Annie, une adolescente sans problème, est retrouvée morte nue, au bord d'un étang. Près d'un village, au fond d'un fjord norvégien. Elle a été noyée. Elle était sportive. L'assassin devait être quelqu'un qu'elle connaissait - elle n'aurait pas suivi n'importe qui - et aussi quelqu'un de fort. Quelqu'un surtout qui avait une raison de la tuer. Mais voilà, Annie était appréciée de tout le quartier. Elle connaissait tout le monde, elle n'avait pas d'ennemi, elle n'était pas empêtrée dans une quelconque embrouille.
Sejer aidé par Skarre, de la police locale, enquête. Sans indice, avec juste quelques témoignages qui ne mènent nulle part, trouver le coupable s'avère difficile. Sejer aime à dire qu'un assassin peut être n'importe qui. Un voisin respectable, par exemple. Ce sont les circonstances qui font de lui un assassin. Alors que s'est-il passé qui a amené une des connaissances d'Annie à devenir un assassin? Il faut donc, pour nos deux policiers, patiemment rechercher dans le passé du quartier ce qui a pu se passer. Interroger et encore interroger, en espérant qu'un détail passé inaperçu remonte à la surface.
L'enquête nous amène donc à rencontrer les habitants du quartier dont certains ont un profil plus ou moins inquiétant. Raymond, un trisomique qui élève des lapins et invite une gamine chez lui, perdant toute notion de l'heure, tellement il est content d'être avec elle. Halvor, l'ami d'Annie, un temps rejeté par Annie, un être solitaire qui vit avec sa grand-mère. Johnas le marchand de tapis qui a perdu, il y a peu, son jeune fils âgé de deux ans et dont la femme est partie. Jensvoll, l'entraîneur de l'équipe de handball dans laquelle Annie jouait et qui, peut-être aime trop les jeunes filles. Fritzner, le voisin d'Annie qui se définit lui même comme un « vieux cochon » et qui l'observait depuis sa fenêtre. Notre meurtrier est-il l'un d'eux?
Si je reconnais que la lecture est agréable, et l'intrigue intelligente, j'ai quand même été un peu contrarié par le manque d'ancrage dans la géographie du pays, par l'abandon du nom des rues en norvégien, et par le tutoiement (même si je sais que c'est devenu la règle en Norvège). Écrit en 1996,
Ne te retourne pas n'est pas le meilleur roman de
Karin Fossum, je recommande plutôt
La mort indienne, écrit en 2000, bourré d'émotion.