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EAN : 9782070118175
3696 pages
Gallimard (13/10/2005)
5/5   4 notes
Résumé :
Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur « rustique », « romancier de la montagne », etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
2005 : parution de l'intégrale des vingt-deux "romans-poèmes" (*) de l'artiste natif de Lausanne (1878-1947) en DEUX TOMES. Une merveille longuement attendue.

Alors, que vivent éternellement ces tomes de la collection "La Pléiade", toujours si fascinants en leur papier bible jaune sable clair...

Et nous attendrons bien sûr l'édition intégrale future des nouvelles de Ramuz , tout aussi magnétiques et poétiques : quels merveilleux souvenirs de lecture de "Sous la lune", "Le Lac aux demoiselles", "Le Cirque", "Les servants", etc...

Et un jour, l'intégrale des "essais", qui sait ? Presque tous des années trente, ces chefs d'oeuvre que sont : "Besoin de Grandeur", Taille de l'Homme" ou le fabuleux et tardif "Paris. Notes d'un Vaudois"...

Belle énergie collective qui a permis l'émergence de ce premier monument, près de soixante ans après la disparition de "notre" grand Vaudois universel.

Un remerciement particulier à Jean-Louis PIERRE (Cf. sa remarquable notice sur "Derborence" - tome 2 de cette ''Intégrale" romanesque), dynamique président d'Honneur de notre association de (fervents et contagieux) lecteurs - "Les Amis de Ramuz" - , par ailleurs auteur de l'ouvrage de référence "Identités de C.F. Ramuz" (que j'ai référencé sur Babelio, et que l'on peut commander facilement aux Presses Universitaires d'Amiens) .

"LES AMIS DE RAMUZ" est une entité vivante, célébrant - depuis l'Université François Rabelais de Tours - la belle poétique ramuzienne... entité évidemment ouverte à toutes & tous : elle publie chaque année un épais Bulletin, fruit d'un travail collectif qui revisite sans cesse toute l'Oeuvre (traduite en toujours plus de langues). (**)

Et ce commentaire de Philippe Castellain, posté le 25 septembre 2018 : "La critique est également une oeuvre en elle même ! Merci à vous pour cette information, je note cette parution. Je suis heureux de constater qu'il reste plus d'amateurs de Ramuz qu'on pourrait le penser !"

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(*) Ses romans, parus de 1905 à 1942, sont :

[TOME I] : "Aline" (1905), "Les circonstances de la vie" (1907), "Jean-Luc persécuté" (1908), "Aimé Pache, peintre vaudois" (1911), "Vie de Samuel Belet" (1913), "La guerre dans le Haut-Pays" (1915), "Le règne de l'esprit malin" (1917), "La guérison des maladies" (1917), "Les signes parmi nous" (1919), "Terre du ciel" (1921) [soit 10 titres au total pour ce tome I]

[TOME II] : "Présence de la mort" (1922), "La séparation des races" (1922), "Passage du poète"(1923, qui sera remanié en 1929 sous le titre "Fête des Vignerons"), "L'amour du monde" (1925), "La grande peur dans la montagne" (1925/1926), "La beauté sur la terre" (1927), "Farinet ou la fausse monnaie" (1932), "Adam et Eve" (1932), "Derborence" (1934), "Le garçon savoyard" (1936), "Si le soleil ne revenait pas"(1937), "La guerre aux papiers" (1942) [soit 12 titres au total pour le tome II]

(**) Retrouvez sur google le lien au site de l'association : "Les Amis de Ramuz".

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Enfin, voici la reproduction intégrale d'un grand article critique de Michel AUDETAT, nous offrant une vision d'ensemble de l'Oeuvre ramuzienne, texte paru dans "L'Hebdo" et mis en ligne le 13-10-2005 :

" RAMUZ : CINQ RAISONS DE L'AIMER PASSIONNEMENT. "

Rééditions : Ses romans paraissent en Pléiade et son « Journal » chez Slatkine. Michel Audétat dit son admiration pour cet écrivain trop peu ou trop mal lu, qui revient en pleine lumière.
Trop mal connu, trop largement ignoré des jeunes lecteurs et trop souvent réduit par les lettres françaises à la caricature d'un écrivain folklorique, C. F. Ramuz avait bien besoin d'être retrouvé dans sa vérité profonde. Un double événement le permet aujourd'hui. D'abord, la publication de ses 22 romans dans la Bibliothèque de la Pléiade. Ensuite, la première édition intégrale du Journal que Ramuz a tenu de 1895 à 1947. A cette occasion, voici cinq bonnes raisons de redécouvrir cet écrivain d'une modernité insoupçonnée.

