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EAN : 9782246804130
208 pages
Grasset (09/01/2013)
3.94/5   62 notes
Résumé :
"Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une 'Déclaration des Droits de la Femme' qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes. Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Ainsi soit Olympe de Gouges est un ouvrage en deux parties, la première est une biographie dans laquelle Benoîte Groult s'attache au profil politique d'Olympe de Gouges. Ne sachant ni lire ni écrire quand elle arrive à Paris, elle apprendra progressivement et utilisera des assistants à qui elle dictera ses nombreuses interventions. Au travers de ses combats, nombreux, de la réduction de la dette par une contribution volontaire de chacun, à la défense des plus faibles - femmes, fille-mères, femmes célibataires, veuves, indigents, lutte contre l'esclavage des noirs qu'elle exprime dans une pièce de théâtre qu'elle fait jouer à la Comédie française, c'est une femme entière, courageuse et d'une énergie à toute épreuve que l'on peut découvrir. Fourmillant d'idées souvent pragmatiques, elle embrasse toutes les problématiques, aucun des combats qu'elle entreprend ne l'épuise, mettant en oeuvre sa propre fortune et tous les moyens de communication de l'époque au service des causes qu'elle défend : journaux - elle créé même son propre journal - placards sur les murs, pièces de théâtre, courriers directs aux intéressés ou aux décideurs.
La deuxième partie reprend les textes originaux où elle expose ses idées avant-gardistes, altruistes quelques fois simples à mettre en place mais un purisme, une véhémence de propos et surtout une opposition politique de ses détracteurs vont la desservir. On ne peut en aucun cas lui reprocher son manque de courage, elle en déborde en touchant aux sujets sociétaux : elle rédige le contrat social de l'homme et de la femme (une nouvelle mouture de contrat de mariage complètement novateur) et, anticipant la critique, ajoute dans son langage fleuri et tout personnel "Voilà à peu près la formule de l'acte conjugal dont je propose l'exécution. A la lecture de ce bizarre écrit, je vois s'élever contre moi les tartuffes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale". Elle demande le droit au divorce et un statut pour les enfants naturels (qu'elle était elle-même).
Mon seul bémol est le style de l'époque et j'ai eu quelquefois du mal à suivre ses démonstrations mais elle reste une personnalité incroyable et j'ai eu plaisir à découvrir, Olympe de Gouges sa vie de combattante et sa mort presque revendiquée, une progressiste pure et dure.
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«Parce qu'elle a été la première en France, en 1791, à formuler une «déclaration des droits de la femme» qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes.
Parce qu'elle a été la première  « féministe » à comprendre, bien avant que ces mots en -isme n'existent, que le sexisme n'était qu'une variante du racisme, et à s'élever à la fois contre l'oppression des femmes et contre l'esclavage des Noirs.
Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants- dits -bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal.
Enfin parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un idéal.
En lui tranchant la tête, en 1793, les révolutionnaires de la Terreur un acte symbolique : avec sa tête allaient tomber également ses idées féministes, ses utopies souvent prophétiques, que l'on attribuera à d'autres, et disparaître ses écrits innombrables, pièce de théâtre, mémoires, manifestes politiques, romans détruits ou enfouis dans l'Enfer des bibliothèques, et que personne ne se souciera de publier pendant deux siècles.»
Il fallait bien rappeler qui était Olympe de Gouges, née Marie Gouze, fille « reconnue » par Pierre Gouze, boucher de son état, et enfant illégitime du marquis le Franc de Pompignan.
Elle n'aura rien lâché, rien concédé face aux hommes de la Terreur.
Elle se met à écrire à l'âge de trente deux ans et rien n'arrivera plus à la faire taire.
D'une arrogance extraordinairement pertinente, elle deviendra l'ennemie déclarée de Robespierre.
L'égérie de la république est une femme, « Dieu que Marianne était jolie... ».
Mais voilà Olympe de Gouges ne cessera pas de demander le droit de parole pour Marianne et ses soeurs. Elle ne lâchera rien. Placardant ses écrits sur les portes de Paris. Provoquant ses ennemis en duel. Courage inouï. «  Profitez de la leçon que je vous donne : on trouve communément des hommes de votre espèce, mais apprenez qu'il faut des siècles pour faire des femmes de ma trempe ».
