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Zofia Bobowicz (Traducteur)
EAN : 9782882501394
256 pages
Noir sur blanc (09/06/2004)
3.19/5   29 notes
Résumé :
Écrit sous forme de monologue d’un jeune banlieusard du littoral de la Baltique, dit le Fort, le roman, tel un acid-movie sombre et cocasse à la fois, nous fait plonger dans l’univers des jeunes paumés de la Pologne post-communiste. Le récit du jeune narrateur a des accents hallucinés dus à l’abus des amphétamines. Son monde se réduit à des virées dans des discothèques, des amours qui tournent mal et des rêves qui ne peuvent aboutir qu’à des crises de rage. Le Fort ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Polococktail Party, c'est le long monologue d'une jeunesse polonaise désoeuvrée. Peut-être même la voix d'une génération ou, à tout le moins, d'une portion des jeunes de la génération de l'auteure. Au tournant des années 2000, alors qu'elle vient de fêter ses dix-neuf ans, Dorota Maslowska écrit et publie ce cri du coeur. C'est qu'on en a marre des Russes mais la Pologne postcommuniste et capitaliste n'ont pas livré leurs promesses. Conséquemment, dans une ville banlieusarde du nord du pays, il n'y a rien à faire pour les jeunes à part se promener d'amis en amis, de fêtes en fêtes, à se défoncer d'alcool et de drogue. Un genre de Trainspotting, version Europe de l'Est.

Ainsi, pendant trois jours, « le Fort » fait le tour de ses connaissances (des types aussi paumés et bourrés que lui, sinon plus), et ils parlent, se disputent, se donnent rendez-vous dans des discothèques, etc. Trois journées folles où l'amour est impossible et les rêves, à moitié crus. C'est surtout un long réquisitoire, l'occasion pour certains personnages de se laisser aller à des confidences (quoique je les soupçonne de s'abandonner à cette activité plus souvent qu'à leur tour) et surtout de déverser leur fiel contre les Russes.

Cet univers de jeunes paumés, ce n'est pas quelque chose qui me rejoint ou qui m'intéresse (peut-être un tantinet, plus d'un point de vue sociologique ou anthropologique). Ça m'a rappelé de mauvais souvenirs de ma lecture de Moi, Christiane F. Ouf ! Je comprends l'importance de telles oeuvres, surtout qu'il y a un public que ça intéresse. Mais pas moi. Je ne veux tellement pas paraître snob mais il n'y a pas moyen de passer à côté : je n'aime pas la littérature trash. Je suis indifférent aux délires hallucinatoires de types défoncés ou mal engueulés, à leurs histoires de cul minables et à leurs épisodes psychotiques. Bref, des bouquins du genre de Polococktail Party ne sont pas mon rayon habituel.

Ceci étant dit, je peux reconnaître le talent de Maslowska, sa verve. J'ai trouvé sa plume directe, incisive. Engagée et sans compromis ? Nerveuse et punchée ? Dans tous les cas, à l'image de son protagoniste qui déversait sa rage dans un flot de paroles continues. Aussi, son vocabulaire cru et proche de l'oral me paraissait approprié. « T'es broke ? » (p. 116) « Mets la sourdine, tu veux ? Un demi-ton plus bas. J'ai là une cousine, alors calmos, ma vieille. » (p. 117) Je pouvais imaginer les jeunes hommes et jeunes femmes s'exprimer ainsi. Même si ce roman ne m'a pas emballé, je suis tout de même curieux de savoir à quoi ressemblent les autres de l'auteure.
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L'écriture incisive de Polococktail Party est déroutante mais ce n'est pas un frein à la lecture, loin de là. Dorota Maslowska a écrit ce roman à 19 ans, en un mois, avant de passer son bac. Cette prouesse littéraire de la part d'une jeune femme que certains comparent à une nouvelle Françoise Sagan nous livre une histoire aux personnages brisés dans une Pologne violente décrite avec violence. On sent que les années communistes ont marqué les habitants : les jeunes entrent en guerre ouverte contre les « Ruskoffs », c'est-à-dire les jeunes russes. C'est une histoire de jeunes, racontée avec le vocabulaire aussi irrespectueux que sale qu'utilisent les adolescents et les jeunes adultes. La traduction est étonnante pour un livre avec tant d'argot. Les dialogues sont retranscrits en langage indirect (sans les tirets à la ligne), tout s'enchaine avec une rapidité qu'on ne contrôle pas. Cette mise en page et ce choix de narration renforcent l'idée d'oppression que les personnages ressentent et nous plongent dans leurs problèmes : le sentiment d'abandon, la drogue, l'alcool et la révolte que rien n'arrive à apaiser sinon la violence.