1. Un grand romancier de la peur :
Ramuz nous saisit, nous inquiète, nous terrifie parfois. Pour faire couler les sueurs froides, "La Grande Peur dans la Montagne" (1926) vaut bien "Le Retour des Morts-Vivants". Ce pâturage hanté. Cette maladie qui rôde. Ces corneilles qui tournent dans le ciel comme de mauvais présages. Et cette nuit, dans un silence de fin du monde, où l'on entend de mystérieux bruits de pas sur le toit du chalet... Lecteur, retiens ton souffle!
On ne lit pas impunément ce roman qui laisse une empreinte profonde. Il rejoint la grande peur qui n'est pas seulement «dans la montagne», mais aussi en nous. Peur de la mort? du monde menaçant? de la Loi qu'on transgresse? C'est tout cela, bien sûr, mais c'est tout aussi bien la peur nue, sans attribut, chimiquement pure, qui se confond avec le secret de notre être. On n'existe pas sans faire commerce avec elle: la peur qui loge en nous n'est pas moins fondamentale que nos pulsions sexuelles.
Il y a dans l'oeuvre de Ramuz une longue suite de romans tendus par l'effroi. "Les Signes parmi nous" (1919) qui est un récit d'Apocalypse. "Présence de la Mort" (1922) où la canicule s'abat sur le monde, dessèche les herbes, brûle les vignes de Lavaux, terrorise les populations lausannoises, engendre la révolte nihiliste du «tout est permis», débouche enfin sur la mort vers laquelle on va à la fois ensemble et seul. Ou encore "Si le Soleil ne revenait pas" (1937), roman initiatique qui joue de l'ombre et de la lumière pour s'imposer comme un véritable chef-d'oeuvre d'angoisse suffocante. Les manifestations de la peur varient ; sa présence demeure.
On a beaucoup reproché à Ramuz d'avoir réduit la Suisse romande à une entité rurale, ignorant ainsi la marche de l'histoire qu'il aurait écrasée sous le poids de la géographie. Par une ironie curieuse, c'est notre époque qui, à son tour, semble sortir du temps historique pour renouer avec l'emprise du temps climatique propre aux sociétés paysannes. Canicules, inondations, ouragans, raz-de-marée, colères du ciel ou de la terre... Etrange télescopage des terreurs archaïques et du contemporain. Les signes seraient-ils de retour parmi nous? C'est le moment ou jamais de relire ces grands romans de la peur: Ramuz fut un piètre penseur politique mais un bon prophète.

2. Un grand barbare du style :
On connaît la «petite musique» de Céline, celle qui l'incitait à ranger Ramuz parmi les écrivains qu'on lirait encore en l'an 2000. Son style eut des partisans enthousiastes comme des détracteurs acharnés. Jean Paulhan a évoqué son « oeil d'épervier ». Stefan Zweig lui a reconnu « le don de rendre la simplicité sublime et le sublime simple ». Alors que d'autres, comme Auguste Bailly, se sont indignés qu'un paysan vaudois ose ainsi venir piétiner les plates-bandes bien ordonnées de la belle littérature : « Ecrivain français ! S'il veut l'être, qu'il apprenne notre langue ! » En 1926, à Paris, parut un numéro des Cahiers de la Quinzaine dont la couverture annonçait une nouvelle bataille d'Hernani : « Pour ou contre C. F. Ramuz ».
Pendant ce temps-là, Ramuz écrivait. Régulièrement. Imperturbablement. Au travail dès l'aube, pas rasé, vêtu à la diable. Remettant sans cesse l'ouvrage sur le métier, pétrissant la pâte des mots, cherchant les voies de sa fameuse « langue geste ». Admiratif, Edmond Jaloux s'alarmait cependant de trouver chaque nouveau livre « écrit plus barbarement que le précédent ». Mais rien n'y fit; les appels à la modération glissèrent sur sa cuirasse de moine soldat ; Ramuz persista avec entêtement dans son être et dans son style, devenant ainsi ce barbare magnifique qui a su étreindre la langue jusqu'à lui faire rendre gorge.
L'oeuvre est là, qui en témoigne. A la fois élémentaire et ouvragé, brut et lyrique, physique et métaphysique, le style de Ramuz est un événement retentissant loin au-delà de ce « pays » qu'il disait être le sien. Jacques Chessex n'a pas tort de l'apparenter à Flaubert, Céline et Joyce: s'il faut lui trouver une famille littéraire, c'est indiscutablement celle qui lui convient le mieux.

