AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782729119287
220 pages
Editions de La Différence (10/03/2011)
3.67/5   6 notes
Résumé :
C'est sans doute une des satires les plus violentes jamais écrites sur les mœurs politiques, d'où, peut-être, sa non publication du vivant de l'auteur... Conçu comme un hommage rendu à Son Excellence le comte d'Abranhos par son secrétaire particulier, c'est en réalité l'étalage des bassesses, forfaits et infamies commis par ladite Excellence pour accaparer le pouvoir et le garder. D'une irrésistible drôlerie, d'une méchanceté à peine exagérée, ce livre sulfureux n'a... >Voir plus
Que lire après Son excellenceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je retrouve aujourd'hui le cher, le merveilleux, l'unique Eça de Queiroz, l'Oscar Wilde de l'Alentejo, le Zola du bord du Duro… Et quel livre pour ces retrouvailles ! Une petite merveille d'ironie, de sarcasme et de perfidie, peuplée de quelques portraits au vitriol et d'un gros zeste d'humour, bref le pudding à l'arsenic de la littérature !

Z. Zagalo, ex-secrétaire particulier de son excellence le comte Alipio Abranhos, raconte la jeunesse et l'ascension sociale de son défunt maitre en en dressant un panégyrique qui, il l'espère, devrait lui attirer les bonnes grâce de sa veuve éplorée. Fils d'un tailleur d'une petite ville de province, petit-fils d'une dame de bonne famille s'étant mésallié, le futur comte est tiré de la pauvreté par une riche tante sans enfant, qui décide de l'adopter et de lui donner une bonne éducation. Devenu un jeune avocat prometteur, il réussit à faire un bon mariage, qui lui ouvre les portes de la haute société et du monde de la politique. Une magnifique carrière ponctuée de trahisons en tout genre s'ouvrira à lui…

Il n'y pas de mots pour décrire la mauvaise foi absolue avec laquelle le secrétaire particulier justifie toutes les fourberies, toutes les bassesses et tous les coups bas de son maitre. Il y en a tellement qu'on ne saurait laquelle choisir au milieu de ce fantastique bouquet de malignité. Que ce soit sa fréquentation des prostitués, ses diplômes obtenus grâce à la délation de ses camarades, ses flagorneries pour se faire bien voir de ses futurs beaux-parents, ses trahisons politiques, son mépris absolu pour ses administrés, tout est magnifiquement justifié comme l'accomplissement de la fierté, de la bienséance et du devoir, toutes qualité que le prince ne peut que personnifier.

La cible d'Eça de Queiroz n'est donc pas vraiment le comte, vieille canaille rouée et hypocrite, mais lucide sur son propre compte et doté d'un véritable flair. Ce sont les profiteurs, les flagorneurs, les gagne-petit qui tourbillonnent en grappes autours des puissants, essayent de récupérer quelques miettes de biens mal acquis à coup de bassesses et de flagorneries.

Je suis à chaque fois confondu par le talent littéraire de ce grand écrivain trop peu connu en France. Son défaut, si l'on peut dire, est son incapacité à se plonger dans le tragique du fait de son goût beaucoup trop prononcé pour l'ironie et de sa capacité à tout tourner en ridicule. Ici, dans ce petit bijou de fiel, il atteint de véritables sommets.
Commenter  J’apprécie          213
Pas le plus connu des écrivains portugais, déjà pas forcément les plus médiatisés, à part Paulo Coelho bien entendu. En deux mots, il s'agit de la brillante chronique de l'ascension d'un homme politique opportuniste, évidemment. Elle prend la forme d'un panégyrique ironique où, un peu comme chez Patrick Rambaud dans un contexte différent (le personnage d'Eça de Queiroz n'est pas réel), le roi est nu. Moins prolixe et documenté que "Son Excellence Eugène Rougon", le roman d'Eça de Queiroz est aussi plus désespéré, plus sévère. Aujourd'hui, alors que je l'ai lu depuis bien longtemps, à sa lumière, je vois différemment par exemple la crise grecque, qui désespère tant de commentateurs, notamment américains. Quand on le referme, il ne reste qu'un soupir. On n'est cependant pas près de faire mieux...
Commenter  J’apprécie          190

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La publication de cette éloquente page de prose n'avait bien entendu rien de désagréable pour Alipio Abranhos, mais une pareille publicité, autorisée par une telle personnalité, revenait à nier le principe salutaire du secret de la correspondance privée en matière politique.
Commenter  J’apprécie          60

Video de José-Maria Eça de Queiros (1) Voir plusAjouter une vidéo

Eça de Queiroz : Alves et compagnie
Olivier BARROT présente, depuis les Chais de Porto (Portugal) le livre de Eça de Queiroz "Alves et Cie".
Dans la catégorie : Littérature portugaiseVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Littérature portugaise (227)
autres livres classés : portugalVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Dragon ball et Dragon ball Z

(Super facile) Combien d'enfant a Son Goku ?

1
2
3
4

10 questions
760 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}