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Caroline Vallat (Autre)
EAN : 9782259316422
192 pages
Plon (11/05/2023)
4.32/5   71 notes
Résumé :
Jusqu'où peut aller l'amour maternel ?

Dix autrices et auteurs incontournables s'aventurent à explorer le thème le plus périlleux et noble de la littérature... l'amour.
Mais pas n'importe lequel, l'amour pur, inconditionnel, tout-puissant et inaltérable : l'amour maternel.

Éclectiques et saisissantes, douces ou brutales, les nouvelles inédites de ce recueil sondent les diverses facettes du lien qui unit une mère et son enfant, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne raffole pas des nouvelles jusqu'ici. Mais mon regard risque fort de changer au vu de ces nouvelles pépites de L'amour maternel.

Plusieurs écrivains qui ont le vent en poupe se sont penchés sur ce sujet pour écrire des petites histoires tantôt lumineuses tantôt plus sombres mais toutes ont un point commun : elles grouillent et fourmillent d'amour. Elles sont toutes mères d'ici ou d'ailleurs, d'aujourd'hui ou d'hier et crient avec espoir ou désespoir. Elles crient l'enfant perdu, le petit enfant qu'on refuse aux bras d'une grand-mère, l'enfant malade, l'enfant en danger, l'enfant qui ne réveille aucune fibre. Ces nouvelles ont un fol goût d'amour, de folie brute, d'imprudence, de vengeance, de sacrifice. Elles se lisent sans temps mort, elles vont droit au but, certaines détendent, d'autres marquent comme un stigmate sur l'âme.

J'ai particulièrement aimé l'imagination et la sensibilité des nouvelles de Mélissa Da Costa, Solene Bakowski, Marin Ledun, Maud Mayeras ou Romain Puértolas.

N'hésitez pas à découvrir ce merveilleux livre, d'autres auteurs ont écrit des nouvelles sur l'amour maternel à fleur de peau comme Adeline Dieudonne, Antoine Dole, Isabelle Dusquesnoy, Johana Gustawsson, Carène Ponte.
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J'ose dire qu'en matière de nouvelles j'en connais un rayon. Que j'aime cet exercice, que je suis aussi exigeant qu'enthousiaste à lire nos auteurs francophones qui se frottent à ce genre littéraire.

Alors, quand sort un recueil autour de L'amour maternel, mené par la libraire Caroline Vallat, avec nombre d'écrivains que je lis habituellement en format long, je ne peux que vibrer à l'avance, espérant ressentir des émotions fortes.

L'amour maternel ? Voilà un sujet qui pourrait sembler éloigné de mes lectures habituelles. Sauf que… Avec un casting pareil, on pouvait s'attendre à ce que le résultat soit renversant. Il l'est.

Les lecteurs qui ne connaissent pas les plumes invitées, qui s'attendent à des histoires uniquement pleines de tendresse à l'image du titre du recueil et des jolies fleurs de la couverture, vont tomber à la renverse, dégringoler dans un puits sans fond de noirceur.

Oui, la plupart de ces nouvelles sont sombres, mordent, griffent, déchirent. Serrent le coeur, broient les tripes.

Alors, tromperie sur la marchandise ? Pas du tout, chaque histoire est parfaitement dans le thème, et cet amour-là est aussi source de toutes ces dures émotions. Et parfois, la lumière sait poindre aussi.

Toutes ses histoires sonnent pour la plupart vraies et justes, parlent de problématiques réelles et importantes, de ressentis puissants et prégnants.

Il y a tout ce que je recherche dans ces récits courts. de la créativité, de l'engagement, des émotions poignantes, des surprises étonnantes, des écritures variées et marquées, de la personnalité.

Ces textes ont été lues avec des yeux grands ouverts, le coeur palpitant. Et pour certaines, des frissons. de courtes lectures qui laissent parfois groggy, mais pour lesquelles j'ai eu plus d'une fois envie d'applaudir pour rendre hommage à tant de talent et d'audace. Standing ovation.

Aucune nouvelle ne ressemble à une autre, les ambiances sont suffisamment variées pour que ce recueil se dévore. D'une traite ou en picorant, c'est tout l'intérêt que de laisser au lecteur le choix de son rythme.

Avec l'exercice de la nouvelle, chaque ressenti de lecture compte parce que très personnel, lié à ses goûts, son expérience de vie, ses propres douleurs, son propre parcours.

