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EAN : 9782213612119
495 pages
Fayard (02/04/2002)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Septembre 1793, "La grande terreur" a commencé. Les députés encouragent les sans-culottes à jeter en prison tout individu suspect : les nobles - avec femmes et enfants -, mais aussi les étrangers, les prêtres, les avocats, bref tous ceux qui n'ont pas fait clairement acte d'allégeance à la Révolution. Les prisons de Paris sont bientôt bondées. L'Etat réquisitionne les cliniques privées pourvues de barreaux.
La pensions de Jacques Belhomme, rue de Charonne, es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est un essai historique sur la pension Belhomme :
La pension Belhomme était un ensemble de bâtiments situé au 157-163, rue de Charonne, d'abord utilisé à la fin du XVIIIe siècle comme maison de santé puis, à la Révolution, comme prison. Ces bâtiments ont été malheureusement détruits en 1972.

Vers 1765, le menuisier Jacques Belhomme accepte d'élever contre rétribution le fils d'un noble du voisinage, qui est idiot de naissance. S'apercevant que cette activité est plus lucrative que la menuiserie, il ouvre une pension pour les déments, les vieillards et tous ceux que des familles fortunées souhaitent lui confier.
Philippe Pinel, précurseur de la psychiatrie, y fera ses premières armes dans le traitement des malades mentaux, pendant dix années, avant d'être nommé médecin-chef de Bicêtre

Belhomme s'entend avec les policiers (en 1793) pour se faire envoyer de riches prisonniers qui paieront une forte pension pour vivre cette épreuve aussi confortablement que possible.
Dès lors se bousculent chez lui, au milieu des fous, marquises, banquiers, journalistes, comédiennes célèbres, vieux nobles, officiers, et une foule d'anonymes en disgrâce qui soudoient médecins et policiers pour s'y faire transférer sous prétexte de maladie.

La première partie de l'ouvrage décrit l'historique des bâtiments et la biographie de Belhomme.
On peut apprendre que le sieur Belhomme, partit à l'assaut de la Bastille le 14 juillet 1789 et distribua aux insurgés des victuailles et même de l'argent. Puis il devint capitaine de la compagnie de Popincourt, milice bourgeoise crée dans chaque district de Paris le 13 juillet 1789. Placée sous les ordres De La Fayette, cette milice fut rebaptisée garde nationale.
Il géra une clinique pour aliénés dont la plus ancienne pensionnaire était entrée en 1774. Désirant accroître son activité, Belhomme tenta d'élargir sa clientèle et reçut dès l'été 1787 son premier vieillard infirme, puis il parvint à augmenter le nombre des "pensionnaires de bonne volonté", veuves ou vieilles filles.
Dès le 1er juillet 1790, Belhomme, s'étant mis en cheville avec un médecin, se fit envoyer de l'Hôtel-Dieu des fous jugés incurables.
La clinique fut une maison de sûreté du 5 août 1793 au 7 février 1795 ; où étaient hébergés (en échange d'un loyer de 600 livres par mois) principalement des nobles qui désiraient échapper aux prisons parisiennes : le séjour était aussi doux que possible, les visites faciles, le courrier autorisé.

Cette affaire juteuse fut surveillée à partir de décembre 1793 et le directeur arrêté une première fois par le Comité de sûreté générale fin décembre 1793, pour malversations.
Son procès se tint le 23 avril 1794 devant le tribunal criminel de Paris : Belhomme écopa de 6 ans de fers. Il fit appel et fut libéré deux semaines après le 9 thermidor an II : il reprit la direction de sa pension jusqu'en février 1795 où la Commission des prisons décida la fermeture de sa maison suite à un arrêté du Comité de Sûreté Générale.

La deuxième partie de cet essai recense, à partir des registres sauvés de l'incendie en 1870, les différents pensionnaires :
Par ordre d'arrivée à la pension, des biographies inégales d'illustres inconnus, de célèbres actrices (Melle Lange), un ancien prévôt des marchands, des Anglais, des Nantais, un futur membre de la société du Directoire, un conscrit en vadrouille, l'oncle et le témoin de Talleyrand, un aventurier de salons, un rédacteur du code civil (Portalis), la mère de Louis-Philippe, une tenancière de maison de jeu, une cartomancienne…

Deux étoiles pour cet essai car je n'ai pas apprécie le ton cynique de l'auteur qui n'est pas digne d'un essai historique sérieux, et sa vison dépassée de la Révolution française inspirée par les travaux de François Furet.
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N°328– Mars 2009
LA PENSION BELHOMME – Frédéric LENORMAND - Editions FAYARD.

Ce n'est pas le moindre mérite de ce livre de mettre en lumière un point un peu oublié de la Terreur. de cette période, nous n'avons probablement retenu que l'usage inconsidéré de la guillotine, la chasse aux ci-devants, et l'insécurité qui faisait des accusateurs d'un jour les victimes du lendemain. C'était une guerre civile et dans ces périodes où les grandes idées sur les valeurs de l'humanisme sont quelque peu mises entre parenthèses, des vocations de délateurs zélés se révèlent et les prisons se remplissent d'autant plus facilement que les chefs d'accusation atteignent une inflation galopante autant qu'une dangereuse imprécision.

