Sarah Bernhardt est une figure emblématique du Théâtre de la fin du XIXème siècle.
Elle apparait parfois dans des récits pour dater des périodes, à la rencontre d'autres personnages, dans des romans, BD ou films.
Nous avons en tête un tome qui lui est consacré sur la série du cowboy de BD "Lucky Luke".
La parisienne
Sarah Bernhardt y est divine, créature élancée, extrêmement féminine et distinguée pour la contrée sauvage du Far West.
En dehors de cela, peut-être que le personnage est peu connue des jeunes générations.
La collection "Elles ont osés!", très proche de l'intention éditoriale des éditions Talents Hauts, nous ouvrira une page d'histoire.
Peut-être que les lecteurs ados se sentiront peu concernés au premier abord par la figure.
L'auteure
Evelyne Morin-Rotureau s'attachera à nous brosser le portrait d'une jeune femme passionnée et pleine de contradictions.
Sans doute s'identifieront-ils tout de même à Sarah dans ce doute au jeune âge et cette recherche de soi.
Quelle avenir à promettre pour cette gosse caractérielle, peu brillante dans les matières scolaires principales, qui ne rêve que de s'en remettre à Dieu le moment venu?
Et oui, chers lecteurs, notre future tragédienne voulait devenir religieuse.
On ne pouvait pas faire plus diamétralement opposée dans les choix de vie.
Avec Dieu, il ne faut jamais tricher, ni jouer la comédie.
"- Je ne veux pas être actrice! répond Sarah terrorisée.
Rachel est venu au couvent l'an dernier, rendre visite à une jeune parente; elle était si pâle, elle avait du mal à respirer...
Mère Sainte-Sophie m'a dit qu'elle faisait un métier qui la tuait, qu'elle était actrice.
Je ne veux pas mourir, je ne veux pas être actrice!".
Et pourtant.
Le titre parallèle de la première de couverture la caractérise déja d'"indomptable".
Elle devrait nous en promettre pour nous divertir sur ce court format de poche.
Autant dans sa prime jeunesse, Sarah, dépeinte ici pouvait se montrer quelque peu godiche, en revanche à l'âge adulte, dieu sait si c'est la vocation du théâtre qui l'aura dégourdi, elle ne se laissera plus marcher sur les souliers.
Elle en impose.
Sarah a un franc parler plus que des prétentions de Diva, même si tout au fil de la lecture, cela ne semble pas toujours très clair.
Sarah a parfois une haute opinion d'elle-même qui peuvent la rendre antipathique.
Certains faits d'armes pendant la période mouvementée de "la Commune" équilibreront largement avec le personnage volcanique et incontrôlable.
Ce point sera intéressant à noter, proposant ainsi l'exemple d'une nature complexe qui peut s'avouer riche et généreuse tout en étant pétrie d'un pénible matériel.
Que l'on apprécie ou pas le personnage, on aimera au moins le roman pour ça.
Le roman ajoutera moultes notes en bas de pages qui contribueront aussi à compléter la biographie d'un peu de savoirs.
Saviez-vous qu'à l'époque de la jeunesse de Sarah, la majorité était à 21 ans?
Sarah obtiendra de sa mère une émancipation à 19 ans pour gérer sa carrière seule.
Et quelle carrière!