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Pierre Alien (Autre)
EAN : 9782226008930
265 pages
Albin Michel (01/02/1980)
4.08/5   85 notes
Résumé :
En 1967, Michael Herr part pour le Vietnam comme correspondant de guerre du-magazine américain Esquire. Les extraordinaires « dépêches » qu'il envoie vont servir ensuite de matériau de base à ce livre. Putain de mort (titre original : Dispatches) connaît en effet outre-Atlantique un succès sans précédent, cependant que la critique, et des écrivains comme John Le Carré, William Burroughs, Irwin Shaw et bien d'autres saluent la qualité exceptionnelle du livre et le ta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Pour ceux qui aiment les récits de guerre, c'est parfait.
L'auteur, grand reporter parti volontairement là-bas durant un an, nous raconte ce qu'il a vu et ressenti durant la phase la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, en 1967-68.
On ne sort pas indemne de ce genre de conflit, que l'on soit combattant ou observateur.
J'avais choisi ce livre en souvenir des interrogations de ma jeunesse (j'ai gardé le cahier sur lequel j'avais écris "Pourquoi ?" au-dessous d'une photo concernant cette guerre).
Mais j'ai trouvé cette narration assez technique et éprouvante (épouvante).
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Aucune sensiblerie ici . Ici c'est la peur qui parle , la peur d'un conflit fou et absurde . Un conflit qui détruisit la jeunesse américaine . Une abomination que Herr décrit à la perfection . Ce livre s'avére le plus grand témoignage sur ce conflitqui a pris l'armée américaine dans le pire cauchemard de son existence . Ce livre fait froid dans le dos , il choque , laisse le lecteur comme pétrifié devant tant d'horreur . L'on ne peut que plaindre les jeunes hommes qui des deux cotés on endurés ces heures d'enfer et y on laissés leur vie . Choquant mais incontournable .
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Pas un livre sur la guerre du Vietnam, non. Pas un livre sur les années 60, non. Pas un livre sur les États-Unis, non. Un livre de littérature pure. Ce que les américains proposent de mieux en terme d'écriture : concision, images fortes, basculement inattendu. le fait qu'il s'agisse d'un témoignage de guerre ajoute encore en puissance mais la valeur fondamentale de l'oeuvre est littéraire. Long trip halluciné, la guerre sous LSD. Michael Herr invente une nouvelle façon de raconter l'horreur avant Apocalypse Now (auquel il participera en tant que consultant). le parallèle avec Joseph Conrad, c'est lui qui l'établit. La version littéraire de Paint in Black et de The End, c'est lui qui en accouche. Putain de mort, est un texte immense et fondateur de notre époque. Il initie une manière de voir les conflits armés qui est encore la notre, il oblige à un nouvel art de la guerre qui tient compte de l'opinion publique. Sans Michael Herr (et quelques autres correspondants de guerre mais qui n'ont pas sa plume), la guerre en Irak ou en Afganisthan n'auraient pas été les mêmes. Sans eux, les états-majors n'auraient pas été obligé d'inventer d'ignobles concepts comme ceux de dommages collatéraux ou de frappes chirurgicales. Sans eux, surtout, nous n'aurions pas forcément conscience avec une telle acuité de ce type de propagande insidieuse. Plus encore, l'horreur n'aurait pas tout à fait le même visage.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Vous avez adoré Apocalypse Now, Platoon et Full Metal Jacket ? Alors Putain de Mort est pour vous !
C'est un bouquin écrit sous acide, ça part dans tous les sens, aucune cohérence ni logique ni chronologique. On peut commencer la lecture au milieu, sauter 100 pages et revenir au début, on ne sera pas plus perdu qu'en progressant linéairement. Ce côté éclaté vient du fait que le livre est essentiellement composé d'articles en immersion que Michael Herr a publiés dans Esquire au moment du conflit (1968-69).
L'écriture est tendue à l'extrême, tout à fait trash et originale - dans la mouvance du New Journalism de l'époque. Elle donne une vague idée de l'horreur (il faut l'avoir vécue pour savoir) qu'ont connue ceux que seront en quelque sorte la génération sacrifiée de l'Amérique. C'est violent, cash, déjanté. Ca sent la sueur, le napalm, les vapeurs d'opium, les poudres, la testostérone et la mort.
Enragé et viril, ce récit culte fait toujours l'admiration des grands reporters et des correspondants de guerre, et aussi des lecteurs qui avalent ça comme une catharsis.
Mais les filles comme moi (qui avaient préféré Entre Ciel et Terre d'Oliver Stone aux films cités plus haut) s'attacheront davantage au merveilleux River of Time de Jon Swain, qui est aussi le témoignage d'un journaliste. Là, au moins, on apprend des trucs qui éclairent notre vision historique globale et on comprend - pas seulement que cette guerre était atroce et absurde: ça, on le savait déjà, c'est le lot de toutes les guerres ! On comprend ce qui s'est joué là-bas et qui s'est perdu pour l'Amérique aux yeux du monde et on ne sort pas ahuris de notre lecture mais admiratifs ...
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Le récit dégouline littéralement de sang et de sueur, on ressent la peur des gars, on subit la chaleur et l'humidité, on sent l'odeur des corps en décompositions et du napalm, on entend les bombardements mais aussi les différents morceaux de rocks auxquels Michael Herr fait allusion tout au long du bouquin.

C'est un témoignage hyper prenant, écrit dans un style un peu compliqué à lire au début, mais un style au tranchant fraîchement aiguisé, sans fioritures... Un style qui vous retourne le cerveau plus d'une fois mais qui vous plongent directement et dès les premières lignes en plein coeur d'une guerre sans objectifs qui durera 10 ans.

