"Aujourd'hui, maman est morte.." annonce Inge, une "fille au visage de Lorelei" au beau milieu d'un tango.
Le narrateur d'
Effroyables jardins(best-seller adapté au cinéma et au théâtre), que l'on retrouve dans cette suite, souvenirs d' Allemagne l'été 1972, répond du tac au tac "La mienne s'en est allée l'année dernière" sans se douter que cette francophile cite L'étranger de Camus.
Curieuse entrée en matière pour une drague basée sur gaffes et malentendus.
Vingt deux ans tous les deux, elle veut devenir journaliste et écrire sur les JO de Münich, lui, diplomé de
Sciences Po, prépare l'ENA et doit au cours de son stage allemand rédiger un mémoire sur les équipes de foot. Cet amour naissant est-il voué à l'échec? La remontée des souvenirs, du passé de résistants d'André le père-clown réhabilité et admiré et de Gaston son cousin "qui ont fait sauter le transfo", ont été pris en otages (sur ordre d'un officier SS) et se sont évadés,ne sont peut-être pas du meilleur goût pour la "Prussienne? Mais qui est-elle vraiment cette Inge au petit-ami Noir Américain? Qu'a-t-elle "à voir avec la RFA"? Mythomane, espion, criminelle, ou amoureuse d'un petit français?Pourquoi aurait-il "Lorelei pour amante"?Et cet ex-nazi, le connaîtrait-elle?
Suspense et émotions sur fond de chanson de Lady Marlène, de vers d'Appolinaire ("Oui, je veux vous aimer mais vous
aimer à peine..") et de Wagner joué à l'harmonium par un petit prodige Lohengrin.
Une histoire d'amour triste racontée dans un long monologue adressé au père disparu, émaillée de mots allemands ("Ja wohl!") pour faire couleur locale. Un parler simple parsemé d'argot et très imagé (ex:"une voix de Castafiore à péter les miroirs") et beaucoup d'humour et d'autodérision pour faire passer l'indicible.
Le hasard existe-t-il? semble questionner
Michel Quint. La rencontre du fils d'André le résistant et d'Inge Sonnenschein était-elle prédestinée? Passe-t-on côté du bonheur par inadvertance?
Michel Quint professeur de Lettres et de théâtre a écrit moult ouvrages (romans noirs,nouvelles,romans policiers) et a obtenu le grand prix de la Littérature policière en 1989 pour
Billard à l'étage.