieure mycénienne avec un fonctionnement bien différent. Partant de ce postulat, qui se révèlera visiblement juste, Moses I Finley a donc tenté grâce à des croisements de discipline et des réflexions personnelles, de tracer la frontière entre le réel et le mythe des textes homériques, et ceci à travers l'approche des mentalités, de la pratique poétique, de l'économie, de la création du peuple grec, etc.
A travers cinq chapitres, l'auteur va commencer par remettre ces deux textes antiques dans leur contexte historique et culturel. Il en ressortira pour commencer la place de l'Iliade et de l'Odyssée dans la Grèce antique, qui montre la valeur d'un homme si on lit Xénophon, mais aussi ce qu'on leur reprochait déjà à l'époque où certains grecs y voyaient la « glorification de la piraterie » (p.83). Dans le même temps on remarquera aussi la suspicion qui règne sur ses textes à travers l'approche de l'historien Hérodote qui critique l'absence d'esprit critique avec la figure d'Hercule en Egypte, quand d'autre parle de réécriture.
En outre dans cette partie, on (re)découvrira qu'Homère n'est pas un seul homme, mais plusieurs hommes - au moins deux - qui ont chacun leur écriture et qui ne sont accessoirement pas de la même époque, les deux textes n'étant en effet pas ouvert sur le même horizon.
Toujours dans cette partie de présentation, l'historien va aborder la figure de l'aède, ceci en appuyant son propos avec un comparatif plus « actuel » : un barde serbe qui va lui permettre d'aborder la tradition artistique poétique. Via ce fil, Finley va chercher par ce biais à expliquer les redites dans les textes d'Homère qui servent de repère à l'auditoire, et à mieux faire cerner au lecteur la longue tradition poétique qui se cache derrière un exercice d'expression qu'on imagine pas si compliqué.

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Petit essai passionnant pour ceux qui souhaiteraient en savoir un peu plus sur la vie des Grecs de l'époque héroïque. Moses I. Finley analyse scrupuleusement les récits homériques et fait des recoupements avec les données archéologiques. Chaque hypothèse se fonde sur des arguments cohérents et fondés. Moses I. Finley ne perd jamais de vue que l'Iliade et l'Odyssée sont des fictions et , en tant que telles, doivent être abordées avec prudence et circonspection.
Attention, cette édition est assez datée (années 1970, tout de même!). Les recherches archéologiques et philologiques ont, depuis lors, sans doute apportées quelques éclaircissements nouveaux sur cette période de l'Antiquité.
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Le roman d'Ulysse de Simone Bertière est un vrai petit bijou, léger et jubilatoire à souhait. D'abord parce qu'il nous rappelle, en raccourci et en prose, les aventures d'Ulysse et la délicieuse humanité de ce héros optimiste. Ensuite parce qu'on sent la jubilation de la personne qui a longtemps fréquenté les textes et les mythes grecs et qui est ravie de nous faire partager son plaisir et ses connaissances. Enfin parce que le dispositif narratif est astucieux : Ulysse rentré à Ithaque raconte à Euphore, ancien chevrier devenu apprenti aède, ses aventures et Euphore (qui n'a pas la langue dans sa poche et un don certain pour son nouveau métier) lui explique comment raconter une histoire qui passionne les auditeurs. On retrouve un peu le dispositif de JM Coetzee dans Foe pour faire raconter les aventures de Robinson Crusoé en écrivant une bonne histoire.
C'est léger et à la portée de tout lecteur ; JM Coetzee est un peu plus difficile et arrange à sa sauce (noire) l'histoire de Robinson, alors que Simone Berthière s'en tient aux vrais aventures d'Ulysse avec quelques interrogations de son cru.
Un livre pour l'été qui met de bonne humeur sans éluder la profondeur de l'aventure humaine.
Vous avez compris, j'ai adoré. J'y retrouvais cette enthousiasme de ma prof de grec qui enseignait à 3 élèves (nous n'étions plus que 3 dans toute la classe à suivre les cours de grec) l'arrivée d'Ulysse chez les Phéaciens et la rencontre de la belle Nausicaa. C'était l'été ou presque et une si belle histoire pour des gamines de 16 ans.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Ayant lu et relu l'Odyssée je fus attiré par la réputation de ce texte qui fut, en son temps une révolution : Finley faisait de l'oeuvre une approche sociologique et non littéraire et contrairement à la doxa de son époque, il écrivait que le monde décrit par Homère ne renvoyait pas à la période mycénienne, mais aux siècles postérieurs. Depuis , d'autres ouvrages ont paru sur ce sujet et de nouvelles découvertes vinrent enrichir la réflexion mai ce livre reste important.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les œuvres d'Homère, de Platon et d'Euclide étaient écrites à la main sur des rouleaux faits ordinairement de roseaux de papyrus. De ces originaux, des copies furent établies, toujours à la main, sur papyrus et plus tard sur parchemin (vélin). Aucun de ces matériaux n'est indestructible. Ce qui survécut fut, en dehors de quelques exceptions, ce qui avait été jugé digne d'être copié et recopié pendant des siècles d'histoire grecque, puis pendant des siècles plus nombreux encore d'histoire byzantine, au cours desquels les valeurs et les mœurs s'étaient plus d'une fois transformées, souvent de façon radicale.
Il n'est pas difficile de montrer combien peu a survécu à ce processus de filtrage. Nous connaissons les noms de quelque cent cinquante auteurs grecs de tragédies, mais, en dehors de quelques fragments cités ça et là par des auteurs et anthologistes grecs ou romains de basse époque, il ne nous reste les pièces que de trois auteurs, des Athéniens du cinquième siècle avant J-C. Mais ce n'est pas tout. Eschyle a écrit quatre-vingt-deux pièces, nous n'en avons que sept complètes ; Sophocle en aurait écrit cent vingt-trois, dont il ne reste que sept ; et nous pouvons lire dix-huit ou dix-neuf des quatre-vingt-douze œuvres d'Euripide.
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"Guerrier","Héros" :deux synonymes ;et une civilisation guerrière s'organise autour de deux thèmes fondamentaux :le courage , l'honneur. Le courage est la vertu essentielle du héros,l'honneur ,son but essentiel.
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On ne connaît pas de société humaine sans mythes et l'on peut douter que ce soit possible.
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