Pour pallier cette carence, l'État réquisitionne donc les cliniques pour peu qu'elles soient munies de barreaux. Rue de Charonne, la maison de Jacques Belhomme fut du nombre. Cet ancien menuisier, opportuniste et âpre au gain, s'improvisa Maître de pension à partir de 1765, considérant son nouveau métier comme plus lucratif. Il ouvrit donc «  à mi-chemin entre entre la Place de la Nation et le cimetière du Père Lachaise » un établissement pour pensionnaires fatigués ou agités. L'idée devait être bonne puisqu'il prospéra pendant vingt cinq ans. de telles maisons étaient en réalité et à l'origine, les ancêtres des cliniques psychiatriques. Ces « pensions bourgeoises » étaient, sous l'Ancien régime des annexes des geôles et on y recevait souvent des individus incarcérés ici par « lettres de cachet », c'est à dire en vertu de l'arbitraire. La profession des résidents était diverse, bourgeois, artisans, rentiers, ...mais ils acquittaient tous le montant de leur pension, parfois élevée. Après la destruction de la Bastille, le nouveau régime se fit un devoir de remplir ces nouvelles prisons devenues « maisons de santé et de sûreté ». A la Révolution on comptait chez Belhomme des fous et des handicapés mais aussi des vieillards, des grabataires, des nobles, des prêtres, d'anciens fonctionnaires ou militaires, tous plus ou moins malades ...En tout cent seize détenus s'y sont côtoyés pendant toutes ces années.

A partir de l'avènement du nouveau régime, aux circonstances exceptionnelles autant qu'à l'activité débordante de la police, ceux qui allaient les peupler ne présentaient plus exactement les mêmes caractéristiques. S'y côtoyèrent donc tous ceux qui étaient suspects aux yeux des révolutionnaires, nobles, journalistes, officiers, acteurs de théâtre, ainsi qu'une foule d'anonymes en délicatesse avec les autorités ou simplement en disgrâce... et chacun de soudoyer les médecins et les policiers pour y être incarcérés. Notre Belhomme profita de l'occasion pour s'enrichir et rançonner quelque peu ses nouveaux pensionnaires, trop heureux d'être chez lui un peu à l'abri de l'agitation extérieure. Mal lui en prit et il tâta, lui aussi des tribunaux sous l'accusation précise de concussion, « d'exaction envers les riches et d'inhumanité envers les pauvres », de faux et de banqueroute frauduleuse mais finit par survivre à tous ces bouleversements. Il fut, lui-aussi, envoyé dans une maison de santé, mais pas dans la sienne, laquelle dépérit et finit par fermer.

Au risque de me répéter, cette chronique s'instituant depuis quelque temps, et avec un plaisir gourmand, le témoin privilégié de l'oeuvre de Frédéric Lenormand, je voudrais souligner une nouvelle fois tout l'intérêt que le simple lecteur que je suis prend à la fréquentation de ses ouvrages. Comme les autres, celui-ci est le résultat d'une recherche à la fois approfondie, patiente et minutieuse de documents historiques qui ont miraculeusement survécu aux soubresauts de notre histoire. En historien avisé mais aussi malicieux, il relate avec force détails la liste et parfois une partie de la vie de ceux qui furent accueillis dans « la pension Belhomme ». La lecture en est savoureuse.
J'ajouterais que l'auteur fait des remarques pertinentes et parfois (heureusement) impertinentes dans un style emprunt d'humour et toujours aussi jubilatoire qui ne saurait me laisser indifférent et qui transforme le temps consacré à la lecture en un agréable moment.
Hervé GAUTIER – Mars 2009.http://hervegautier.e-monsite.com 
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Si on m'avait dit que je ne finirai pas un livre, et encore mieux : un livre de cet auteur que j'adore !... Incroyable, n'est-ce pas ? Mais j'ai fini par m'avouer vaincue. Contrairement à l'auteur, je ne suis PAS une passionnée de Révolution Française et farfouiller dans les archives du passé ne m'intéresse pas vraiment, du moins pas à ce point dans le détail. Autant j'adore les romans qui en sont tirés, autant les vieux manuscrits poussiéreux ne sont pas pour moi, même si résumés dans un livre comme ici. Donc c'est l'histoire d'un homme nommé "Belhomme" qui tient une "maison de santé" à l'époque appelée "La Terreur" en France. On lui fait garder des détenus politiques (et ils sont nombreux à cette époque) en plus de ses pensionnaire. Franchement peu passionnant, j'ai fini par abandonner le livre. Je ne pense pas le finir un jour...
Lien : https://joy369.unblog.fr/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Belhomme confondait la gestion d'une clinique ou d'une prison avec celle d'un "relais et châteaux". Son absence de compassion pour ses "clients" fait de lui un monstre, au moins un monstre d'égoïsme. C'est un bourreau en puissance, non par méchanceté, mais par bêtise et par manque de cœur.
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. La désinfection était inconnue, les vertus du savon ne seront vantées qu'au siècle suivant, les maladies de peau suggèrent qu'on ne se lavait guère. Quel médecin oserait aujourd'hui recommander à son patient de commencer par prendre un bain, première prescription adressée aux duchesses ou aux banquiers ? La goutte, très répandue même chez les hommes jeunes, signifie que ceux-ci consommaient une nourriture beaucoup trop riche.
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Les fils prodigues finissaient par être pardonnés, les filles prodigues entraient au couvent. Quant aux vrais fous, il leur arrivait de guérir, ou du moins de se calmer, ou bien les familles dénichaient, à la campagne, une ferme perdue où il était possible de les enfouir à moindre coût.
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L'Histoire, ce démiurge, n'a nullement besoin d'un personnage central héroïque pour échafauder un drame émouvant. L'homme moyen réclame une existence paisible ; il ne recherche pas la souffrance, on la lui impose. Cette souffrance du non-héros ne me paraît pas moins grande que celle, pathétique, du héros véritable, et peut-être est-elle encore plus poignante du point de vue humain.
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On peut penser que la police ne fut pas trop cruelle envers la pythie de chez Belhomme. Les bouleversements politiques continuèrent de donner de l'emploi aux devineresses. La plus fameuse, Melle Lenormand, qui débutait à ce moment, eut pignon sur rue à peine quatre ans plus tard.
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