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EAN : 9782073018540
800 pages
Gallimard (02/03/2023)
3.77/5   15 notes
Résumé :
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres œuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D’où vient l’absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu’en 1947 ? Comment expl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Aucune exposition, aucune étude n'avait abordé l'angle qu'à choisi Annie Cohen-Solal pour comprendre l'homme Picasso au prise avec son statut d'artiste en France de 1900 à sa mort. Un étranger nommé Picasso est une enquête inédite, magistrale et extrêmement fouillée sur l'artiste et son oeuvre, concernant aussi sa situation avec l'administration française.
Parce que Paris était la capitale des arts au début du XXè siècle, nombre d'artistes étrangers viennent en France pour participer au foisonnement créatif de l'époque. Picasso, enfant prodige, arrive à Paris à 19 ans, en 1900.
Comme tous migrants, à son arrivée à la gare d'Orsay, Picasso accompagné de Casagemas, son ami, rejoint la communauté des catalans exilés de Montmartre.
Ils y restent suffisamment de temps pour s'enivrer aux plaisirs de l'alcool et du sexe, en bref, s'exalter de tous les excès qu'offrent la capitale. Après quelques mois, ils rentrent à Barcelone. Casagemas revient seul à Paris en février 1901 pour revoir une jeune femme qu'il aime passionnément. Mais, il se suicide devant le refus de celle-ci.
Annie Cohen-Solal donne vie à son enquête en partageant ses recherches au fil de ses questions, de ses trouvailles et de ses intuitions auprès des différents lieux d'archives, par exemple celles du Musée Picasso de Paris, celles de la Préfecture de police, archives nationales, etc.
Dès 1901, Picasso fait l'objet d'une surveillance par des individus attachés à suivre les agissements du groupe anarchiste catalan (et notamment, l'obscur Manach, son premier marchand). Ils enquêtent pour le compte du commissariat de la police locale. du coup, le commissaire André Rouquier conclut » …de ce qui précède, il résulte que Picasso partage les idées de son compatriote Manach qui lui donne asile. En conséquence, il y a lieu de le considérer comme anarchiste. « , même si rien de tangible n'est trouvé !
Finot, Foureur, Bornibus et Giroflé, ces pieds nickelés délateurs, réussissent à ouvrir sur l'artiste un dossier à la Préfecture de Police de Paris, dossier qui le suivra toute sa vie !
Une enquête d'historienne ...
A partir du travail de recherche expliqué pas à pas, Annie Cohen-Solal apporte de nombreux détails concernant les réserves que ne cessent de mettre en place l'administration française pour considérer cet artiste précurseur comme un génie inégalé.
A partir de cette situation, c'est toute la politique française face à l'immigration qui est décodée. Après avoir exploité la main d'oeuvre étrangère, la France n'a de cesse de développer la xénophobie et multiplie les renvois arbitraires.
Picasso n'échappe pas à cet ostracisme. Sa carrière décolle en Russie, comme l'a montrée la présentation de la collection Sergueï Chtchoukine à la fondation Vuitton et aux États-Unis de 1929 à 1939 en quadruplant sa côte. Son tableau Guernica présenté en 1937 est de renommée internationale. Et, pourtant, son dossier de naturalisation déposé en 1940 est refusé !
Annie Cohen-Solal démontre, toujours à partir de diverses archives, comment Picasso, en stratège appliqué, se constitue, à chaque étape de son essai d'intégration, un réseau sur lequel il s'appuie pour accomplir la mission qu'il s'est fixé, celle de révolutionner l'art mondial et d'être reconnu de tous.
Le premier cercle composé d'Apollinaire, Max Jacob, Braque, Daniel-Henry Kahnweiler, etc. explose avec la première guerre mondiale, la saisie des biens des étrangers et la non intervention de l'Espagne dans le conflit. Picasso reste « avec les femmes, les retraités et les expatriés ».
De même, pendant la seconde guerre mondiale, Picasso passe au travers de cette France occupée et sait composer avec les collaborateurs, même si son oeuvre est qualifiée d'art dégénéré.
Des essais d'explication ...
Comme le suggère Annie Cohen-Solal, ce statut précaire et incertain a entretenu sa duplicité le faisant souvent louvoyer entre les différents bords tout en sachant s'entourer de soutiens nécessaires devenus indispensables. Seulement, les périodes sont troubles et peu sûres, même pour un tacticien qui a appris de ses erreurs !
Comment expliquer autrement son attitude au moment de la déportation à Drancy de son ami Max Jacob, son premier ami à Paris. Solliciter par Cocteau, Picasso n'a rien fait ! de façon prémonitoire, Picasso avait écrit dans une lettre le 11 avril 1913 à son marchand Kahnweiler » je me conduis très mal avec tous mes amis je ne ecris à personne mais je travaille je fais des projets et je ne oublié personne et vous ». !