En 1785, sa pièce de théâtre Zamore et Mirza, sera la première à dénoncer l'esclavage. Pièce jugée incendiaire car risquant de provoquer une insurrection dans les colonies ...«Elle sera la seule femme citée en 1808 dans les listes des hommes courageux qui ont plaidé ou agi pour l'abolition de la Traite des Noirs »
Elle parla d'assistance sociale, d'établissement pour les vieillards, de refuges pour les enfants d'ouvriers, d'ateliers publics pour les chômeurs ( idée reprise en 1848 sous le nom d'Ateliers Nationaux), demanda 'assainissement des hôpitaux et des maternités.
Elle interpelle, elle condamne, elle désigne. Mais elle ne fait pas que cela. Elle pense, elle réfléchit. Elle élabore. Elle planifie sa politique. Elle invente l'idée d'une taxe sur le LUXE ! Une idée que nous avions repris, ( faut il rappeler qu'il n'y a pas si longtemps en France existait une Tva à 33 % sur les objets de luxe), l'idée d'Olympe ne fut pas entendue au 18e siècle, et la notre au 20e siècle fut belle et bien perdue....
Elle défendra, comme le fera Flora Tristan, la grand mère de Paul Gauguin, la statut des enfants non reconnus. le seul a entendre de Gouges sera Condorcet, lui aussi en perdra la tête dans un panier d'osier.
De Gouges savait qu'elle risquait bien plus que la fessée, ( c'était là en effet la punition infligée aux femmes en place publique par le comité de Salut publique.) de Gouges tenait bien plus à sa tête qu'à ses fesses, et pourtant elle savait qu'en défendant ses idées elle risquait de la voir tomber.
«  Les femmes ont le droit de monter à l'échafaud. Elle doivent avoir également celui de monter à la tribune ».
La convention de 93 interdit tout rassemblement féminin.
Elle a quarante cinq lorsque le Comité du Salut Public referme des griffes sur Olympe. Son appel à un état fédératif fut pour Robespierre le mot de trop. On lui diagnostiqua une « folie réformatrice ». Opposition au féminin cela se traduit en langage mysogine par : hystérie, maladie de quelque mauvais sang. Pour Olympe ils choisissent : paranoïa reformatoria. L'inquisition n'étant plus de mise sous la révolution, le terme d'hérésie ne fut pas prononcé.
Et puis comme cela ne suffit à la faire taire, et que les bûchers étaient oubliés, sur sa nuque une lame est tombée.
Elle aura subi la haine du club des Colons, la méfiance des Comédiens -français, les mâchoires de Robespierre, alors il fallait bien que dans ce siècle elle reçut l'hommage que lui devait au moins une bonne moitié de la nation.

Astrid Shriqui Garain
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Ce n'est pas seulement une biographie d'Olympe de Gouge que nous propose Benoîte Groult, c'est surtout un recueil de ses idées de femme lucide sur la condition de son sexe. L'autre sexe ainsi que le qualifie Simone de Beauvoir. Celui qui depuis l'aube des temps vit dans l'ombre de la mâle domination. Idées qu'Olympe de Gouge a traduites en d'innombrables textes placardés dans la capitale ou adressés aux tenants du pouvoir dans la frénésie de son combat. Idées qu'elle a aussi mises en scène dans les pièces de théâtre de son cru.

Des idées très avancées sur son temps. En ce sens qu'il n'était pas prêt à les recevoir. Mais de toute façon très en retard sur ces millénaires d'apparition de l'humanité sur terre. On dirait aujourd'hui qu'elles étaient très modernes ces idées. Sans doute pour dire qu'elles nous semblent encore d'actualité.

Son tort a été de les clamer haut et fort ces idées, à la face de ceux qui, bien qu'eux-mêmes initiateurs de procès en crimes contre le peuple devenu souverain, avaient oublié que le peuple est constitué pour moitié de femmes. Ils n'étaient donc pas prêts à faire leur propre procès pour avoir tenu sous le joug celle à qui ils ont imposé leur supériorité, forcément usurpée. Olympe de Gouge a cru pouvoir initier une autre révolution dans la Révolution. Elle ne réclamait ni plus ni moins que le droit de monter à la tribune puisqu'on lui opposait celui de monter à l'échafaud.