3. Un grand impertinent :
Mars 1923, à Cully, les Vaudois ne sont pas à la fête : quelle idée d'avoir choisi Ramuz pour honorer la mémoire du major Davel exécuté deux cents ans plus tôt ! Solennel, terrible, l'écrivain scande son texte qui suscite le malaise : « Ceux pour qui il allait mourir l'ont laissé aller à la mort sans rien dire. (...) Nous avons laissé faire. On lui a coupé la tête. » Pauvres Vaudois ! L'écrivain qu'ils ont fini par célébrer comme un génie du lieu ne montrait aucune espèce d'indulgence pour leurs faiblesses et leurs lâchetés trop coutumières.
Ceux qui découvrent Ramuz s'étonnent parfois d'y trouver un ton sardonique qu'ils n'attendaient pas. Par exemple dans ce texte intitulé "Conformisme" (1931) qui donne des Vaudois un portrait tout à fait mordant. Voici un petit peuple satisfait qui préfère l'administration aux risques de l'invention. Qui somnole dans l'esprit de neutralité. Qui vit peureusement, replié sur lui- même, toutes fenêtres fermées. D'où ce vide que les Vaudois « ne peuvent pas ne pas ressentir quand ils descendent au fond d'eux-mêmes... ». Ramuz appréciait la saucisse aux choux et les vins blancs de Lavaux, mais pas ce « conformisme » qui est une autre spécialité locale.
Dans ce petit pays plein de petits soucis, l'impertinence majeure de Ramuz aura été sans doute de vouloir éveiller le « besoin de grandeur ».

4. Un grand peintre paysagiste :
Qui aime Ramuz se sent toujours obligé de rappeler sa dimension universelle, de peur qu'on le ratatine sur le terroir romand. C'est vrai : on peut imaginer "La Grande Peur" dans les montagnes himalayennes, ou "Farinet" en Sicile. Mais, admettons-le, il n'est pas indifférent non plus que les paysages de ses livres soient aussi ceux au milieu desquels nous vivons.
Dans "Paysages urbains", Walter Benjamin écrivait : « Trouver des mots pour ce qu'on a devant les yeux, comme cela peut être difficile. Mais lorsqu'ils viennent, ils frappent le réel à petits coups de marteau jusqu'à ce qu'ils aient gravé l'image sur lui comme sur un plateau de cuivre. » C'est ce qu'a fait Ramuz. Il a passé sa vie à donner ces petits coups de marteau. Il a gravé ses propres images sur le réel. Il a trouvé les mots qui nous permettent de voir nos paysages comme nous ne les aurions jamais vus sans eux.
Eduqué par les peintres, l'oeil de Ramuz se promenait sur le monde avec une étonnante capacité à l'absorber et à l'ordonner. Ces vignes décrites comme des tableaux cubistes. Ce lac comme un berceau retenu à ses deux bouts par le Rhône. Cette route qui s'élève entre deux arêtes minérales, « comme deux lames de couteau dont le dos serait fiché en terre et le tranchant tout ébréché », jusqu'à cette « vaste corbeille aux parois verticales » de "Derborence"... C'est le pays de Ramuz et c'est aussi celui dans lequel, comme lui, le hasard de la naissance nous a mis. « Est-il beau ? », se demandait-il dans "Découverte du Monde" (1939). « Je n'en sais rien : il faut faire en sorte qu'il soit beau. »

