Ce récit autobiographique tourne autour de ces deux photos : celle de gauche a été prise par
Richard Avedon (photographe spécialisé dans la mode mais dont je n'avais jamais entendu parler) dans un café parisien où il demande à
Alain Fonteray (photographe de théâtre et ami de
Célia Houdart) s'il accepterait d'être pris en photo avec la femme qui l'accompagne. Celui-ci accepte sans reconnaître le photographe américain dont il est pourtant admiratif du travail. La rousse qui accompagne
Richard Avedon revient vers eux un peu plus tard et révèle l'identité à
Alain Fonteray qui, ne comprenant pas pourquoi il n'a pas reconnu une de ses idoles, se rue sur le couple dans la rue et lui demande d'être eux aussi pris en photo (photo de droite). Deux photos de deux instants entre deux photographes dont ce sera la seule rencontre.
Ce court récit revient sur cette rencontre mais également sur le travail de
Richard Avedon, son parcours comme photographe entre autres pour le Harper's Bazaar et Vogue ou ayant photographié Andy Wahrol,
Marilyn Monroe,
Brigitte Bardot, les Beatles etc..., ses photographies étant souvent réalisées sur fond blanc.
Je dois vous avouer que je n'ai pas été très intéressée par ce récit aux accents biographiques (sur les photographes) mais également autobiographiques (la relation entre l'auteure et
Alain Fonteray) peut-être parce que je ne connaissais rien sur les protagonistes mais également parce qu'il m'a semblé finalement très personnel par rapport à
Alain Fonteray et à cette rencontre improbable, sur le pourquoi de la première photo, sur le fait qu'il n'ait pas reconnu celui qui lui a fait la demande, sur cette
journée particulière, qui restera une énigme tant par sa forme et que par son sens, ses questions restant à jamais sans réponse. A la manière d'un album photos l'auteure analyse les clichés, recoupent les souvenirs et les suppositions des personnes apparaissant sur ceux-ci mais également en recherchant dans le travail de
Richard Avedon un sens à sa demande de photographier deux inconnus, dans un café parisien et d'accepter d'avoir une sorte de négatif en acceptant lui-même d'être photographié au même endroit, le même jour. Une
journée particulière comme dans le film d'Ettore Scola, hors du temps, sans but, sans conséquence mais qui restera à jamais dans la mémoire.
Un récit qui a eu le mérite de me faire découvrir un photographe (décédé en 2004) dont je ne connaissais rien mais dont j'ai été voir certaines de ses oeuvres sur internet mais je m'aperçois que quelques jours après sa lecture je n'en garde presque aucun souvenir quant au contenu. Peut-être est-ce dû au fait que l'auteure a construit son récit avec de très courts chapitres (qui d'ailleurs n'en sont pas mais ressemblent presque plus à des légendes d'instants saisis sur la pellicule), de suppositions, revenant sur le parcours de
Richard Avedon mais également sur celui d'
Alain Fonteray qui travaille régulièrement avec
Olivier Py.
Une lecture qui m'a fait malgré tout penser à
Patrick Modiano, avec ses rencontres improbables et dont on cherche longtemps le sens, l'impact qu'elles ont eues dans la vie ou les mystères qu'elles conservent. Des phrases courtes, presque sous la forme d'haikus, comme pour fixer sur les pages le flou de cette
journée particulière.
A la rigueur mais parce que je suis restée spectatrice d'un album photos, à réserver aux passionnés de photographie et de récits originaux.
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