Emancipation de la femme, plaidoyer pour le droit au divorce à son initiative et un statut équitable pour les enfants naturels, mais aussi abolition de l'esclavage, création d'une caisse patriotique, forme de sécurité sociale qui ne disait pas encore son nom, d'un théâtre national en contre-poids d'une Comédie Française monopolisant la création, ouverture de maternité offrant de bonnes conditions sanitaires aux femmes en couche, le tout porté par une déclaration universelle des droits de la femme, tels étaient ces idées d'avant-garde étouffées par des millénaires de soumission. Une révolution qui dans sa grande naïveté irait au bout de celle engagée en 1789. Une révolution que les tenants du pouvoir du moment ont travesti en contre-révolution, afin de ne rien perdre des prérogatives qu'ils venaient de s'arroger à grand renfort de têtes coupées. La monarchie était tombée mais pas le patriarcat.

On n'en attendait pas moins de Benoîte Groult dont on connaît la pugnacité en termes de combat pour que non seulement notre siècle connaisse enfin l'équilibre, mais aussi pour que s'établisse la reconnaissance de l'usurpation de statut au bénéfice du seul mâle. Que soient moqués ceux qui se sont rendus illustres aux yeux de leur congénères en proclamant des sentences du style : « Il y a un principe bon qui a créé l'ordre, la lumière et l'homme. Et un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme. » (Pythagore au 5ème siècle avant notre ère).

Bel hommage de Benoîte Groult à celle dont le courage, poussé à l'inconscience, l'a fait monter à l'échafaud, sans renier ses convictions, convaincue de son bon droit. Ce que Benoîte Groult restitue bien à la lecture de son texte, c'est la solitude de cette femme dans son combat. Abandonnée par son père naturel auprès d'une famille d'adoption, elle forgea elle-même sa propre culture, mena seule son combat pour que soit réservée à la femme une autre condition que celle destinée à élever les enfants de son époux. Elle n'a pourtant pas trouvé le levier propre à soulever l'enthousiasme de ses contemporaines. Même son propre fils l'abandonna à son rêve d'une société juste et équilibrée.

Les deux premiers ouvrages que j'avais lus de la main de Benoîte Groult avait forgé mon engouement pour cette auteure. J'ai été comblé de pouvoir, grâce à elle, faire la connaissance de cette femme d'autant plus méritante que son combat fut solitaire à une époque où l'on ne risquait rien moins que sa vie pour faire valoir ses idées.
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Dans ce petit volume, l'auteure féministe très connue Benoîte Groult compose, en deux parties égales, une assez brève biographie de la femme de lettres et révolutionnaire Olympe de Gouges – que l'on n'associe généralement qu'à sa Déclaration des Droits de la Femme de 1791 – suivie d'une anthologie de quelques écrits politiques de la protagoniste.
La biographie est suffisamment riche pour faire état d'une pensée ainsi que d'un engagement plus articulés que le seul militantisme féministe et révolutionnaire. Les textes, même si la sélection privilégie les « placards » et autres articles de circonstance courts outre la célèbre Déclaration, suffisent à me faire douter que cette dernière soit son écrit le plus intéressant, le plus abouti ou le plus représentatif de sa philosophie. Toutefois, la perspective propre à Groult tend à s'attarder principalement sinon exclusivement sur l'immense ostracisme misogyne auquel Olympe fut confrontée dans toutes les étapes de sa vie, par une pléthore de citations dédaigneuses, sarcastiques, abaissantes, calomnieuses, qui, à mon avis, faillissent à élucider deux points absolument essentiels de son parcours : de quelle formation culturelle et de quels appuis sociaux l'héroïne put-elle bénéficier pour mûrir d'un état de probable semi-illettrisme (de surcroît, étant Occitane, elle ne tenait même pas le français pour sa langue maternelle) à une sophistication intellectuelle et littéraire tout à fait remarquable ; et de quelle manière le mépris contre son sexe et l'humiliation contre sa personne – en particulier l'accusation d'immoralité (Restif de la Bretonne l'avait placée dans sa « Liste des Prostituées de Paris ») – se métamorphosèrent en haine et rivalité politiques aussi profondes que son arrestation et sa décapitation paraissent vraisemblablement dues à une hostilité personnelle de Robespierre.
