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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782081221178
317 pages
Flammarion (11/03/2009)
3.6/5   583 notes
Résumé :
Cliff est à un tournant de sa vie. Plaqué par sa femme à soixante-deux ans, il décide de tout quitter et de prendre la route, à la recherche d'un nouveau souffle.

Bientôt rejoint par Marybelle, une ancienne étudiante avec qui il vit une liaison enflammée, il poursuit son chemin au gré des obsessions américaines. Célèbre à l'envi la beauté des femmes, le désir et l'ivresse quand bien même le festin touche à sa fin. Traverse le pays de part en part, at... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 583 notes
Lorsque l'on referme un roman majeur, le suivant est forcément difficile à choisir. Je nageais entre deux eaux, encore ému par le final de toute beauté offert par John Steinbeck dans “Les raisins de la colère”, lorsque la nouvelle de la disparition brutale de Jim Harrison est tombée. Le hasard du destin m'invitait à “Une Odyssée américaine”.

Poisse quand tu nous tiens ! Quelques mois après s'être fait plaqué par sa femme, Cliff perd sa chienne de treize ans qu'il aimait tant. Lola le suivait partout. Elle ne lui était pas d'un grand secours dans les travaux de la ferme mais cette présence canine lui donnait du coeur à l'ouvrage.

Adieu veaux, vaches, cochons, couvées ! Adieu griottes et bigarreaux récoltés sur des dizaines d'arpents ! La ferme du Michigan est vendue à un courtier en Bourse de Chicago et voici notre Cliff dont la vie part en fumée, en quête d'inconnu au volant de sa vieille Ford Taurus.

Vingt-cinq ans au contact de la nature ont transformé cet ancien professeur de littérature, aujourd'hui sexagénaire. Par chance une de ses anciennes élèves, au sex-appeal troublant, fait un bout de chemin avec lui. Au moins notre brave Cliff ne passe-t-il pas ses premières nuits de nomade à se morfondre, bien au contraire…

“Une Odyssée américaine” traverse pas moins de 15 États (*), une véritable conquête de l'Ouest ! Ce road movie publié en 2008 n'est s'en doute pas le meilleur livre de Jim Harrison mais à travers le personnage de Cliff transparaît la personnalité de l'écrivain, mélange de générosité, d'épicurisme, de truculence, d'entêtement parfois, d'obsessions voluptueuses toujours.
Sa passion pour l'ornithologie est manifeste et plus largement il considère toutes les créatures comme ses frères et ses soeurs.
Jamais il n'a digéré les terribles souffrances infligées aux Indiens au point que l'on trouve en appendice du roman chacun des 50 États américains rebaptisé du nom d'une peuplade amérindienne.

Un grand écrivain, un homme de coeur s'en est allé. Il était gourmand de la vie et amoureux de la nature, restent ses écrits enjoués pour se délecter de ses messages rafraîchissants de bon sens.



