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EAN : 9782253119487
185 pages
Le Livre de Poche (06/09/2007)
3.66/5   53 notes
Résumé :
Au crépuscule de sa vie, Henri Chaumont, qui a toujours dissimulé son appétit pour les personnes de son sexe, considère tristement qu’il n’a pas assez vécu : » J’étais un jeune homme plein d’avenir, je suis un homme sans passé ; on se gaspille. » Dans un Bruxelles intemporel, il est au moins une amitié, féminine, qui a résisté au temps, celle qui le liait à Émilienne Balthus. Au début du récit, Émilienne meurt. Elle laisse des carnets qu’Henri ne peut s’empêcher d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce roman, on retrouve Emilienne Balthus, le personnage central de « La plage d'Ostende ». Nous voici bien des années plus tard, et la vieille dame vient de mourir, à son plus grand soulagement, elle qui attendait le néant depuis le décès de son cher amant, le célèbre peintre Léopold Wiesbeck. A la fin de sa vie, Emilienne n'avait plus qu'un seul ami et confident, Henri Chaumont, fidèle parmi les fidèles depuis des décennies, à qui elle a légué ses cahiers intimes. Leur lecture sera pour Henri l'occasion de replonger dans le passé, celui d'Emilienne, mais surtout le sien. En même temps que les souvenirs, émergent l'amertume et la mélancolie : Henri réalise qu'il n'a jamais réellement vécu, toujours dans l'ombre, au service des autres, dévoué au point de s'oublier lui-même. Les autres n'ont jamais connu de lui que ce qu'il voulait bien montrer, sans rien laisser deviner de ses penchants homosexuels, lui l'éternel et séduisant chevalier servant de ces dames. Un effacement et un silence qui seront la cause involontaire d'un tragique malentendu et d'un gâchis dont il portera seul le secret.

L'écriture de Jacqueline Harpman est classique et intemporelle, au point qu'on oublie souvent que le roman se déroule dans la seconde moitié du 20ème siècle. Mais ce n'est pas un problème puisque l'histoire qu'elle raconte est elle-même intemporelle : amour, passion, et les souffrances qu'ils engendrent quand ils ne sont pas (ou mal) partagés.

Une très belle écriture au service d'une grande finesse psychologique, pour un roman, certes un peu déprimant, sur l'identité, la vie, les rêves de jeunesse et la façon dont on les réalise, ou pas : « J'étais un jeune homme plein d'avenir, je suis un homme sans passé ; on se gaspille ».
Lien : https://voyagesaufildespages..
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André, il y a quelques mois, m'avait conseillé « La plage d'Ostende » de Jacqueline Harpman.

Et puis le temps passant, j'avais un peu oublié…
En allant à la bibliothèque, en préparation du mois belge qui a commencé hier, je fus attirée par ce titre « du côté d'Ostende »
J'ai donc lu celui ci en croyant lire celui qu'André m'avait recommandé … ce n'est qu'après le premier quart que je me suis rendue compte de mon erreur (Os tende ! suspend ton vol !)

Non que je sois très déçue du livre que j'ai lu : le narrateur Henri, un vieux monsieur, vient d'apprendre qu'Emilienne son amie de toujours vient de mourir (elle avait dépassé la soixante-dizaine également). Il revient alors sur la vie d'Emilienne qui tomba amoureuse du peintre Léopold Wiesbeck à 11 ans, devint sa maîtresse à 15, se maria avec un autre pour sauver les apparences : une vie entière de second rôle pour Émilienne puisque Léopold ne veut pas quitter son épouse (et son argent)
Le narrateur ne raconte pas seulement les amours d'Emilienne et de Léopold mais un peu ses amours à lui (il est homosexuel et se sera « caché » toute sa vie), son amitié avec Odette et ses discussions avec le fils de celle ci.

Un livre où il ne se passe pas grand chose mais où les sentiments amoureux sont décortiqués finement …rivalité féminine, passion….contrariée allant jusqu'au suicide, culpabilité, honte …
Un livre que j'ai trouvé à la fois intéressant et un peu « voyeuriste » ou nombriliste….

Ne me reste plus qu'à un lire un livre dont le titre est « La plage d'Ostende » qui raconte mais du point de vue Émilienne la fameuse rencontre et la vie avec le peintre Léopold …la boucle sera alors bouclée …
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Henri Chaumont, grand bourgeois homosexuel l'ayant toujours caché, repense à sa vie auprès de ses amies, notamment Émilienne Balthus, qui vient de mourir.