Je n'ai pas envie de détailler chaque nouvelle, vous laissant vierge de toute découverte. Mon top 3 n'est donc qu'une logique relevant de l'intime, c'est logique vu le thème. Pas un jugement en soit, mais bien un retour d'émotions.

Maud Mayeras m'a déchiqueté le coeur et touché l'âme, par son talent et son écriture uniques. Personne n'écrit comme elle.

Mélissa Da Costa (que je n'avais jamais lue) m'a enthousiasmé par l'originalité et la puissance de son idée, admirablement bien menée.

Solène Bakoswski m'a tout simplement mis par terre…

Les autres sont globalement au diapason, à leur manière, croyez-moi.

L'amour maternel est un recueil de nouvelles bien plus surprenant que son thème et sa couverture laisseraient à penser. Il suffit de voir le casting 5 étoiles qui est proposé. Avec des auteurs totalement engagés dans leur mission, pour un résultat formidable, qui laisse des traces bien après la lecture, souvent davantage que bien des romans.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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L'amour maternel dont il s'agit dans cet excellent recueil n'est pas toujours celui des gros calins et des bisous.
C'est parfois cruel, sordide, troublant.
J'ai aimé découvrir ces histoires à travers des plumes talentueuses.
Chaque histoire se révèle passionnante dès les premières lignes, ce qui est à mon sens la qualité première d'une nouvelle réussie.
Un grand merci à NetGalley et aux Editions Plon.
#LAmourmaternel #NetGalleyFrance
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« L'amour maternel » est un recueil de nouvelles porté par dix auteurs, qui chacun dans son genre a décidé de parler de cette émotion si particulière liée à la maternité. Ce n'est pas chose facile de décortiquer ce sentiment, encore moins de pouvoir s'autoriser à flirter avec « le politiquement incorrect », et pourtant, c'est la réalité des choses : « L'amour maternel » est aussi vaste, aussi différent, aussi singulier qu'il existe de mères. Il peut être doux et amer, tendre et cassant, bienveillant et toxique. « L'amour maternel » est puissant, ardent, dévastateur, l'une des émotions sans doute les moins contrôlables de l'espèce humaine. Il emporte tout sur son passage, le rationnel et le raisonnable pour ne laisser oeuvrer que le viscéral.

Que d'émotions dans ce recueil ! Ne vous fiez pas à la couverture toute douce et fleurie. Ce que renferme ce recueil est de l'émotion brute. Sous la direction de Caroline Vallat, dix textes, certains d'une noirceur inouïe viendront chatouiller vos croyances et couvrir tous les champs de « L'amour maternel », de la mère désespérée à la mère défaillante, de la mère surprotectrice à celle qui ne ressent rien. J'ai aimé que ce recueil parle de façon décomplexée de « L'amour maternel », car non, il n'est pas inné, il n'est pas forcément intuitif ou instinctif, il ne s'embarrasse pas de convenances, il dit la VÉRITÉ. Cette vérité est parfois difficile à entendre, même sous le prisme de la fiction. Elle est pourtant nécessaire, car, pour faire sauter les tabous et alerter nos filles et/ou leurs compagnes/compagnons, il faut parler sans interdit.

Je connaissais tous les auteurs du recueil et j'ai imaginé au préalable ce qu'ils pourraient faire d'un tel sujet, jusqu'où pourrait aller leur imagination débridée. Je n'ai pas été déçue. Ils ont balayé la thématique en dépassant mes espérances.

Solène Bakowski confronte deux femmes dont l'une doute de ses capacités maternelles. « Non, c'est faux, pas toujours. Ces histoires d'amour spontané, d'instinct, c'est des conneries. Regardez-la, elle me déteste. C'est pour ça qu'elle hurle. Elle veut me faire payer. Moi, voyez, je ne la déteste pas. Mais je ne l'aime pas non plus. En fait, je m'en fiche. Y a rien au fond de moi pour elle. C'est comme ça. C'est juste une tumeur qu'on vient de m'enlever. Personne ne s'attache à une tumeur. »

Mélissa Da Costa invente un monde singulier, pour protéger, au-delà de la raison : le monde cube, « Un monde d'amour, de paix, de douceur. Où rien ne peut arriver. »

Adeline Dieudonné développe l'instinct de protection d'une mère pour sa fille. « C'est pas si simple, la gentillesse. Surtout dans un couple. Parfois on en a marre. Parfois on est fatigué. Et c'est facile de s'en prendre à l'autre, de l'accuser de tous nos problèmes. Parfois on a besoin de mordre et l'autre est là, alors on le mord. »

