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EAN : 9782702184110
320 pages
Calmann-Lévy (23/08/2023)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Âgé de douze ans à la mort de son père en 1933, Jean, dit P’tit Roro, dernier d’une fratrie de onze enfants, est élevé seul par sa mère, Joséphine, qui vivote en lavant du linge dans le canal de la Marne au Rhin à Champigneulles, près de Nancy. Malgré les efforts de sa soeur aînée, Agathe, Jean ne peut échapper à l’emprise de cette mère cassante, portée sur la boisson, qui ne décourage pas ses petits écarts, surtout quand ils permettent de gagner quelques sous.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quand son père décède en 1933, Jean, que toute la famille appelle P'tit Roro, est âgé de douze ans. Âgée de cinquante et un ans, sa mère, Fine, lui fait promettre de ne jamais l'abandonner. Il est son « bâton de vieillesse » ; elle le place dans une ferme. de loin, Agathe, sa soeur aînée, veille sur lui, mais elle ne peut empêcher l'emprise maternelle. Fine a besoin d'argent pour acheter ses bouteilles et encourage son fils à en obtenir par tous les moyens possibles. En grandissant, la tentation des larcins devient plus grande, d'autant plus que la guerre affame la population. Jean commet des écarts qui le poursuivront toute sa vie.

Lorsque Philomène-Jeanne épouse Jean, après la guerre, elle ignore son passé ; celui-ci finira par le rattraper. Forcée de vivre chez Fine, elle supporte la présence envahissante de celle-ci. Pour la paix de son ménage, elle ne dit rien, elle endure les réflexions de sa belle-mère et se bat pour nourrir sa famille. Sa rancoeur rentrée pèse sur sa fille aînée.

Dans ce roman très personnel, Elise Fischer déroule la vie d'une famille lorraine de 1933 à 1971 : la sienne. Dans un avertissement, elle indique que l'histoire est inspirée de faits réels, qu'elle a changé les prénoms et noms et que certains personnages sont fictifs. Elle prévient qu'elle ne se livre pas à des règlements de comptes, mais qu'elle tente « de comprendre les liens entre les uns et les autres, (d') analyser et espérer la lumière ».

A la fin de la lecture, nous percevons que l'auteure a effectué cette démarche avec recul et objectivité. En effet, je n'ai pas ressenti de jugement, juste une envie d'expliquer les évènements et les attitudes. Aussi, les portraits sont ciselés. Ainsi, un protagoniste auquel j'étais attachée se confiait sur un comportement qui me heurtait quand un autre qui m'énervait, habituellement, avait des paroles qui m'attendrissaient et me surprenaient. C'est la vie que raconte Élise Fischer, avec ses nuances et ses contours. Au début du livre, quand j'ai vu la longue liste de personnages, j'ai eu peur d'être perdue. Cette appréhension était injustifiée : je n'ai pas eu besoin de la consulter, car les liens entre chacun sont détaillés dans le récit.

Cependant, Les Silences de Jeannette est un roman. Plusieurs voix relatent le destin de la famille, chacune avec sa perception, sa manière de s'exprimer (elle change, selon le personnage concerné), ses sentiments, ses griefs et ses remords. Tous n'ont pas la même analyse des évènements et cette diversité offre une vision d'ensemble authentique et sincère. J'ai été autant captivée par les anecdotes familiales que par l'analyse historique et sociétale. Enfin, l'épilogue qui se situe en 2023, m'a peinée…

J'ai eu un coup de coeur pour Les Silences de Jeannette.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Mardi 26 décembre, je m'apprête à écrire la chronique de ce roman que j'ai terminé en fin de semaine dernière et je fais quelques recherches sur l'autrice qu'il me semble avoir déjà lue il y a longtemps. Et je découvre qu'elle est décédée lundi 25 décembre 2023 😢. Me voilà très peinée même si à la fin de son roman elle nous confiait effectivement être atteinte de la maladie de Charcot …

Dans les Silences de Jeannette, l'autrice raconte sa rencontre avec celui qui deviendra son grand-père et y déroule aussi la vie de sa grand-mère, une jeune orpheline. L'histoire se situe à Champigneulles, près de Nancy, là où est née Élise Fischer, en 1948. C'est un récit où elle nous livre, sur trois générations, entre Lorraine ouvrière et Alsace rurale, une radiographie familiale qui nous mène au coeur de la relation d'une mère et de ses enfants, au plus près de ses failles et de ses blessures.

Le récit s'ouvre au printemps 1933 pour se terminer en 1971 et l'on y rencontre pour commencer Jean, surnommé « P'tit Roro », qui vit désormais sous l'emprise d'une mère portée sur l'alcool et sans scrupule pour le faire travailler et récupérer le fruit de son travail.

