AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253146469
284 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
4.03/5   544 notes
Résumé :
De toutes les grandes batailles napoléoniennes, celle d'Essling n'est pas la plus connue. Elle ne fut pas, pourtant, la moins meurtrière : quarante mille morts sur les rives du Danube en deux journées de mai 1809. Balzac avait décidé d'en tirer un roman pour les "Scènes de la vie militaire" de la "La Comédie humaine, tome 8."
En 1833, il décrit ainsi son plan à Madame Hanska : "Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes; à la ... >Voir plus
Que lire après La BatailleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 544 notes
Indispensable pour tous les fanas de l'épopée napoléonienne, ce court et dense roman de Patrick Rambaud s'attache à en raconter un des épisodes les plus incontournable : le Bataille d'Essling (du nom du hameau où s'affrontèrent devant Vienne les troupes françaises et celles autrichiennes). Pourquoi incontournable ? Parce qu'il s'agit de la première défaite – indéniable, écrasante, personnelle – de Napoléon. Essling, c'est le tournant de la guerre, la première étape d'une longue série d'affrontements dont les troupes françaises, à défaut d'être systématiquement défaites, ne se sortiront que grâce à des victoires à la Pyrrhus, accumulant presque autant de cadavres que leurs adversaires. Essling, c'est le premier pas vers Waterloo. Essling, c'est le début de la fin.

Le roman de Rambaud est tout entier imprégné de cette atmosphère funèbre. Si en surface, tout n'est que fracas de sabres s'entrechoquant, rugissements des canons, hurlements des hussards battant la charge, on devine sous cet épique chaos le parfum insidieux de la défaite et du désespoir. C'est qu'elles sont bien lasses, les troupes françaises, des maréchaux aux plus simples soldats ! Las, le petit soldat Vincent Paradis qui s'inquiète de ne pas rentrer en France à temps pour aider son père aux moissons. Las, le cuirassier Fayolle qui voit dans chaque ombre les fantômes des femmes qu'il a violées. Las, le maréchal Lannes, déchiré entre son amour toujours vivace pour l'Empereur et la désillusion qui le pousse à chercher la mort au combat. Las aussi et épuisés, le général Espagne, le maréchal Masséna, le colonel Lejeune… Tous autant qu'ils sont, ils ont cru en Napoléon Bonaparte et en la grandeur de l'Empire français, mais ce temps-là est bien passé : l'homme providentiel n'est plus qu'un monarque rongé par l'orgueil et la paraonia, et le rêve de gloire s'est enfui depuis longtemps, calciné sous les feux cruels de la guerre d'Espagne.