Plongez dans un tourbillon de tourmentes soutenu par une écriture déconcertante qui ne relève pas moins que d'une forme moderne de génie littéraire : l'écriture au service de l'histoire et de son atmosphère écrasante !

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Le Fort, un jeune banlieusard, apprend par la copine de sa petite amie que celle-ci le quitte. Ce point de départ donne lieu a un monologue étrange, déluré, complètement fou. Il raconte avec sa vision particulière des choses, un chouia drogué je dirais, ses différentes rencontres.
Pendant la journée anti-Ruskoffs, les occasions sont nombreuses de parler du nationalisme ambiant. Que ce soit avec des amis ou autorités, le jeune héros paumé évoque les tensions entre la Pologne et son « grand frère russe ». Un roman qui part dans tous les sens, on rencontre même l'auteur qui se met en scène de drôle de façon. J'avoue que la fin m'a un peu perdue mais le reste relève le niveau et j'ai beaucoup aimé le style déjanté de l'auteur.
L'auteur a écrit Polococktail party, son premier roman, en un mois, la veille de son bac. La traduction du titre original signifie La guerre polono-russe sous l'étendard blanc et rouge.
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En tournant les pages de ce roman où les paragraphes s'enchaînent sans pause et sans découpage, j'avais l'impression de faire du sur-place ou au mieux de tourner en rond, comme cet Andrzej qui se fait le film de sa vie plus qu'il ne la vit. Hormis la curiosité de savoir ce qu'il va se passer jusqu'à la fin du livre, et où cette histoire de guerre masquée contre les Russes et leur contrebande va nous mener, c'est la langue du roman qui m'a donné envie de le lire jusqu'au bout : une langue hachée, avec un vocabulaire assez répétitif même lorsqu'il s'agit d'explétifs, mais qui forme au bout du compte le portrait d'un jeune homme qui n'a pas grand-chose à quoi arrimer sa vie.
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Incroyable, un gros flot de sensations, délires, imagination sous amphet'. Écrit d'une traite, il est également à lire d'une traite. Beaucoup de monologues intérieurs très bien gérés.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et là, faut dire la chose carrément, à voir Natacha, a voir Angela, je commence à cogiter un affreux soupçon comme quoi je serais déjà en enfer, un enfer blanc pour les camés à l’amphet, avec un soleil qui se couche jamais, qui vous fout ses cinq mille watts en plein dans les châssis, avec deux nanas bizarres dont l’une est peut-être déjà morte, et l’autre se balade dans tout l’appart en ramassant d’une mine dégoûtée divers objets qu’elle laisse aussitôt retomber par terre.
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Dehors, je respire un grand coup et m'éloigne à pas rapides. Une fois constaté mon absence et la profanation de son écosystème flore et faune, elle serait capable de se lancer dans une course-poursuite ou, pis, de me forcer à regarder ses photos.
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L'homme n'est plus qu'un loup pour l'homme. Et même un ami peut te tromper.
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Je suis calme à présent, d'un calme comme qui dirait d'employé de boucherie travaillant à l'abattage de volaille.
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