(*) Michigan, Wisconsin, Minnesota, Dakota du Nord, Dakota du Sud, Nebraska, Wyoming, Montana, Idaho, Washington, Oregon, Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Utah.
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Je continue mon voyage littéraire avec Jim Harrison.
Pour les amateurs de grand espace je vous emmène faire une traversée des USA façon Kerouac.
En préambule je voulais vous dire amis-lecteurs que j'aime les Etats-Unis.
J'aime son histoire, sa culture, ses paysages, sa démesure.
Il est vrai que son côté impérialisme peut énerver certain, moi le premier ou encore ce côté religieux qui me fait penser à certain intégrisme.
Au moment où l'écris cette rubrique je suis en Normandie.
Hier donc je suis allé à Omaha Beach, et vu ce cimetière américain où sont enterrés ces gamins venus se battre pour sauver ce que nous croyons juste, la liberté et la démocratie.
Environ 9500 croix de toutes confessions.
C'était émouvant, c'est pour cela aussi que j'aime l'Amérique.
Revenons à ce merveilleux roman.
Cliff, professeur a quitter l'enseignement pour reprendre l'exploitation agricole de ces beaux -parents.
Jusqu'au jour où Vivian sa femme demande le divorce et vend la ferme.
Va commencer l'odyssée de Cliff dans sa vieille Taurus marron avec pour tout bagage un appareil photo et un puzzle des Etats-Unis.
Dans un style mêlant le présent avec le passé Jim Harrison nous entraine dans l'Amérique profonde.
Voila un roman attachant, où les personnages aussi truculent les uns que les autres m'ont fait sourire et m'ont émus.
Un beau récit sur l'amour filial, l'amitié, le temps qui passe et bien sur une ode à la liberté, à la nature, bref la vie.
Tout en écrivant cette invitation au voyage j'ai mis le grand Bob Dylan en fond sonore
Il parait que les voyages forment la jeunesse. Bonne route.
Je remercie d'avance les lecteurs qui auront pris le temps de lire cette critique un peu longue c'est vrai.
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C'est l'heure du bilan. Une petite virée en voiture à travers les States s'impose... Largué par sa femme à 60 ans, sans argent ni biens, Cliff décide de traverser les États-Unis avec l'idée saugrenue de déposer dans chaque état une pièce d'un puzzle de son enfance représentant son pays. Son grand projet est de renommer l'ensemble des états ainsi que le noms des oiseaux qu'ils représentent. Il voyage dans un premier temps avec Marybelle, une de ses ancienne étudiante flirtant entre l'hystérie et la nymphomanie, dont il est l'amant d'un voyage et fait des étapes tout au long de son chemin. Les paysages défilent.

Regardant beaucoup en arrière, avec ses regrets, ses amours délavés, Cliff se demande s'il a manqué d'ambition, mais c'est vers l'avenir que son regard se tourne, nous incitant à nous convaincre que les projets ne sont pas une histoire d'âge mais de l'entretien du rêve. Cliff nous apparait comme un homme incertain de lui et de son avenir, tout en contradictions, guidé par le plaisir instantané et le besoin de la solitude sans pouvoir se passer des femmes de caractère qui le guident et molestent à la fois. Il faut dire que personne n'est tendre avec lui. Cliff fait pâle figure entre son fils et sa femme plus déterminés que jamais à le faire revenir en permanence dans les convenances alors que lui ne souhaite que vivre simplement, à sa manière. Mais tout est histoire de compromis. Pour entretenir la paix sociale il faut faire des concessions... Alors il plie mais ne rompt pas.

Le premier mot qui m'est venu à l'esprit après quelques chapitres c'est "liberté. Au delà du voyage, l'auteur m'a donné l'impression de s'être détaché de toute gène, de tout tabou, pour nous livrer ses pensées comme elles lui viennent. Un peu comme s'il pensait son récit sans censure. c'est un peu dans sa tête que nous voyageons au rythme de ses idées et questionnement sur sa vie de soixantenaire. Souvenirs et réflexions s'entrecroisent alternant nostalgie et humour.

Une lecture déliée et simple qui s'apparente parfois à une discussion entre potes ou il nous livrerait sa vie et ses expériences... Avec la finesse et l'intimité en plus.