Si l'avalanche de prix dont a été couronné « La Bataille » de Rambaud peut un peu désarçonner, force est de reconnaître qu'il s'agit d'une excellent roman historique : splendidement écrit, immersif – chaque étape de la bataille y est retranscrite avec une fougue et une vivacité admirables – extrêmement bien renseigné et précis sans jamais une once de pédanterie. Un vrai plaisir de lecture que je recommande très chaudement. Personnellement, je ne manquerai pas de me procurer les deux suites écrites par Rambaud et narrant la fin de l'épopée napoléonienne : « Il neigeait » qui se déroule pendant la désastreuse campagne de Russie et « L'Absent » mettant en scène Napoléon sur l'île d'Elbe avant les Cent Jours.
Commenter  J’apprécie          513
On est loin de l'épopée Napoléonienne lyrique et flamboyante présentée par la plupart des livres d'histoire dans ce roman relatant la bataille d'Essling à hauteur des participants, petits ou grands acteurs de l'histoire. Après cinq années de combat pour l'empereur, les soldats et leurs chefs sont au bout du rouleau. Les maréchaux n'y croient plus, le simple fantassin ne pense qu'a rentrer chez lui pour faire les moissons et l'élite de l'armée en a assez des violences au point que certains se suicident pour ne plus en commettre. Et pourtant il faut combattre encore pour satisfaire l'ambition d'un seul homme, cynique, coléreux et complètement paranoïaque. Car Napoléon ici fait penser à l'Hitler de «la chute», même hystérie, même aveuglement, même mépris de la vie humaine. Bien sur l'idéologie n'est pas identique, mais on peut penser devant cette boucherie (45 000 morts en deux jours) que l'hécatombe aurait été bien supérieur avec des armes moderne. En tout cas le lecteur sera choqué par ces charges de cavalerie d'une violence extrême ou par le sort des blessés affreusement mutilés pour la plupart et condamnés à une agonie terrible du fait du manque de soins. Des épisodes forts comme la mort du général Espagne ou celle du maréchal Lannes émaillent ce récit qui pourra paraitre parfois un peu confus. Ce livre est obligatoire pour comprendre au delà des poncifs de la gloire la vraie nature de l'ambition napoléonienne et connaitre l'envers tragique de sa légende...
Commenter  J’apprécie          450
Une belle reconstitution de bataille napoléonienne, celle d'Essling (1809). Cet excellent roman historique ravira tous les amateurs, mais c'est le récit d'une boucherie. L'historien Madelin signale que cette bataille ouvre l'ère des grandes hécatombes qui allaient dès lors marquer les campagnes de l'empereur. Près de 40 000 morts en 30 heures. Cette année, à Rueil Malmaison, ville impériale, un superbe jubilé impérial a commémoré le bicentenaire de la mort de Napoléon, acclamé sous les traits de l'acteur Mark Schneider. Magie de l'imagerie populaire. Ce très bon livre remet un peu les choses en ordre, mais il faut avoir le coeur à ça.
Commenter  J’apprécie          273
Une bataille napoléonienne comme si vous y étiez vous tente, "La Bataille" est pour vous. Patrick Rambaud avec un talent d'orfèvre nous mets au milieu de la bataille d'Essling, première défaite terrifiante de l'empire, qui fut un véritable carnage. Rambaud restitue avec une grande minutie cette défaite en suivant plusieurs grands généraux ou maréchaux de France mais aussi de simples grognards, tout y est méticuleusement raconté, c'est la grande force du roman, le travail historique impressionne par sa précision incroyable, Rambaud montre aussi les doutes qui assaillent les fidèles de Napoléon mais chacun est près au sacrifice pour cet homme qui leur a apporté richesse et gloire. Roman historique brillant et passionnant la "La bataille" reçut le Prix Goncourt 1997.
Archi mérité.
Commenter  J’apprécie          250
Je n'aime pas la guerre et je n'aime pas Napoléon alors "La Bataille" de Patrick Rambaud n'avait rien pour me plaire. C'est parce que je connais ses parodies de Marguerite Duras qu'il a écrites avec beaucoup d'humour et parce que son roman a reçu le Prix Goncourt 1997 que je m'y suis intéressée.
J'ai bien fait car c'est une agréable surprise.

D'abord, il y a le fait historique bien documenté, la bataille d'Essling près de Vienne qui a opposé les troupes de Napoléon et celles de l'archiduc Charles d'Autriche en mai 1809, racontée sur le terrain. le terrain est glissant car ils sont sur les bords du Danube et l'île Lobau sépare les deux rives. Il faut donc construire un pont provisoire que les autrichiens s'appliquent à détruire systématiquement. Cela va durer deux jours durant lesquels ont suit les combats meurtriers des troupes dirigés par les maréchaux napoléoniens comme Lannes ou Masséna. Car les personnages sont bien là et malgré les morts ils sont souvent décrits avec une pointe de dérision comme ce Napoléon caractériel et de mauvaise foi, ce dont je ne doutais pas.
Surtout, il y a Henri Beyle, l'ami de Masséna, en charge de l'approvisionnement, qui écrit une partie de l'histoire mais je ne doute pas non plus de son portrait sachant qu'il s'agit du futur Stendhal.

Il faut dire que Balzac avait commencé à faire le récit de cette bataille et que Patrick Rambaud s'en est inspiré avec succès. D'ailleurs, il n'oublie pas de le citer dans sa dédicace. Pour autant, si l'intérêt historique est bien là, les faits semblant avérés, ce que j'ai préféré c'est le ton qui m'a fait penser à Jean Teulé pour son humour, dans un style plus élaboré. On retrouve son habitude des parodies, ma curiosité a donc été récompensée.


