Ce livre est officiellement une édition actualisée de la version originale publiée en 2010. La mise à jour a en fait consisté à rajouter une longue introduction qui rassemble diverses informations récentes relatives au marché de l'art. Cette mise à jour est rédigée de manière désinvolte et elle est parsemée d'erreurs sur les noms et les lieux, dont une vraiment risible qui transforme en deux occasions le malheureux Basquiat en ‘Basquine'. Je soupçonne les deux auteurs d'avoir confié à un ou une stagiaire la rédaction de cette introduction qui n'apporte d'ailleurs pas grand-chose de neuf au sujet traité !
Au-delà de cet amateurisme éditorial, la partie historique datant de 2010 est plutôt au-dessus de la moyenne dans la catégorie des livres sur le marché de l'art écrits par des journalistes, même si elle date un peu et si elle est très marquée par la crise financière de 2008-2009 totalement effacée aujourd'hui. Certes le livre ne cherche pas à dégager une problématique d'ensemble ou à développer une pensée structurée mais c'est une suite de vignettes qui aborde les différentes facettes du monde de l'art ou plutôt du marché de l'art dans sa version haut du panier. Résultat d'une enquête de terrain assez fouillée, le livre aborde différentes questions tout à fait pertinentes mais sans vraiment y apporter une cohérence d'ensemble : comment les artistes percent-ils ? quels sont les 100 acteurs clés qui dominent le marché ? quelle est la relation entre le monde de l'art et le monde du luxe ? quelle est la situation du marché en Chine ? pourquoi les artistes français sont-ils moins chers que leur collègues étrangers ?
Comme le propos est de se focaliser délibérément sur la partie du marché la plus élitiste, le lecteur peut en retirer le sentiment que l'art n'est devenu qu'un terrain de jeu pour milliardaires. C'est oublier que l'iceberg de l'art a aussi ses parties immergées.
Malgré ses défauts, ce livre offre quelques bons passages, notamment ceux où Danièle Granet et Catherine Lamour font parler quelques personnes importantes du milieu comme le courtier Philippe Ségalot, conseiller du méga-collectionneur François Pinault, ou Nicolas Bourriaud, qui travaillait à la Tate Britain à Londres au moment de la rédaction.
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Plongée dans un monde où l'art côtoie le le luxe et l'argent pour le meilleur et pour le pire
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Depuis les années 80, ce sont les grands collectionneurs milliardaires qui lancent les artistes comme Eli Broad, les Floridiens Mera et Don Rubell, le Français François Pinault ou l'Anglais Charles Saatchi. Ils s'offrent les meilleures oeuvres des artistes qu'ils ont eux-mêmes contribué à lancer et donnent le ton à l'échelle de la planète.
Les grands collectionneurs sont devenus des personnages de la presse people, au même titre que les vedettes de cinéma de Hollywood ou de Bombay. La presse international suit leurs moindres faits et gestes, épie leur mode de vie et le répercute sur les lecteurs et les téléspectateurs du monde entier. Leurs choix artistiques influencent les directeurs de musées à la recherche de tendances. Par là, ils deviennent les garants de la qualité et de la cote des artistes qu'ils ont élus. Ils se liguent avec des musées pour qu'ils les exposent et les promeuvent, et avec les grands galeristes pour qu'ils les vendent.