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Marc de Gouvenain (Traducteur)Lena Grumbach (Traducteur)
EAN : 9782868692450
232 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.6/5   5 notes
Résumé :

Fils d'universitaires renommés, Jan Myrdal raconte de quelle manière il fut traité dans son enfance par des parents qu'obnubilait une brillante carrière intellectuelle. Son père le méprisait et se moquait de ses disgrâces. Sa mère, psychologue, tenait le relevé exact des gestes et attitudes de ce garçon qu'elle pensait attardé... En Suède, l'autobiographie que voici a suscité une vive é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
[Première édition avril 1988 / Acquis décembre 1988- Librairie Tschann
Relu en mai 2019]

Fils d'universitaires très renommés, Jan Myrdal raconte à 50 ans passés,
son enfance pas si dorée que son milieu privilégié pourrait le faire croire !!

Il narre sa jeunesse, le climat glacial induit par ses parents, plus cérébraux qu'affectueux ! Une seule figure chaleureuse et lumineuse en la personne de son grand-père, autodidacte acharné. Présence bienveillante ainsi que celle de sa grand-mère, car chez lui, l'enfant ne reçoit de l'affection que de Marie,
"La domestique"[ Mary est la domestique. Ici on ne dit pas la bonne" , p.14]. Cela en dit déjà long du milieu social et des convenances s'y rattachant !!

Une mère déficiente émotionnellement qui ne supportait pas son fils, ni les contacts charnels avec ses enfants...une véritable phobie de tout ce
qui touche au corporel !

"C'est peut-être cette aversion contre les fonctions corporelles et tout ce qui touchait au corps qui fit qu 'Alva ne dit à personne qu'elle était enceinte et que la famille fut si étonnée de me voir soudain apparaître et exister. (...) Qui compulsera la biographie qui a été faite d'elle remarquera que je suis jamais né. (...) Ma soeur Sissela a le droit de naître sept ans plus tard dans cette biographie (...)
On pourrait dire que je n'avais pas l'impression d'être volé de mon droit d'aînesse mais de mon simple droit d'exister." (p. 83)


Un style le plus souvent chargé, assez opaque, éclairé parfois par des envolées poétiques, oniriques... comme les lignes qui suivent !!

"Le vent souffle en ce moment et les fils téléphoniques chantent. le monde entier est blanc et on vient de dégager la route. (...)
Quand je me colle contre le poteau je peux entendre tous les bavardages du monde qui passent dans les fils téléphoniques. Mais il y a tant de bavardages qu'ils se réduisent à un chant dans le vent. (p. 85)"

Le récit se fait en alternance entre le passé lointain, l'enfance de l'auteur dans les années 30 et le présent...Jan Myrdal raconte parallèlement à cette enfance les soubresauts politiques, sociaux de la Suède , comme les changements de patronyme soit pour dissimuler son origine sociale, soit pour cacher ses orientations politiques ...Entre la sphère privée et publique... l'atmosphère est oppressante, glauque !!...

Un récit terrifiant sur une enfance massacrée...éteinte, toxique...les échappées de ce petit garçon dans l'imaginaire et les rêveries...[un bémol pour ma part: la transcription quelque peu fastidieuse des délires oniriques de l'enfant que l'auteur était !]

L'auteur, spécialiste reconnu des affaires orientales, de la Chine, tout spécialement...se retourne 50 ans après, sur son enfance qui l'a meurtri profondément...
Ce récit est de facture très personnelle et compose le premier versant de son autobiographie...L'écrivain s'interroge sur la généalogie et les liens du sang , dont les siens...!

J'imagine aisément le scandale provoqué à la publication de cette autobiographie qui faisait exploser les apparences, les convenances,et mettait en relief la toxicité de cette famille prestigieuse socialement,
professionnellement, avec diplômes, fonctions au sommet du pays; dont le père , Gunnar, prix Nobel d'économie en 1974, la mère, engagée en politique, demandant à son fils adulte de ne plus la voir (le fils n'étant pas dans les mêmes engagements) car elle a peur que cela nuise à sa carrière...Nous sommes soulagés, au regard de ce milieu familial nocif, de constater que Jan Myrdal a exceptionnellement réussi son parcours, en dépit... de plusieurs mariages..., toutefois !!
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Ce livre raconte l'enfance solitaire,brimée et dépourvue d'attention parentale de l'auteur,fils ainé de deux prix Nobel suédois très impliqués dans la vie politique du pays. Est ce en rappel à cette solitude glaçante d'alors que le style est dépourvu de chaleur, créant chez moi une sorte de lassitude à la lecture ? Il faudrait que je lise un autre livre de cet auteur ( pas la suite de sa biographie) pour savoir si c'est son style propre,cette façon d'énoncer des choses énormes ( ici l'espèce d'abandon dont il est victime de la part de ses parents)comme s'il faisait juste sa liste de courses, sans affect apparent.

