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EAN : 9782749177182
160 pages
Le Cherche midi (11/01/2024)
3.5/5   60 notes
Résumé :
" Je m'appelle Dominique Biron et j'ai décidé de mourir dans trois jours. C'est le temps qu'il a fallu au Christ pour revenir d'entre les morts, ça me suffira bien pour faire mon petit ménage. "

Quand Alzheimer frappe à sa porte, Dominique, 81 ans, préfère ne pas s'attarder. Elle se prépare à dire adieu à sa petite vie, ses enfants, ses bibelots... Lorsqu'elle fait le tri dans ses souvenirs, c'est avec une réjouissante férocité. Car l'ennui bourgeois ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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D'une mauvaise foi presque caricaturale, tout filtre aboli, elle nous livre ses dernières pensées sur ce qui fut sa vie : personne n'est épargné, son époux, ses parents, ses enfants et leurs conjoints…La perspective de quitter volontairement cette existence ici-bas, lui donne une sincérité à tout crin. A moins que ce ne soit les signes précurseurs de la maladie qui lui a été révélée …
De ces points d'ancrage autour du personnage, naît un récit court mais sans concession, loin d'être plombant, car notre postulante au départ programmé a beaucoup d'humour et ne dédaigne pas l'autodérision. On sourit, malgré ce qu'elle dit de la déchéance inéluctable qui guette tout humain qui a la chance de ne pas mourir jeune …

Un texte en effet flamboyant, éclairant comme les dernières flammes d‘un feu qui a tout brûlé.


160 pages Cherche-midi 11 janvier 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Si vous êtes en quête d'acide, d'acerbe critique de nos travers contemporains, vous pouvez lire Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste. Vous y trouverez la confession sans fard de Dominique Biron, bourgeoise décatie par un Alzheimer dont elle a décidé qu'il ne la tuerait pas puisqu'elle mettrait fin à ses jours avant.
Comme la fadeur de son nom, la vie de Dominique a été terne et elle ne se fait pas faute de nous le dire, de le regretter. Trois enfants dont une adorée, un mari, Jean-Luc, insipide et sot. Une vie entière sans jouissance, sans risque, sans sortir jamais de la gangue des conventions propres à son milieu. Est-ce la lucidité du grand âge, la désinhibition de la maladie mais, avant de mourir, elle nous la crache à la gueule, sa vie non vécue, Dominique.
C'est souvent drôle de cruauté, fort de lucidité, parfois un peu lourd, parfois un peu invraisemblable aussi d'imaginer que de telles diatribes puissent provenir d'une aussi petite femme. C'est un caractère à la façon des grandes pièces de Molière en un peu moins réussi, un monologue désabusé à la manière d'un Beckett mais sans la splendeur d'une langue à vif. Une Tatie Danielle de papier. Ce qui n'est déjà pas si mal.
Je me demande toutefois, une fois le livre refermé, ce que j'en garderai. La charge est lourde et sans concession, certes. Je le verrais bien adapté au théâtre pour un seul en scène à la gloire d'une actrice forte en gueule. Pour une bonne soirée à ricaner. Mais à part libérer son auteur et un lecteur exaspéré d'une rancoeur contre ces générations bénies des dieux de la croissance et du politiquement correct, à quoi sert cette diarrhée ? le livre dénonce mais ne construit rien. Il a l'air encore de postuler une toute puissance à cette femme, y compris face à la maladie et face à la mort. Comme si, même face à cette extrémité, c'était encore son arrogance, son orgueil et son égoïsme qui gouvernent sa vie. Et quand on voit où ça l'a menée…
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J'avais beaucoup aimé "Today we live", d'Emmanuelle Pirotte. C'est pourquoi, lors de la dernière opération Masse Critique je me suis laissée tenter par son dernier titre. Je remercie donc Babelio et les Éditions "Le Cherche Midi" d'avoir permis de satisfaire ma curiosité.

"Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste" (déjà le titre est bien trouvé) est la confession de Dominique Biron, bourgeoise octogénaire belge, qui après avoir découvert qu'elle était atteinte de la maladie d'Alzheimer, décide d'en finir avec la vie. Elle se donne trois jours, ce sera donc prévu pour mercredi. Pendant ce laps de temps, elle règle ses comptes, dans un long monologue caustique, avec la société, avec ceux qui l'entourent et avec elle-même. Dominique a au moins le mérite de ne pas s'exclure du lot. Pas meilleure que les autres, la Mamie ! Arrivée à un certain âge, elle fait fi des barrières orales imposées par la bienséance et ses réflexions sur les travers de notre monde font mouche. J'ai beaucoup apprécié celles sur la crise sanitaire que l'on vient de traverser ou l'éducation religieuse et la foi. Parmi les siens, seule, sa petite fille Victoire trouve grâce à ses yeux. Il y a quand même une autre de ses attitudes qui me l'a rendue "sympathique", c'est la relation qu'elle entretient avec le chat des rues qui vient lui rendre visite régulièrement.
La plume d'Emmanuelle Pirotte est acerbe. Au début, on souri beaucoup, puis, peu à peu, on ne peut s'empêcher d'y voir certaines personnes de notre entourage et enfin, et j'ai du mal à le dire, par certains côtés, un miroir de soi-même. Cela est sans doute dû à mon âge qui, sans avoir atteint celui de Dominique, n'est plus celui de la jeunesse pleine d'espoir... J'ai fini par rire jaune !
J'accorde un 13/20 à ce roman qui invite à une réflexion sur la vieillesse et la fin de vie de façon originale car décrite par la principale intéressée. Dommage que la dernière partie et cette escapade avec des jeunes ne m'ait pas convaincue.
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Emmanuelle Pirotte, auteur belge à la plume incisive et audacieuse, propose avec "Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste" (Le cherche midi, 2024) un nouveau roman qui explore les méandres de la vie et de la mort. Si les thèmes abordés et les réflexions "philosophiques" qui ponctuent le récit résonnent avec l'univers habituel de l'auteur, force est de constater que la forme et la narration m'ont laissé sur ma faim.