Née en 1748 dans une famille relativement modeste comme fille illégitime jamais reconnue d'un marquis lettré, Marie Gouze alias Olympe de Gouges est mère et aussitôt veuve à dix-sept ans lorsqu'elle « monte » à Paris, et « elle inspire une passion durable à un riche célibataire » qu'elle refusera d'épouser, malgré son manque d'instruction et de patrimoine. Sa carrière littéraire commence en 1785 par le théâtre, en particulier par une pièce intitulée Zamore et Mirza qui dénonce l'esclavage et la traite négrière. Si elle se met à dos à la fois les Comédiens-Français et le lobby très puissant des colons, il est aujourd'hui encore passionnant qu'elle ait opéré d'emblée le lien entre l'oppression des Noirs et celle des femmes, et qu'un thème aussi polémique et socialement critique soit abordé pour le première fois au théâtre par elle, une femme. Dans les années suivantes, ses oeuvres dramaturgiques conservent la marque de cet engagement politique : par ex. dans Les Voeux forcés (sur les jeunes filles non dotées contraintes à prendre le voile), dans son ode funèbre à Mirabeau, intitulée Mirabeau aux Champs-Élysées (1791). Olympe de Gouges possède désormais une telle renommée comme dramaturge qu'elle peut se permettre de défier Beaumarchais à une joute publique.
Parallèlement, depuis 1788 et durant les années de la Révolution, elle publie ses premières brochures politiques : « La lettre au peuple ou projet d'une caisse patriotique », puis les « Remarques patriotiques » dans lesquelles se dessine le contour de son action révolutionnaire. Celle-ci est caractérisée par des propositions très concrètes, en dehors d'un cadre théorique unitaire : un projet d'assistance sociale pour les vieillards et les enfants d'ouvriers au lieu de la charité, des ateliers publics pour ceux qu'on appellerait plus tard les chômeurs, l'aménagement hospitalier des maternités, au sens et selon nos exigences modernes de l'hygiène, au lieu des hôtels-dieu. Ensuite, elle prônera l'instauration d'une contribution fiscale volontaire pour redresser la dette, un impôt sur le luxe, la construction d'un second théâtre national aux côtés de la Comédie Française, l'abolition de l'esclavage, une réforme de l'institution matrimoniale assortie du droit au divorce et d'un statut équitable pour les enfants naturels. Il est évident qu'elle n'aspire pas à créer une théorie féministe qui aille au-delà de l'égalité formelle des femmes et des hommes devant la loi – cf. par ex. l'art X de la Déclaration : « […] la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune [...] » – et d'une exhortation à la solidarité « sororale » des femmes. de même, du point de vue révolutionnaire, il apparaît qu'elle a évolué d'un soutien à une monarchie constitutionnelle égalitariste entre les « trois états » avec accès des femmes à toute fonction et administration, à un républicanisme modéré en ligne avec les Girondins et très opposé à Robespierre et Marat. Elle est pragmatique en politique et s'attelle à des problèmes spécifiques face auxquels elle propose des solutions concrètes, souvent avec autant d'humour que de confiance en elle : « Les Merveilleux de la Cour crièrent à l'audace et prétendirent qu'il valait mieux que je fisse l'amour que des livres. J'aurais pu les en croire... s'ils avaient été en mesure de me le persuader ! » (cit. p. 52).
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"On ne saurait nier, sans doute, qu'il existe des femmes très supérieures à la moyenne des hommes, mais ce sont des cas aussi exceptionnels que la naissance d'un monstre". Ces paroles sont d'un psychologue en 1875. Rares en effet sont les personnalités qui se sont intéressées au cours de l'histoire à ces femmes qui se sont battues pour leurs droits. Les reines, les courtisanes ont eu leurs biographe, mais il a fallu attendre 1871 pour voir la première biographie d'Olympe de Gouges. L'histoire longtemps écrite par les hommes s'intéressait aux hommes. Peu de penseurs hommes se sont aussi battus pour le droit des femmes. Condorcet fut l'un d'eux, mais il fut vite oublié, emprisonné puis guillotiné par Robespierre.
