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Francis Lacassin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782268062563
299 pages
Les Editions du Rocher (21/06/2007)
3.81/5   118 notes
Résumé :
Benedict Masson, relieur d'art et poète de génie, mais atrocement laid, se meurt d'amour pour sa voisine, la belle Christine Norbert, la fille de l'horloger et la fiancée du prosecteur Jacques Cotentin.
Benedict la sait amoureuse d'un étrange personnage, aux allures de statue de cire, qu'elle cache dans sa chambre...
Qui est cet homme que nul ne voit jamais, et qui semble dénué de paroles et presque de vie ?
Cependant, quand Christine demand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Bénédicte Masson est un relieur reconnu à Paris, poète à ses heures. Ne manquant pas d'ouvrages, il a l'habitude d'embaucher de jeunes stagiaires. Toutes, à un moment ou à un autre, ne se présentent plus à leur poste. Pour Bénédicte, c'est sa très grande laideur physique qui est la cause de ces fuites, ces jeunes femmes ne pouvant supporter sa vue.
De la fenêtre de son appartement, il observe le jardin et la chambre de la très belle Christine, la fille de l'horloger, fiancée à un grand prosecteur. Il souffre en silence, ne confiant ses sentiments, ses peines et sa souffrance qu'à son journal. A sa plus grande surprise, il surprend un jour la belle Christine se promenant dans le jardin en tenant le bras à un beau jeune homme, très élégant, et bien entendu, extrêmement beau. Dès que son père et son fiancé rentrent à la maison, elle cache son amant (car que pourrait être d'autre ce jeune homme ?) dans le placard de sa chambre.
Bénédicte n'a pas le temps de se remettre de sa surprise qu'une plus grande encore l'attend : la femme de ses pensées vient frapper à sa porte, lui proposant de travailler avec elle à la bibliothèque du manoir du Marquis de Coulteray. Officiellement, des livres sont à relier, mais Christine craint, si elle reste seule sur place, de devoir une nouvelle fois repousser les ardeurs du Marquis qui semble la trouver à son gout. Et puis ce sera l'occasion pour Bénédicte de rencontrer la marquise de Coulteray, une femme étrange, maigre et blanche, soignée par un médecin hindou. Il semble qu'elle ne soit pas très loin de la folie, puisqu'elle affirme que le marquis, son mari, serait âgé de plus de deux siècles, et qu'il doit son exceptionnelle longévité à son statut de vampire.

Ayant été assez déçue de la lecture du mystère de la chambre jaune, j'ai décidé de laisser une nouvelle chance à Gaston Leroux de me séduire par ses histoires. J'ai donc abandonné le jeune Rouletabille pour découvrir les mystères de la poupée sanglante. Et j'ai drôlement bien fait !
La poupée sanglante se situe, avec beaucoup de bonheur, au carrefour de la science-fiction, du fantastique, de l'énigme policière, et du roman d'amour. La trame principale est entrecoupée des éléments du journal intime de Bénédicte, dont on comprend peu à peu la personnalité passionnée et désespérée. le journal de Bénédicte est particulièrement touchant dans ses déclarations d'amour, la solitude et la vulnérabilité de son malheureux et hideux auteur.
La poupée sanglante nous propose plusieurs intrigues qui se mélangent et s'entrecroisent : bien sûr, il faut parler de l'histoire d'amour à sens unique de Bénédicte et de Christine que j'ai déjà évoqué ; ensuite, il y a tout le mystère qui entoure le beau jeune homme caché dans l'armoire de Christine (et qui est menacé de mort par le père de la belle !) ; les jeunes stagiaires de Bénédicte n'ont pas seulement cessé de venir travailler, elles ont purement et simplement disparu, mais que leur est-il arrivé ? ; enfin, on essaie également de démêler cet imbroglio autour du marquis et de la marquise de Coulteray, folle peut-être, mais qui a des preuves à l'appui, et dont la détresse ne prête certes pas à sourire !