5. Un grand esprit ouvert sur le large :
Le cliché d'un Ramuz aussi étroit que les vallées alpestres a la vie dure. Eternel malentendu : si l'écrivain reste bien campé sur la molasse de son canton, il dépasse aussi ces frontières tracées de main d'homme par l'élan de tout son être. L'auteur de "Besoin de Grandeur" (1937) n'a cessé de protester contre l'esprit qui se détourne de l'extérieur, « se retire en dedans », confondant ainsi sa pusillanimité et son indépendance : « Ne nous étant pas mesurés par rapport au monde extérieur, c'est à nous-mêmes que nous nous mesurons, ce qui n'entraîne que démesure. Car on ne se mesure vraiment que relativement à quelque chose d'extérieur à soi; et, nous, nous prétendons à nous mesurer abstraitement, c'est-à-dire absolument. »
Poète du lac et des vignobles, Ramuz l'est aussi du Rhône qui «naît du glacier», trace son cours comme il peut, se fait corriger comme un garnement, tient le Léman par les deux bouts, puis file vers la Provence à laquelle l'écrivain se sentait intimement relié. C'est aussi pour cela qu'on l'aime : Ramuz nous offre un débouché sur la mer et le grand large où les frontières s'abolissent.

" Joseph était dans l'ombre, c'est pourquoi il ne pouvait pas voir le boûbe, mais il le sentait tout proche de lui qui tremblait : « Oh! Laissez-moi venir vers vous, disait le boûbe, j'ai peur. »
- Peur de quoi?
Mais le boûbe :
- J'ai peur, j'ai peur. "
["La Grande peur dans la montagne", 1926].

Je n'ai pas d'invention ou je n'en ai guère; je ne tiens pas d'ailleurs à en avoir. le plus souvent, l'invention fait tort à l'imagination. La richesse du monde est en profondeur. On doit finir par pouvoir mettre toute la métaphysique dans une table, plus exactement dans l'image d'une table : l'image d'abord qu'on s'en fait, l'image ensuite qu'on « en fait ».
["Remarques, notes et articles", 1929].

On m'a jugé d'après mon milieu : je pense que personne ne m'a jamais connu, et personne jusqu'ici ne s'est douté de ce que j'étais. Mon entourage m'a jugé d'après lui-même, et je n'étais pas ce qu'il était : voilà tout le malentendu. Un entourage embourgeoisé, et je n'étais pas un bourgeois. ["Journal" , 25 mai 1918]

C. F. Ramuz L'écrivain en 1936, à l'âge de 58 ans. Il écrit alors "Besoin de grandeur" et reçoit le Grand Prix Schiller.

La Pléiade et le «Journal», enfin !
Le « chantier Ramuz » n'a pas volé son nom. Il a fallu faire provision de patience et de ténacité pour se lancer dans ce travail de bénédictin: l'inventaire, le classement et le microfilmage des 60 000 pages que l'écrivain a noircies recto verso. L'entreprise a débuté en 1997; elle débouche aujourd'hui sur un double événement. L'édition de l'oeuvre romanesque dans la prestigieuse collection de la Pléiade d'un côté. de l'autre, l'inauguration en grande pompe de ses "Oeuvres complètes" avec le "Journal" que publie Slatkine.
Dirigée par Doris Jakubec, l'édition des deux volumes de la Pléiade réunit 22 romans mis en valeur par un appareil critique précis, attentif aux variantes de chaque texte, mais également soucieux de ne pas plomber la lecture par une surcharge de commentaires. Quant au "Journal", c'est la première fois qu'on édite la version intégrale de cette oeuvre au long cours qui, comme le souligne l'introduction, constitue « la clé de voûte de sa production de romancier, d'essayiste et de poète ». |
Tout là-haut vers le sud et au-dessus des grandes gorges noires où règne toujours une demi-nuit, et elles, au contraire, toujours dans la lumière : sept grandes femmes agenouillées, et séparées de nous par un premier seuil d'air; mises là les unes à côté des autres, aux portes du ciel, à genoux ; roses, jaunes, tout en or ou en argent, et qui illuminaient l'espace, tout en le transfigurant : les sept Dents du Midi avec leurs neiges et leurs glaciers. "["Vendanges", 1927]