Une très belle découverte pour ce premier livre que je lis de Jim Harrison.
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Au MK2 Bibliothèque, il y a tout ce que j'aime : des films en VO, et une librairie dans la galerie. Temps d'attente……et ce roman de Jim Harrison qui attire mon attention, j'avais déjà lu « les jeux de la nuit » un bouquin renversant, avec la même puissance narrative qu'Hemingway, il y a un an ou deux.
Avec « une odyssée américaine », me voilà embarquée, avec un héros fatigué qui part à travers l'Amérique pour guérir d'une peine de coeur. ça n'arrive pas qu'aux jeunes! Sa femme, Vivian, 58 ans est partie avec un autre après 39 ans de mariage. La mort de sa chienne Lola, qui le laisse inconsolable achève de le déprimer.
Le narrateur, Cliff, 62 ans bien tassés, a un profil original, c'est à la fois un paysan, un naturaliste et un ancien professeur de littérature qui a jeté l'éponge devant le peu d'enthousiasme de ses terminales pour Thoreau, Whitman ou Emerson.
Il vend sa ferme, charge le peu qu'il possède dans une voiture d'un autre âge, prend avec lui un puzzle des Etats-unis, et se dit qu'à chaque frontière d'Etat, il jettera la pièce correspondante dans un cours d'eau.
Un voyage consolateur, en principe, mais les choses ne tournent pas vraiment comme il l'avait prévu. Il y a Marybelle, son ancienne étudiante, qui devient sa maîtresse, une personnalité exigeante, extravagante et mythomane, son fils Robert qui habite San Francisco, et le rituel de passage des Etats, qui se dérègle peu à peu…ou s'enrichit de l'idée de les renommer tous ainsi que les 700 espèces d'oiseaux vivant dans le pays…
Il y a un souffle grandiose à cette littérature attachée à un territoire: Vastes paysages en technicolor, une ode à toutes les sortes de troupeaux de bovins, une déclaration d'amour pour les eaux vives des torrents et la pêche à la truite, et à l'océan Pacifique qui laisse sans voix.
C'est aussi un voyage dans les souvenirs de Cliff, qui évoque ses amis morts ou vivants, son père, son frère, son fils : « je préfère qu'il soit homosexuel plutôt que Républicain !» et sa vie avec Vivian, le tout avec beaucoup de tendresse. C'est une déclaration d'amour à la littérature, avec ses nombreuses évocations, pas aussi nombreuses et présentes que dans « les jeux de la nuit » toutefois.
C'est un hymne à la vie avec tout ce que ça implique, l'amour, la sexualité joyeuse, la gourmandise, l'indulgence pour les petits maux et faiblesses, la méfiance pour la technologie....les téléphones portables surtout….
Une lecture à recommander à Sarah Palin et à tous les Républicains pour les décoincer un peu. Une écriture magistrale, où dans chaque page on pourrait extraire une citation, un trait d'humour, un paradoxe. Un souffle épique, dans lequel on sent l'amour communicatif pour une terre, et pour ses habitants.

Pour Jim Harrison, il faudrait vraiment une sixième étoile.

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Ce roman est une grande déception pour moi. J'avais tellement entendu de commentaires élogieux à son endroit que je m'attendais à un « road book » magistral. Malheureusement, « Une odyssée américaine » n'est que le voyage ordinaire (pour ne pas dire déprimant et inintéressant) d'un retraité désabusé. L'auteur Jim Harrison n'a pas réussi à m'accrocher avec un sujet qui, pourtant, a tout pour plaire. Quoique, en écrivant cela, quelques mauvais souvenirs de ma lecture de « Sur la route » me reviennent en tête…

D'abord, je ne me suis jamais attaché au personnage principal, Cliff. Cet ancien professeur de littérature américaine est abandonné par sa femme qui l'a plaqué pour un autre homme, apparemment plus intéressant. (Ça, j'arrive à le croire !) et son fils unique qui habite la Californie. Depuis sa retraite, il ne fait survivre. À part s'occuper de son verger du Michigan, et parfois boire avec ses connaissances, il ne fait rien de sa vie. Même son chien est mort. (Un peu trop de misérabilisme ?) Pas étonnant qu'un sentiment d'échec l'habite. Un jour, il décide de se secouer un peu et de partir à l'aventure. Il y a peu à dire de plus.

D'ailleurs, Cliff lui-même le dit à un moment : « Je suis tout bonnement le énième américain débile en liberté. » Je n'en doute pas du tout. La différence, c'est que nous avons été épargné du récit des tribulations de la plupart des autres aventuriers…

Ce qui devait être un voyage initiatique dans les états américains n'est qu'une pathétique ballade en voiture remplie de clichés. Je sais bien qu'il ne s'agit pas d'un guide de voyage, mais tout au long de ma lecture, j'avais l'impression que Jim Harrison était passé à côté de la beauté du paysage. Nommer les endroits traversés et leur accoler deux ou trois adjectifs et un vague sentiment de nostalgie n'est pas suffisant pour me les faire apprécier. Quant à toutes les références aux grands auteurs américains, elles semblent plaquées. Thoreau, Whitman, Emerson et compagnie. Je suis sans doute un peu sévère ici. Il est vrai qu'elles collaient à l'ancien professeur de littérature américaine.