La grande force de la poupée sanglante est, à mon avis, l'étrangeté et le mystère qui entourent les personnages et leurs actions ; le lecteur est invité à douter des personnages et de leur histoire, il y a de nombreux revirements de situation, et au fil du récit, le mystère est de plus en plus présent… jusqu'à la grande explication finale qui, si elle ne résout pas toutes les intrigues, a le mérite d'être extrêmement pragmatique et réaliste.
Bref, sans les écueils qui m'avaient dérangé dans le mystère de la chambre jaune, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui trouvera son dénouement ultime dans "La machine à assassiner".
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Gaston Leroux (1868-1927) est un romancier français. Gaston-Alfred-Louis Leroux grandit en Normandie et après avoir obtenu le baccalauréat de lettres au lycée de Caen, il s'installe à Paris en octobre 1886 où il s'inscrit à la faculté de droit. Devenu avocat en 1890, il exerce cette profession jusqu'en 1893. Pour arrondir ses fins de mois, il écrit des comptes rendus de procès pour le journal L'Écho de Paris. A partir de 1901, devenu grand reporter, il effectue de nombreux voyages en France et à l'étranger, notamment en Espagne et au Maroc. Si sa renommée s'appuie sur la série des romans avec Joseph Rouletabille ou ses chefs-d'oeuvre comme le Mystère de la chambre jaune (1907), le Parfum de la dame en noir (1908) et le Fantôme de l'Opéra (1910), d'autres livres valent le détour. La Poupée sanglante (1923) qui vient d'être réédité est de ceux-là.
Au coeur de l'île Saint-Louis à Paris, Bénédict Masson est un relieur d'art doté d'un physique repoussant pour son plus grand malheur. Il est secrètement amoureux de Christine, la fille de son voisin d'en face, le vieux Norbert, un horloger obsédé par la recherche du mouvement perpétuel. Or, il semble se passer d'étranges choses dans cette demeure, outre le père et sa fille, y séjourne Jacques, fiancé de la belle et étudiant en médecine. Un soir, Bénédict qui épie la jeune femme de sa fenêtre, voit sortir de l'armoire de sa chambre, un jeune homme inconnu qui se précipite dans ses bras… A partir de là, les aventures les plus folles et les plus incroyables vont s'enchaîner.
Le roman mêle deux histoires, voire trois, indirectement liées les unes aux autres et dont je ne vous dirai rien comme le veut la règle pour ce type de bouquin. Sachez seulement et j'en dis déjà là beaucoup, que Gaston Leroux tisse ses intrigues plus qu'étranges en surfant sur ce qui a fait le succès de Mary Shelley et Bram Stoker. Vous m'avez compris ? Il y ajoute un autre ingrédient, inspiré d'un fait divers récent qui affola la population, l'affaire Landru ! Nous avons donc nos trois sujets d'intrigue et d'épouvante.
Mais, et c'est là tout ce qui fait l'intérêt de ce roman, si le mystère rôde à toutes les pages, si le faisceau d'indices conduit vers l'horreur totale et le fantastique le plus absolu, rien de tout cela ne sera jamais réellement prouvé ou démontré quand s'achève le livre. Une fin provisoire, car même s'il s'agit d'un ouvrage indépendant pouvant se lire comme tel - ce que disent certains mais ne me convainc pas - il comporte une suite, La Machine à assassiner, que je vais devoir me procurer au plus vite, tant j'ai hâte de mettre un point final cette fois, à cette folle aventure.
Le roman est très bien écrit et n'a pas vieilli dans l'écriture (ou si peu), même si l'intrigue n'a plus le parfum de la jeunesse et doit être lue au second degré. La plume est agile, le récit file un bon train et même dans les temps faibles on dévore cette petite merveille avec plaisir.
Vite, vite, la suite….
