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Philippe Noble (Traducteur)
EAN : 9782070308637
448 pages
Gallimard (18/05/2006)
3.74/5   29 notes
Résumé :
Après l'accident d'avion qui emporta sa femme et son fils, Arthur Daane a quitté Amsterdam pour s'établir à Berlin. Cameraman, documentariste, cet homme-images est un nomade qui capture, au détour de ses promenades berlinoises, l'ombre du passé. Hanté par l'indicible mémoire des lieux, il observe le monde à travers le voile de sa douloureuse solitude. C'est ainsi, dans cet état d'âme et d'esprit, qu'il croise Elik Orange. Attiré par cette silhouette, cette aura, cet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Victime à nouveau d'un livre qui , s'effeuillant allègrement, se prenait manifestement pour une pâquerette, c'est à grand-peine que je parvins à le finir . Si j'avais adoré"l'histoire suivante" ce livre de Nooteboom m'a laissé assez circonspecte ; l'histoire de ce documentariste qui, ayant perdu sa femme et son fils, essaie de se reconstruire à travers ses rencontres et ses réalisations documentaires (rêvant à l'oeuvre absolue qui dirait le monde dans sa totalité) est très intéressante ; de plus le regard porté sur la réunification de Berlin mérite le détour. Mais si le propos suscite l'attention, il est dilué dans des digressions et des descriptions à n'en plus finir ; les procédés d'accumulation... s'accumulent, les phrases n'en finissent pas, semblables à ces labyrinthes ronds où se perd moult fois avant de parvenir au coeur, les discours indirects, interminables et hachés , alourdissent le récit, bref, trop c'est trop. Et c'est dommage pour cette belle écriture à la fois concrète et poétique. Il y a en particulier des choeurs qui commentent l'action, comme dans les meilleures tragédies grecques, de toute beauté.
Pourquoi noyer d'eau un bon vin ? Un grand cru se savoure en quantité infinitésimale....
Ah pâquerette, pâquerette ! je t'ai aimé un peu, beaucoup....Il s'en est fallu de peu que je t'aime passionnément.
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Arthur Daane est un documentariste néerlandais qui s'est installé à Berlin après la mort de sa femme et de son fils dans un accident d'avion dix ans plus tôt. Arthur travaille de loin en loin pour les télévisions néerlandaise ou belge. Surtout il filme pour lui-même des bouts de bande dans lesquels il essaie de montrer le temps qui passe. Arthur est en effet obsédé par le passé, la mémoire, le souvenir, et la ville de Berlin colle parfaitement à cette obsession, ville où l'histoire est partout présente. Il est beaucoup question dans le roman de la mémoire du nazisme et de celle de la réunification allemande dont les traces sont encore très visibles, l'action se déroulant à la fin des années 1990. L'auteur analyse de façon fine ce que des changements radicaux de mode de vie ont eu comme conséquences pour les contemporains : "Ici, ce n'étaient pas seulement les règles du jeu qui avaient brusquement changé, non, le jeu lui-même avait brusquement cessé d'exister, expulsant les gens de leur vie, le moindre trait distinctif de celles-ci, journaux, habitudes, organisations, noms, tout avait changé, quarante ans s'étaient en un moment ratatinés comme un chiffon de papier, et le souvenir même de ces années-là s'en trouvait rongé, déformé, corrompu. Etait-ce supportable ?"

Cet homme mélancolique qui est "partout un peu à contrecoeur" peut heureusement compter sur des amis fidèles : Erna qui l'appelle très régulièrement des Pays-Bas, à Berlin Arno, Victor et Zenobia, artistes et intellectuels qu'il retrouve dans des tavernes pour parler, boire et manger toutes sortes de saucisses. Et puis Arthur fait la connaissance d'Elik Orange, jeune femme réservée et fuyante et il en tombe amoureux. Elik prépare une thèse sur Urraca, reine espagnole du 12° siècle et ce sujet est l'occasion pour explorer la mémoire d'un passé encore plus ancien. Ici il s'agit de l'impossibilité de nous figurer la façon de penser et d'appréhender le monde de gens qui ont vécu à une époque si différente de la nôtre : "Comment se représenter une époque que l'on ne peut pas se représenter ? le même cerveau, mais un autre logiciel". La musique peut être un moyen, propose l'auteur. Cette même question de la disparition d'une culture vivante est abordée à propos d'une vieille femme, dernière à parler sa langue : "le mystère de ces sons que bientôt plus personne n'entendrait de la bouche d'un être vivant (...) à l'instant de la mort de cette femme, à cet instant où, (...) quelqu'un penserait pour la dernière fois dans cette langue des mots inaudibles que nul n'enregistrerait".