Parmi ces destinées longtemps passées sous silence, il y en a eu une qui mérite de faire parler d'elle: Olympe de Gouges.
On peut trouver son écriture naïve, maladroite, particulièrement dans ses pièces de théâtre, mais elle s'est battue pour de nombreuses idées, comme le montre la compilation de ses textes politiques à la fin de ce livre, introduit par une militante féministe, Benoite Groult.
Elle était en faveur de l'union libre, du divorce, du respect et de l'égalité des droits des enfants naturels, pour des maternités qui ne soient pas des mouroirs faute d'hygiène, pour un impôt sur le luxe et les tenues ostentatoires, pour le droit des esclaves noirs...et surtout, pour son adaptation et sa transposition des Droits de l'Homme en Droit de la Femme.

Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, aussi bien sexuelles que politiques, parce qu'elle voulait remettre en cause un gouvernement trop centralisé au profit de la décentralisation, elle a payé de sa vie sa fidélité à ses idéaux. La Terreur lui coupa la tête en 1793.
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critiques presse (1)
LaPresse
14 mars 2013
Celles qui fréquentent la plume vive et drôle de Benoîte Groult la retrouveront avec plaisir dans cet ouvrage captivant qui raconte la vie d'Olympe de Gouges, auteure de la première déclaration des droits de la femme en France, en 1791.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Si désordonnées, naïves ou excessives que nous apparaissent les pages qu'elle nous laissées, elles témoignent en tout cas en faveur d'une femme qui a pressenti ou défendu toutes les causes généreuses de son époque et qui a eu l'audace de changer un mot, un seul, à l'article 1 de la Déclaration des Droits de l'Homme : "Toutes les FEMMES naissent libres et égales en droit." Ce seul mot était un défi lancé aux hommes. Il procédait d'une idée si novatrice, si dérangeante, si révolutionnaire en mot, qu'il menaçait l'équilibre de la famille et celui de la société. Il justifiait aux yeux de la majorité de ses contemporains qu'Olympe fut condamnée au ridicule, à la violence, puis à la mort, et qu'elle laissât à la postérité le souvenir d'une irresponsable.
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Son biographe, Charles Monselet, dans "les oubliés et les dédaignés", s'empresse de signaler que, comme les hommes se tuent à le leur répéter, la littérature est nuisible pour la femme : "Elle ne s'aperçoit pas que les roses expirent sur ses joues et que la solitude se fait autour d'elle. Déjà, chose inévitable, la littérature a exclu la coquetterie : son œil devient hagard, sa chevelure est dépeignée comme une métaphore de mauvais goût. Triste destinée des auteurs femelles !".
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Et vous, magistrats qui allez me juger, apprenez à me connaître ! Ennemie de l'intrigue, loin des systèmes, des partis qui ont divisé la France au milieu du choc des passions, je me suis frayé une route nouvelle ; je n'ai vu que d'après mes yeux ; je n'ai servi mon pays que d'après mon âme ; j'ai bravé les sots, j'ai frondé les méchants et j'ai sacrifié ma fortune entière à la révolution.
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Condorcet fut presque seul, lors de la révolution, à prôner l'égalité des droits comme fondement unique de toute institution politique. "Pourquoi des êtres exposées à des grossesses et à des indispositions passagères ne pourraient-ils exercer les droits dont on n'a jamais imaginé de priver les gens qui ont la goutte tous les hivers, ou qui s'enrhument aisément ?".
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« Ou aucun individu de l'espèce humaine n'a de véritables droits ou tous ont les mêmes. Et celui qui vote contre les droits d'un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a déjà abjuré les siens. » Olympe de Gouges.
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Vidéo de Benoîte Groult
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Catel nous a reçu dans son atelier parisien pour raconter les prémices de cette bande dessinée sur Benoîte Groult, icône féministe qui s'est battue toute sa vie en faveur des droits des femmes.
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L'histoire de Catel a été recueillie au micro de Camille Bichler. Ce podcast a été produit par Johanna Bondoux pour le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême et parrainé par l'Institut René Goscinny (https://www.institut-goscinny.org/).
Montage et Mixage : Adrien Leblond Assistante de production : Morgane Mabit
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