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Un conseil tout d'abord si vous lisez ce roman dans l'édition préfacée par Francis Lacassin : sautez cette préface qui sinon vous gâchera toute surprise. Aussi, ne considérez pas que ce livre puisse se lire indépendamment de « La machine à assassiner ».

Je suis parti à la découverte de « La Poupée Sanglante », ayant oublié maintenant le fil du récit d'un captivant feuilleton de télévision signé Marcel Cravenne. Il avait pour acteurs principaux la belle Yolande Foliot et l'inquiétant Jean-Paul Zehnacker que j'ai eu le plaisir de rencontrer plus tard. J'en ai gardé cependant le souvenir d'intérieurs sombres et angoissants, d'une histoire glauque dans un Paris des années 20.
Gaston Leroux jongle ici avec de multiples sous-récits qui s'entrecroisent, comme à son habitude. Vampires, créateurs fous, assassins forment la trame d'un roman que l'on peut trouver confus, il est vrai.
Je l'ai particulièrement apprécié pour son atmosphère étrange et fantastique, non dénuée d'humour et de poésie. Mais ce n'est pas, selon moi, un des meilleurs livres de l'auteur du "Parfum de la dame en noir".
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Paris, début du 20è siècle. Au coeur de l'île St Louis vit Bénédict Masson, un relieur intelligent et sensible , malheureusement doté d'un physique repoussant. Il se meurt d'amour pour sa voisine la belle Christine, fille de l'horloger et fiancée au brillant savant Jacques Cotentin . Un soir, il entend une violente dispute entre Christine et son père. C'est que Christine est amoureuse d'un bien étrange personnage nommé Gabriel, mutique et froid, qu'elle cache dans sa chambre (!) et cette situation pour le moins curieuse intrigue fortement Benedict. En voulant savoir le fin mot de l'affaire, Benedict va se trouvé emporté dans une aventure terrible et fantastique qui risque de lui faire perdre la raison...voire la tête!
Paru dans un premier temps en feuilleton dans le quotidien "Le Matin" durant l'année 1923, "La poupée sanglante" et sa suite "la machine à assassiner" figurent parmi les derniers romans du prolifique Gaston Leroux. On retrouve d'ailleurs avec plaisir les descriptions typiques d'un Paris nocturne, inquiétant et gothique, qui plongent le lecteur dans une atmosphère inquiétante dès les premières lignes. Benedict, le disgracieux relieur amoureux et sensible (enfin...on le soupçonne tout de même d'être un redoutable tueur en série!) n'est pas non plus sans rappeler Erik, le Fantôme de l'Opéra. Il est d'ailleurs évident que Leroux s'est surtout attaché à ce personnage tourmenté au point de traiter les autres avec une certaine désinvolture. La légèreté avec laquelle il évoque l'évanescente Christine ( qui atteint des sommets de nunucherie dans le tome 2) ou son fiancé le savant Jacques Cotentin (qui, tout savant qu'il soit, s'avère être surtout un bel empôté) surprend au début. Et cette distance un brin moqueuse, si elle apporte de nombreuses notes d'humour, se retourne finalement quelque peu contre le roman et l'ambiance inquiétante s'en trouve légèrement gâchée, plus précisément dans le tome 2 où les rebondissements et explications abracadabrantes s'enchaînent. Néanmoins on passe un très bon moment à la lecture de ce "Frankenstein" français même si, et ça c'est très subjectif, on aurait préféré un autre traitement de l'histoire.