Ce que j'ai plus particulièrement apprécié dans ce roman c'est toute cette réflexion menée sur le passé et les possibilités ou pas d'en faire son deuil et que j'ai trouvée très intelligemment menée. C'est aussi un livre très bien écrit. J'ai trouvé par contre certains passages un peu longs, la lecture ne coule pas toute seule. Il y a, par exemple, un choeur (à l'antique) qui intervient régulièrement et qui m'a vite ennuyée. Mais en même temps il m'apparaît comme le signe d'un auteur qui réfléchit à son travail et ça, ça me plaît. Globalement c'est une lecture que j'ai appréciée.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Une errance, une recherche, une réflexion sur soi, qui m'ont positivement ravie.
Pas de pathos, bien au contraire, de la légèreté, un roman lent certes, une langue maîtrisée, un régal, un plaisir, je l'ai lu et je le relirai : un de ces livres que j'ai du mal à ne pas prendre en mains quand je le vois dans un rayon, en me remémorant le plaisir de sa lecture.

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Je n'ai pas de souvenirs précis de la lecture de ce livre si ce n'est que ce n'était pas déplaisant avec une pointe d'originalité mais ne m'a pas donné envie plus que ça de relire cet auteur mais je ne me suis pas dit non plus « plus jamais »
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'était la même chose à chaque instant, un monde plein d'espaces vides où l'on avait tenu un rôle dans une multitude de situations différentes, conversations, disputes, amours, et tous ces espaces vides étaient désormais hantés par un fantôme de vous-même, un double invisible et dégradé, incapable d'emplir ces espaces du moindre atome, une présence ancienne devenue absence et qui se mêlait au même endroit à l'absence de beaucoup d'autres, un empire de disparus et de morts.
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Dans la Médée d'Euripide, le choeur est admis à révéler qu'il connait la suite des évènements. Chez Sophocle, il a le droit de poser des questions, de supplier, mais non de prédire. Quant à nous, si nous ne filons pas la toile, nous la voyons, et même les différences temporelles ne signifient rient pour nous...Vous n'êtes plus des rois, ni des filles de rois. Et vos histoires sont des histoires de rien du tout, sauf pour vous-mêmes. Épisodes, faits divers, séries télévisées. Votre chagrin ne servira plus jamais à battre une monnaie qui ait cours pour les autres, pour l'éternité limitée dont vous disposez. Cela fait de vous des êtres plus fugitifs et, si vous voulez notre avis, plus tragiques. Vous n'avez pas d'écho. Vous êtes sans public, oui, on peut le dire ainsi, même si ce n'était pas notre intention.
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SDF, sans-abri, drogués, clochards, braillards, où qu'il allât dans le monde, les rues en étaient pleines. Délirant, cherchant on ne sait quoi, en guenilles, noirs de crasse... ils marchaient dans les villes comme s'ils étaient sortis des origines du temps pour rappeler à l'humanité quelque chose, mais quoi ? La mort était continuellement au travail en ce monde, et c'était ce qu'ils donnaient à voir.
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Mais en inversant la situation et en imaginant qu'un voyageur ou une voyageuse vous a observé avec autant de précision que vous avez fait de lui ou d'elle, dans quelle mesure l'image que cette personne aura de vous est-elle une image véritable ? Vous-mêmes, vous savez très bien tout ce que vous ne laissez pas transparaître, ce que vous taisez ou ,dissimulez, ou ce sur quoi vous n'êtes pas encore fixé vous-mêmes... Ajoutez à cela tout l'arsenal du souvenir, le domaine des choses vues ou lues, le monde des désirs cachés... le train entier ne suffirait pas à contenir tout cela. Pourtant, chacun des trois ou six passagers du compartiment pense que ce voyage a donné lieu à, comment dire ? -à une certaine manifestation de la réalité. Mais sont-ils dans le vrai ?
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Des valets élisant leurs maîtres afin de pouvoir rester valets, des maîtres dont ils avaient le droit de devenir les égaux sans l'être en réalité, de quel cerveau dérangé était sortie cette idée ? Tout cela n'avait fait qu'augmenter l'imposture. Et des millions de gens étaient morts pour cette absurdité.
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Videos de Cees Nooteboom (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cees Nooteboom
Né en 1933 à La Haye, Cees Nooteboom s'est imposé comme l'un des plus grands écrivains européens contemporains. Romancier, poète, essayiste, il a reçu les plus hautes distinctions littéraires aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche et en Espagne. *Adieu**, composé en partie lors du confinement du printemps 2020, est marqué par l'impossibilité et la mort. Au fil des pages, le lecteur accède aux paysages silencieux de l'auteur, à sa cosmogonie poétique sur laquelle se déploient l'aile d'un ange, l'empreinte d'une absence et celles des silhouettes aimées.
Merci au Nederlands Letterenfonds dutch foundation for literature [Fonds des lettres néerlandaises] et à Margot Dijkgraaf pour la réalisation de cette vidéo.
**L'Oeil du moine** suivi de **Adieu** de Cees Nooteboom : https://www.actes-sud.fr/catalogue/loeil-du-moine-suivi-de-adieu
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