Après la seconde guerre mondiale, lorsque ses idées politiques rejoignent, avec l'aide d'Aragon et d'Eluard, le parti communiste français, Picasso l'utilise à la fois comme tremplin (sa fameuse colombe est connue de beaucoup), comme bouclier (l'artiste donne a de nombreuses communes des dessins), et comme passeport (impossible dans ses conditions, d'envisager que l'administration le marginalise comme un immigré).
Une enquête exceptionnelle !
Présenter cette enquête en si peu de mots est pour moi frustrant, tant Un étranger nommé Picasso m'a éblouie de précisions sur la vie de cet artiste exceptionnel. Annie Cohen-Solal détaille son travail d'historienne complété par sa connaissance des arts et la vision sociale de ses recherches dans un souci constant de simplicité et de documentation argumentée.
Annie Cohen-Solal dédie son travail A l'artiste qui, pour construire sa carrière, est entrain de traverser l'Afrique à pied ou la Méditerranée sur un canot de fortune. Car évidemment, l'histoire de Picasso renvoie vers notre présent et au futur dont nous devrons, un jour, rendre compte !
A la lecture des mots, puis des poèmes de l'artiste, la solitude de l'émigré se montre nue et le contraint à la réussite par rapport à sa famille ou sinon c'est l'immense oubli. Par contre, ressenti comme étranger par ceux qui l'accueillent, son isolement est encore plus criant, jamais totalement un parmi d'autres ! L'administration ne fait que refléter le climat sociétal. Et, aujourd'hui, il faut rappeler encore et encore notre humanité. Alors, cet essai et l'exposition présentée au Musée de l'Immigration à l'automne pourra peut-être en convaincre quelques uns !
En conclusion
Faut-il aimer les vieux papiers pour découvrir cet essai ? Faut-il aimer l'histoire moderne et particulièrement celle de l'art ? Faut-il aimer les secrets, les non dits, etc ? Oui, triple oui, bien sûr ! Sauf que Annie Cohen-Solal raconte l'histoire d'un étranger dans la France du XIXè siècle, si peu éloignée de celle d'aujourd'hui. La notoriété de Picasso montre qu'un dossier arbitraire peut être constitué dès l'arrivée dans notre pays, comme un fichier S, arbitrairement désigné, qui pourrait en plus aujourd'hui être soumis à la vindicte des réseaux !
Sur le blog
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/07/14/annie-cohen-solal/
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Je m'interrogeais parfois sur le sort qu'avait réservé une partie des intellectuels français à ce peintre célèbre en oubliant de le citer ou en discréditant son travail, laissant se répandre parmi une grande partie de la population une image négative à son sujet.
J' admire Mme Cohen-Solal d'avoir pris un parti pris résolument favorable à l'homme dans sa globalité, sans appuyer sur le côté que certaines personnes aimeraient tant mettre en avant comme si cela reflétait réellement cet artiste, notre contemporain pris dans la tourmente de ce XXe siècle qui a vu alterner les périodes d'euphorie collective et les périodes sombres et terribles pour les familles.
Je m'explique sur mon enthousiasme envers cet ouvrage. J'ai lu, il y a quelque temps maintenant, un livre sur la vie de Che Guévara intitulé « Che, une vie révolutionnaire » écrit par Jon Lee Anderson publié chez La librairie Vuibert fin 2020 illustré par José Hernandez et je n'ai pas aimé le parti pris de l'auteur et sa façon de travailler son récit. Je ne comprends pas comment on peut écrire une biographie en n'aimant pas son personnage. Avoir de l'empathie pour lui, procure certainement une envie d'en savoir plus sur sa vie, mais apparemment avoir de l'antipathie aussi. Dans ce récit illustré remarquablement (il est vrai), la vie du personnage est racontée à l'aune de documents issus uniquement des archives de sa famille et surtout d'après les archives de la C.I.A. Et c'est ce point de vue de policier et de parti pris « marcarthysant » qui est mis en avant. Non seulement ce livre a écorné les beaux espoirs de ma jeunesse, mais il me montre que les méthodes de recherches universitaires de ce côté de l'Atlantique ne sont pas les mêmes.
Alors quand je vois que la masse de documentations sur laquelle vous vous appuyez pour raconter la vie et l'oeuvre de Picasso votre ouvrage est beaucoup plus riche que les deux pauvres sources de cet Anderson.
De même, quand François Bon raconte l'histoire du groupe de rock Led Zeppelin (Albin Michel 2008),c'est avec passion pour la musique et les hommes. A sa lecture on ressent qu'il a aimé les musiciens et qu'il a pris plaisir à construire et écrire son récit.

