"Notre séparation... Un peu de vent à la surface du sable. Un volet qui claque. Un rêve qui meurt. Trois fois rien. C'est fini".
Ce sont les mots de Marie à Paul, l'homme aimé, l'homme qu'elle quitte. Ils ont la quarantaine, ne sont pas mariés, n'ont pas d'enfants et vivent séparemment.
Un contexte à rendre la séparation plus lisse avec peu d'éclaboussure. En surface, seulement. Car Marie est une femme entière avec ses doutes et ses désirs. Ses contradictions.
Marie choisit de rompre brutalement en écrivant une lettre, une manière de mettre à distance ses colères et ses peines. La lettre brève et froide est adressée à "Monsieur". Paul aime Marie. Il reçoit cette lettre comme un coup, d'abord désemparé, il se révolte et veut comprendre. Paul répond sur le même mode épistolaire. Tous les deux engagés sur un fil, en équilibre, ils continuent à maintenir un dialogue en différé par leurs correspondances. le silence entre les lettres nourrit leur attente, " Nous aurions dû mettre autant de soin à vivre ensemble, que nous en mettons à supporter l'absence".
Les braises de l'amour rougeoient encore, prêtes à s'enflammer de nouveau si... si seulement ...
Une séparation est une pièce de théâtre de
Véronique Olmi d'une très belle écriture limpide et poignante.
Les mots nous traversent.