En route, Cliff retrouve Marybelle, une ancienne élève devenue professeure à son tour, qui l'accompagne une partie du trajet. Elle n'est pas particulièrement sympathique ni attachante. Très vite il y a désenchantement entre les deux et j'ai été content de la voir partir de son côté. Quant à la Californie où vit son fils… bof ! Je vous fais grâce du reste de l'histoire. Il suffit de dire qu'il n'y restera pas longtemps et retourne chez lui. Bref, « Une odyssée américaine » est un roman que je tâcherai d'oublier.
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Citations et extraits (150) Voir plus Ajouter une citation
Quand elle m'a quitté, j'ai perdu mon boulot, j'ai pleuré pendant un an, tous mes poèmes sont mort-nés, et j'ai décidé de ne plus faire que pêcher et boire. Dans la rivière, il y avait une truite et j'étais sur la berge, le cœur à sa place dans ma poitrine, les nuages à leur place au-dessus de ma tête, et elle était à New-York pour toujours et moi, pour toujours à pêcher et à boire.
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Je n'avais pas admiré beaucoup de corps nus au cours de mon existence, mais c'était de loin le plus beau, même en tenant compte des magazines spécialisés. Malheureusement, la lumière déclinait dans la maison. Soudain, pris de vertige, j'ai posé ma tête sur la table de la salle à manger. Je perdais conscience parce que j'avais oublié de respirer. Sylvia s'est précipitée vers moi, mais j'avais la vue si brouillée que je distinguais à peine son pubis. Son nombril et les tétons roses de ses seins en forme de pommes. Des pommes McIntosh, pas les grosses Wolf River.

"Non de dieu ne meurs pas! a-t-elle hurlé.
- J'ai oublié de respirer." J'ai inhalé entre les dents et la pièce a retrouvé ses contours habituels.
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Le téléphone a aussitôt sonné:
"- Plus jamais, plus jamais, n'éteins plus jamais ton portable.
- J'ai dû me gourer de bouton.
- Espèce de saloperie de menteur. J'ai besoin de toi. Tu me plais. C'est peut être parce que j'ai toujours des dilemmes non réglés avec mon père et qu'il n'est pas beaucoup plus vieux que toi.
- Marybelle, tu racontes vraiment n'importe quoi."
Le rouge de la gêne venait de me monter aux joues.

"Tu n'as jamais essayé de me raconter des bobards. Tous les autres le font et ils se prennent une baffe. L'un dans l'autre tu es plutôt gentil. Un peu lent mais gentil.
- Merci
- A plus".
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Qui suis-je pour que la vie me déçoive ? Cette question me gêne. J’entends d’ici papa crier : “Arrête tes foutes jérémiades !” J’ai l’impression que mes parents meurent plusieurs fois par semaine en moi. Ils s’en vont avec une nuée d’oiseaux de nuit fuyant à tire d’ailes, disons des engoulevents qui prennent leur essor au crépuscule. Tout compte fait, mon frère Teddy était la personne la plus heureuse que j’aie jamais connue. Il n’avait pas beaucoup d’aptitude pour parler, mais il adorait la musique. Quand maman mettait la radio afin d’écouter de la musique classique, Teddy chantonnait des syllabes dépourvues de sens. C’était un vrai fan de Mozart, et dans toute la cuisine ou au salon il dansait comme un fou en écoutant Mozart. Au début je n’avais pas une grande passion pour les oiseaux, mais, assis sur le canapé près de Teddy, j’ai si souvent regardé avec lui les livres consacrés aux oiseaux que j’ai appris à bien les connaître. Quand Teddy se mettait à sentir mauvais, c’était souvent parce qu’il gardait dans sa poche un oiseau mort trouvé dans le jardin ou la forêt. Je pensais à tout ça en franchissant le long pont à étages en direction d’Oakland, ce même pont qui s’était écroulé des année plus tôt lors d’un tremblement de terre. Je me disais que, si Teddy avait eu assez de ressources pour développer une attitude souveraine envers la vie, pourquoi n’en serais-je pas capable à mon tour ?
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C'était un cul capable de déclencher une guerre, et je me suis senti très privilégié d'en avoir l'usage momentané, sachant combien j'allais le regretter dès qu'il serait parti. Un poète anglais a dit: "Étreins la joie qui s'envole." On pouvait compter sur moi pour ça.
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Videos de Jim Harrison (27) Voir plusAjouter une vidéo
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Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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