Ayant précédemment apprécié la finesse et la puissance des récits dans des romans tels que "Loup et les hommes", "Les Reines" ... , j'attendais avec impatience de me plonger dans ce nouveau récit.

Or, dès les premières pages, j'ai ressenti une certaine déception. le style, habituellement si fluide et percutant chez Emmanuelle Pirotte, est décevant, ici. La narration linéaire peine à captiver l'attention.

Certes, on retrouve dans ce roman des thèmes intéressants : la confrontation à la mort, la remise en question des conventions sociales, la stupidité du monde tel qu'il évolue, la quête de sens et d'authenticité. Dominique, personnage principal âgée de 81 ans, se livre à une introspection acerbe, remettant en cause ses choix de vie et sa vision du monde. Ses réflexions sur la vieillesse, la solitude et le temps qui passe sont souvent justes et touchantes.

Cependant, j'ai eu le sentiment que ces réflexions étaient noyées dans une masse de détails superflus et de digressions qui alourdissent le récit. L'humour noir et caustique semble forcé et artificiel. de plus, la construction narrative, basée sur un monologue intérieur quasi constant, lasse par son manque de variété et de dynamisme.

Malgré ces critiques, je ne peux m'empêcher de penser que ce roman n'est pas dénué d'intérêt. Pour preuve, les thèmes abordés par Emmanuelle Pirotte, au contraire de trop nombreux auteurs aujourd'hui, soucieux de démagogie et de conformisme.

En conclusion, "Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste" est un roman inégal qui laisse une impression mitigée. Si les thématiques abordées et la sincérité de l'auteur sont louables, la forme et la narration manquent de profondeur et d'originalité pour en faire un véritable succès.

J'espère que le prochain roman d'Emmanuelle Pirotte retrouvera la force et la puissance que j'avais appréciées.

Michel.


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Emmanuelle Pirotte est décidément, définitivement, irréductiblement, une auteure hors norme. du roman historique à la dystopie, de la fantasy à l'anticipation, elle semble prendre un malin plaisir à noyer les poissons, à brouiller les pistes… bref, à nous égarer pour mieux nous tenir à sa main ! On peut néanmoins déceler – je crois – une préoccupation centrale, récurrente, écrasante : celle de la liberté, sous toutes ses formes. Et, parfois, du prix de la liberté.

Ce roman bref – 150 pages – nous invite à parcourir un drôle de chemin, celui de Dominique Biron, cette vieille dame indigne, mais qui, finalement, nous contraint à accepter qu'en réalité, sa dignité est d'une autre couleur, d'une autre valeur, d'une autre nature. Pour ces trois derniers jours qu'elle s'est choisis, elle fait ses comptes. Pas tant pour les régler que pour les solder.

Dressée – plus qu'élevée – pour entrer dans le moule de cette bourgeoisie chrétienne des années 50, dans laquelle l'idée même que les femmes puissent avoir un rôle parait surréaliste, Dominique a laissé passer le temps. Passée de la domination de sa famille à celle de son mari, d'un intérieur bourgeois à un autre intérieur bourgeois, elle a traversé la vie sans véritablement la voir. Sans même s'en rendre compte, elle a cédé son âme contre un confort matériel dont elle découvre un jour qu'il l'étouffe.

D'une certaine manière, mourir est son premier choix, sa première décision. Émancipatoire. Désormais, elle s'autorise à dire que son fils est un con ; que son mari ne la rendait pas heureuse ; que toute sa vie a été une imposture. Elle s'accorde le droit d'être lucide, comme lorsqu'elle dit, en pensant à son beau-fils :

« Brave Gaétan. Je me suis toujours demandé comment ma fille pouvait vivre avec un type aussi stupide et alors je me souviens de mon mari, et je sais. On s'habitue à la médiocrité bien plus aisément qu'à l'incandescence, au panache, à la vérité qui fait peur, qui fait mal, qui demande, qui exige pour survivre des choses que beaucoup d'entre nous ne sommes pas prêts à donner. La vraie vie n'est pas pour les chiches, les radins. C'est ainsi. » (p. 25-26)

Mais il n'y a pas d'acrimonie dans sa prise de conscience. Il est idiot, Gaétan, il est con, John (son fils), mais elle ne leur en veut pas, elle ne leur en fait pas grief. Simplement, elle s'autorise à le constater, à le regretter, éventuellement.