Antoine Dole déballe les émotions d'une mère en pleine détresse psychologique. « Pendant toute sa grossesse, elle l'avait porté comme on porte le deuil, sans en voir la fin. »

Isabelle Duquesnoy raconte un pan de son histoire personnelle, une jeune femme adoptée qui recherche sa mère biologique. « À dire vrai, je m'étais mal préparée à sa requête ; je croyais secrètement qu'il suffisait d'être entourée de l'amour de ses parents pour grandir sans heurts. Que des bras affectueux et protecteurs suffiraient à éloigner les souffrances. Je m'étais trompée. »

Johana Gustawsson détaille les relations de deux soeurs avec leur mère. « Et j'ai soudain pris conscience que ma soeur était responsable : c'était elle qui avait effacé le rire de ma mère. »

Marin Ledun fait de la mère une combattante que rien ne peut arrêter. « Elle mesura ce qu'elle avait enduré pour eux et la joie intense qu'ils lui avaient procurée. Elle réalisa qu'elle les aimait de tout son être, qu'ils étaient certainement la plus belle chose qui lui soit jamais arrivée dans cette vie de misère, et la vérité nue s'imposa alors dans son esprit. Protéger les autres, pensa-t-elle. »

Carène Ponte explicite l'amour maternel qui pointe le bout de son nez avec un peu de retard…« L'amour est un sentiment complexe. Il n'est pas toujours inné, il se tisse parfois. Mais il n'en est pas moins fort au bout du compte. Vous n'avez rien éprouvé pourtant, depuis qu'il est né, vous vous occupez de lui. Vous avez même continué à l'allaiter alors que vous avez les pires crevasses qu'il m'ait été donné de voir dans ma carrière. »

Romain Puértolas hypothèque le statut de mère flirtant entre les statuts de sauveur et de bourreau. « Demain, disais-je tous les soirs, lorsque je voyais que les étoiles s'étaient éteintes dans les yeux de mes enfants. C'est ça le plus dur pour une mère. Voir ces étoiles-là s'évanouir. Ce rêve, c'est tout ce qu'il nous restait. »

ET

Maud Mayeras vous crève littéralement le coeur en faisant le portrait d'une mère rongée par la culpabilité. « Il s'éloigne, et je dois l'accepter. C'est le rôle d'une mère d'abandonner un beau jour, son enfant à la vie. » La fin de cette nouvelle est d'une violence et pourtant…. Je ne peux qu'être solidaire de ce geste.

« L'amour maternel » m'a profondément touchée. Il y a un peu de chaque « type de mère » dans chaque nouvelle : ce que nous sommes, ce que nous serions capables de faire, jusqu'où nous pourrions aller pour protéger nos enfants… de nous, des autres, ou d'eux-mêmes. Je vous l'ai dit « L'amour maternel » n'est pas rationnel, il est impulsif, passionné, et ces dix auteurs le démontrent admirablement bien.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Voila un recueil de nouvelles Minou, sur l'amour maternel.
Dix auteurs – dix histoires.

Être Maman ? Ca te chaaaaaaange la vie.
Les enfants ? C'est que du bonheuuuuuur.
La maternité ? ya rien de plus beauuuuu
Ouais, ouais on connait la chanson hein. gnagnagnaaaa.

Sauf que dans ce recueil, les histoires sont loin (très loin) d'être roses.
Car être Mère c'est souffrir, défendre ses enfants coûte que coute, se sacrifier, faire des choix difficiles, ne pas avoir de suite l'instinct maternel, subir, se sentir impuissante, etc ….

J'ai mis des notes (+ / ++ /+++), avec l'histoire en quelques mots sinon ça va tout spoiler.

1/LES PASSANTS +
Deux femmes qui viennent d'accoucher, sont dans la même chambre.
2/LE MONDE CUBE ++
Quatre enfants d'une même fratrie sont en GAV.
3/INES ++
Une mère qui a des doutes sur son gendre.
4/Naissance de l'hiver +
Jeanne va perdre la garde Thomas son fils de 5 ans.
5/La Dame d'Hanoi +++
Une adoption au Vietnam.
6/Le bruit des ciseaux
Une fille handicapée.
7/Morsures +
Attention chien méchant.
8/La Gorge +++
Oui , ta gorge va se serrer, Minou.
9/Devenir ta mère, mon fils + +
Dépression post partum
10/Les deux mères ++
Maman j'ai faim.

