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Philippe Noble (Traducteur)
EAN : 9782868697585
140 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.44/5   17 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud, Lettres néerlandaises - 11/1991)


Misanthrope de pure race, myope légendaire, roué compilateur de guides touristiques, mais apôtre intransigeant d'Ovide et de l'hexamètre latin, l'ex-professeur Herman Mussert s'éveille un beau jour avec la sensation... de n'être plus. Et comme s'il lui était permis de retourner une dernière fois le sablier du temps, le voilà qui s'interroge sur son aventure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est l'illustration puis la quatrième de couverture qui m'ont fait choisir ce livre parmi la masse assez conséquente d'ouvrages de la bibliothèque de nos hôtes. Je n'ai pas regretté mon choix. L'ouvrage est présenté par l'éditeur comme un renouvellement de la tradition du roman philosophique. Et c'est ainsi que nous entamons un étrange voyage (intérieur ? temporel ?) avec son personnage, ancien professeur de littérature classique, voyage qui prend sa source dans un étrange sentiment de « ne plus être ». le style de la traduction française (du néerlandais) fait ressortir avec justesse l'expression d'un indéniable amour de la philosophie, mais aussi de la « langue » et de ses origines.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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"Traversée du Styx" aurait pu être le titre de ce livre : un professeur de langues anciennes entame son dernier voyage, appareillant vers l'au-delà. S'étant couché à Amsterdam il se "réveille" à Lisbonne avant d'embarquer vers on ne sait où : " La mer scintillait et nous berçait, je me retenais au bastingage et regardais les autres. Je n'aurais pu le prouver, mais je sentais qu'ils avaient changé, ou plutôt qu'ils avaient encore changé...il m'arrivait à tout instant, fugitivement, de cesser de voir une bouche ou un oeil ou, une infime fraction de seconde, de ne plus reconnaître quelqu'un, je voyais alors le corps de l'un à travers celui d'un autre"
Je ne vous cacherai pas que lire ce livre, après avoir lu "la véranda " de Robert Alexis, m'a carrément donné quelques instants l'impression d'avoir fumé de la moquette.Ceci dit ce roman profond, philosophique, à lire à deux niveaux, a l'étoffe des grands mythes auquel il se réfère sans cesse. C'est un petit texte (140 pages) mais un grand roman, et de plus facile à lire. A découvrir sans tarder
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MAGNIFIQUE

Un achat aléatoire...Au pif...juste déclenché par une liste d'auteurs néerlandais...Le point de départ ? Une remarque de Jean Paulhan (1884-1968) à Jacques Sternberg (1923-2006) : " Vos contes me semblent assez mal traduit du néerlandais". D'où la question : les Pays-Bas ont-ils des écrivains ? Cees Nooteboom (né en 1933) dans la liste...Et puis "L'Histoire Suivante"...

Herman Mussert, ancien professeur de latin, créateur de la collection "Les guides de voyage du Dr Strabon*, ours misanthrope, se réveille à Lisbonne, se remémore une passion amoureuse et rejoint d'autres personnages sur un bateau pour une croisière.

A la fois passionnel, flamboyant (la description de la chute de Phaéton, foudroyé par Zeus, alors qu'il conduisait le char solaire-épisode où Herman Mussert commente un extrait des "Métamorphoses" d'Ovide-est sublimement beau c'est à dire fascinant, pétant de couleurs, lyrique, emporté)...

Le vocabulaire d'une richesse flaubertienne brille de tous les éclats d'un pierre pure), philosophique, poétique (la croisière est magnifique d'onirisme), "L'Histoire Suivante" témoigne d'un art quasi parfait.

Ici l'écrivain touche à l'expression supérieure du récit jovial, cocasse, rêveur, amoureux, passionné, tragique, apaisé, serein, fantastique.
Le ton change subtilement, glisse vers une autre rive puis repart ailleurs.
Une très belle histoire servie par une maîtrise qui ne corsète pas mais laisse s'épanouir l'histoire. On commence chez David Lodge, on passe chez Romain Gary, on finit chez Schubert, celui de la mélancolie.

Le Hasard (Fatum, Fortuna) fait bien les choses (pas tout le temps mais là oui !). Bref, Magnifique.

* Strabon (grec ancien : Στράϐων / Strábôn, « qui louche », en latin Strabo), est un géographe et historien grec né à Amasée dans le Pont (actuelle Amasya en Turquie) autour de 60 av. J.-C.1 et mort autour de 20 ap. J.-C (Wiki). Ses Oeuvres sont publiées aux "Belles Lettres".
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Il y a des livres partout, des lus, des non lus. Des livres que peut-être je ne lirai jamais. D'autres que je relis. D'autres que je trouve ou retrouve. Ainsi, en est-il de L'histoire suivante de l'écrivain néerlandais Cees Nooteboom. Un livre qui m'avait été offert il y a des années par la représentante de Gallimard et que j'avais oublié. Et que j'ai ouvert parce que j'avais aimé autrefois son mokusei.

Un court roman qui ne fait pas 150 pages. Un livre érudit où le narrateur que ses élèves appelaient tantôt avec ironie tantôt avec sympathie Socrate, parce qu'il enseignait le latin, qui s'était endormi à Amsterdam, se réveille à Lisbonne. Non pas vingt ans plus tôt, au moment d'heures marquantes de sa vie, mais bien aujourd'hui, ou ce qui lui semble aujourd'hui puisque le miroir lui renvoie bien l'image de l'homme qu'il était la veille aux Pays-Bas.