Ouvrez les yeux, vous êtes au Vietnam...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, on restait cloué sur place, plus de repères et personne en vue, en pensant, Bordel où suis-je?, tombé dans un point de contact contre nature entre l'Est et l'Ouest, un couloir californien taillé, acheté, brûlé profondément dans l'Asie, et après on ne savait plus pourquoi on y était allé. Par définition c'était une question d'espace idéologique, on était là pour leur donner le choix, le leur apporter comme Sherman a porté la bonne parole dans toute la Géorgie, avec, d'un bout à l'autre, les indigènes pacifiés et la terre brûlée. Il y avait une telle concentration, une telle densité d'énergie, américaine et surtout adolescente, que si on avait pu en faire autre chose que du bruit, de la souffrance et des ravages, on aurait pu illuminer l'Indochine pendant mille ans.
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Un jour, il est arrivé une lettre d’un éditeur anglais qui lui demandait d’écrire un livre avec pour titre provisoire Fini la guerre et pour but d’ôter une fois pour touts « tout prestige à la guerre ». Page n’en revenait pas.
« Ôter tout prestige à la guerre ! » Je veux dire, comment bordel ! Est-ce qu’on peut faire ça ? Allez donc faire disparaître l’attrait d’un Huey, le prestige d’un Sheridan… Tu peux, toi, effacer le charme d’un Cobra ou d’une défonce sur China Beach ? C’est comme de prendre son prestige à une M-79, d’enlever son charme à Flynn. » Il a montré du doigt une photo qu’il avait prise, Flynn en train de rire comme un fou (« On gagne », disait-il) avec un air de triomphe. « Il n’y a rien de mal à ça, mon gars, n’est-ce pas ? Vous laisseriez votre fille épouser ce garçon ? Ohhhh, la guerre vous fait du bien, on ne peut pas enlever tout attrait à ça. C’est comme de vouloir enlever son attrait au sexe, ou aux Rolling Stones. » Il en restait sans voix, et agitait les mains dans tous les sens pour souligner la démence de ce qu’on lui demandait.
« Je veux dire, tu le sais bien, on ne peut pas faire ça ! » Nous avons tous les deux haussé les épaules en riant, et Page est resté un instant pensif. « Quelle idée ! a-t-il dit. Ohhh, que c’est drôle ! Enlever son foutu charme à une foutue guerre ! »
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Au petit matin du 7 février, quelques chose de si horrible s'est passé dans le secteur de Khe Sanh que même ceux d'entre nous qui en ont entendu parler à Hué ont dû laisser un moment de coté leur peur et leur désespoir pour assimiler cette horreur et en quelque sorte lui payer tribut. C'était comme si le rêve le plus terrifiant que n'importe lequel d'entre nous avait fait sur la guerre s'était réalisé, était venu anticiper des cauchemars assez ignobles pour vous réveiller en tremblant. Et personne n'a été capable d'avoir le sourire amer et secret du survivant, réaction presque obligée à l'annonce d'un désastre. C'était trop terrible pour ça.
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Pour les sorties de nuit les médecins vous donnaient des pilules, la Dexedrine et son haleine de serpents morts gardés trop longtemps dans un pot. Moi je n’en ai jamais eu besoin, un léger contact ou n’importe quel bruit du même genre m’excitait à haute dose. Quand j’entendais le moindre son hors de notre petit cercle crispé je flippais en priant Dieu de ne pas être le seul à l’avoir entendu. Deux rafales dans la nuit à un kilomètre de là et j’avais un éléphant à genoux sur la poitrine, il fallait que j’aille chercher l’air jusque dans mes bottes. Une fois j’ai cru voir une lueur bouger dans la jungle et je me suis surpris à presque murmurer : « Je ne suis pas prêt à ça, je ne suis pas prêt à ça. » C’est là que j’ai décidé de laisser tomber et de faire autre chose de mes nuits. Et je n’allais pas aussi loin que ceux qui tendaient des embuscades ou que les Lurps, les patrouilles de reconnaissance en profondeur, qui sortaient toutes les nuits pendant des semaines et des mois, allaient ramper près des camps de base VC ou le long des colonnes des Nord-Vietnamiens. Déjà je vivais trop près de mes os, je n’avais plus qu’à l’accepter. En tout cas je gardais les pilules pour plus tard, pour Saigon et la déprime horrible que j’y trouvais chaque fois.
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Dans les mois suivant mon retour, les centaines d’hélicoptères que j’avais pris se sont amalgamés jusqu’à former une sorte de métacoptère collectif, c’est ce que j’avais alors de plus sexy dans le crâne : ce qui venait détruire ou sauver, fournir ou ruiner, la main droite et la main gauche, quelque chose d’agile, de facile, de malin, d’humain ; l’acier brûlant, la graisse, les sangles en toile saturée de jungle, la sueur qui refroidit et se réchauffe encore, une cassette de rock and roll dans l’oreille et la main sur la mitrailleuse de la porte, l’essence, la chaleur, la vitalité et la mort, la mort elle-même à peine une intruse. Les hommes d’équipage disaient qu’une fois qu’on avait transporté un mort il restait toujours là, il volait avec vous. Comme tous les combattants ils étaient incroyablement superstitieux, ils dramatisaient tout, mais (je le savais) c’est horriblement vrai : s’exposer de près aux morts vous rend sensible à la force de leur présence et fait naître en vous de longs échos, très longs. Il y a des gens si délicats qu’un regard suffit pour les balayer, mais même les troufions abrutis jusqu’à l’os avaient l’air de sentir qu’il leur arrivait quelque chose de plus, quelque chose de fatal.
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