Gros coup de coeur pour la Dame D'Hanoï que j'ai vraiment trouvé touchant et la GORGE de Maud Mayeras.

Maud, la puissance de ses mots.
J'ai chialé dans mon lit avec Lucile qui veut pousser cette porte trop lourde. J'ai chialé dans cette cour d'école.
L'envie d'hurler.
tu sais tellement bien raconter l'insupportable.

Celle que j'ai le moins aimé est le bruit des ciseaux.
Pourtant j'adore l'auteure.
Je l'ai trouvé hors-sujet. (qui suis-je pour dire ça lol), car ce n'est pas la relation MERE/FILLE.

Un livre qui se lit vite, surtout si tu as peu de temps devant toi pour te poser.
Un livre qui te fera dire qu'au fond, bah ta vie ça vaaaaaaa

Et bisous à tes gosses, Minou à tantôt
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La colère s'amenuise et la mère commence à plier. La force la quitte lentement et elle s'agenouille. L'enfant entre ses bras qui ne regarde plus rien. Elle le serre, elle n'en finit pas de le serrer, toujours plus. Elle est vide maintenant. Elle se recroqueville contre le petit corps. Pour le respirer encore tant que la mort ne l'a pas totalement dévoré.
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Je dis à ma mère que la gémellité toxique qu'elle a créée malgré elle entre ma sœur et moi a certainement sauvé ma cadette, elle a banalisé son handicap et desserré l'étau de sa culpabilité d'avoir mis au monde une enfant qui ne danserait jamais. A ma sœur, je dis que la porter était mon rôle, elle a été tous les enfants que je n'ai pas pu mettre au monde, et que sa vie, libérée de toutes les contraintes imposées à la normalité, a vibré comme mille âmes. Je leur dis que chacune dans nos carcans, ma sœur dans son ersatz de corps, moi dans la perfection coupable du mien, ma mère dans son rôle de génitrice ratée, nous avons fait ce que nous avons pu. (Le bruit des ciseaux, J. Gustawsson)
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Il y a un mot pour décrire les enfants qui ont perdu leurs parents, orphelins, mais il n'en existe aucun dans notre langue pour définir des parents ayant perdu leurs enfants. Deux mères qui, sans leurs enfants, ne deviennent plus que deux femmes. Deux femmes vides qui observent un feu brûler, absentes.
(Les deux mères, Romain Puértolas)
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Une odeur puissante de sève et d'humus saturait l’air humide. Les lumières rasantes précédant le crépuscule transperçaient la forêt de pins de flèches dorées menaçantes. Les lignes effilées des troncs et de leurs ombres géantes quadrillaient le sous-bois.
Au cœur du pignadar, cinq silhouettes lilliputiennes se déplaçaient dans un dédale de broussailles d'ajoncs épineux, de bourdaines et de fougères aux frondes de coupantes. Une famille de gemmeurs, une femme et ses quatre enfants, les bras chargés de fagots de bruyère fraîchement coupée, et de sacs de Jute remplis de pignes et de galips, des copeaux de bois gavés de sève servant à allumer le feu.
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À la lueur de la torche, il vit sa pâleur, sa fatigue extrême. D’un rapide coup d’œil, il examina la gravité de ses blessures, effleura de l’index la tache brune qui maculait le tissu de sa tunique, ainsi que sa chevelure poisseuse de sang. Il posa son regard sur le chien inerte, prit le temps d’observer les stigmates de la maladie, à distance, fixa ses enfants, l'un après l’autre, puis revint sur son épouse et la contempla longuement. Quand il comprit qu’il était trop tard, il se pencha sur elle, l'enlaça un instant et l’embrassa.
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Vidéo de Solène Bakowski
Une femme se rend aux obsèques de celui qu'elle aimait. Un homme disparu de sa vie depuis un an, dont elle découvre la famille et une mystérieuse compagne bien plus âgée qu'elle. Finalement, on ne connaît jamais vraiment un être, même s'il partage notre vie…
Sur le thème de la destinée, de l'enfance, des secrets et des vies cachées, Solène Bakowski tricote un joli texte à l'intrigue bien menée, aux personnages forts et à la psychologie complexe. Un roman profondément humain et sensible que l'on a du mal à lâcher.
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