En sa compagnie, nous refaisons le voyage à l'envers pour ce qui sera probablement son dernier voyage. Celui des souvenirs, celui des poètes, celui des rencontres, celui de Lisbonne qui n'a pas changé. Parcours où il est question de l'amour des grands textes, de celui qu'il porte aux étoiles, de l'amour tout court qui lui a filé entre les doigts et dont il avait connu les plus belles heures dans la capitale portugaise.

Déroutée au départ, comme l'est le narrateur, je me suis laissée prendre au jeu d'aller de l'histoire suivante à l'histoire suivante, un peu à la manière d'une matriochka qui en renferme toujours une autre. Jusqu'à ce qu'on replace la plus petite dans la suivante et ainsi de suite. Pour que l'histoire soit complète, entière. Ou alors qu'elle n'appartienne plus à l'auteur, qu'elle soit tout simplement devenue la nôtre.

Un roman dense, touffu, érudit. Un roman d'un conteur de grand talent pressenti depuis un moment pour le prix Nobel de littérature. Un roman littérairement remarquable où passé et présent s'entremêlent pour effacer les traces. Puisque, peut-être, ne sommes-nous que du vent.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Comment "ajouter des étiquettes", selon la formule de Babelio, à ce livre qui brouille les pistes et débute sur une allusion métaphysique aussitôt rejetée par pudeur ? Roman, L'heure suivante serait la courte relation des heurs et mésaventures sentimentales d'un professeur de littérature classique dans un collège d'Amsterdam. Nouvelle, le texte distendrait le cadre temporel, éclaterait les personnages, multiplierait les angles de la relation d'un voyage à Lisbonne qui se conclut sur l'Amazone et semble en fait une dernière translation funéraire selon les anciens rites de la mort.
Au-delà des catégories, L'heure suivante est l'occasion d'un resplendissant festival de citations latines, d'évocations brillantes des Métamorphoses d'Ovide, des Annales de Tacite et de bien d'autres compagnons littéraires de l'auteur, qui transparaît à travers son héros et la remémoration de ses amours perdues. La première partie virevolte entre Hollande et Portugal, à l'ombre de Jan Jacob Slauerhoff et Pessoa. L'humour n'est pas absent, qui apparente le style de Nooteboom aux truculences rabelaisiennes, voire, plus proche des traditions des Pays Bas, à la fantaisie grotesque de Jérôme Bosch.
a seconde partie déçoit un peu, qui continue la fantasmagorie sur un mode de plus en plus schizophrénique, mais cumule des défauts hélas trop communs à la production romanesque contemporaine : personnages sortis du chapeau à la dernière minute, usage alterné des trois premières personnes du discours, multiplication de morceaux narratifs spectaculaires mais gratuits, situations à peine esquissées qu'envolées dans un récit dont on découvre peu à peu qu'il demeure entièrement symbolique et voué à une évocation antique du passage vers la mort. Sans doute l'unité est-elle sauve, le fil narratif renoué, mais l'oeuvre perd un peu de sa belle cohérence surréelle et l'invocation platonicienne de la fin paraît artificielle au regard de la remarquable intrication classique du premier volet. Au total, cependant, le livre talentueux d'un romancier, et un univers à découvrir pour ceux qui (tel est mon cas) n'étaient pas familiers des lettres néerlandaises.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Soir dans ma mémoire, soir à Lisbonne. En ville, les lumières s'étaient allumées, mon regard s'était fait oiseau et planait capricieusement au-dessus des rues. Ici, sur la hauteur, l'air s'était rafraîchi, les voix enfantines avaient déserté les jardins, je voyais les ombres obscures des amants, statues accrochées l'une à l'autre, créatures doubles au long cheminement. Ignis mutat res, murmurai-je, mais aucun feu ne viendrait plus modifier ma matière, j'avais déjà subi ma mutation.
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Cela aussi, j'aurais voulu le lui dire, mais on sait bien que la conversation consiste essentiellement en choses qu'on ne dit pas. Nous sommes des épigones, nos vies ont abandonné l'ordre du mythe pour celui de la psychologie. Et nous savons toujours tout, nous formons notre propre chœur monophonique.
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Car voilà une chose que la vie m'a apprise :quand une femme s'est donné un but, des forces sont mises en jeu contre lesquelles le hommes, avec toute leur prétendue volonté ne peuvent rien tenter.
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Je ne voyais que deux possibilités : ou bien cette chambre n'était pas la mienne, ou bien je n'étais pas moi et dans ce cas, ses yeux et ses oreilles n'étaient pas les miens, car non seulement les poutres étaient plus minces que celles de la chambre à coucher de mon appartement du Keizersgracht mais en outre, là-bas, je n'avais au-dessus de moi ni voisin ni voisine susceptible de me troubler par son invisible passion.
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Nous nous étions administré mutuellement des lambeaux de nos vies, et tous, nous traversions l'océan en portant en nous ces fragments encore indigestibles.
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Videos de Cees Nooteboom (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cees Nooteboom
Né en 1933 à La Haye, Cees Nooteboom s'est imposé comme l'un des plus grands écrivains européens contemporains. Romancier, poète, essayiste, il a reçu les plus hautes distinctions littéraires aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche et en Espagne. *Adieu**, composé en partie lors du confinement du printemps 2020, est marqué par l'impossibilité et la mort. Au fil des pages, le lecteur accède aux paysages silencieux de l'auteur, à sa cosmogonie poétique sur laquelle se déploient l'aile d'un ange, l'empreinte d'une absence et celles des silhouettes aimées.
Merci au Nederlands Letterenfonds dutch foundation for literature [Fonds des lettres néerlandaises] et à Margot Dijkgraaf pour la réalisation de cette vidéo.
**L'Oeil du moine** suivi de **Adieu** de Cees Nooteboom : https://www.actes-sud.fr/catalogue/loeil-du-moine-suivi-de-adieu
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