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Au moment où Gaston Leroux compose La Poupée sanglante (1923), la France est encore sous le choc du procès d'Henri Landru, qui sert de déclic à la genèse du roman. Mais se contenter d'un héros devenu tueur en série par simple cupidité aurait été indigne de l'imagination de Leroux. Il a donc fait du relieur Masson l'instrument d'un grand dessein qui le dépasse : le mystère de la vie et de la mort. Leroux dépoussière les vieux mythes de Dracula et Frankenstein, les débarrasse de leurs artifices gothiques et les modernise grâce à un habillage scientifique. Benedict Masson ne proclame-t-il pas : «De nos jours le vampirisme ne peut être que scientifique...» ? Une des meilleures oeuvres de Gaston Leroux, trop souvent méconnue au profit des Aventures de Rouletabille ou de Chéri-Bibi.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Le monde est plein de petits vampires. Il n'y a guère de couples ici-bas qui ne se dévorent. Il faut que l'un mange l'autre ! Que l'un profite au détriment de l'autre ! Tantôt c'est le mâle, tantôt c'est la femelle… Un égoïsme plus fort réduit peu à peu l'être qui vit dans son ombre à zéro ! Il n'est point nécessaire que l'on se perce les veines et que l'on se suce le sang… C'est l'histoire de presque tous les ménages.
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Mais les imbéciles ne comprennent pas cela… Qui comprendrait Christine ? Pas son vieil abruti d’horloger de père, assurément, toujours penché sur ses roues carrées et qui n’a peut-être pas vu sa fille depuis des années, ni son godiche de cousin de fiancé de Jacques, le phénomène de l’École de médecine, oui : un sujet exceptionnel paraît-il, et qui est quelque chose comme prosecteur à la Faculté, oh ! un bûcheur, un brave garçon qui fait les quatre volontés de la mademoiselle, qui passe son temps en dehors des travaux de l’amphithéâtre à la regarder, mais qui ne la voit pas ! Il y en a des tas, comme celui-là, qui la regardent parce qu’elle est belle, mais je suis le seul à la voir, moi, Bénédict Masson!
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Pour les uns, je suis un grand poète, pour les autres un saltimbanque, pour moi, je suis un mendiant. Sous mes sanglots gonflés de rhétorique, une femme qui m'aimerait vraiment lirait tout de suite ces deux mots : "Embrasse-moi".
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Un malheur présent est égoïste ; il exige tous vos soins, vous courbe sur ses plaies et ne vous permet de regarder autour de vous que lorsque celles-ci commencent à se refermer.
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Le père Violette n'avait rien en lui qui rappelât la fleur printanière dont il portait le nom ; il n'en avait ni la fraicheur, ni le parfum, ni la modestie.
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Videos de Gaston Leroux (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaston Leroux
Gaston Leroux : Le Fantôme de l’Opéra (1964 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 3 octobre 1964. “Le Fantôme de l'Opéra” est un film radiophonique de Jean-François Hauduroy adapté, en 1964, du roman éponyme de Gaston Leroux écrit en 1910. Ce fantôme, qui hante les sous-sols de l'Opéra Garnier, n'en est pas vraiment un. Il nous effraie et nous terrifie car c'est un personnage de chair et de sang. Erik, le “fantôme” de l’Opéra, personnage tout à fait extraordinaire, dont le rôle est tenu ici par un acteur non moins extraordinaire, Alain Cuny, avec également Danièle Ajoret, René Farabet et Jean-Roger Caussimon dans le rôle du Persan.
Résumé :
Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain « Fantôme de l'Opéra » qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée. Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé, recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans “Faust” de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, un être au visage hideux. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une œuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs. Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.
Interprétation : Danièle Ajoret (de la Comédie Française, Christine Daaé), Alain Cuny (Erik), René Farabet (Georges / Raoul de Chagny), Jean-Roger Caussimon (Le Persan), Christian Lude (Firmin Richard, le nouveau directeur), Hubert Deschamps (Armand Monchardin, le nouveau directeur), Jeanne Frédérique (Madame Giry).
Avec le concours de René-Jacques Chauffard, Raymond Pélissier, Raymond Jourdan, Micheline Bona, Dominique Jayr, Pierre Decazes et René Renot.
Bruitages : Robert Maufras Réalisation : Claude Roland-Manuel
Sources : France Culture et Wikipédia
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