Challenge Entre-deux 2024
Challenge Multi-défis 2024
Challenge XXème siècle 2024
Challenge Goncourt illimité
Commenter  J’apprécie          190


critiques presse (5)
Sceneario
30 mars 2015
Un livre indispensable !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
08 avril 2013
Cette épopée flamboyante nous plonge dans la guerre la plus crue : les combats et leurs morts par centaines occupent la majeure partie de l’album. [...] Les prouesses graphiques de Gil continuent de briller : scènes de nuit ou de jour, plans rapprochés, images en plan large : du grand art.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
12 mars 2013
La reconstitution historique est parfaite tant pour le scénario de ce tome 2 que pour les dessins d’Ivan Gil. Tout y est pour ne pas laisser le lecteur s’endormir. Rythme effréné et scènes d’action spectaculaires.
Lire la critique sur le site : Auracan
BoDoi
20 septembre 2012
Le dessin très précis de l’Espagnol Ivan Gil parvient, malgré des couleurs surannées, à rendre sensible l’atmosphère de la bataille. Pourtant, le manque de rappel historique et de vision d’ensemble gêne la compréhension du récit.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeMonde
28 mars 2012
La BD est traversée d'un souffle formidable, d'un élan qui sied bien à son sujet, à la fois bravache, guerrier et massif comme les armées qui se font face.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Nous devons l'emporter demain, Marbot, et à n'importe quel prix !
-Si vous le dites, ce sera ainsi.
-Oh, ne me flatte pas !
-Je vous ai vu à l'attaque cent fois, et l'armée vous aime.
-Je les offre aux canons et aux baionnettes et ils m'aiment ! Parfois, je ne comprend plus.
-Votre Excellence, c'est bien la première fois que je vous entends douter.
-Ah bon ? En Espagne, je devais douter en silence.
Commenter  J’apprécie          300
- Tu as peur ?
- Pas encore.
- Pourtant, à te voir, tu n'as pas l'air à l'aise.
- J'aime pas abîmer les moissons en galopant dedans.
Lejeune avait emprunté un cheval d'artillerie pour y monter son protégé en habit de voltigeur. Il le regardait et dit :
- Demain, on va s'entre-tuer au canon dans cette plaine verte. Il y aura beaucoup de rouge, et ce ne seront pas des fleurs. Quand la guerre sera finie...
- Y en aura une autre, mon colonel. La guerre elle ne sera jamais finie, avec l'Empereur.
- Tu as raison.
Ils tournèrent bride vers Essling, sans se presser mais aux aguets. Lejeune se serait volontiers attardé, avec son carnet de croquis, pour dessiner un paysage doux et sans hommes.
Commenter  J’apprécie          160
C'est une chose laide, un vainqueur, pensait Henri [Beyle, le futur Stendhal] à la vue des troupes dépareillées qui régnaient sur Vienne. Napoléon venait de leur abandonner pour quatre ou cinq jours cette ville à peine grande comme un quartier de Paris, alors ils en profitaient. On aurait dit une meute de chiens de chasse. Ils avaient mille fois risqué la mort, soit, et de vilaine manière, ils laissaient derrière eux des cadavres d'amis, des estropiés, des aveugles, un bras, une jambe, mais la peur retombée justifiait-elle le débordement ?
Commenter  J’apprécie          200
Napoleon renifla. Il se tut. Le secrétaire restait la plume en l'air.
-Berthier !
-Il n'est pas encore sur l'ile, dit un aide de camp à l'entrée de la tente.
-Et Masséna ? Il est mort ?
-Je n'en sait rien, Sire.
-Non, Masséna, ce n'est pas son genre. Qu'il vienne tout de suite.
Commenter  J’apprécie          270
- Une scie.
- Vous voulez acheter une scie?
- Oui, assez longue et solide, pas trop souple avec des dents fines.
[…]
- Monsieur, je ne vous imagine pas du tout en charpentier ou en menuisier.
- Et vous auriez raison ! Excusez-moi, je suis assez pressé, ce matin, je ne me suis même pas présenté : Docteur Percy, chirurgien en chef de la Grande Armée.
- Vous avez besoin d’une scie pour soigner vos malades ?
- Soignez ! J’aimerais bien, mais dans les batailles on ne soigne pas, on répare, on traque la mort, on coupe des bras et de jambes avant que la gangrène s’y mette. Gangrène, vous connaissez ce mot ?
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Patrick Rambaud (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Rambaud
"Emmanuel le Magnifique" (Grasset, 2019)
Un soleil nouveau s?est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l?an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l?histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l?embonpoint d?employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d?embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d?espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure...Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d?un règne si neuf qu?il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Patrick Rambaud est l?auteur d?une ?uvre romanesque importante. On lui doit entre autres, une célèbre série sur Napoléon. Derniers livres publiés : Quand Dieu apprenait le dessin (2018) et Chronique d?une fin de règne (2017).
+ Lire la suite
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (1256) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3190 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..