Propos sur le bien-fondé des critiques de livres.
Je viens de lire une critique de QUE SONNE L'HEURE de
Peter JAMES dont je tairai la source, si peu connue du public qu'elle ne vaut vraiment pas la peine d'être citée. En voici l'extrait le plus étonnant :
« (…) Après avoir lu ce livre, l'expression « désolé ! » ne me laissera plus de marbre et me fera toujours sourire ! Exclamation favorite et récurrente utilisée par celui que l'on nomme « le Pénitent » ou encore « Augustine KRASNIKI », le binôme, homme de main de Lucas Daly, créature apparentée au monstre de Frankenstein, interprété au cinéma par Boris KARLOFF, à la force décuplée à tout casser, au teint peut-être tout aussi verdâtre que celui de HULK, le mutant.
Vert de peur, le lecteur peut l'être aussi à la lecture de ce roman particulier que je trouve inégal, empeste et s'embourbe dans les tribulations de la Crapule. Une vieille histoire ressurgie au temps de la mafia américaine, des gangs d'al Capone, quelque part entre l'Irlande, île verte et New York, Big Apple (verte, elle n'est pas toujours mûre),
parmi les trafics d'objets précieux
dans le monde des enchères et des antiquaires véreux,
bien verts, eux ! (tiens, ça rime !...).
Mais notre val(h)eureux commissaire et ô combien justicier Roy Grace, devenu papa d'un premier enfant (restons optimistes) va tout arranger (où l'on apprendra par ailleurs, entre parenthèses, avec grand intérêt que la maman, Cléo, exacerbe la libido en faisant commander au restaurant une double ration d'huîtres pour qu'en fait le nouveau-né ne reste pas fils unique… – page 261), il veille sur sa bonne ville de Brighton, pas d'inquiétudes donc pour lui, et enverra une fois de plus la vermine sous les verrous des geôles anglaises qui n'ont plus rien en commun avec la célèbre Tour de Londres (qui n'est pas d'ivoire) ! Grâce… à lui et « God Save the King ! », (c'est d'actualité).
Tout ce petit verbiage n'est décidément pas bon et ces quelques lignes ne méritent pas d'être éditées, je vous l'accorde. « Fou ! », me direz-vous. Oui, mais le roman, en cette envolée de 539 pages l'est aussi un peu, non ? Cette histoire s'étire inter(minablement) et remporte à mon avis, moins de succès parmi mes 2 préférences du moment, beaucoup plus palpitantes que je vous encourage à découvrir : TOUCHER MORTEL et LA MAISON DES OUBLIÉS de ce même
Peter JAMES (…) … etc.».
Curieuse critique, en effet, dépourvue de sens et qui ne révèle presque rien. Quelle utilité que tout ça à l'égard de ce thriller parmi le nombre incalculable d'autres écrits du même genre ? le vrai du faux, à s'y méprendre, cette critique semble être le fruit d'une grosse plaisanterie et tout comme moi, ce lecteur de toute évidence, n'a pas retenu grand-chose jusqu'à la fin magistrale. Ce qui reste malgré tout remarquable dans l'art de ce livre (et dans bien d'autres) est que l'auteur réussit à réserver l'ultime partie du livre au dénouement brutal tant attendu. Il tient le lecteur entre ses mains, sait le faire patienter, car sur le total de 126 chapitres pour 539 pages d'écriture, ce n'est qu'au chapitre 114 à la page 492 que notre héros Roy GRACE déclare à cette phase du développement : « être dépourvu de stratégie d'arrestation » !
Le roman aurait pu s'intituler « À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU » puisque l'on y recherche une montre (sentimentalement et exagérément presqu'aussi précieuse que la relique du Saint Graal ou du Saint-Suaire !) dont l'heure indiquée s'est arrêtée en 1922. Mais cette histoire n'est pas écrite par
Marcel PROUST. Si les phrases sont courtes, au contraire de celles écrites par l'écrivain français (« chez
M. PROUST, les phrases comptent en moyenne 43 mots contre une vingtaine en moyenne chez les écrivains de langue française »), ce sont les courts mais interminables chapitres, caractéristiques de l'écriture de
Peter JAMES qui s'étirent tout au long de cette aventure. Je n'aurais retenu que l'essentiel :
- le livre comporte de nombreux chapitres inutiles, par exemple le chapitre 70, pour ne citer que celui-ci, qui de plus, ‘'ne fait pas dans la dentelle'' ;
- une succession d'interrogatoires, de chassés-croisés, de filatures, d'interpellations, de confrontations, de gardes à vue et d'arrestations, le tout bien arrosé d'alcool, pour la recherche d'une montre et de souvenirs douloureux qui ont traversé le temps dans un très long et tumultueux cheminement. Surgissent de nombreux portraits de malfrats en tous genres dans le monde des antiquaires et des receleurs.
Non, je n'ai pas trouvé de meilleure appréciation pour cette fois et sincèrement, je ne veux pas divulguer complètement ce roman bien malheureux. C'est tout ce que je peux retenir de ce livre, mais c'est déjà bien.
Ah ! le plaisir de lire et d'écrire, on ne se refait plus !
Désolé.
Signé : Augustine KRASNIKI.