J'ai envie de vous faire partager la joie que j'éprouve à la fin de chaque chapitre, en découvrant l'artiste, ce Léonard contemporain dans sa découverte de la vie parisienne au début du XXe siècle, de ses déconvenues, de ses rencontres capitales qui lui ont permis de vivre de son talent et surtout de son travail. Cette ode au travail du peintre est remarquable car il efface les « ragots populaires » que j'entends encore autour de moi quand un enfant peint maladroitement et que l'on dit alors qu'il fait du Picasso.
C'est vrai qu'il a été longtemps stigmatisé et pour sa peinture (incomprise par le public) et ses engagements politiques. Aujourd'hui il trouve sa place dans notre Panthéon intellectuel. Mais depuis quand ?
Je suis allé admirer l'exposition à Angoulême que le musée de la BD lui consacre cette année, ce qui traduit l'évolution de nos gouts depuis 100 ans, même si l'artiste n'est vu ici qu'à travers ses coups de crayon. Mais on y découvre son attachement à tout ce qui est dessiné quel que soit son origine géographique ou artistique.
Aussi je me dis que si Picasso est un génie en tant que peintre, il l'est aussi comme homme de bien.
Et puis, j'apprends à mieux connaitre son talent de peintre, d'artiste, je comprends comment il est devenu une figure incontournable de l'art contemporain.
Seul bémol le chapitre 3 qui m'a laissé sur ma faim concernant les anecdotes ou/et les rencontres qu'il a faites au cours de la période 1019-1939 et qui ne vont pas à leur terme, le lecteur étant censé connaitre l'issue de leur rencontre. Je pense aux demandes de Breton pour illustrer son oeuvre… Je ne sais pas si l'artiste a consenti à lui faire son portrait comme il le demandait….
Les chapitres suivants sont passionnants et terminer ce récit, en apothéose sur la très grande générosité de Picasso pour ses « frères », ses amis, ses camarades connus et inconnus et tous les gens qui ont visité la Cote d'Azur en passant par Vallauris avant et après sa mort fait du bien au lecteur que je suis.
Jamais plus je ne regarderai ses tableaux ou ses reproductions sans penser à cet ouvrage et aux excellents commentaires que vous avez su aller chercher au bon endroit et les mettre ainsi à notre disposition, nous permettant de comprendre et d'admirer tout simplement le dessin, la sculpture ou la céramique.
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Cet ouvrage est le résultat d'une enquête minutieuse qui présente les diverses étapes de la création de l'oeuvre et de l'évolution de la situation sociale de Picasso.
La thèse que soutient l'auteur est la précarité de la situation (sociale, psychologique, administrative…) de Picasso dans la France du XXème siècle stigmatisante à l'égard de « l'étranger ». le point d'orgue de cette démonstration est le refus infligé à Picasso lors de sa demande de naturalisation en 1939 !
L'ouvrage d'Annie Cohen-Solal est remarquable de détails et précisions. Il permet de s'approcher au plus près de l'état d'esprit de Picasso tout en suivant la création et la diffusion de son oeuvre.
Au-delà du cas Picasso, cet ouvrage conduit une fois de plus à s'interroger sur le lien entre l'artiste et son oeuvre.
Si la thèse soutenue par Annie Cohen-Solal est convaincante au regard du statut social de Picasso, elle n'embrasse pas pour autant toute la personnalité de l'artiste. D'autres auteurs, d'autres témoignages ont déjà apporté bien des nuances à ce portrait pour le moins contrasté.
Pour autant est-ce au regard de la personnalité de l'artiste que l'on doit apprécier son oeuvre ? La réponse doit elle aussi s'accompagner de multiples précautions.
Dans le cas de Picasso, mais c'est vrai de certains autres artistes, il n'est pas interdit de penser que l'oeuvre produite dépasse la personnalité de l'artiste. Cette oeuvre sera encore étudiée, commentée, elle servira d'étape, d'inspiration …. quand celui qui l'a créée sera vaguement situé dans un lieu, une époque dont le contexte paraîtra un peu flou.
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Être exhaustif sur Picasso est impossible tant sa vie fut longue , mouvementée et son oeuvre proliférante . Dans son passionnant essai Annie Cohen-Solal a choisi l'angle particulier du statut social :de l'immigré marginalisé et vaguement subversif à l'idole mondialisée le parcours fut chaotique , scandé par les soubresauts du monde ( 1ère et deuxième guerre mondiale , guerre froide) .Sous le signe du paradoxe : artiste consacré aux USA et en Europe , ignoré en France son lieu de résidence. Débouté de sa demande de naturalisation , puis la refusant quand elle est offerte. L'essayiste se livre à une enquête minutieuse et nous en expose les étapes , les sources ; il est beaucoup question d'argent , de femmes , de peinture et plus curieusement d'une certaine culture policière « à la française » qui semble bien être encore d'actualité.
