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Jean-Francis Reille (Autre)
EAN : 9782070291106
312 pages
Gallimard (07/11/1974)
4.32/5   14 notes
Résumé :
Les Odes élémentaires, c'est le branchement direct, en langage vrai, du grand lyrisme sur la vie familière, élémentaire, quotidienne. Qu'il chante les Amériques « très pures » et ensanglantées, ou l'artichaut, les émotions de l'amour, la terre, les arbres, la mer, les oiseaux, Pablo Neruda est le barde de la réalité quotidienne et universelle – universelle parce que quotidienne – de l'homme dans le monde.
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Ode à la mer

Ici dans l'île
la mer
et quelle étendue!
sort hors de soi
à chaque instant,
en disant oui, en disant non,
non et non et non,
en disant oui, en bleu,
en écume, en galop,
en disant non, et non.
Elle ne peut rester tranquille,
je me nomme la mer, répète-t-elle
en frappant une pierre
sans arriver à la convaincre,
alors
avec sept langues vertes
de sept chiens verts,
de sept tigres verts,
de sept mers vertes,
elle la parcourt, l'embrasse,
l'humidifie
et elle se frappe la poitrine
en répétant son nom….
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Guatemala
aujourd'hui je
te
chante.
Sans raison,
sans dessein,
ce matin
ton nom
s'était enlacé
à ma bouche,
vert, rosée,
fraîcheur matinale,
je me suis rappelé
les lianes
qui fixent
de leur cordeau sylvestre
le trésor sacré
de ta forêt.
Je me suis rappelé sur les hauteurs
les lits invisibles
de tes eaux,
sonore
turbulence secrète,
corolles amarrées
au feuillage,
un oiseau
comme un soudain saphir,
le ciel débordant,
plein comme une coupe
de paix, de transparence...
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A l'homme,
le mien,
à mon frère
de la cime hérissée,
je demande
est-ce pour ça
que tu l'as fait naître dans la douleur
Pour qu'il soit
cyclone menaçant,
tempétueux malheur ?
Pour qu'il démolisse
les vies
des pauvres,
d'autres pauvres,
de ta propre famille
que peut-être tu ne connais pas
et qui est répandue
dans le monde entier ?
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Ode au vin

Vin du jour, vin de
nuit,
vin aux pieds violets
ou vin au sang de topaze,
vin,
enfant étoilé
de la terre,
vin, lisse
comme une épée d'or,
doux
comme un velours lascif,
vin, écossé en spirale
et plein d'émerveillement,
amoureux,
marin;
jamais une coupe ne t'a contenue,
une chanson, un homme,
tu es chorale, grégaire,
au moins, tu dois être partagé.
Parfois,
vous vous nourrissez de
souvenirs mortels ;
ta vague nous porte
de tombe en tombe,
tailleur de pierre des sépulcres glacés,
et nous pleurons
des larmes passagères;
votre
la
robe de printemps glorieuse
est différente, le
sang monte à travers les pousses, le
vent incite le jour, il
ne reste plus rien
de votre âme immuable.
Le vin
remue le printemps, le bonheur
éclate à travers la terre comme une plante, les
murs s'effondrent
et les falaises rocheuses, les
gouffres se ferment,
comme le chant naît.
Une cruche de vin, et toi à côté de moi
dans le désert, tu as
chanté l'ancien poète.
Laissez le pichet de vin
ajouter au baiser d'amour le sien.

Ma chérie, tout à coup
la ligne de ta hanche
devient la courbe débordante
du gobelet à vin,
ta poitrine est la grappe de raisin,
vos mamelons sont les raisins,
la lueur des esprits illumine vos cheveux,
et votre nombril est un sceau chaste
estampé sur le vase de votre ventre,
votre amour une
cascade inépuisable de vin, de
lumière qui illumine mes sens,
la splendeur terrestre de la vie.

Mais tu es plus que l'amour,
le baiser ardent,
la chaleur du feu,
plus que le vin de la vie;
tu es
la communauté de l'homme, la
translucidité, le
chœur de la discipline, l'
abondance des fleurs.
J'aime sur la table,
quand on parle,
la lumière d'une bouteille
de vin intelligent.
Buvez-le
et rappelez-vous dans chaque
goutte d'or,
dans chaque verre de topaze,
dans chaque louche pourpre,
cet automne travaillait
à remplir le vase de vin;
et dans le rituel de son office,
que l'homme simple se souvienne
de penser au sol et à son devoir,
de propager le cantique du vin.
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Ode à une beauté nue

Avec un cœur chaste et des
yeux purs
je te célèbre, ma beauté,
retenant mon sang
pour que la ligne
déferle et suive
ton contour,
et que tu te couches dans mon vers,
comme dans les bois, ou vague-crachat:
le parfum de la terre,
la musique de la mer.

Nudement belle,
que ce soit vos pieds, cambrés
à une touche primitive
de son ou de brise,
ou vos oreilles, de
minuscules coquilles en spirale
de la splendeur des océans d'Amérique.
Tes seins aussi,
d'une plénitude égale, débordant
de la lumière vivante
et, oui,
ailé
tes paupières de maïs soyeux
qui se dévoilent
ou enfermez
les paysages jumeaux profonds de vos yeux.

La ligne de votre dos
qui vous sépare
tombe dans des régions plus pâles
puis bondit
vers les hémisphères lisses
d'une pomme,
et va diviser
votre beauté
en deux piliers
d'or brûlé, d'albâtre pur,
à perdre dans les deux grappes de vos pieds,
d'où , encore une fois, soulève et prend feu
le double arbre de votre symétrie:
fleur de feu, cercle ouvert de bougies,
fruit gonflé soulevé au-
dessus de la rencontre de la terre et de l'océan.

Votre corps - de quelles substances
agate, quartz, épis de blé, a-
t-il coulé, a-t-il été recueilli,
s'élevant comme du pain
dans la chaleur,
et signalant des collines
argentées, des
vallées d'un seul pétale, des douceurs
de velours profond,
jusqu'à ce que la forme pure et fine de la femme
s'épaississe
et s'y repose?

Ce n'est pas tant la lumière qui tombe
sur le monde
étendu par votre corps
sa neige suffocante,
mais la luminosité, se déversant hors de vous,
comme si vous
brûliez à l'intérieur.

Sous ta peau, la lune est vivante.
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Videos de Pablo Neruda (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pablo Neruda
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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