Le récit alterne les chapitres qui lui sont consacrés avec ceux de sa soeur Agathe et de Fine, sa mère. Puis également ceux de Jeannette, alias Philomène-Jeanne, qu'il va rencontrer puis épouser.

C'est une histoire touchante que nous livre ici l'autrice, d'autant plus parce qu'elle est inspirée de sa propre histoire familiale, sans aucune rancune. Elle cherche simplement à « libérer l'espoir et l'amour ».

Je relirais très certainement d'autres titres de sa bibliographie car j'ai beaucoup aimé ce roman riche et porteur de réflexions. Dommage qu'elle nous ait quittés si tôt.
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Blessures, meurtrissures qui remontent à l'enfance. La famille, la transmission, l'hérédité parentale, les agissements ou comportements qui peuvent être néfastes voir traumatisants, les rapports mères-filles et la force de caractère pour s'en sortir...

Ne pas reproduire ; pour cela, il faut être doté d'une masse de volonté !

Un livre particulièrement émouvant qui m'a touchée au coeur, une écriture sans tabou, une vérité offerte cartes sur table, qui nous mène à certaines réflexions.

Pourquoi sommes-nous ainsi ? Est-ce que les angoisses des parents, la transmission d'amour ou pas influent sur leur progéniture ?

Combien l'enfance des uns et des autres est déterminante pour forger le caractère du futur adulte et son comportement dans l'avenir ?

Dans la vie rien n'est gratuit, les blessures indélébiles peuvent vous faire atteindre des sommets ou au contraire chuter au plus bas de l'abîme. Les relations mères-filles vont influer sur leurs débuts idylliques ou chaotiques. C'est, je pense, ce que l'auteure a voulu transmettre.

Dans ce dernier ouvrage, Élise Fischer se livre tout entière et nous confie sa famille à l'état brut, sans censure, sans mensonge, elle nous offre sa vérité, son ressenti, nous explique la perception du moins qu'elle en a eue depuis sa plus tendre enfance.

Cette famille lorraine par son père et alsacienne par sa mère dont certains noms ont été changés ; car ce n'est pas une attaque ou un règlement de compte qu'Elise a voulu transmettre dit-elle, mais une mise au point sur les caractères, rancunes et jalousies des uns et des autres qui ont pu oeuvrer à ce qu'est devenue cette femme brillante aujourd'hui.

Elle écrit : "Que sait-on des plus proches que l'on croit connaître ? Je ne veux blesser personne. Je veux seulement déchirer ce voile de nuit, si c'est possible. Libérer l'espoir et l'amour."

Comment transmettre l'amour maternel quand chacune de ces femmes n'en a pas reçu ? Une relation mères-filles qui se perpétue au fil des générations. Une remise en question sur la façon dont elle a voulu se sortir de cette spirale, une interrogation sur la façon dont elle a aimé ses très proches ; assez, pas assez ?

Belle étude ! Merci Élise Fischer pour cette mise en question.

Merci aux Editions Calmann Levy -Territoires, merci à Dorothée en particulier pour son envoi en SP.



J'ai été stupéfaite et choquée en apprenant la maladie qui frappe l'auteure depuis peu et dont elle nous en trace les grandes lignes en début et fin de roman. Mes respects Élise, le mieux que je puisse vous souhaiter est de souffrir le moins possible. Merci pour tout ce que vous nous avez offert et nous offrez depuis tant et tant d'années.
Lien : https://jose-lire-et-le-dire..
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Vidéo de Élise Fischer
Elise Fischer présente son rapport à la lecture. Elle explique comment, selon elle, le lecteur doit s?approprier l?histoire. En savoir plus sur « Sur le fil » : http://bit.ly/2i4htZN
Des coups de c?ur aux coups au ventre, Lena a tout vécu. C?est en prison, accusée de la mort d?un mari tyrannique, qu?elle libère les mots et les souvenirs de sa vie tumultueuse marquée par l?exil, l?univers du cirque, une passion amoureuse et la violence conjugale. Un roman poignant qui met en lumière une cause toujours de triste actualité.
1960, Nancy. Dans sa cellule de prison, Lina attend sans illusions l?issue de son procès. C?est au parloir, grâce à sa visiteuse, s?ur Marie-Bernadette, toute de patience et de douceur, que Lina peut malgré tout libérer sa parole, sa mémoire, et remonter le fil de son histoire : son enfance sous le soleil du Sud, sa vie de bohème dans les cirques, sa folle passion pour un danseur juif allemand pendant l?Occupation. Jusqu?à sa rencontre avec René? Parce qu?il lui avait montré un visage avenant, parce qu?il semblait réellement épris, elle, la jolie saltimbanque, a accepté de s?unir à lui. Mais comment se relever de l?épreuve quotidienne des coups, de l?humiliation, de la honte ? Un jour, à bout, elle l?a laissé mourir?
Un roman intense et plein d?espoir sur la dignité des femmes.
+ Lire la suite
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