À travers ces deux vies, celle de l'amante du peintre solaire Léopold Wiesbeck et celle de leur ami de toujours, discret et présent à jamais, se révèle par petites touches impressionnistes et surannées une société bourgeoise à l'ancienne, ses mensonges et ses perversions, mais aussi la vacuité de leurs choix de vie, qui par convenance, qui par égoïsme.

Après Moi qui n'ai pas connu les hommes, je retrouve l'écriture élégante et classique de Jacqueline Harpman, dans un récit bien différent. Il faudra qu'un événement dramatique se produise pour qu'Henri ouvre les yeux sur sa lâcheté et son aveuglement, et qu'il se rende compte qu'il est passé à côté de sa propre vie.

Un roman doux-amer et très fin, qu'il aurait peut-être fallu faire précéder de Sur La Plage d'Ostende
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La plume de Jacqueline Harpman est d'un classicisme intemporel. Peu importe ce qu'elle nous raconte, car à chaque fois la magie opère et cette écriture si souple et délicate nous apaise.
La mélancolie de ce roman, celle d'une fin de vie et d'un retour sur le passé, nous laisse voir une personnalité bien fade, et pourtant empli de la vie des autres. Henri est un homme d'apparence, ou du moins c'est ce qu'il laisse à voir. Il est l'ami fidèle qui semble ne pas avoir de vie propre. Mais à côté des passions des femmes qui l'entourent, il a en lui bien des drames.
Ceux d'un homosexuel caché que personne n'a jamais soupçonné, tant il ne laissait rien deviner de son intimité.
Ceux d'un homme, amoureux de l'homme qui seduisit toutes ses amies et qu'il était chargé de consoler.
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Emilienne Balthus vient de s'éteindre. Elle laisse à son vieil ami, Henri Chaumont, des carnets remplis d'une folle passion, celle qu'elle a vécue, des années durant, avec Léopold. A l'évocation de ces instantanés dont Henri fut le témoin discret et fidèle, le vieil homme se livre à son tour. Lui, l'ami cher, a passé sa vie à dissimuler son attirance pour ceux de son sexe et n'a eu de cesse d'être présent aux côtés des femmes, celles des autres. « J'étais un jeune homme plein d'avenir, je suis un homme sans passé ; on se gaspille. » C'est l'amer constat que fait Henri à l'évocation d'une vie où il ne fut finalement que le personnage secondaire de celle des autres.

Ce beau roman m'a laissé une bien étrange impression à la lecture: il est intemporel. le style, la langue même des personnages peuvent laisser croire que l'on plonge dans un roman d'une autre siècle… le XIXème peut-être ? Puis de temps à autre, le rappel d'une époque : ces voitures qui roulent vite, ces adolescents qui portent des jeans serrés et des tee-shirts informes sont bien d'aujourd'hui. Des signes qui sonnent étrangement comme des anachronismes. Un décalage qui perturbe peut-être parfois la lecture et l'univers que l'on se construit pendant la lecture. Mais cette intemporalité sert aussi l'histoire, celle d'un amour fol, déraisonnable mais vécu jusqu'au bout avec la souffrance qu'il engendre. L'histoire d'Henri, elle aussi, n'a pas besoin de cadre précis. Aujourd'hui, jadis ou demain, de telles destinées donnent matière à de belles pages de la littérature.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chacun d'entre nous, pauvre fol, se donne sans même y penser le premier rôle dans sa vie. Il est troublant de se retrouver au second plan - que dis-je ? au troisième ! - dans celle des autres. Un personnage entre en scène, on ne sait pas d'où il vient, il dit sa réplique et repart, on ne sait pas où il va. Je me prenais pour un homme modeste : dès que je voyais mon nom sur la page, quelque chose s'éveillait en moi, une attente obscure qui me déplaisait, une tension toujours déçue car je n'étais, pour Emilienne, que le figurant fidèle qui remplit proprement son office. Elle ne s'arrête pour se questionner sur moi qu'une fois, et il me semble qu'elle se trompe. Mais que sait-on de soi ?
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"Je crois que l'on perd sa délicatesse au moment de se tuer, et que le suicide est toujours un manque de tact."
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comme si la solitude etait affaire de compagnie
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"Si l'on n'est pas prince de sang, une Rolls fait parvenu ou vedette de la chanson. Pour une femme de bon ton, il n'y a que la Bentley."
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Vidéo de Jacqueline Harpman
Lectomaton, extrait de "La plage d'Ostende", de Jacqueline Harpman, lecture par une étudiante IESSID, bibliothécaire documentaliste.
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