Je vais moduler ce que je viens de dire,il y a une très belle description d'orage qui tranche avec la froideur du style.

En ce qui concerne le sujet lui même,je compatis à cette enfance sans chaleur,à ce désintérêt parental allant jusqu'à la mise en danger. Mais le style me met à l'écart, j'ai un peu la sensation d'être une voyeuse . Alors oui je sais depuis lurelure, que la maltraitance ce n'est pas que dans les familles pauvres ou désocialisées, qu'on peut avoir un haut niveau intellectuel et être une ordure ,que l'instinct maternel et paternel ce n'est pas instinctif,qu'on peut s'intéresser à la politique mais se désintéresser de l'humain,mais après,ai je envie de dire...que fais je de ce fardeau que l'auteur m'oblige à porter avec lui? Je suis perplexe et du coup,plus perplexe que touchée.
Je ne saurais noter ce livre.
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Voilà un de ces livres qui me laisse vacillante; je ne sais trop qu'en penser.
Le style est froid et l'énumération des souvenirs est un peu laborieuse, l'auteur allant jusqu'à ajouter au récit les petits textes qu'il a pu écrire dans sa prime enfance par exemple.
Les divers épisodes s'enchaînent de façon décousue et font bien sûr preuve de l'intérêt profond de l'auteur pour lui même.
Pourtant on se laisse prendre par une atmosphère particulière, peut être en partie à cause du dépaysement; le tout se déroule dans la Suède des années 30, à moins que ce ne soit justement le style, à la fois distant et impudique qui finisse par avoir un effet légèrement hypnotique.
De nombreuses références sont faites au milieu intellectuel de l'époque, sans noyer le récit ni l'éloigner de cette histoire d'enfance. On découvre un enfant marqué, mais à l'imagination fertile et aux souvenirs précis embellis par elle. Un enfant attachant. Un homme qui à laissé sa marque.
Un livre qui mérite d'être lu.
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Drôle de famille, drôle d'époque, drôle de pays... Étrange enfance... Tout en banalité et exception, en lenteur et transition.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
(...) rien ne devait perturber les études de Gunnar (Père de l'auteur). Rien n'était assez bon pour celui qui s'était engagé à être le premier, le meilleur et le plus grand. Pas question que les soeurs fissent des études. Elles n'étaient que des filles et leur tâche était d'admirer leur frère et de s'occuper des détails pratiques s'il le réclamait.(p. 126)
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Si les enfants devaient pâtir d'être séparés de leurs parents pendant la majeure partie de leur enfance, cela signifierait que les enfants de l'élite britannique et de la bourgeoisie française ont irrémédiablement souffert pendant deux siècles. (...)
Ce que j'ai vécu étant enfant c'est que non seulement on me tenait à l'écart et ne voulait pas de moi, mais qu'on me détestait carrément. J'étais une erreur. (p. 84)
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C'est peut-être cette aversion contre les fonctions corporelles et tout ce qui touchait au corps qui fit qu 'Alva ne dit à personne qu'elle était enceinte et que la famille fut si étonnée de me voir soudain apparaître et exister. (...) Qui compulsera la biographie qui a été faite d'elle remarquera que je suis jamais né. (...) Ma soeur Sissela a le droit de naître sept ans plus tard dans cette biographie (...)
On pourrait dire que je n'avais pas l'impression d'être volé de mon droit d'aînesse mais de mon simple droit d'exister. (p. 83)
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Quoi qu'on fit il était important de ne pas laisser de traces. (...)
Tout devait avoir l'air comme il faut. Si on osait quand même faire quelque chose d'incorrect il fallait s'arranger pour que ça ne se vit pas. Il fallait employer des mots corrects quand d'autres personnes pouvaient entendre. Il ne fallait jamais oublier que quelqu'un pouvait écouter. (p. 198)
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Le vent souffle en ce moment et les fils téléphoniques chantent. Le monde entier est blanc et on vient de dégager la route. (...)
Quand je me colle contre le poteau je peux entendre tous les bavardages du monde qui passent dans les fils téléphoniques. Mais il y a tant de bavardages qu'ils se réduisent à un chant dans le vent. (p. 85)
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