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Claude Couffon (Traducteur)Jean Giono (Préfacier, etc.)Joan Miró (Illustrateur)
EAN : 9782264028952
333 pages
10-18 (06/07/2000)
  Existe en édition audio
3.85/5   40 notes
Résumé :
" Platero et moi est bien autre chose qu'un simple recueil de prose poétique sur l'amitié d'un homme et de son âne. Nous sommes loin de Virgile ou de Jammes. Les petits sabots de l'âne d'argent marchent sur une mince pellicule de terre. A chaque instant le sol se crevasse pour exhaler des fumées de soufre. Brusquement à cause d'un pâtre, d'un mendiant, d'une gitane, d'une pauvre charbonnière, d'un nègre, d'une grenade, d'une fleur de lis, le diable apparaît. Le diab... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'auteur Ruan Ramon Jimenez, nobelisé en 1956, est relativement peu connu du lectorat francophone (du moins, de mon côté de l'Atlantique). Ses oeuvres, surtout poétiques, le sont encore moins. Il a toutefois laissé quelques traces en prose, dont ce « Platero et moi », mais tout rappelle et ramène à la poésie. À commencer par la structure-même de l'ouvrage, divisé en 76 courts chapitres bien souvent d'un page ou deux, et se suffisant à eux-mêmes. N'y cherchez pas vraiment d'histoire… Mais je vais trop vite.

Le narrateur (Jimenez lui-même ?) se promène avec son âne Platero dans la campagne andalouse. Il s'adresse à son animal comme s'il s'agissait d'un compagnon de longue date, avec qui il a traversé bien des épreuves. Ensemble, ils cheminent à travers les saisons par chemins et par vaux, s'attardant ici et là, contemplant la nature du sud de l'Espagne, les roses, les arbres, les oiseaux (dont les hirondelles) et les libellules, les charmants villages, les jolies filles, etc. C'est un vibrant hymne à la vie !

Mais attention, tout n'est pas que bucolique, à commencer par ce compagnon de route qui n'est guère un noble destrier et qui s'attire les plaisanteries et les mauvais coups de quelques garnements. Parfois, ce recueil se rapproche davantage du pittoresque. Puis, les saisons se transforment en années et ce temps qui file est parfois porteur de mauvaises nouvelles, voire de deuils.

Juan Ramon Jimenez offre un condensé de tout ce qui fait que la vie vaut d'être vécue. de plus, les mots, les images, il s'en dégage une telle poésie ! C'est si simple et en même temps si beau ! « Platero et moi » est un petit livre à lire et à relire, sans se lasser.
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JUAN RAMON JIMENEZ, Prix Nobel de littérature en 1956, a consacré un récit au petit âne, son cher compagnon à Moguer, village de la province de Huelva, là où embarqua Christophe Colomb vers l'Amérique . Cet ânon est devenu une figure de légende très populaire en Espagne et en Amérique latine.
Ce sont 138 brefs chapitres qui se composent de dialogues quand le poète partage des moments privilégiés avec Platero « Argent » , de descriptions lyriques consacrées à la campagne andalouse, à la déclinaison des saisons, de considérations élégiaques sur le temps qui s'enfuit, sur la perte d'un être cher, de réflexions intimes, philosophiques, concernant la richesse de ce partage, de cette amitié singulière, puissante entre l'homme et l'animal.
Ce sont des petits textes écrits avec subtilité, avec une simplicité suave, des images traduites en somptueuses métaphores. Grâce à cette écriture poétique, toute en finesse, Platero devient une figure mythique pleine de délicatesse et de pure sensualité qui symbolise aussi l'âme andalouse.
J'aime relire, souvent, quelques pages de ce recueil étudié au lycée. Pourtant j'évite toujours les passages consacrés à la mort du petit quadrupède, elles sont d'une infinie tristesse.
Un livre choisi pour la prochaine réunion de notre club littéraire qui a pour thème « petits bijoux de la littérature de tous les temps » .
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Autant être franc d'emblée: je n'aime pas la poésie ni les ouvrages sans action ou sans tremblements d'ordre psychologiques évoqués ou suscités. Ce livre est tout le contraire: pas d'action, pas vraiment "d'histoire" et un ton poétique qui séduira certainement celles ou ceux à qui cela plaît. Mon avis ne compte pas: je me suis trompé dans mon choix de lecture.
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Voilà un ouvrage charmant! de très courts épisodes champêtres du narrateur racontant des instants de vie avec son âne Platero. Ecrit en prose, mais très poétique, les historiettes nous donnent à sentir le décor, et voir l'Andalousie et sa nature. C'est très daté: certains passages peuvent aujourd'hui choquer si ils ne sont pas remis dans leur contexte et certaines histoires sont tristes . Néanmoins j'ai pris mon temps et apprécié ma lecture, par touches de poésie et de charme d'enfance.
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Le narrateur, le poète Juan Ramon Jimenez, narre à son ami et confident, l'âne Platero, son village de Moguer. Nostalgique, il raconte son enfance dans l'univers bucolique de ce village andalou. Ce sont des instants de vie, des photographies animalières d'une vie à la campagne avec ses joies et ses peines, ses fêtes et ses drames, ses cérémonies et traditions, ses habitants humains et animaux, sa flore. C'est une vie idéalisé, une enfance enchantée. C'est un ensemble de 138 courts chapitres écrits dans une prose poétique. Ce livre m'a fait pensé à "La maison de Claudine" de Colette par ce côté champêtre et nostalgique d'une époque révolue : l'enfance. Une découverte.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Une fois dans le jardin, je rends grâce au Dieu du jour bleu. Ô frais et libre concert de becs, concert interminable! L'hirondelle frise capricieusement son trille dans le puits ; le merle siffle sur l'orange tombée et le loriot de feu bavarde d'yeuse en yeuse ; au sommet Ee l'eucalyptus, le cini éclate d'un long rire intermittent ; dans le grand pin, les moineaux discutent à tue-tête.
Magnificence du matin! Le soleil verse sur la terre son allégresse d'argent et d'or ; des papillons aux cent couleurs s'ébattent à l'infini, parmi les fleurs, dans la maison, au-dehors, sur la source. Partout la campagne s'ouvre en éclats, en craquements, en un bouillonnement de vie saine et nouvelle.
On croirait se trouver à l'intérieur d'un grand alvéole de lumière, coeur d'une rose ardente, immense et chaude.
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La vieille fontaine