Les trente dernières pages de ce livre sont un magnifique manifeste qui nous invite à vivre ici et maintenant. L'auteure nous suggère même quasiment une playlist, allant de Jimmy Fontana à Nirvana. Auxquels j'ai ajouté Arno – pour faire couleur locale – et Leonard Cohen. Merci infiniment, Madame Pirotte !

Et puis, tout de même… ce titre ! Car il est flamboyant, en effet, ce crépuscule de cette vieille conformiste qui, jusque-là, n'avait pas su voir comment le carcan qui lui avait été imposé était étriqué ! Qui, par colère, par aigreur, pour se dégager de ses propres envies, de ses désirs, préférait stigmatiser les petits défauts de ceux qui l'entouraient plutôt que de se laisser emporter par les émerveillements de la liberté…

Alors, êtes-vous prêt(e) à prendre le temps de partager un moment avec Dominique Biron ? Prenez, à tout hasard, un briquet et un verre, dès fois qu'elle accepte de partager ces Côtes châlonaises ou même ce Mercurey…
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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critiques presse (3)
LeMonde
17 mai 2024
Le nouveau livre de l'écrivaine est le monologue rogue et désespéré d'une femme malade. Un règlement de comptes qui n'épargne personne.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
14 février 2024
Dans "Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste", Emmanuelle Pirotte signe un hymne flamboyant à la liberté.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Marianne_
31 janvier 2024
Long monologue d'une bourgeoise atteinte par Alzheimer et ayant choisi le suicide, le dernier roman d'Emmanuelle Pirotte qui paraît aux éditions du Cherche-Midi, amuse et émeut.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Je désirais si fort partager avec elle ce regret pourtant, et je n'ai pas osé, j'ai dit que c'était une blague, je n'ai pas eu le cran de lui parler sans distance, sans la moindre once de second degré, et de lui dire, tu sais, c'est la vérité, j'aurais voulu vivre ça, et toi, chérie, enfant adorée, joie de ma vie, ouvre-toi, ne laisse pas le ver du cynisme ou de l'ennui te dévorer le coeur, et lentement te l'arracher.
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Je m'aperçois que je suis habillée pour sortir, j'ai ma canne en main, ma veste sur le dos, mon foulard autour du cou, mais j'ai oublié ce que je partais faire. Je balaie le vestibule du regard, le salon dans le prolongement, espérant glaner un élément qui me rappellerait mon but de promenade. Mais rien ne déclenche le sursaut de mémoire espéré. Les objets sont bien là où je les attends, mutiques, me défiant comme de sales gosses impertinents. Je les fixe comme s'ils allaient se mettre à me parler et à me dire quoi faire de moi-même. Mais ils gardent un silence obstiné et hostile. Qu'ils sont laids, pour la plupart! Jamais auparavant ils ne m'étaient apparus dans toute leur triste mocheté, dans leur manque absolu de la plus élémentaire poésie, du plus infime caractère. En plus, ils ne servent à rien. D'où nous vient cette tradition de nous entourer de choses sans âme et parfaitement inutiles?
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Je leur disais, on verra, si vous êtes sages,on verra l'an prochain. Quelle mère manipule ses enfants comme ça ? Beaucoup, en vérité. Nous sommes très nombreuses à nous jouer de leur candeur, de leur soif de vie, de leur confiance en nous. Dorothée y pensait sans cesse, et chaque fois qu'elle avait bien travaille à l'école, ou qu'elle avait rangé sa chambre, partagé ses friandises ou ses jouets, elle venait me demander si cela comptait sur le chemin vertueux à parcourir en vue de l'animal tant attendu. La vie comme une partie de Mille bornes. Je répondais, mais bien sûr, chérie, que ça compte, continue comme ça. Odieux. Nous faisons de nos enfants des êtres sinistres destinés à marchander le bonheur. Nous les fabriquons à notre image. Mais toi tu as résisté, ma fille, je ne t'ai pas abimée, tu étais plus forte que mes lamentables spéculations aux vertus prétendunent éducatives.
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Jean-Luc était un faible, rusé, comme tous les faibles. Mais il n'a jamais résisté à quiconque, certainement pas à moi.J'avais les pleins pouvoirs dans notre couple. Et j'ai pourtant réussi à courber I'échine, à longer les murs de ma vie, en m'excusant d'exister.
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J'ai entendu quelque part que les Papous s'occupent bien de leurs vieux: il me reste des bribes de mes beaux voyages, tout n'est pas encore perdu. Je me souviens aussi que les Esquimaux abandonnent leurs aînés sur la banquise pour les laisser mourir. C'est une option comme une autre, et je ne suis pas certaine qu'elle soit plus cruelle qu'une longue agonie en maison de retraite.
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Videos de Emmanuelle Pirotte (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Pirotte
A l'occasion du Festival "Le livre sur la place" 2022 à Nancy, Emmanuelle Pirotte vous présente son ouvrage "Les reines" aux éditions Cherche Midi. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641773/emmanuelle-pirotte-les-reines
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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