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Michèle Hechter (Traducteur)Patrick Mauriès (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782070738700
70 pages
le Promeneur-Gallimard (11/05/1994)
4.6/5   15 notes
Résumé :
Par une nuit d'hiver, surgit au sommet d'une urne une créature taciturne, portant écharpe et baskets. C'est le début d'un conte - une allégorie peut-être - d'une Désarmante Simplicité, et d'une Portée Universelle, pour les personnes cultivées de tous âges et de toutes origines. L'Invité Douteux est l'un des plus célèbres livres d'Edward Gorey.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"How profoundly analytic
Of his kith and kind
Is the second-rate critic
With his frustrate mind."
(E. Gorey, "Orbit")

Haha. Comme si Gorey avait le mauvais pressentiment qu'un jour il se fera "critiquer" par Lama. Tant pis...
Mais j'ai n'ai pas choisi ce petit album d'une douzaine de pages pour analyser la psyché particulière d'Edward Gorey (même si une psychanalyse un peu poussée de ses ouvrages ne serait certainement pas inintéressante !), mais pour vous parler de mon illustrateur préféré. Parler sans "critiquer", car j'aime plus que tout me perdre dans son univers irrévérencieux en noir et blanc...

Edward Gorey (mais aussi Ogdred Weary, D. Awdrey-Gore, Dewda Yorger, Mme Groeda Weyrd... selon l'anagramme du moment) est américain, mais ses dessins évoquent plutôt l'Angleterre puritaine du temps d'Edward ou de Victoria. Les manoirs (de préférence) hantés, les costumes d'époque, les regards cernés de noir comme au temps du cinéma expressionniste; le tout accompagné de textes courts à la fois monstrueusement morbides et irrésistiblement drôles. Cela ressemble à s'y méprendre à l'univers de Tim Burton; en tout cas, les deux partagent la même prédilection pour les hyperboles "gothiques".
Gorey se revendique du "nonsense" littéraire, de Lewis Carrol et d'Edward Lear, mais comme il considère leurs gentils limericks "ennuyeux", il nous propose sa version, aussi noire que l'encre de sa plume à la pointe fine.
Il illustre (évidemment) Poe, Lovecraft, Stoker... mais aussi Beckett, Wells, Updike, Eliot, et j'en passe. Il s'amuse à créer des livres miniatures comme des boîtes d'allumettes, il s'inspire du Tarot, des lettres de l'alphabet, de l'art topiaire... bref, tout ce qui lui tombe sous la main, pour créer des ouvrages inclassables. Adulte ? Enfant ? Satire ? Horreur ? Impossible de trancher...

Tout comme le reste, "L'invité douteux" (The Doubtful Guest, 1957) est difficile à mettre dans une boîte à une seule étiquette.
Imaginez un sombre manoir edwardien et ses nobles habitants. Y arrive un jour, sans être invité, une étrange créature :
"Than they saw something standing on top of an urn,
whose peculiar appearance gave them quite a turn."
Sa tête est mi-pingouin, mi-pommeau de canne, et ça porte une écharpe et des baskets en toile.
Ca s'incruste dans la vie de la pauvre famille d'abord sidérée et terrifiée, puis résignée. Ca mange à leur table, ça a des tendances cleptomanes, ça pique des crises en volant des serviettes dans la salle de bains. Ca a même détruit le gramophone et déchiré les livres, mais les années passent, et on vit toujours avec.
Les dessins sont excellents, le texte en alexandrins court, sec et marrant.

Poussée par une curiosité malsaine, j'ai fait un tour chez nos collègues de Goodreads, pour voir si quelqu'un aurait une idée quant à la genèse de ce pseudo-pingouin. Certains y voient un "Tanguy", incapable de quitter le giron familial, d'autres pensent que c'est un pari que Gorey a fait pour placer un tas de mots inhabituels.
Bref, ça ne m'a pas avancée, et je continue à penser que chaque famille à ses contraintes et ses secrets (son "skeleton in the closet", pour ainsi dire) et on apprend à vivre avec, qu'on le veuille ou pas.
Après tout, je vous laisse vous faire votre propre opinion, car l'album (en VO) est facilement accessible sur l'internet.
Cela permet de se faire une idée de cet étrange barbu aux tendances satirico-macabres.

Et quoi de mieux pour finir qu'une petite paraphrase de Waredo Dyrge (lui-même auteur de "The Awdrey-Gore Legacy Parody").
By Bar Abot al-Asthme :

"Each night Gorey fills me with dread
When he sits on the foot of my bed;
I'd not mind if he speaks
In gibbers and squeaks
But for twenty years he's been dead."

R.I.P., cher Wardore Edgy ! Toutes mes amitiés, Bob Latabay, Hamster.
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The Doubtful Guest surgit d'une urne comme le génie de la lampe pour notre plus grand plaisir. L'histoire de cet oiseau, de cet énergumène, qui s'invite un soir d'hiver dans une famille - qui devait bien s'ennuyer avant son arrivée - est étrangement familière. L'invité douteux n'agit pas comme il se doit, il agit comme un enfant qui ne sait pas être sage bien qu'il se punisse tout seul la face contre un mur qui s'obstine, ou comme un animal domestique imprévisible.

L'auteur parodie ces livres qui inculquent les bonnes manières parce que l'invité agit systématiquement de manière déplacée mais d'une manière agréable parce qu'il sert la logique poétique du non-sense d'un être hors catégories ayant sa logique à soi, tels les êtres les plus loufoques de Lewis Carroll.

PS : Merci pour la découverte Bobby_The_Rasta_Lama !
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Petit bouquin, ravissant, avec des illustrations assez étrange et une fin tout aussi bizarre, qui est donc cette invité? Drôle et aussi inquiétant que du Allan Poe, je ne serait pas étonné de voir Gorey dans les références d'un certain Tim Burton...
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Quelle est cette étrange créature portant des baskets blanches et une écharpe qui fait irruption dans le manoir de ces aristocrates britanniques et rend leur vie impossible ? Dix-sept ans plus tard, elle est encore et toujours là ! Que représente-t-elle ? D'abord représente-t-elle quelque chose ?
Un album sur l'absurde où les textes résument les dessins. J'ai aimé le décalage entre la situation de cette espèce de pingouin en baskets et la douceur qui émanent des dessins, malgré la noirceur des traits de ces dessins à l'encre si précis qu'ils tirent vers l'eau-forte.
La couverture, elle, est très gaie

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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critiques presse (1)
BullesEtOnomatopees
04 janvier 2013
Les œuvres d’Edward Gorey sont assez inclassables : des textes courts, parfois rimés, illustrés, qui oscillent entre littérature jeunesse et adulte[...]. Les illustrations, proches d’un travail de graveur, sont tout simplement sublimes. Et, paradoxalement, malgré cette noirceur et ce nonsense, il se dégage de ses œuvres un humanisme certain.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Au petit déjeuner il était toujours là;
Le thé, les toasts et un bout d'assiette avala."
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"En cette nuit d'hiver, lorsque la cloche tinta,
Ils allèrent ouvrir: nul ne se présenta."
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"Il dérobait les objets qu'il affectionnait
Et dans la mare, avec soin, les collectionnait."
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Videos de Edward Gorey (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edward Gorey
GOREYMANIA : exposition d'éditions rares et originales, musique, séances de voyance et tirage de mauvaise aventure avec un jeu de tarot Edward Gorey, et soirée costumée le 19 octobre 2013.
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