" Un pays où il y a tout, sauf une chose qui est essentielle : et dont le nom peut varier; qu'on peut appeler le grand air, qu'on peut appeler aussi l'espérance, qu'on peut appeler l'inattendu (tout est attendu chez nous), que j'appellerai plutôt la grandeur. "
["Conformisme", 1931]

« Une consécration hors de Suisse »
Professeur à l'Université de Lausanne où il dirige aussi le Centre de recherches sur les lettres romandes, co-directeur des Oeuvres complètes de Ramuz et collaborateur à l'édition de la Pléiade, Daniel Maggetti commente la portée du double événement éditorial.
A qui sont destinés les deux volumes de la Pléiade? A ceux qui connaissent déjà Ramuz? Ou à ceux qui voudraient le découvrir?
Aux uns comme aux autres. le connaisseur de Ramuz va y trouver son compte en découvrant des choses que les spécialistes eux-mêmes ignoraient encore il y a quatre ou cinq ans. Il s'agit d'une édition scientifique qui apporte des instruments critiques pour mettre le texte en situation, et tout un choix de variantes d'écriture qui permettent d'entrer dans l'atelier de Ramuz. Mais il s'agit d'une édition agréable, sans rien de rébarbatif, qui s'adresse aussi au pur amateur. Celui qui ne connaît pas l'écrivain va y trouver une vision complète de son oeuvre romanesque.
La Pléiade va-t-elle contribuer à briser sa réputation d'écrivain régionaliste?
C'est le pari. En tous cas, elle permet de déjouer cette idée par les textes eux-mêmes. [...] "
Lien : http://dourvach.canalblog.com/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Extraits du "Journal" : « L'HEURE DU SOIR » [fin février-début mars 1947]

« Faire exprimer des choses par des gens qui ne savent pas les exprimer. Les suggérer alors par des images, le ton, la forme. Faire que le contenu déborde le contenant. »

« Même dans les pires moments, je n'ai jamais cessé d'aimer passionnément la vie. »

« Je cherche à me prouver que j'existe. »

[C.F. RAMUZ, Romans, INTEGRALE, pages XXVII, Chronologie établie par Alain Rochat, volume 2, collection "La Pléiade" (deux volumes, 1753 pages + 1795 pages), septembre 2005].
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Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Farinet ou la fausse monnaie de Charles Ferdinand Ramuz enregistré le 20 juillet 2023 en présence de Gérard Comby (membre de l'Office tourisme de Saillon & de la Commission du Patrimoine)
Résumé : Un généreux Robin des bois, roi de l'évasion, porté par la plume de C. F. Ramuz.
Farinet, c'est un fameux faux-monnayeur, roi de l'évasion et Robin des bois qui vécut entre Val d'Aoste, Savoie et Valais au XIXe siècle. Arrêté pour avoir fabriqué de fausses pièces qu'il distribuait généreusement dans les villages de montagne, il s'évade à de nombreuses reprises. Ce héros populaire à la vie romanesque et rocambolesque meurt à 35 ans, en 1880. Cinquante ans plus tard, Ramuz s'empare du personnage et en fait le héros d'un récit classique, haletant comme un roman d'aventure, mais porté par son style unique : irruption du présent au milieu d'une phrase, mélange des temps qui rend le présent dense et incandescent, langue vaudoise aux accents paysans transfigurée par une écriture singulière, moderniste, au confluent des révolutions artistiques du XXe siècle (il est passionné par Cézanne et Stravinsky). Farinet se serait caché un temps au fond de la vallée de Chamonix, dans une grotte au-dessus de Vallorcine. Un petit mémorial y est installé. Ce roman est paru pour la première fois en 1932.
Bio de l'auteur :
Ed Douglas, journaliste et écrivain passionné par l'Himalaya, a publié une douzaine de livres, dont plusieurs ont reçu des prix. Deux ont été traduits en français : de l'autre côté du miroir (Éditions du Mont-Blanc, 2018), Himalaya, une histoire humaine (Nevicata, 2022). Il publie des articles de référence dans The Observer et The Guardian. Il est rédacteur en chef de l'Alpine Journal et vit à Sheffield, en Angleterre.

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