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Un étranger nommé Picasso est une énième biographie sur Picasso dans laquelle on découvre peu de choses qui n'aient pas été publiées par ailleurs. D'autres biographies explorent l'artiste sous plus d'angles et enrichissent le portrait malheureusement trop romancé donné dans cet ouvrage. La biographie est un hommage à l'artiste plus qu'un travail sur sa vie, dès la première page, on a l'impression que l'artiste était un malpropre rejeté de partout et qu'il a accompli une prouesse rare en émigrant en France, alors que son père était professeur d'art. Certains passages comme la correspondance avec l'Espagne essaye de rajouter un ton larmoyant pour montrer une déchirure intérieure bien plus supposée que réelle. Si vous cherchez une biographie complaisante avec Picasso, je conseille cet ouvrage, malheureusement les temps ont changé.
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critiques presse (3)
Telerama
20 mars 2023
Grâce à ses recherches dans des fonds d’archives peu étudiés, porté par un sens du récit affirmé, son livre Un étranger nommé Picasso (qui vient de recevoir le prix Femina essai), doublé d’une exposition au Musée national de l’Histoire de l’immigration, à Paris, se lit comme un roman. Précis, ample, ambitieux, palpitant, il dessine un autre portrait de l’artiste, plus fragile qu’il n’y paraît, tout en réenvisageant une partie de son œuvre
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
16 juillet 2021
Dans une enquête fouillée, Annie Cohen-Solal raconte comment le peintre de génie a été surveillé, espionné et longtemps classé dans une liste de suspects en tant qu’anarchiste. Un livre majeur, autant sur Picasso que sur la France en général.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaCroix
25 juin 2021
L’historienne Annie Cohen-Solal explore le destin de l’artiste à l’aune de son statut d’étranger en France.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
En fait, c'est progressivement que Picasso parvient à affirmer son identité dans le labyrinthe parisien, à travers une odyssée en cinq étapes. Et ce sont la plupart du temps d'autres parias- des groupes ou des individus- qui jouent pour lui la fonction de gate- openers: le réseau des Catalans de Montmartre ( dont la générosité devient une malédiction); Max Jacob ( qui donne accès à la langue et aux premiers codes); Guillaume Apollinaire ( qui donne accès à la toute- puissance de la poésie, à l'audace du créateur); les Stein (qui fournissent les moyens financiers et la liberté du choix esthétique); la communauté de Gòsol, enfin (qui permet l'accès à une identité intégrée).
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En fait, c’est progressivement que Picasso parvient à affirmer son identité dans le labyrinthe parisien, à travers une odyssée en cinq étapes. Et ce sont la plupart du temps d’autres parias- des groupes ou des individus- qui jouent pour lui la fonction de gate- openers: le réseau des Catalans de Montmartre ( dont la générosité devient une malédiction); Max Jacob ( qui donne accès à la langue et aux premiers codes); Guillaume Apollinaire ( qui donne accès à la toute- puissance de la poésie, à l’audace du créateur); les Stein (qui fournissent les moyens financiers et la liberté du choix esthétique); la communauté de Gòsol, enfin (qui permet l’accès à une identité intégrée.
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N'est e pas une illustration parfaite, pour cette période, d'une histoire de ces réseaux marchands impliqués dans le capitalisme occidentale au XXe siècle, dans un schéma eschatologique, comme naguère le réseau des juifs sépharades, chassés d'Espagne, assura le commerce autour de la péninsule Ibérique en Europe, en Afrique, et bien au de-là ?
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The Steerage (1907) (…) capture des personnages entassés sur deux ponts de bateau, pont inférieur, pont supérieur, classe inférieure, classe supérieure, avec châles de prière, bretelles, fichus de paysannes en bas, canotiers blancs, feutres, femmes élégantes en haut, deux classes sociales séparées par une passerelle longue, blanche, oblique et interdite, avec ses barrières de chaînes, comme une vision paradigmatique de l’immigration.
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Depuis des semaines, je tourne autour du mystère de la rue Vignon : comment une minuscule galerie parisienne de quatre mètres sur quatre, coincée derrière l'église de la Madeleine, dans laquelle un apprenti marchand s'installe dans ces conditions, devient-elle, en seulement sept années, le tremplin unique pour la conquête d'un territoire de vingt-huit millions de kilomètres carrés, aux frontières exaltantes et extensibles ?
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Videos de Annie Cohen-Solal (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annie Cohen-Solal
Colloque de rentrée 2016 : Migrations, réfugiés, exil Conférence du jeudi 13 octobre 2016 : Artistes et déracinement : le cas de Mark Rothko
Intervenant(s) : Annie Cohen-Solal, Université de Caen
Retrouvez la présentation et les vidéos du colloque : https://www.college-de-france.fr/site/colloque-2016
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