Si le nom de Jean Renoir reste attaché à son oeuvre cinématographique, on a bien oublié le romancier. C'est une injustice pour cette histoire d'amour désabusée sur le handicap.
Fils du peintre Auguste Renoir,
Jean Renoir avait hérité, dès sa naissance, d'un nom ; c'est comme réalisateur de cinéma qu'il se fit un prénom et entra dans les dictionnaires. Dans les années 1970, le réalisateur de
la Grande Illusion ne trouve plus d'argent pour produire ses films. Il a perdu l'usage de ses jambes. Dans sa retraite de Beverly Hills il se consacre alors à l'écriture romanesque. Geneviève est son ultime roman paru en 1979 peu après son décès. Ce court roman est un chef-d'oeuvre où l'humour tempéré par la pudeur autorise une très fine analyse des sentiments, cela sans jamais ennuyer grâce à ce ton délicieusement badin qui ne fait jamais oublier la gravité du propos. A travers ce souvenir de jeunesse où l'anecdote est mêlée à la pure fiction,
Jean Renoir nous dresse un tableau vivant des mutations des mentalités au passage du dix-neuvième siècle dans le vingtième siècle.