Toujours blanche sur la pinède toujours verte ; rose ou bleue, elle la blanche, pendant l'aurore ; verte ou azur, elle la blanche, durant la nuit ; la vieille fontaine, Platero, où tu m'as vu si souvent, si longtemps arrêté, renferme, comme une clef ou une tombe, toute l'élégie du monde, autrement dit le sentiment de la vie véritable.
J'ai vu en elle le Parthénon, les Pyramides, les cathédrales au grand complet. Chaque fois qu'une fontaine, un mausolée, un portique m'ont empêché de dormir en paix par l'insistante permanence de leur beauté, leur image alternait dans mon demi-sommeil avec celle de la vieille fontaine.
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Dieu est dans son palais de cristal. Je veux dire qu'il pleut, Platero. Il pleut. Et les dernières fleurs que l'automne a maintenu obstinément sur leurs branches exsangues, se chargent de diamants. Dans chaque diamant, un ciel, un palais de cristal, un Dieu. Regarde cette rose : elle porte en elle une autre rose d'eau, et si nous la secouons, vois-tu, une nouvelle fleur brillante s'en détache, comme son âme, pour la laisser triste et fanée, comme la mienne.
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A Platero en el cielo de Moguer
Dulce Platero troton, burrillo mio, que llevaste mi alma tantas veces – solo mi alma ! por aquellos hondos caminos de nopales, de malvas, y de madreselvas : a ti, este libro que habla de ti, ahora que puedes entenderlo.
Va a tu alma, que ya pace en el Paraiso, por el alma de nuestros paisajes mogereños que tambien, habra subido al cielo con la tuya .

A toi Platero, dans les cieux de Moguer,
Doux Platero trottinant, mon petit âne, qui tant de fois transporta mon âme - seulement mon âme !- par ces profonds chemins de figuiers de Barbarie, de mauves et de chèvrefeuilles : A toi, ce livre qui parle de toi, maintenant que tu peux le comprendre. Qu’il touche ton âme qui broute désormais au paradis, avec l’âme de nos paysages de Moguer, elle aussi , avec la tienne, est montée au ciel.

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VII. ANGÉLUS!

Regarde, Platero, toutes ces roses qui partout tombent ; roses bleues, roses blanches, incolores... On dirait que le ciel se brise en roses. Regarde-les couvrir mon front, toutes ces roses, et rouler sur mes épaules et mes mains... Que vais-je faire de tant de roses?
Peut-être sais-tu, toi, d'où vient cette douce flore dont j'ignore l'origine, cette douce flore qui attendrit, chaque jour, le paysage, et le laisse insensiblement rose, blanc ou bleuté - oh, toutes ces roses qui tombent! -, comme un tableau de Fra Angelico, qui peignait le ciel à genoux!
On dirait que des sept galeries du Paradis on jette des roses à la terre, Celles-ci, comme une neige tiède vaguement colorée, jonchent le clocher, le toit, les arbres. Regarde comme tout ce qui était si dur devient, sous leur parure, délicat. Oh, toutes ces roses qui tombent...
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